Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 24 juillet 2022

La croisière d’Alexis (12)

Douzième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
J’ai une « technique » un peu particulière pour ne pas perdre trop vite à ce jeu-là. C’est ma grand-mère qui me l’aura enseignée quand elle me racontait sa jeunesse où mon grand-père la faisait voyager.
La boule, un jeu de hasard très proche de la roulette appelée également petite roulette, se joue avec un plateau cylindrique fixe comprenant 9 numéros (de 1 à 9) et non pas 36 comme à la roulette, plus un zéro voire un double zéro sur certaines tables.
Aucun dispositif ne permet de battre la roulette à chaque tour de jeu. Toute combinaison de paris à espérance de gain négative aboutira irrémédiablement à une espérance de gain négative.
En effet, les espérances de gains sont calculées sans le 0 : par exemple, à la roulette on paye un numéro plein 35 fois la mise, la mise de départ gagnante reste, alors qu’il y a 37 numéros. Autrement dit, un joueur qui mise une pièce sur les 37 numéros perdra à chaque coup une pièce.
Les numéros sont disposés de telle sorte qu’ils présentent une alternance parfaite permettant qu’aucun numéro ne partage avec l’un de ses voisins immédiats une de ses qualités simples (couleur, parité, hauteur).
La mise sur un numéro (plein) est donc payée 35 fois. Celle sur deux numéros (cheval) : 17 fois la mise. Sur trois numéros (transversale dite aussi « transversale pleine ») 11 fois. Le carré, une mise sur quatre numéros, 8 fois. Sur six numéros, le sixain dit aussi « transversale simple » 5 fois la mise. Sur douze numéros, douzaine ou colonne, 2 fois la mise. Et les mises sur une chance simple, soit dix-huit numéros (Noir-Rouge ― Pair-Impair ― Manque-Passe) : 1 fois la mise.
Quant à la mise sur vingt-quatre numéros (deux colonnes adjacentes, vingt-quatre premiers (1-24) ou vingt-quatre derniers (13-36), ces mises étant placées à cheval sur les colonnes ou les douzaines, elle est payée de la moitié de la mise !
Mais on peut aussi jouer le « tiers du plateau » qui est payé en fonction du tirage final.
Le zéro fait perdre les mises engagées sur les chances multiples, c’est-à-dire toutes les mises portant sur les numéros, du plein à la douzaine.
 
Des mathématiciens ont exploré différentes méthodes pour battre la roulette. Ces méthodes de jeu portent différents noms : Martingale, système de mise, méthode de Hawks, méthode de Labouchère, méthode de d’Alembert, attaque, etc.
Certaines de ces méthodes permettent de battre la roulette : toutes divergent et peuvent nécessiter (théoriquement) une fortune infinie.
Les casinos ont donc instauré des limites de mise (ou mise maximales) pour empêcher l’utilisation de ces systèmes qui deviennent donc inopérants. Avec une roulette équilibrée, l’espérance de gain du joueur est ainsi toujours strictement négative.
D’autant que les casinos ont pris l’habitude de « changer de main » à intervalle irrégulier en changeant de croupier.
 
Trois jeux à annonces sont principalement utilisés sur les roulettes anglaise et française : le jeu dit des voisins, 17 numéros joués avec 9 jetons à placer à cheval, transversale et carré (0/2/3-4/7-12/15-18/21-19/22-25/29 et 32/35) ; le jeu dit du tiers, 12 numéros joués avec seulement 6 jetons à cheval (5/8-10/11-13/16-23/24-27/30-33/36).
Le jeu dit des orphelins, 8 numéros joués avec 5 jetons (1-6/9-14/17-17/20-31/34).
Chaque annonce demandée au croupier sera placée « à cheval », c’est-à-dire avec le minimum de pièces requises.
 
À la boule, c’est beaucoup plus simple : il est possible de miser rouge, noir, manque, passe, pair ou impair.
Les chiffres 1, 3, 7, 9 sont impairs.
Les chiffres 2, 4, 6, 8 sont pairs.
Les chiffres 1, 3, 6, 8 sont noirs.
Les chiffres 2, 4, 7, 9 sont rouges.
Les chiffres 1, 2, 3, 4 sont manque.
Les chiffres 6, 7, 8, 9 sont passe.
Le chiffre 5 n’est ni pair, ni impair, ni manque, ni passe, ni rouge, ni noir.
Si le 5 sort, la mise jouée sur une autre chance simple perd.
Si la chance simple misée sort, le joueur gagne une fois la mise, sinon la mise est perdue.
Si le numéro misé sort, le joueur est payé 7 fois sa mise sinon la mise est perdue.
Et contrairement à la roulette, il n’est pas possible de miser plusieurs numéros avec un seul jeton.
 
