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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 28 juillet 2022

La croisière d’Alexis (16)

Seizième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Cette histoire d’odeur de cigarillo m’interpelle. Sauf si Mélanie fume en cachette ou que Paul aura inventé un « numéro 16 » fumeur rien que pour me dérouter, il n’y a pas d’explication logique quant à son origine.
Ça et l’odeur des frites de l’autre jour.
Ce soir, j’avais commandé une portion de frites, eh bien si elles étaient excellentes, elles ne dégageaient pas une odeur aussi puissante que l’autre jour.
J’en ai fait la remarque à Aurélie. Elle m’a répondu que c’était « dans ma tête ».
Peut-être, peut-être seulement.
 
Je dors assez mal, j’ai rêvé de ma grand-mère. Elle faisait une croisière, probablement dans un train qui roulait sur l’eau en suivant le cours d’un fleuve et je la cherchais dans tout ce train pensant qu’elle était tombée par-dessus bord.
En fait, elle me suivait pensant me faire une grosse blague et je l’ai aperçue absolument hilare quand elle a compris qu’elle m’avait bien piégée.
On a de ces rêves… toujours bizarres.
Ce jour-là, la température s’est réchauffée, le vent a molli et la mer est restée calme.
C’est curieux la météo : l’année dernière, les concurrents du Vendée-Globe avaient essuyé un fort coup de vent dans la même portion de l’Atlantique à peu près à la même époque, à quelques jours près.
Je décide de faire mon jogging matinal sur les ponts extérieurs.
10 tours, ça doit faire à peu près un kilomètre.
Et puis ça laisse le temps aux « chenillettes » de faire le ménage de ma chambre et de préparer le brunch d’Aurélie, le temps qu’elle se remette sur pied.
 
Sauf qu’à un moment, je prends du retard : l’un des gars fumeurs d’hier soir est à la balustrade du pont de la piscine, abrité du vent.
Il m’aperçoit, me fait signe, je descends le rejoindre et le salue.
« Alors, votre « poupée » ? »
Absolument extraordinaire…
« C’est incroyable ce qu’on peut faire de nos jours ! J’ai passé une soirée fantastique avec deux de ces « poupées », comme vous dites. Eh bien à quelques détails minuscules d’anatomiques près, on se fait totalement bluffer.
Et puis elles font des « trucs » si merveilleusement bien, qu’on s’y croirait ! »
Quels détails ? Quels trucs ?
« Les détails ? La pilosité n’est pas assez soyeuse, surtout sur les bras. Mais le toucher est excellent : on dirait vraiment de la vraie peau.
C’est fait comment ? Avec quoi ? »
Je le sais, avec de la soie pour les poils et du collagène pour la peau, mais je ne lui dirai pas…
Et pour les « trucs » ?
« Ooooh ! C’est assez génial : ces machines connaissent tout le répertoire du Kâmasûtra, ce n’est pas possible autrement.
Et puis elles sont douces et toujours souriantes.
Peut-être pas trop expressives dans les « phases ultimes », en tout cas pas assez à mon goût. »
Pourtant, Aurélie m’avait assurée, je ne sais plus quand, que « ses poupées » avaient de la conversation et savaient parfaitement mimer l’essentiel des émotions « adéquates » aux moments « adéquats ».
Comme quoi… j’ai bien fait de me renseigner.
 
Je le laisse terminer sa cigarette l’air songeur, alors que je continuais de sautiller sur place pour ne pas me refroidir trop vite, et je reprends ma course avec un « à ce soir » auquel il répond « bonne journée »…
Aurélie m’aura commandé des œufs brouillés. Elle pète la forme, bien plus reposée que la veille et moi je pue la transpiration.
« Je crois que c’est l’occasion d’aller faire un tour au hammam du bord. »
« Très bonne idée : je t’accompagne ! »
Oui mais alors pas dans la même cabine…
« Tu es très chouette comme nana, Alexis, mais ne t’inquiète pas : tu n’es pas à mon goût… Et puis avec ce dont on dispose à bord… »
Encore une vacherie ?
 
