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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 23 juillet 2022

La croisière d’Alexis (11)

Onzième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Alors que les côtes anglaises défilent à petite allure et que pointe à l’horizon le Pas de Calais dans une lumière blafarde hivernale de début de matinée, Aurélie se pointe chez moi pour avaler son breakfast en ma compagnie.
Comme il fait frais, nous mangeons autour de ma table et c’est l’occasion pour qu’elle me montre les ressources de l’IA du bord.
C’est assez fantastique, sauf qu’on n’a accès à aucune commande des organes du navire : il faut un « code de commandement ».
Mais c’est vrai qu’on est capable de suivre le fonctionnement de chaque machine, depuis la cale jusqu’aux pont supérieur et il y en a bien des dizaines voire des centaines, qui virevoltent dans les coursives et les cabines et d’autres font sagement leur office sans bouger.
Je m’intéresse plus particulièrement à ce que faisait Mélanie que je n’ai pas pu croiser lors des transferts des passagers.
A priori rien d’anormal. Elle allait et revenait de droite et de gauche, d’avant en arrière du navire. Et jusque dans ses tréfonds, mais pas jusqu’à la salle des machines tout de même, où il n’y a personne de mobile sauf des « chenillettes » et des « numéros 16 » en petit nombre.
 
« À propos d’anormalité, hier soir, ma cabine sentait le vétiver. C’est curieux parce que mon eau de toilette c’est « Jardin de Bagatelle »… »
Je ne vois pas Aurélie s’asperger de vétiver. C’est un parfum qui est fort. Trop pour elle, un peu délicate côté fragrance.
« Et chez moi, le soir, il y en avait un qui fumait le cigare sur sa terrasse à l’avant du navire. J’espère qu’il se sera fait la malle, parce que c’est désagréable » lui précise-je en réponse.
Bé il n’y a qu’à regarder qui ouvrait ses fenêtres aux heures dites.
Comme si j’avais pu noter ce détail…
De toute façon, après un rapide coup d’œil sur les données disponibles, il pouvait y en avoir plusieurs.
« Un autre truc curieux, c’est que notre capitaine semble ne pas dormir. Regarde, la nuit dernière, elle l’a passée sur la passerelle. »
Elle avait peut-être des trucs urgents à régler…
« Pas toute la nuit, tout de même ! »
Effectivement.
 
Moi, je vais me faire « pédicure/manucure » et Aurélie faire un peu de sport dans la salle de gymnastique, renonçant à son jogging tellement il fait frais sur le pont.
Je croise un groupe de trois jeunes-gens qui me jettent des regards concupiscents. Ils sont vite rejoints par 4 « poupées » et s’enfoncent dans une des cabines de bâbord.
Quand j’entre dans l’ascenseur, deux autres « poupées » en sortent toutes aguicheuses…
Ils ont trouvé le fonctionnement de leurs ordinateurs et le « charme » particulier du bord.
Après tout, ils étaient venus pour ça, non ?
D’ailleurs, à la méridienne, alors que je déjeune avec Aurélie au self, ils investissent bruyamment la salle à manger et organisent un défilé de « poupées » en bikini…
Elles sont une vingtaine à se déhancher quasiment nues, en rythme et sans musique, avec un large sourire entre les tables autour de ces mecs en rut.
Toutes différentes, toutes de tailles légèrement dissemblables, de coiffures également différentiées et de couleur de peau qui va du pâle ou black anthracite… Mais toutes ont l’air d’avoir entre 15 et 20 ans. C’est indéfinissable mais elles sont jeunes !
À un moment, l’un des gars, un costaud, se lève brutalement de sa chaise, saisit le bras d’une « poupée » qui se laisse faire en riant et lui colle un baiser « carnivore », à pleine bouche, qui dure bien 3 minutes.
Et tous les autres s’esclaffent joyeusement.
Ça doit être un jeu, mais je ne sais pas lequel car en plus ils parlent anglais.
Il se rassied après avoir copieusement peloté les parties charnues de sa victime qui semble ravie et un autre se lève et en fait autant.
Le troisième va encore plus loin : en hurlant de rire et sous les encouragements de ses petits-camarades, il saisit une des blacks aux lèvres charnues qui tourne avec les autres, la met à genou et sort son sexe que la poupée pompe alors avec avidité.
« Viens, on s’en va… » me fait Aurélie.
« Moi, les mecs qui se comportent comme des sauvages, ça m’écœure depuis toujours ! »
Et c’est vrai que parti comme ça, ça va devenir rapidement une orgie.
Totalement indécent.
 
