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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 20 juillet 2022

La croisière d’Alexis (8)

Huitième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« Well… En réalité, j’ai deux douzaines de mes gars à bord. Au départ, il s’agissait seulement d’un brainstorming afin d’achever les préparatifs du Brexit. Et puis, un petit moment de détente pour ressouder mes équipes avant Noël, ce n’est pas pour leur déplaire.
Sauf que d’habitude on passe un week-end dans un château dans le Kent ou le Suffolk, avec nos épouses.
Mais là, il s’agit de travailler un peu et d’annoncer les chiffres de leur bonus. »
Avec la crise sanitaire, l’activité n’a pas été au top cette année et ils s’attendaient à plus.
Ce qui aurait créé une petite polémique : pour eux habitués au luxe, cette mini-croisière leur paraît d’un coût superfétatoire hors de prix.
« En fait, ça coûte moins cher que de louer un castel dans le Kent comme l’année dernière. Mais ils ne le savent pas… »
Voilà ce que c’est de faire des cachoteries à son personnel !
 
« Ne vous en faites pas. Avec la nuit qu’ils passent avec leurs « poupées », ils ne regretteront pas leur séjour ! »
Il lève les yeux au plafond, de dépit.
« Well… c’est pire que ça : j’ai l’impression qu’ils veulent surtout me virer de mon fauteuil de chairman.
Avec cette histoire de Brexit, certains projettent de démissionner en bloc ! »
Pour aller à la concurrence ?
« Non, ça, ce n’est pas possible. Je suis membre des Lloyds. Ils savent qu’ils ne pourront jamais partir avec mes clients et que personne ne les reprendra sans mon accord.
Nous sommes tous solidaires les uns des autres, dans nos métiers.
Un peu comme vos notaires continentaux : il y en a un qui fait une bourde, c’est tout le monde qui paye. »
Bon, bé alors, qu’est-ce qu’il a à se faire du souci ?
« Well… Comprenez, milady. Avec ce maudit Brexit, la question est de savoir si nous nous exilons ou non. »
Et il m’explique que sa profession n’aura plus accès aussi facilement aux ressources du marché européen. Que les règles n’y sont déjà plus les mêmes et que ce marché tombera tôt ou tard aux mains des cousins américains, Black-Rock et Cie…
« Soit on se positionne à Dublin, Frankfort ou Paris. Soit nous restons à London. »
Eh bien au moins les choix sont simples…
 
« Well… C’est de toute façon plus complexe que ça…
On peut toujours ouvrir des comptoirs sur les places financières : on en a déjà plein, jusqu’à Milan, Madrid, Frankfort… »
Bé alors, je ne comprends pas bien, sur le moment.
« Le tout est de savoir qui dirige et qui prend les décisions. »
S’il est « légitime », c’est à lui que revient ce rôle, non ?
« So pritty-girl… (là, il exagère le sexagénaire bien tassé), il y a ma succession à préparer.
Et ça ne se déroule pas tout-à-fait comme je l’imaginais, semble-t-il. »
Il trouvera bien la solution.
« Well… Of course. Sauf qu’en fait je n’ai plus totalement confiance dans quelques membres de mes équipes.
C’est pourtant moi qui les ai embauchés et formés. Et j’ai des dossiers épais sur les travers de chacun d’entre eux. »
Autrement dit, il peut les faire chanter, si j’ai bien compris ce que cela signifie…
Corvéable et taillable à merci, en somme.
Mais je garde la formule pour moi : il est probable qu’il ne comprendrait pas l’allusion aux deux impôts impopulaires de mon Moyen-âge…
Même si en Angleterre, ils doivent avoir eu les mêmes.
 
