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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 19 juillet 2022

La croisière d’Alexis (7)

Septième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
On rentre direct dans nos cabines par le massif d’ascenseurs central.
On croise une paire de « minettes » qui sortent d’une cabine, probablement la 19.
Les robots-poupées n’expriment rien à notre passage, pas le moindre sentiment lisible sur leurs traits !
Ça fait presque froid dans le dos alors qu’elles viennent d’être tringlées avec passion, suppose-je !
Minouche m’attend sagement devant la porte de la cabine et vient se frotter à mes jambes la queue en point d’interrogation quand j’approche, me gratifiant d’un miaulement de satisfaction quand j’ouvre la porte, son harnais sur le dos.
« On prend le petit-déjeuner ensemble ? Dans ma cabine, il y aura peut-être une vue dégagée sur les côtes. »
Ok : demain 9 heures… et Aurélie s’enferme.
Moi aussi d’ailleurs.
Minouche se précipite pour avaler quelques boulettes, puis ira gratter sa litière dans le bac prévu à cet effet : bien élevée la chatte…
Je me douche et brosse mes dents.
Et elle est déjà étalée sur la couette en train de ronronner quand j’en sors.
 
Mon téléphone intérieur sonne. Ah parce qu’il y a aussi un téléphone ? Je n’avais pas vu le combiné posé à proximité de l’écran de l’ordinateur.
C’est Paul qui me demande d’ouvrir une session de vidéo-conférence sur l’ordinateur.
Je m’exécute après avoir enfilé mon haut de pyjama.
« Alors, cette arrivée, ça s’est bien passé ? »
Bé oui, pourquoi ?
« Un peu surprenant ce navire qui avance tout seul avec un seul membre d’équipage.
Mais il est vraiment très bien. Ma chambre est luxueuse et la table est très correcte » lui dis-je.
« Vous verrez, la carte des vins également…
Bon, vous vous rappelez que vous êtes là pour me faire remonter tous les petits défauts de fonctionnement ou autre… »
Justement, mon chat Minouche : « Elle a réussi à se faufiler entre mes jambes et je l’ai rapidement perdue… »
Mais elle est revenue me fait-il savoir… ce que je savais déjà.
« Tout est sous contrôle. Demandez donc à votre numéro 16 de lui ouvrir la porte au premier miaulement, quand elle attend devant : il y a des capteurs de toute sorte partout sur ce navire et on sait très exactement où chacun, y compris votre chat, se trouve en temps réel.
D’ailleurs, notez donc tout de suite le code d’accès à ces données. Vous pourrez vérifier tout ce qui se passe à bord et même reconstituer le parcours de votre chat. »
Je prends un post-it, un stylo posés là près de téléphone et note le code de chiffres et de lettres qu’il m’énonce.
« Celui-là est permanent et vous est personnel. Aurélie peut l’utiliser, mais en réalité tous les autres changent tous les jours. »
Bien.
 
« Pour votre information et vous rassurer, sachez que le « PC3 » n’est pas le premier navire autonome.
J’entends par là que depuis les années 80 du siècle précédent, on savait déjà faire des pilotes automatiques assez sûrs pour équiper les navires.
Au point que les équipages ont été réduits au strict minimum sur les gros porteurs.
On sait aussi le faire sur un voilier, mais ça n’a rien d’électronique et sur les avions, sauf que là c’est devenu tout électronique…
Il n’y a que sur les bagnoles que les choses restent infaisables, mais ça va venir. »
S’il le dit…
« Sachez qu’un navire de l’US Navy navigue déjà tout seul, comme un drone aérien.
D’ailleurs il va parcourir bientôt 8.000 kilomètres, d’un océan à un autre dans les prochains mois, sans personne à bord. »
 