« Et à ton avis, ils font quoi les bouchers-charcutiers ? »
Ils sont au restaurant panoramique et se portent des toasts.
Là, c’est en français et on comprend tout de suite qu’eux aussi se félicitent d’être à bord jusqu’à Cherbourg !
Ils sont plus âgés, plus ventripotents et s’écoutent parler de la future assemblée générale de leur syndicat : il y a du complot dans l’air pour conforter les positions des dirigeants et demander encore plus au gouvernement quant aux aides relatives au second confinement qui va être décrété par le président Makarond, dans à peine quelques jours.
La deuxième vague d’hospitalisation n’a pas su être anticipée à temps… et ce n’est pas bon pour les affaires au moment des fêtes.
On y parle aussi d’élections régionales et des candidatures à des listes locales.
La Bretagne et la Normandie, si j’ai bien compris.
C’est à mon tour d’écourter notre présence. De toute façon, c’est tout juste s’ils nous ont entre-aperçues : ils ont dû nous prendre pour des ectoplasmes ou des machines venues leur servir le café.
« Pas très gai tout ça » me fait remarquer Aurélie.
Elle n’a qu’à regarder un film !
« Bonne idée : un porno avec une poupée… » dit-elle joyeusement.
Décidément, tous des obsédés, même elle !
 
Personnellement, je rentre dans ma cabine pour capter les chaînes d’information francophones. Et on les reçoit presque toutes aussi bien qu’à la maison avec la fibre…
Un peu plus tard, vers le début de soirée Aurélie sonne à ma porte. Minouche en profite pour s’étirer et filer entre ses jambes à l’allure d’un éclair. Elle reviendra, je ne suis plus inquiète comme au premier jour.
« Je viens dîner avec toi. Moi les queutards qui viennent se dévergonder jusque dans notre couloir, ça me donne la gerbe. »
Pourquoi pas ?
« Je t’ai commandé un repas de produits marins : un plateau de fruits de mer, ça te dit ? »
J’aurai préféré manger un pavé de sanglier sauce Vierzon préparé par Mylène. Ce sera pour une prochaine fois.
« Dis donc, j’ai vu que ta chatte est équipée d’une micro-caméra. As-tu pensé à regarder ce qu’elle filme ? »
Ah non… Pas encore. Il va falloir que je m’en occupe.
« Tu as retrouvé ton odeur de vétiver ? »
Pas cette fois-ci. « Mais il me manque une culotte. »
Elle l’aura oubliée avant de partir.
De partir d’où ?
« De chez toi à Paris, pardi ! »
« Non, non ! Je les ai comptées en arrivant. »
Elle sera peut-être à la blanchisserie et ne sera pas revenue.
Le linge sale est entassé dans la corbeille à linge de la salle de bain. Et il est vidé, probablement par une « chenillette » ou un « numéro 16 » à chaque fois que nous avons le dos tourné, pour revenir 24 heures plus tard impeccablement repassé et rangé dans les tiroirs et étagères de la chambre.
Le service est bien fait, tel qu’Aurélie aura pris trop de fringues : c’est une coquette avec ses jeans troués, mais on aurait pu prendre la moitié de ce que l’on a amené que nous ne manquerions de rien pour faire « élégantes ».
 
« Non plus. C’est celle à fleurs et je ne l’ai pas encore mise. Donc elle n’était pas au panier de la salle de bain. »
Curieux.
« Moi je te le dis : ce navire a un fantôme à bord ! »
Bé voyons !
J’en ris de bon cœur et ça ne lui plait pas…
Il sort à peine des chantiers d’Édinbourg et les seuls passagers clandestins qu’il y a à bord, ce sont des rats…
« Non, je te dis. D’abord tes odeurs de tabac, ensuite celle du vétiver, maintenant ma culotte à fleur… C’est un fantôme fétichiste ! »
Alors là… encore mieux !
J’en ris encore plus bruyamment : avec toutes les « poupées » sexuelles et leurs tenues sexy en nombre conséquent, il a de quoi faire !
« Et pourquoi justement ta culotte à fleur ? »
C’est peut-être la seule à bord…
« Naturellement. Et c’est la seule explication cohérente qui te vient à l’esprit ! »
Et elle est magnifique quand elle s’y met.
« Logique, quoi ! »
 