À la sortie de la séance, nous croisons plusieurs personnes en grande discussion avec notre commandante de bord.
Impossible de savoir de quoi ils discutaient, toutefois, ils avaient l’air un peu mécontent.
Elle met fin à leur discussion en nous apercevant et, droite comme un « i » dans sa tenue impeccable, comme si elle avait avalé un manche à balai, elle s’avance souplement vers nous qui arrivions à sa rencontre.
« Mesdames, je voulais vous informer que nous avons un peu forcit l’allure pour prendre nos distances avec une dépression Atlantique-Nord et nous serons au large de Borgo un peu en avance sur notre planning. »
Bien. Est-ce que ça nous concerne ?
« Par ailleurs, votre chatte aura fait son office dans la salle des machines. L’équipage a retrouvé le cadavre des deux rats.
Du coup, je condamne l’accès pour avoir fait répandre de la mort-aux-rats et différents pièges à souris, si par hasard ces deux-là ont eu le temps de se reproduire, et je suis certaine que ça peut devenir dangereux pour votre chatte. »
Certes et je l’en remercie.
Cependant, je reste un peu suspicieuse : normalement, Minouche me rapporte ses prises.
Que c’est parfois assez dégueulasse.
Et pas là…
« Peut-être qu’elle ne le fait pas tout le temps et que vous n’en savez habituellement rien.
Peut-être qu’en la circonstance elle n’aura pas pu pour une raison restée inconnue de nous ! »
Peut-être en effet.
 
« À propos, hier soir j’ai de nouveau senti cette odeur de cigarillo. »
À quelle heure ?
Je la lui précise.
« Ce qui me semble normal de vous indiquer, c’est qu’à ce moment-là j’ai usé de l’ordinateur du bord pour « loger » tous les personnels à bord.
Or, à part Aurélie et moi qui étions dans nos cabines, tous les membres du groupe embarqué actuellement étaient dans la salle du restaurant panoramique.
Je dis bien tous : j’ai pu les compter ! »
Ah… « Curieux… Vous aurez pu vous tromper. Je vais vérifier ce détail. »
« Dois-je vous préciser que vous n’étiez pas à bord à ce moment-là ? »
Elle a eu un moment d’hésitation, les yeux vides me scrutant profondément, sans expression.
« Vous avez découvert que je quitte le bord en douce de temps en temps pour faire une séance d’apnée sous la coque du navire ! »
J’en reste interloquée…
C’est une blague ou un faux-fuyant ?
Et Aurélie rebondit : « À propos de baignade, j’ai vu que vous disposez de jet-ski. Est-il possible d’en faire demain ? »
Oui, mais seulement si la mer est calme : « Comprenez, pour des raisons de sécurité, il faut que vous soyez toujours en visuel avec notre vigie pour pouvoir vous porter assistance en cas de besoin. Et on vous perd de vue dès que la mer est un peu formée.
Avez-vous votre permis bateau ? »
Euh… Il y a déjà bien longtemps : « Mais je ne l’ai pas sur moi ! »
« Très bien : nous vérifierons ce détail d’ici demain… »
« Euh… vous n’avez pas de drone à bord pour surveiller nos évolutions en jet-ski ? »
Si, bien sûr ! « Mais deux précautions valent mieux qu’une seule… surtout en mer ! »
 
« Elle se fout de notre gueule » fais-je en aparté dès que Mélanie s’est éloignée !
Comment ça ?
« Faire une séance d’apnée sous le navire… Elle nage drôlement vite pour assumer 5 nœuds d’avancement ! »
Mais non c’était une boutade, bien naturellement.
« Tu auras dû te tromper dans tes manipulations hier soir, c’est tout. Ce n’est pas si compliqué à comprendre, finalement… »
Elle commence à me taper sur les nerfs, la Aurélie, là !
« Oui, c’est cela : je suis une cruche, j’ai des visions olfactives et toi tu perds tes culottes au fond de ton tiroir ! »
Mouchée.
Elle en reste interloquée.
Et puis avec une mauvaise foi épouvantable elle me répond : « Oui mais moi ce n’est pas pareil. Je te dis que ce bateau est hanté par un esprit malin et fétichiste ! »
Il lui aura rendu sa culotte à fleur, oui ou non depuis la dernière fois ?
Oui.
« Bé je te dis pareil, alors pourquoi tu me disputes ? »
Ah !
On ne sait pas, ni l’une ni l’autre, s’il vaut mieux en rire ou s’en effrayer…
Je lui fais une grimace, elle me répond par une autre et nous croisons un « numéro 16 » qui ne doit pas comprendre ce que nous faisons. Son air impassible derrière son masque figé nous fait finalement éclater de rire.
Il s’écarte, nous laisse passer et nous galopons vers nos cabines, comme des gamines !
 