Je retrouverai cette information un peu plus tard sur internet : Il s’agit du NOMAD qui aura fait 4.421 milles nautiques, soit près de 8.200 kilomètres, entre le golfe du Mexique et San Diego, en Californie.
Un navire qui aura effectué 98 % de ce trajet en mode autonome. Seul le passage du canal de Panama, nécessaire pour rejoindre l’océan Pacifique, a été supervisé par des opérateurs en chair et en os.
Le Pentagone, par l’intermédiaire de son Bureau des capacités stratégiques (SCO), s’est même félicité du succès de ce « transit de longue distance » réalisé avec un navire sans pilote dans le cadre de son programme Ghost Fleet Overlord.
Un programme, qui aura débuté en début d’année dernière, a été mis en place par le SCO pour accélérer l’intégration de navires autonomes dans la flotte américaine, qui seront à terme amenés à évoluer de concert avec des navires habités.
« L’autonomie ne se limite pas à la traversée en ligne droite de vastes zones de l’océan. Elle implique également des éléments tels que l’évitement des collisions et le respect des règles en mer », expliquera le Département de la défense américain.
Et j’apprends ainsi qu’en octobre 2020, le premier vaisseau du programme Ghost Fleet Overlord, appelé RANGER, avait parcouru le même trajet en mode autonome.
« Il s’agit d’une autre étape importante pour le programme Ghost Fleet Overlord du SCO, qui soutient le cadre de campagne sans pilote de la Marine en ajoutant un deuxième navire Overlord sur la côte Ouest ».
Le NOMAD doit accompagner son prédécesseur pour participer à de nouveaux exercices visant à poursuivre la maturation des systèmes autonomes.
C’est comme ça que j’apprends qu’en décembre 2020, alors que je commence seulement ma croisière, que le RANGER était devenu le premier navire autonome à participer à un exercice de l’US Navy avec des navires habités.
« Il y a démontré avec succès la conformité aux règlements internationaux pour la prévention des collisions en mer, le maintien en poste et les missions de transit », expliquera le Pentagone.
Et qu’il est prévu qu’en début 2022, les deux navires sans pilote seront placés sous le contrôle de la marine américaine pour de nouvelles expérimentations.
« Deux autres prototypes de bateaux sans pilote sont actuellement en construction et devraient rejoindre le programme Ghost Fleet Overlord.
Fin 2020, l’US Navy a confié à six armateurs le développement de son programme de grands vaisseaux autonomes (Large Unmanned Surface Vehicle) pour 42 millions de dollars, soit environ 34,5 millions d’euros ».
Et moi, j’étais sur l’un d’entre eux, à visées civiles !
Et puis quelques autres qui font du « bord-à-bord » dans des estuaires autrement plus encombrés au Danemark.
On n’arrête décidément plus le progrès…
 
Sur le moment, je ne m’inquiète pas vraiment : il y a notre capitaine à bord pour surveiller tout ça en cas de « dérapage » de l’IA.
C’est ma certitude à ce moment-là.
Et Paul, en rajoute une couche, me sentant tout de même un peu tendue.
« De toute façon, à terre, il y a un centre de contrôle qui peut prendre toutes les choses en main s’il arrive que votre pacha ait un problème de santé.
Mais ça n’arrivera pas : elle est solide.
Par ailleurs, vous êtes suivie par deux équipages d’hélicoptère qui peuvent être à bord dans l’heure tout au long de votre trajet et assurent les transferts et l’avitaillement.
C’est possible parce que globalement votre croisière n’est pas au « grand large », mais fait une navigation côtière, limite eaux-territoriales depuis le départ et jusqu’à votre arrivée à Port-Saïd, puis de Suez jusqu’à Djeddah. »
J’avais remarqué…
« Par ailleurs, on a une équipe qui peut intervenir physiquement sous quelques délais et une permanence qui peut télécommander absolument tous les organes du navire.
Tenez, je vous allume votre télévision pour vous en faire une démonstration… »
Et aussitôt, l’écran qui se trouve derrière moi se met à chanter !
Je le vois dans le miroir qui me fait face, au-dessus de mon écran d’ordinateur.
Puis il s’éteint.
 
« Avec le code que vous m’avez donné, je peux en faire autant pour réveiller Aurélie ? »
Question idiote, mais c’est la seule qui me vient à l’esprit.
« Non !
D’abord, elle ne dort pas encore, ensuite n’essayez pas d’être indiscrète, je le saurai tout de suite : nous nous devons de respecter l’intimité de nos clients, surtout à ce bord ! C’est pourquoi il y a des caméras discrètes partout à bord, sauf dans les cabines. Mais il y a d’autres capteurs, pour la sécurité.
Vous n’avez accès qu’aux historiques jusqu’à la dernière seconde. Pas aux commandes : qu’en feriez-vous ? »
Je ne sais pas si c’est très rassurant, tout cela, finalement.
« À terre, nous avons accès aux commandes… »
Et pourquoi il n’a pas voulu allumer mon ordinateur, alors ?
« Oh mais je le ferai demain, si ça vous amuse… Je pensais qu’un coup de fil serait plus sympathique… »
C’est vrai, puisque j’étais en petite tenue…
Mais il est tout aussi vrai qu’il a attendu que je sois rentrée et que j’ai pris ma douche vespérale…
 
