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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 21 juillet 2022

La croisière d’Alexis (9)

Neuvième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Elle n’en sait rien.
« Je n’ai que les mouvements des portes qui s’ouvrent et se referment, plus des images des aller-et-venues dans les couloirs. »
Bé ça permet de les identifier, non ?
« Je me suis surtout intéressée à notre « rouquin ». Lui est allé rejoindre la cabine 8, mais il avait l’air furieux en ressortant. Il faut dire qu’il y avait une « Éva » déjà présente…
Ton boss est arrivé dans sa cabine une peu avant minuit, escorté par deux « poupées ». Il s’est levé à six heures ce matin.
Le Dégé de la cabine 3 est ressorti vers onze heures du soir pour sa réunion en cabine 6.
Et le fiston de la cabine 2 est resté toute la nuit avec ses « poupées ». Mais il en a fait venir une autre sur le coup des trois heures du matin. »
Sacrée santé ou, au contraire, une soirée en eau-de-boudin, on ne sait pas.
« Et puis ils se sont tous réunis vers 10 heures du matin dans l’amphithéâtre après s’être fait servir leurs petits-déjeuners, sauf quelques retardataires. »
Voilà qui va peut-être devenir intéressant.
Et elle a su tout ça entre son jogging et l’arrêt au stand sur le pont piscine avant de venir déjeuner avec moi…
Pas croyable : il faudra que j’essaye !
 
« C’est-à-dire ? Qu’est-ce qui va devenir intéressant ? »
Aurélie en déduit que s’il y a complot en préparation au sein des équipes de « Sir Charles », contre leur patron, ça va se déclencher rapidement.
« Ou seulement à terre ! »
Elle me répond, avant Noël de toute façon.
« Mais comme je ne sais pas quels sont les enjeux, je ne peux pas préciser le calendrier. Logique ! »
La formule fétiche de « Charlotte », la vraie, celle dont le nez bougeait quand elle parlait…
C’est fou ce que le sexe, un environnement luxueux et une bonne table peuvent vous transformer un être dépressif et en deuil !
« Et puis comprends tout de même que si notre « boss » te laisse carte blanche, c’est que tu ne peux rien y changer. Mais très logiquement, c’est qu’il va se passer quelque chose.
Donc, ces gars-là ne sont pas venus que pour se distraire des largesses de leur patron.
Logique aussi. »
 
Mais je fais quoi, moi, maintenant ?
« Bof, ça ne changera rien de toute façon.
Détends-toi, on n’a rien d’autre à faire pendant plus d’un mois ! »
Je sens que ça pourrait devenir long…
« Non, il faut que je fasse un rapport sur tout ce qui cloche encore à bord.
À propos, tu sais ce qu’a fait notre capitaine cette nuit ? »
Elle l’aurait passée sur la passerelle à veiller sur ses écrans, cadrans et pupitres…
« Elle doit être fraîche, ce midi. »
Peut-être qu’elle récupère dans sa cabine, justement…
« Comme quoi, tu n’en sais rien…
Tu me montres comment ça marche le flicage de l’IA ? »
Quand elle aura fini son assiette de pâtisseries.
« Tu devrais en goûter. C’est vraiment délicieux. Surtout le gâteau à la coco. Il doit même y avoir un peu d’ananas… »
Une recette de Mylène, ça.
Mais j’avoue que son tiramisu reste fameux.
« Je ne veux pas finir comme un tonneau. »
« Fais donc du sport pour éliminer ! »
Je comptais justement aller faire un tour dans la salle de sport, faire un peu de vélo. Plus de deux heures à transpirer pour faire seulement 37 km et j’en ai eu plein les jambes.
Demain, il faut que j’essaye le rameur…
Et puis je finis sous la douche : il fait trop frais pour aller se baigner dans la piscine.
 
