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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 25 juillet 2022

La croisière d’Alexis (13)

Treizième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Aurélie consent à me montrer comment on accède aux « petits-secrets » de l’IA et sa data du bord.
Une adresse intranet, un identifiant à créer, un mot de passe associé, le mot de passe remis par Paul, et s’ouvre un écran où plusieurs icônes donnent accès à plusieurs catégories d’information.
J’aurais pu le faire toute seule, finalement, si j’avais cherché un peu.
D’ailleurs, Aurélie file rapidement : elle a « rencart » avec une nouvelle « poupée ».
Elle y prend décidément goût.
Et si on devait dîner ensemble, elle sera encore « en main » quand j’irai manger.
J’espère qu’elle ne va pas encore « cramer » une des inventions de Paul. Qui restent finalement pour le moins diaboliques.
Je m’interroge ainsi sur le sens de la vie par inadvertance.
Mélanie et moi sommes payés pour rester à bord, Aurélie, je ne sais pas, même si c’est également probable.
Mais vivre à bord, c’est accepter d’être prisonnière : je n’ai rien vu d’Édimbourg, je ne verrai rien de nos « pseudos » escales, pas même les Pyramides d’Égypte, ni même de Djeddah. J’aurai fait Roissy-Roissy avant de reprendre ma liberté d’aller et de venir.
Mélanie, je ne sais pas : c’est probablement son métier qui veut qu’elle soit responsable du bon fonctionnement des automates, des automatismes et des machines. Elle ne reprend sa liberté qu’une fois en « permission » ou en vacances à terre.
Et pour quoi en faire sinon des futilités sans importance, sinon se distraire « en liberté » ?
Alors que les passagers payent pour venir « se distraire » à bord !
Quel paradoxe…
Mais, si ce navire est une prison qui se déplace entre les côtes, ne payent-ils pas au contraire pour finalement en sortir et retrouver leur vie vide de rien « d’avant » ?
 
« C’est un peu ça » m’affirmera plus tard Paul dans son langage pour le moins un peu cru. « Il y en a qui paye pour s’isoler 48, 72 heures et pensent vivre une tranche de paradis si on leur fournit à boire, bouffer et baiser sans limite !
Finalement c’est une expérience : combien de temps tiendrez-vous sans pouvoir accoster, les côtes entre-aperçues au loin représentants la liberté ?
Imaginez-vous le stress de l’enfermement pour plusieurs années que vont vivre plus tard mes astronautes quand ils voyageront vers des planètes lointaines pendant des mois et des mois ?
Parce qu’une capsule spatiale, c’est une prison, toute petite en plus. On ne peut pas en sortir. Et même quand on en sort, c’est dans un scaphandre, une boîte encore plus petite, après une longue préparation de plusieurs heures à respirer de l’oxygène pur en décompression… et ensuite une longue phase de recompression, comme des plongeurs qui remontent !
C’est pour ça que les séjours à bord de mes navires sont limités à trois jours et deux nuits.
Au-delà, vous devez être un « professionnel » expérimenté, habitué aux trajets au long-cours, si vous ne voulez pas devenir neurasthénique, dépressif ou complètement cinglé.
Et ce sera pareil pour les clients du futur hôtel-spatial…
Il faut juste leur donner envie de revenir, tant qu’ils restent enthousiastes ! »
 
Pervers comme raisonnement, mais c’est certain, c’est une excellente façon de faire.
Je me souviens qu’avec ma grand-mère, au bout de huit jours, on était contentes de retrouver Venise et puis la gare de Lyon.
« Oui, mais vous aviez des excursions à terre. Là, vous en avez été privées volontairement et d’autorité, vous et Aurélie. »
Nous sommes des cobayes, en somme…
« Mais payées et dédommagées. D’autant qu’Aurélie aura usé de toutes les « facilités » du bord pour être pleinement satisfaite.
Vous, un peu moins, si je ne m’abuse… »
Fait-il allusion à mon abstinence sexuelle ?
Probablement, mais j’ai l’habitude d’être privée de ce genre de chose…
 
« Savez-vous que la plupart des passagers que vous aurez croisés durant votre séjour, non seulement sont repartis ravis tel qu’ils feront une publicité de « bouche à oreille » d’enfer pour la compagnie, mais qu’ils souhaiteront aussi refaire un séjour de quelques jours ?
J’en ai même qui s’enticheront de mes « poupées » quitte à en acheter à un demi-million d’euros l’unité… »
Non, je ne savais pas…
« Mais quel intérêt, finalement ? »
Aucun !
« Autant se marier ou vivre en couple, ce qui est non seulement plus naturel et permet la préservation de l’espèce, mais ils vivent une illusion. »
Laquelle ?
« D’avoir trouvé le modèle de partenaire idéal, qu’ils confondent volontiers avec l’amour !
Comme si l’amour se résumait à une succession de partie de jambes en l’air…
C’est beaucoup plus compliqué que ça.
Et pour répondre complétement à vos questions existentielles, il faut comprendre que l’espèce humaine est éminemment « sociale » : on ne peut pas vivre seul, totalement isolé bien longtemps. »
On est fait pour vivre « en couple », a minima !
« C’est comme ça et il y a une multitude de façons de faire… »
Je veux bien le croire.
 