« Bon, passez une bonne nuit et tâchez, dès demain, de rester une « fine observatrice ». Une des choses qui m’intéresse, c’est le niveau d’excellence du service et la satisfaction de nos clients. »
Et comment je fais pour recueillir leurs opinions ?
On ne croise jamais personne, sauf des robots…
« Justement : quel effet ça fait ? »
Bé, ça fait drôle.
« On a l’impression d’être seul, entouré uniquement de machines bizarres qui ont tendance à anticiper n’importe lequel de vos désirs. »
Pour le reste, je lui dis que le cadre est splendide, de bon goût et qu’on en prendrait vite goût au luxe…
Pas un endroit pour moi.
« Eh bien, profitez-en tant que c’est possible, parce qu’effectivement, ça prendra fin à un moment ou à un autre… »
Une formule de bon sens ou encore un effet de son goût du mystère, puisque normalement ça va durer jusqu’à Djeddah ?
Il y en a décidément plein, des mystères, depuis le début de la journée.
 
Notre conversation terminée, je vais prendre le frais sur ma terrasse. Au loin, on devine un phare.
Et puis je suis incommodée par l’odeur d’un cigare qui passe par bouffées répétées.
Je n’aime pas l’odeur du cigare…
Bien que je sois un peu crevée de ma journée, je décide d’aller « faire reportage » en allant me promener dans les coursives et je me rhabille.
C’est vrai que c’est un désert. Il y a bien des numéros 16 qui stationnent un peu partout et quelques tables-de-nuit automatiques à roulettes en mouvement, mais globalement il n’y a personne.
Il faut que j’aille jusqu’au bar du casino pour rencontrer âme qui vive.
C’est « pépère » qui perd quelques jetons sur un bandit-manchot et reste à siroter un verre de Gin.
Deux femmes sont affalées sur un canapé. Quasiment immobiles. Je mets un peu de temps à comprendre qu’il s’agit de « poupées » à qui il tourne le dos.
Elles sont pourtant mignonnes, attifées de tenues différentes mais de bon goût et bien ajustées. Il me jette un œil par-dessus de son épaule, sourit et finalement vient à ma rencontre alors que je me fais servir un nouveau mojito par un numéro 16 au masque impassible mais avec des gestes souples et précis : c’est le deuxième de la journée. Je vais finir pompette !
Un plan drague s’ébaucherait-il ?
Je n’ai pourtant rien de sexy.
 
Je réponds à son « hello » mais quand il s’adresse à moi, c’est en anglais et il parle trop vite pour que je comprenne tout.
« Do you speak french? » Ce sera plus facile si c’était le cas.
Il parle le français fluently, avec un délicieux accent british.
Charles. Il s’appelle « Tcharles ».
Sir Charles Clearstone.
Et il me demande si je fais partie de l’équipage…
Pas vraiment : « Je suis à bord pour faire un article sur le navire et la compagnie qui l’affrète… »
Une réponse toute faite préparée longtemps à l’avance pour servir le moment venu.
S’il avait insisté, j’aurai pu dire que j’étais journaliste sans même avoir à mentir !
« Et vous ? »
C’est le patron d’une boîte de courtier en financement.
« Vous connaissez donc Sir Paul ? »
« Sœur Paule », sur le moment, je ne vois pas à qui il fait allusion.
« Sir Paul dé Bréveuil ? »
Ah bé oui : « C’est mon patron direct ! »
« Eh bien, vous pourrez lui dire que son navire est vraiment « splendid » et qu’il devrait augmenter les prix des séjours. Il ferait fortune. »
Mais il a déjà fait fortune.
« Yes. I know! But he’s Lady Joan’s client. »
Je connais aussi pour l’avoir déjà croisée au moment du rachat de la compagnie de navire.
« J’imagine que c’est elle qui assure ce petit bijoux…
Avec tous ces robots et équipements, c’est un contrat forcément juteux… »
Je n’en ai aucune idée.
Mais que vient-il faire à bord, si ce n’est pour espionner les activités de sa concurrente ?

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