Mais on peut jouer les couleurs, noir/rouge, pair/impair, passe et manque, sauf que le 5 n’entre dans aucune catégorie.
Par conséquent, quand sur série de trois tirs, par exemple rouge gagne, le quatrième est statistiquement forcément noir d’après ma grand-mère. Si ce n’est pas le cas, ça arrive, il faut doubler la mise sur la même couleur.
C’est une martingale qui doit se poursuive si le noir ne sort toujours pas.
Évidemment, si ça tombe sur le 5, il faut attendre la prochaine série pour miser sur son contraire.
Mais bon, il ne faut pas espérer faire fortune comme ça : la banque finit toujours par gagner tous vos jetons, sauf qu’à la boule ça demande plus de temps qu’à la roulette.
Autrement dit on prolonge seulement la soirée !
C’est ce qui se passe ce soir-là et je laisse mes gains sur la table.
 
Car la table de poker s’est vidée et les bandits manchots abandonnés : ces messieurs vont s’encanailler.
Je décampe pour prolonger un peu plus loin dans la coursive vers la « boîte de nuit ».
Là, en revanche, la musique cogne dès que le sas d’entrée est dépassé.
Les lumières sont psychédéliques, un laser vert fait des étincelles et dessine des figurines sur les murs et le plafond où est accroché une boule scintillante de mille feux sous l’effet de projecteurs de couleur variable.
Quelques couples s’enlacent ou dansent des figures de rock et quelques « poupées » se déhanchent en solitaire.
 
Un numéro 16, ou un 18 ou encore autre chose, s’approche et me souhaite la bienvenue.
« Qu’est-ce qui pourrait vous faire plaisir de boire, Madame ? »
Un second mojito serait abuser après la demi bouteille bue au cours du repas : « Un perrier-rondelle. »
Aussitôt après, alors que je m’installe sur une banquette située dans un coin pour avoir une vue sur tout le reste du compartiment, une « chenillette » pose au bout de son bras articulé un verre d’eau gazeuse assortie d’un paille en bois et d’une rondelle, posé sur une soucoupe.
Comme au casino, une coupelle de noix de cajou est posée sur la table qui me fait face.
L’atmosphère fait penser à la guerre des étoiles : on s’attend à voir sortir Luke et Harrison Ford accompagné d’Obi One Ken obi avec son sabre laser de derrière un rideau.
Mais là, il n’y a pas d’aliène, pas de fumée, même pas d’orchestre et pas de pièce de rechange du Millénium.
Juste des jeux de lumières.
 
Ça cogne le tympan trop fort pour moi : je décide d’aller me coucher en laissant mon verre.
Et sur le chemin du retour, je croise enfin notre capitaine, Mélanie, qui vient à ma rencontre quand j’arrive à mon étage.
Elle est toujours d’une tenue impeccable, son uniforme si bien repassé qu’il doit être amidonné.
Son ton est un peu pète-sec, mais je vérifie que ses lèvres, qu’elle a charnue, bougent bien quand elle parle.
« Vous cherchiez à me voir, si je ne m’abuse… »
Il y a comme une intonation de reproche.
« Non, non. Pas particulièrement. »
Tout va bien alors.
« Mais oui. Vous commandez un navire vraiment extraordinaire. Tout y est parfait et votre équipage de robots sont des anges ! »
J’allais dire des « anges-gardiens ».
« Dans ce cas, tout va bien. Excusez-moi de vous avoir importunée. »
« Ah… » fais-je.
Oui ?
« Au prochain transfert, pourrai-je assister à la manœuvre à vos côtés sur la passerelle ? »
Elle marque un temps d’arrêt, comme si elle réfléchissait à la réponse adéquate.
« Mais bien naturellement ! Vous, vous avez accès à toutes les parties du navire, n’importe quand. Sur la passerelle, je n’y suis pas tout le temps, mais pendant les manœuvres de transfert et toutes les autres, en général si.
Vous serez la bienvenue du moment que vous ne me dérangez pas et ne touchez à rien ! »
Merci lui réponds-je.
Et elle poursuit son chemin pendant que je remonte vers le bout du couloir où est située ma cabine.
C’est curieux, j’ai eu comme le sentiment qu’elle me cachait quelques choses.
Une impression, rien de plus, et fugace en plus.
 