Au soir, nous dînons au self. Il n’y a personne dans les salons ni au restaurant, ils sont déjà tous dans leur chambre. Nous croisons Mélanie, pète-sec, qui nous demande à peine si tout va bien en passant.
« Je la trouve bizarre depuis hier… Tu ne trouves pas ? »
Oui, probablement, mais j’imagine qu’elle a des préoccupations de capitaine du bord avec cette armée de robots à diriger qui la rendent nerveuse.
« Non, ce n’est pas ça. Elle est comme « absente ». On dirait une machine, un de ces robots qui nous entourent, justement. »
Qu’est-ce qu’Aurélie va imaginer !
La première fois que nous l’avons rencontrée et quelle nous a fait faire le tour du propriétaire, elle avait l’air parfaitement humaine.
« Oui, j’en conviens, mais depuis elle a changé, je te dis… »
Aurélie chapeaute du ciboulot.
« Tu crois que Paul est assez fou pour faire des économies sur le personnel telles qu’il n’y a pas un seul être humain qui pilote ce navire ? Non mais tu déconnes Aurélie ! »
Va savoir me fait-elle en retour…
« Après tout, si l’IA pilote tout ici à bord et en temps réel, pourquoi ne pas se passer de capitaine ? »
Pour des raisons de sécurité…
« Et même d’assurance, je suppose ! »
 
C’est justement à ce moment-là que se pointe sir Charles devant le buffet. Il se sert un plateau porté par un robot à roulette, et il se dirige vers nous.
« Accepteriez-vous ma compagnie à votre table ? » fait-il dans son français avec une pointe d’accent « so british ».
Et pourquoi non ?
Il s’assied en face de nous, tournant le dos à la mer. Mais il la voit de l’autre côté.
Comme la table est ronde et assez large, les distances de sécurité sont respectées.
« Ne vous en faites pas : je suis vaccinée ! Et vous ? »
Pas encore. « Nous ne faisons pas partie des personnes à risque ou prioritaires. »
« Quelle absurdité, ce virus. Il bouleverse bien des business-plans », fait-il dans un français parfait toujours mâtiné de son accent… « so british »…
« Et vos affaires, ça se passe comment cette croisière ? » questionne Aurélie.
« Ça s’éclaircit. Ce matin, nous avons discuté de notre nouvelle organisation et cet après-midi je leur ai annoncé mes décisions. »
Pas de réaction ?
« Well. Oh que si, oh que si !
Je vais probablement perdre mon directeur général : il se voyait sûrement patron à ma place, ou au pire patron de la branche « continentale ». Eh bien il ira sur le continent tout seul comme un grand, mais sans scission géographique de nos activités : c’est mon fils qui sera notre délégué sur le continent. »
Et il a accepté ça sans rouspéter ?
« Je lui ai expliqué que soit il restait mon bras droit et devait assister mon fils qui ne connait pas encore toutes les ficelles de nos métiers, soit je le cassais auprès des Lloyd’s… »
Il se sera décidé à employer la « manière forte » avec celui-là… comme je le lui avais suggéré hier.
« J’attends sa réponse… »
« Vous ne l’aurez pas » en déduit Aurélie.
« Et pourquoi ça ? »
Parce que…
« Parce qu’il est probablement en train de compter ses soutiens, dans vos équipes pour savoir qui le suivrait, et qu’il a probablement déjà négocié une porte de sortie chez un de vos confrères ou un concurrent continental. »
Probablement.
« But… il ne sera plus adoubé par les Lloyd’s. Il se ferme le marché mondial que l’organisation représente. Et nous verrons bien les félons qui se dévoileront parmi les européens. »
« Et je rajoute que vos équipes vous resteront ! » annonce Aurélie.
« Well… et pourquoi ça ? »
« Si je ne m’abuse, ils ont tous apprécié les petits-robots sexuels du bord, la nuit dernière… »
Ah oui… « C’est absolument extraordinaire, les créations de sir Paul, votre patron… »
Lui aussi aura rajeuni de plusieurs années en une nuit.
« Loin des épouses, c’est un véritable traquenard, finalement… »
Il l’admet volontiers, mais ne voit pas le rapport…
« Le rapport c’est que demain soir, chacun sera retourné dans ses foyers à expliquer à leur moitié qu’ils ont travaillé d’arrache-pied.
Sauf deux… »
Ah ?
« Ceux qui sont montés à bord chacun avec « son » moitié… »
 