J’ai bientôt terminé mon verre et je me sens vraiment fatiguée…
« Vous qui connaissez Sir Paul, savez-vous si je peux lui demander un service ? »
Je serai lui, je passerai par sa « collègue » des Lloyds, à savoir Lady Joan.
« Par son intermédiaire, il n’y aura pas de problème, je suppose.
Et de quoi s’agirait-il ? »
Il aimerait bien savoir ce que font actuellement ses « deux douzaines » de « boys ». Avec qui ils sont.
« Oh, là en ce moment, je suis certaine qu’ils sont tous en train de baiser joyeusement les « poupées » mises à leur disposition… » fais-je dans un joyeux éclat de rire.
Et je rajoute : « Vous devriez en faire autant, puisque c’est le clou de cette compagnie. Les deux vôtres sont là à vous attendre… »
Il sourit.
« Non, c’est après leurs parties de jambes en l’air et jusqu’à demain que j’aimerai bien savoir ce qu’ils font… »
Comme tout le monde, ils vont dormir…
« Mais avec toute cette électronique embarquée ne me dites pas qu’on ne peut pas en savoir plus… »
Je ne lui dis pas : il ne manquerait plus que ça !
« Demandez l’appui à Lady Joan. Moi, je n’en sais rien. Je suis juste une journaliste de passage. »
Je le salue avec un large sourire. Il se lève et s’incline poliment en me faisant un baise-main façon vieille-Angleterre, puis il me laisse m’éloigner l’abandonnant à ses doutes de patron harcelé…
 
En fait, j’enrage : Paul m’avait dit de fureter et une fois de plus je fais comme il veut pour m’emmener dans des affaires qui ne me concernent pas.
Et avec l’âge, j’ai appris à ne pas me mêler des affaires des autres.
Si ce « patron-là » doute de lui-même, ce n’est pas à moi de lui venir en aide, après tout.
Je ne suis pas née « patron », ne compte pas le devenir, pas plus que de requinquer l’un d’entre eux qui aurait un spleen passager : je ne suis pas psy non plus, ni boursicoteuse à spéculer sur une passation de pouvoir qui peut ne pas avoir lieu !
Que Paul se démerde avec ça et « Sir Charles » également.
 
Minouche n’est plus là.
Mon numéro 16 aura fait le nécessaire pour qu’elle vadrouille.
Et je me couche, assommée par le rhum de mon double-mojito.
Il fera le nécessaire pour que ma chatte revienne se blottir entre mes jambes dans la nuit comme il en a reçu la consigne : elle fait ça en silence et délicatement, comme quoi, l’avantage d’un robot, c’est qu’il est docile.
Je la sens quand je me tourne dans mon sommeil.
Qui reste agité : je rêve de policiers qui viennent perquisitionner chez ma grand-mère…
Ma grand-mère n’est plus, la maison n’était pas à elle et je trouve curieux que les affaires que j’ai pu ranger, donner, éparpiller soient encore dans les cartons ou les armoires et commodes.
L’incongruité me réveille au milieu de la nuit.
 
À neuf heures, la lumière est belle : le fog s’est levé et des robots à roulettes entrent silencieusement dans la chambre alors que je suis sous la douche et posent les plateaux du petit-déjeuner sur la table de la terrasse.
Je n’ai pourtant rien demandé, c’est Aurélie qui l’aura fait et débarque en sonnant à ma porte pour me faire savoir qu’elle m’a prévu un croissant en plus du plateau « britannique ».
« Alors, bien dormi ? »
Comme un loir !
« J’ai passé une partie de la nuit avec « Camélia »… »
Tu parles, j’aurai dû m’en douter !
« Fantastique les robots-sexuels de Paul, même s’il reste des progrès à faire au niveau des jeux de langue ! C’est franchement génial. Incroyablement génial : il va faire un tabac avec ces joujoux-là ! »
Encore faudrait-il que ça se sache.
« Et toi ? »
Bé moi j’ai dormi.
Je lui raconte tout de même ma conversation avec le « boss » et puis mon mojito avec l’autre boss du bord.
« Oh bé ce sera facile de savoir qui était avec qui durant la nuit, si on a les codes d’accès à l’IA du bord ! »
Sauf qu’on n’en fait rien tant que nous n’en recevrons pas instruction.
« Que je suis bête », me fait-elle. « C’est devenu mon métier au contact de « Charlotte » », la vraie, celle dont le nez bougeait de haut en bas quand elle parlait.
« Il me suffira de faire la requête… »
Pas tant qu’on n’en reçoit pas l’instruction, insiste-je.
« D’accord, d’accord » me répond-elle en avalant son bacon grillé et croquant.
Mon croissant est également croustillant, presque dégoulinant de beurre et tiède à souhait.
J’essaye d’avaler un œuf-coque, mais si c’est bon, ça reste pâteux en bouche que j’en suis obligée d’avaler un verre de jus d’orange pressée derrière et de me resservir d’un café : je vais être comme une pile électrique !
 