On passe à autre chose dès que les « chenillettes » viennent nous servir.
Aurélie s’est abonnée au Sancerre frais, mais blanc, cette fois-ci. J’aurai préféré un entre-eux-mers plus sec avec un plateau magnifique surmonté de queues de langouste décortiquées.
Mais ce n’est pas moi qui ai passé commande.
 
En attendant, c’est succulent. J’abuse même de l’aïoli qui est vraiment fort. Mais il y en a une montagne et je dors seule. Mon unique risque est que je le digère mal…
On verra bien.
« Dis donc, as-tu eue des nouvelles de ton boss ? »
Justement non, j’y pensais.
Et dans le mouvement suivant, je me saisis du clavier situé derrière moi et ouvre ma boite à courriel sur l’écran télé qui est face à moi. Rien.
Je remets la chaine musicale sélectionnée par Aurélie.
« Tu lui diras que ses « poupées » sont vraiment excellentes. De vraies expertes ! Sauf pour les jeux de langue…
Cette nuit je vais essayer Rosetta. »
Elle navigue dans ses fantasmes…
Ça a au moins le mérite d’effacer de son esprit l’idée du bateau hanté !
Il n’empêche, quand nous nous séparons, je fais un tour sur ma terrasse : on suit la côte anglaise qui scintille des feux de la nuit.
Je crois reconnaître les falaises de Douvres, mais ça peut être celles de Folkestone ou encore d’ailleurs.
Et, par bouffée, je crois percevoir de nouveau cette odeur de cigarillo.
Me fais-je des idées à en devenir obsessionnelle, ou est-ce bien un fantôme fumeur et fétichiste qui vient polluer mon atmosphère par intermittence ?
L’explication logique est qu’un autre passager, un nouveau, fume aussi depuis sa terrasse, puisqu’il est interdit de fumer dans les intérieurs.
Et j’imagine que les « numéros 16 » veillent à faire respecter ce genre de règle de sécurité.
Le feu sur un navire, c’est une marotte de marin, tout comme la flottabilité de leur coquille de noix…
 
Je décide de m’aérer les poumons sur les ponts supérieurs.
Personne dans les coursives, personne sur les ponts arrière.
Je descends, parce qu’il fait frais à l’extérieur, jusqu’au casino où se trouve une demi-douzaine de jeunes fêtards particulièrement imbibés d’alcool qui occupent les bandits-manchots et plus loin, quelques bouchers/charcutiers qui font une partie de poker accompagnés de quelques « poupées ».
L’atmosphère et l’ambiance restent apaisante et confortable avec ses lumières douces ici, et crues ailleurs. Un piano invisible joue des mélodies douces accompagné d’un violoncelle qui sonne la mesure sur une musique lente.
Les « chenillettes » servent à boire, quelques « numéros 16 » restent immobiles devant les tables de craps, de roulette et de boule.
Je m’installe, commande un nouveau mojito et un « numéro 16 » me sert un paquet de jetons en plastique en me disant sur un ton doux et presqu’obséquieux que c’est offert par la direction et qu’il est ravi de me voir à sa table.
« Merci. Vous transmettrez à la Maison. Quel est votre numéro ? »
Il me répond 18.
« Vous avez tous un numéro particulier ? »
Bien sûr, comme d’une identité unique.
« Nos numéros connus de vous correspondent à une typologie particulière. En réalité, je suis un numéro 1.8. C’est ce qui correspond à la huitième version du premier modèle de cyborg mis au point dans les ateliers d’Aubenas. »
Et les « poupées sexuelles », alors ?
« Ces cyborgs-là sont particuliers… »
On s’en doute.
« … il y en a de 52 types différents à bord, mais chacun reçoit un prénom féminin. La numérotation n’est pas indispensable, sauf pour notre ordinateur central qui gère l’ensemble à bord.
Vous jouez ? »
Qu’il lance d’abord.
Et plusieurs fois de suite.

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