Tout de même, Minouche qui n’a plus le droit d’aller où elle veut, cette histoire aberrante de rat, cette affaire d’odeurs incongrues, la disparition de notre capitaine et celle de la culotte d’Aurélie, il faut en convenir, le fonctionnement du bord est tout-à-fait particulier.
Et ce n’est pas que la présence permanente de tous ces robots qui m’impressionne.
J’en fais un long courriel à Paul de Bréveuil auquel il ne répondra que bien plus tard : il doit être en train de préparer son Noël, mais je ne sais pas où…
J’imagine d’ailleurs la bousculade au pays, avec cette histoire de couvre-feu généralisé.
En province, ça ne gêne pas trop : il n’y a jamais personne dans les petites villes après 19 heures. Ils sont tous à préparer la soupe.
Mais dans les grandes villes, forcément ça modifie complètement l’emploi du temps des citadins, obligés de mordre sur leur temps de travail et de trajet pour aller faire des courses avant la fermeture des magasins.
Et la veille de Noël, les « courses », ça reste un incontournable.
Paul, mon boss, avait raison : il va falloir apprendre à vivre durablement avec ce virus particulièrement étrange.
Non seulement il tue, pas beaucoup mais bien plus qu’une simple « grippette », et en plus il mute.
Tu mets au point un vaccin, ce n’est déjà plus le même qui infecte les britanniques, par exemple, mais un « variant ». Et tout le monde croise les doigts en espérant que le vaccin sera efficace…
Puis probablement, « ainsi de suite » pour un bout de temps.
 
Je décide d’aller à mon rendez-vous « galant » avec mes deux fumeurs : il est l’heure.
Mais je me fais poser un lapin.
Pas bien grave, j’ai une longue habitude de ce rituel-là.
Alors je flâne sur les différents ponts, intérieurs et extérieurs.
Il fait frais dehors et je descends au bout de l’escalier pour finalement débarquer au « casino ».
Mon second « fumeur » est attablé avec trois de ses camarades de labeur qui tapent le carton avec de vrais billets de banque.
Sans ça, à part des numéros 15 ou 16, ils se ressemblent pour avoir le même aspect, et quelques chenillettes, il n’y a personne.
Alors, un gin-fizz en main, je m’attaque à un bandit-manchot.
Même pas le temps de finir mon verre que je n’ai déjà plus de jetons : c’est plus rapide de se faire plumer que de jouer à la boule !
Finalement, vue l’heure, je rentre par l’escalier…
 
Arrivée au niveau inférieur du pont où se situe ma cabine, je remarque le « petit-gros » qui tente d’engrosser une « poupée » allongé dans le couloir, sans aucune gêne ni la moindre pudeur !
Les mecs se comportent parfois comme des porcs : les #meetoo ne sont décidément pas de trop sur ma planète.
En arrivant dans ma cabine, Minouche m’accueille gentiment et je ne peux pas faire autrement que d’allumer mon ordinateur qui, par hasard je suppose, tombe sur la scène que je venais de croiser dans la « vraie vie ».
Le « petit-gros » aura été rejoint par deux « grands-maigres » et ils sont entourés de quatre « poupées »…
Mon idée était de vérifier où se situait notre capitaine.
Elle est sur la passerelle du navire.
Alors pourquoi je ne l’ai pas repérée la veille au soir ?
Je me repasse les images d’archives : elles sont comme j’avais pu les voir précédemment.
Et notre Mélanie était introuvable dans la machine…
J’explore, j’épie.
Elle apparaît bien dans la salle des machines au milieu de la nuit : peut-être qu’il y a une trappe avec un sas qui lui permet de faire une sortie sous la double-coque, pour faire ses séances d’apnée, finalement ?

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