On fait quoi aujourd’hui ?
« Un petit jogging sur les ponts ouverts, ça te dit ?
Moi, je pète la forme ! »
Après ce qu’elle vient d’engouffrer, ce n’est pas étonnant !
Personnellement, j’essayerai bien la piscine, sauf que le fond de l’air reste frisquet, puisque nous sommes couvertes toutes les deux.
Peut-être lézarder sur un pont sous le soleil et à l’abri du vent…
 
Le bateau avance doucettement. On se dirige vers le Sud et j’envoie un courriel à Paul pour l’informer de la requête de son « client ».
Au moins l’internet fonctionne très bien, même au large.
Probablement via les réseaux satellitaires : Hier, notre visio avait un petit décalage dans le temps entre l’image et le son. Que parfois nos dires se chevauchaient.
Quand je reviens de mon bain de soleil après qu’Aurélie se soit vautrée sur la chaise longue qui jouxte la mienne, totalement en sueur, je découvre sa réponse.
« Faites comme vous le sentez. De toute façon, il lui arrivera bien ce qui doit lui arriver… »
C’est vrai qu’avec lui, qui aura probablement déjà lu les lignes de que je trace dans un futur éloigné, tout semble déjà gravé dans le marbre.
C’est agaçant, finalement.
Et puis nous allons au self Aurélie et moi.
Où nous sommes accueillies par un « numéro 16 » qui est en fait un « 21 » et quelques tables à roulette qui nous servent à boire. Eau pour moi, bière pour Aurélie.
Qui se remplit une assiette monstrueuse de victuailles.
 
C’était conforme au souvenir que je gardais des repas sur le bateau de croisière de ma grand-mère : les gens se bousculent pour piller le buffet, se remplissent des montagnes de boustifailles en râlant parce qu’ils n’ont pas eu leur ration de je ne sais quoi qui leur faisait envie, ils courent ensuite vers leur table attitrée, des fois qu’on leur pique leur place et ils laissaient une montagne d’aliments dans leur gamelle.
Sauf qu’Aurélie, qui a vraiment retrouvé l’appétit depuis qu’elle est à bord et aura découvert « Camilla », une « poupée » de type asiatique avec qui elle compte faire la sieste, elle avale tout.
Elle doit faire des selles à en boucher sa cuvette de WC.
Ça change de la voir comme ça : quand elle était confinée chez moi, elle chipotait à peine « ma » cuisine !
Nous sommes seules.
Les « équipes » de Sir Charles ont squatté l’autre restaurant pour la pause méridienne.
« Tu sais que ça fonctionne, les codes que Paul t’aura donnés. »
Et alors ?
« Les « poupées » asiatiques, style ma Camélia, auront fait un tabac… »
Non mais !
C’est la seule chose qui l’intéresse ?
« Tu as repéré ce que fait notre Mélanie nationale de capitaine ? »
Non.
« Pas très curieuse… »
Parce qu’on ne la voit pas beaucoup.
« Oh, je peux me renseigner… »
Et alors, sait-elle au moins où les autres passagers ont passé leur nuit et avec qui ?
« Oui, ça je sais. Ils ne sont pas très nombreux. »
Et alors ?
Il faut vraiment lui tirer les vers du nez…
« La plupart ont passé leur nuit en galante compagnie à faire des trios avec deux machines.
Mais c’est vrai qu’un petit groupe s’est réunis dans la cabine 6 pendant près de deux heures avant de se séparer au milieu de la nuit. »
Qui ?

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