Que donc, pour ne pas trop anticiper sur la suite de cette « croisière » qui ne me disait rien et en revenir à mes recherches du moment, l’intérêt du logiciel est de donner un état, en temps réel, de tous les organes du navire et de toutes les personnes qui sont à son bord.
Toutes, y compris la plus que bonne centaine de « poupées », un nombre qui me surprend, et une grosse centaine de robots utilitaires, les « chenillettes » avec leurs bras articulés et leur mât supportant des caméras, ou comme les numéros 16, 18, mais aussi 12, 13, 17, 14 et 15, plus spécialisés en « majordome » ou « valet de chambre ».
Je ne savais pas tout ça, mais ça n’a aucune importance puisque je ne sais pas les distinguer au premier coup d’œil.
Ni même aux suivants. Et puis ça n’a aucun intérêt.
D’après les fiches techniques, ce sont pratiquement les mêmes machines, à quelques fonctions mineures près.
Quant aux « poupées » il y a en réalité des dizaines de modèles différents. Autrement dit, une sacrée collection de jumelles et de « triplettes »…
Mais plusieurs centaines de tenues vestimentaires et plusieurs logiciels de comportement…
Un choix éclectique qui va de « passive » à « sado-maso » en passant par toutes les nuances « d’active ».
Surtout, si on sait où chacun se trouve à bord, le logiciel garde en mémoire tous les déplacements de ses objets et passagers : c’est la data !
On a même accès aux images prises par les caméras de surveillance qui parsèment tous les coins du navire, hors l’intérieur des cabines, sauf quand les webcams sont sous tension.
Toutefois il convient aussi de rajouter les prises de vues des « poupées » dans ces mêmes cabines, alors qu’elles sont « en activité » !
Ça ne donne pas grand-chose de « succulent », sinon qu’on peut voir le détail de la nudité des passagers, parfois en gros plan… Le reste, on le devine plus qu’on ne le voit.
C’est ainsi que je me fais défiler mes propres déplacements avec un requête présente sur un des menus déroulants.
Je me revois ainsi en accéléré, parce qu’il y en a déjà pour plusieurs jours !
 
Et je repère plusieurs fois Minouche ce qui me fait penser qu’il faut que je télécharge ses « images », mais il faut qu’elle soit là parce que ça ne marche qu’avec Bluetooth. Or, là elle est dans une salle des machines à guetter un rongeur.
Pour le reste du temps, elle se promène sur les ponts, y compris en extérieur : elle n’a peur de rien !
Mais souvent, elle suit notre capitaine ou patrouille manifestement à ma recherche.
Ou à la recherche d’autre chose.
Et elle a visité la cambuse à plusieurs reprises pendant de longs moments, probablement à la recherche des rats qu’elle ne doit apercevoir qu’à de rares occasions, quand elle accélère soudainement ou bondit à l’improviste.
De toute façon, ce n’est pas une voleuse et les aliments pour humains la rendent malade : c’est que c’est une délicate, ma Minouche.
En revanche, elle laisse totalement indifférents les robots qui s’activent parfois dans l’obscurité, parfois en pleine lumière. Les portes s’ouvrent devant elle mais ne supporte pas qu’elles se referment derrière elle : elle miaule une fois et la porte s’ouvre. Elle la passe, la porte se referme, elle s’installe de l’autre côté et miaule pour rouvrir la porte, et ainsi de suite…
L’IA doit en devenir folle…
Mais pour elle, ce doit être le paradis !
C’est ça : PC, pour « Paradise Cruise », c’est aussi « Paradise Cat »…
 
Naturellement, on peut suivre et même reconstituer les déplacements de tous les passagers depuis leur embarquement et jusqu’à leur départ.
Si l’intérieur des chambres reste inconnu de l’IA quand il n’y a personne ni aucun robot, on peut aussi savoir des détails comme la consommation d’eau, d’électricité, du mini-frigidaire, en revanche dans les parties communes, y compris l’amphithéâtre, les conversations sont enregistrées et archivées.
Il y a bien eu « bisbille » avec Sir Charles et ses gars. Ça n’avait même pas l’air d’être très policé.
Rien à voir avec l’ambiance des bouchers/charcutiers qui occupent le lieu actuellement : eux font dans le « soft » et le consensuel des « bons vivants ».
En revanche, chez les fêtards de vie de célibataire, c’est tout de même plus agité.
Il y a de la chamaillerie dans l’air et parfois de la mauvaise humeur, semble-il.
 
Je comprends peu l’anglais, surtout quand ils s’engueulent ― ils vont trop vite ―, mais d’après ce que je peux en déduire, quand ils ne se font pas des partouzes avec plusieurs participants et plusieurs « poupées », ils se retrouvent pour les repas et décrivent leurs fantasmes avec la future mariée, l’élue d’un seul d’entre eux.
Parfois ils les miment même avec une des « poupées », ce qui reste non seulement inconvenant mais même parfaitement dégueulasse.
Que ça n’a pas l’air de plaire forcément au futur marié…
À un moment, ils en viennent presqu’aux mains.
Était-ce d’ailleurs la description d’un fantasme ou seulement la répétition de faits réels ?
Je n’en sais rien, bien des nuances de langages m’échappent, hélas, dois-je en dire !
 
Personnellement, au soir, après avoir dîné d’un steak haché/frites sauce ketchup qui me faisait envie, je vais flâner sur les ponts extérieurs goûter la fraîcheur de la nuit. Au loin on aperçoit les éclats de phares, les feux de navires que l’on croise. Le temps en mer est lent.
Pas figé, mais lent.
La météo semble s’être dégradée, mais le navire ne tangue pas d’un iota. Même pas le moindre roulis.
Un roc qui fend l’eau sans à-coup à son allure modérée.
Je passe une partie de la soirée au casino à faire mes martingales. Le « Numéro 18 » de service se plait à me faire gagner, petitement, parce que plusieurs fois de suite, je mise sur un numéro simple et je refais ma réserve de jetons alors que je me désolais d’avoir perdu mon crédit-banque avec la perte consécutive de plusieurs passages du 5.
Il triche, j’en suis certaine, mais je ne sais pas comment.
Enfin peu importe, il s’agit seulement de laisser le mojito faire son effet, entrer dans les veines et le cerveau, que je puisse dormir du sommeil du juste.
 
Seulement voilà qu’au retour vers ma cabine, non seulement il y traine une odeur de shit mais deux gars sortent brutalement de leur chambre en tentant de se mettre des coups de poings à la figure en gueulant.
L’enterrement de vie de garçon tourne manifestement au vinaigre. Les effets de la drogue et, je le vérifierai le lendemain, les consommations de gin bien mélangés et ça devient violent.
Ils ne tiennent à peine debout, mais ça se castagne, tel que plusieurs numéros 16 apparaissent comme un seul homme à vives enjambées qu’ils ont à « rallonge » pour séparer les belligérants qui sont immobilisés en un clin d’œil avec des clés de bras.
Et ils ont beau se débattre et hurler, rien n’y fait, ils sont enfermés chacun dans leur cabine manu militari.
Le lendemain aux aurores, je vérifierai qu’ils auront été évacués du navire par la première rotation d’un des hélicoptères : Paradise perdu pour eux !
À la lumière des explications ultérieures de Paul, s’ils « retrouvent leur liberté » c’est pour avoir enfreint les règles de sécurité du bord.
En attendant, tout leur groupe reçoit un message de Mélanie qui rappelle la sentence d’expulsion immédiate, « pour des raisons de sécurité », sans remboursement des paiements déjà encaissés.
Une mesure de précaution, me fera-t-elle savoir, pour que ça reste dissuasif pour les autres.
Qui du coup perdent tout l’intérêt de leur escapade d’enterrement de vie de célibataire…
 
L’autre groupe n’en est même pas averti, ni Aurélie que je mets au courant le lendemain au petit-déjeuner alors qu’elle me raconte sa folle journée et sa nuit néanmoins épuisante.
Celle-là est partie pour virer « totale-nymphomane », que j’en pense. Je ne sais pas comment elle fait : personnellement, au bout du troisième orgasme, quand ça m’est arrivé dans la même journée dans les bras d’un étalon de passage, il ne fallait surtout plus me toucher. Même pas m’effleurer : je devenais une pile électrique douloureuse !
Alors qu’elle, elle enchaine jour et nuit : une sacrée nature !
Elle a un tel enthousiasme que j’en oublie de lui dire la présence d’odeurs de cigarillo hier soir sur le balcon de ma terrasse, après l’incident du couloir.
Je cherchais des yeux les lumières de la côte, mais je suis rentrée très vite à cause de cette odeur qui arrivait par bouffée, alors que le fond de l’air piquait.

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