Sir Charles ne comprend pas toutes les subtilités de la langue de Molière : il marque un temps d’arrêt, la fourchette en l’air, figée à la moitié du parcours entre l’assiette et sa bouche.
« Ah, sorry… Je n’avais pas compris. Pour ces deux-là, je savais. Un patron doit toujours savoir qui couche avec qui parmi son personnel : ça évite d’avoir à gérer des crises inattendues qui sont parfois dévastatrices pour une réputation. »
« Sauf que là, le petit copain de votre rouquin aura usé des talents des « petites créations de sir Paul », et ça n’a pas vraiment plu à votre bonhomme… »
Notre interlocuteur en rigole, comme un britannique bien élevé à Oxford, Eton ou Cambridge sait le faire, discrètement mais avec les yeux qui pétillent !
« My contrôleur de gestion soutient en réalité mon bras droit. Je ne serai pas fâché qu’ils partent tous les deux, pour tout vous dire.
S’ils sont accompagnés d’un troisième, ça ne me dérangera pas, d’autant que je sais qui.
Qui n’a pas d’importance puisqu’il peut être remplacé facilement.
Non, je reste un peu inquiet quant aux capacités de mon fils de me succéder, c’est tout.
Il va falloir que je lui trouve un coach à la hauteur si mon directeur s’en va ! »
Il devrait lui faire confiance et l’épauler à l’occasion, à mon sens.
 
« On dit chez nous que « bon sang n’a jamais menti »… »
Chez eux aussi…
« Bon alors, tout est réglé pour la nouvelle année, si je comprends bien… » rajoute-je.
« Oh non ! Le Brexit est un véritable problème et pas seulement logistique. La décennie à venir va être complexe à gérer.
Personnellement, je ne comprends pas le leave de mes compatriotes. Ce n’est absolument pas dans le sens de l’Histoire. »
Et c’est quoi, selon lui, le sens de l’Histoire ?
« Well… Il s’agit de créer des ensembles toujours plus grands et cohérents, seul moyen d’éviter les destructions qu’engendrent les guerres.
C’est la leçon que l’Occident aura appris des deux dernières guerres mondiales.
On referait la même avec des munitions nucléaires, et il n’y aurait plus d’avenir pour personne. »
Probablement…
« Que les frontières naturelles, géographiques, existent, je le conçois bien. Mais de là à diviser les peuples qui auraient tout intérêt à coexister pacifiquement, il y a un pas. On devrait plutôt faire l’effort de les rapprocher. »
Vu comme ça, effectivement, le Brexit est une ânerie.
 
« Notre premier ministre nous pense assez forts pour dominer le monde en s’en excluant. Au moins le monde économique et financier de la City, qui est au cœur de mon pays.
Mais, même si nous avons réussi à imposer l’anglais comme langage quasi-universel ― tout le monde autour de la planète le baragouine ― il se trompe : à termes, c’est le monde qui va nous phagocyter par petites touches successives et nous ne serons plus l’ombre que de nous-mêmes à la génération suivante, ayant été dépassés par tous les autres.
C’est dommage, n’est-ce pas ! »
Vu comme ça.
« Sauf que ça ne se passe jamais comme c’est prévu » en conclut Aurélie.
Il insiste : « Le Royaume-Uni aura su faire en quelques siècles un empire, depuis la mer qui l’entoure, où le soleil ne se couche jamais. Et génération après génération, il aura été consolidé. C’est nous qui avons inventé la mondialisation et qui l’avons imposée à la planète entière. Il faudra moins de temps que ça pour survivre à peine en autarcie, coupé du reste du continent !
Je vous le dis, c’est bien dommage et en complète opposition avec ce que nous sommes.
Et tout ça pour permettre à « BoJo » de devenir premier ministre, sa seule ambition. Une grosse erreur ! » 

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