C’est en me réveillant le lendemain que je comprends : elle y est, sur sa passerelle, tout le temps et pas seulement pendant les manœuvres !
Il faudra que je vérifie ce point avec la clé d’accès aux données du navire que m’a fournie Paul, dès qu’Aurélie m’aura montré comment ça marche.
Une promesse que je vais bien lui obliger à tenir à un moment donné.
Le lendemain, je me douche et je file dans sa chambre prendre notre petit-déjeuner.
Là, je dérange : le lit est défait, passe encore. Mais git une poupée ambrée inerte aux mensurations un peu hors-normes qui ressemble vaguement à Charlotte, celle dont ne nez bougeait quand elle parlait.
« Tu l’a tué de bonheur ? »
Non : « C’est elle qui m’a achevée, tu ne peux pas savoir combien. Mais bon, ce matin elle ne bouge plus et elle est toute froide. On va probablement venir la récupérer pour lui remettre un peu de jus dans les batteries… »
C’est qui qui aura achevé l’autre, finalement ?
 
Deux « chenillettes » nous servent notre petit-déjeuner : croissant-café au lait pour moi, thé, porridge, tranches de bacon et omelette légèrement baveuse pour Aurélie.
Elle devient raisonnable sur les quantités de nourriture à ingérer…
« On fait quoi aujourd’hui ? »
« Il paraît que la piscine est capotée… Je vais me baigner un peu et comme il fait beau j’irai lézarder au soleil.
Et toi… ? »
Probablement un petit séjour en salle de sport.
« On se retrouve pour déjeuner chez toi ? »
Oui mais alors elle me laisse commander mon repas, pour une fois.
L’idée d’un boudin noir purée me fait déjà saliver.
Avec une petite bière bien fraîche pour arroser le tout.
Et un apple-pie comme dessert, pour la touche britannique…
Aurélie se sera engouffrée une salade composée dite « parisienne », une bavette saignante aux échalotes et une tarte au citron meringuée à cette occasion.
Mais après le petit-déj’, elle me laisse comme deux ronds de flan-flasques, oubliant de me montrer les manips pour accéder aux ressources du logiciel de l’IA du bord : elle avait hâte de vérifier si sa « poupée » avait été sortie de son lit et si le ménage avait été fait dans sa chambre.
Je me console avec Minouche qui rentre d’un raid probablement improbable.
Que fait-elle lors de ses pérégrinations ?
Il faudrait que je m’en occupe.
 
Comme précédemment dit, je file au solarium lézarder sous un pâle soleil d’hiver. On ne voit que les côtes anglaises au loin, celles du Sud, côté français, sont noyées dans la brume maritime.
Parfois on distingue des portes-containers chargés jusqu’à la gueule, des ferries qui croisent notre route.
Une fois un petit pétrolier et une autre fois un bateau de pêche qui se dépêche de faire de la présence dans les eaux poissonneuses du Royaume-Uni : ils forcent l’allure puisque leur sort est l’objet d’âpres négociations qui bloqueraient encore l’accord de divorce de l’UE et de l’UK…
Ça et la frontière Irlandaise : tout un roman !
C’est extraordinaire, ce gouvernement anglais qui voulait tant sortir de l’UE mais qui n’a jamais anticipé les difficultés que cela engendrerait : il est arrivé sans plan ni proposition !
Vraiment ahurissant d’inconséquence, finalement, tels qu’ils se réfugient dans l’improvisation.
 
Décidément, on s’emmerde sévèrement sur un navire. Qui en plus se traine dans le rail d’Ouessant.
Me manque de chiner les boutiques sur les boulevards.
Ce qui n’aurait de toute façon pas été possible dans une vie « normale » entre couvre-feu et confinement sur tout le pays.
Là au moins, je suis comme un coq en pâte. Il fait juste un peu frais, mais je ne vois quasiment personne…
Excellent pour une retraite spirituelle.
Il faudra d’ailleurs que je fasse un tour à la bibliothèque du bord.
Sauf que la rotation « intendance » quotidienne des hélicoptères reste bruyante quand on est à l’extérieur.
Les pilotes sont réellement des as à se faufiler entre les courtes cheminées : leur machine ne balance même pas et ils rattrapent le navire sans faire de zigzag.
Impeccable.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire