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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 27 juillet 2022

La croisière d’Alexis (15)

Quinzième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Elle finit par lâcher : « Je ne vois pas ce que vous voulez dire ! Les cuisines sont elles aussi particulièrement bien isolées et les rejets d’odeur sont soigneusement filtrés.
Vous serez assez aimable pour me signaler l’heure et les jours où cela arrivera de nouveau. »
Le ton était redevenu neutre.
« Voulez-vous assister à l’arrivée de nos prochains « invités », demain ? »
Le ton est alors devenu à peine aimable…
Je prends congé en lui faisant savoir que ce ne sera probablement pas nécessaire.
« Merci pour votre accueil ! »
Et alors là, elle me répond, sans un sourire, un truc étonnant qu’on n’entend qu’au fond du Sud-Ouest de mon pays : « Avec plaisir ! »
 
Je retrouve Aurélie dans sa cabine pour le repas suivant.
Elle est toute excitée de sa dernière nuit qu’elle aura passé avec deux Léa, des « poupées » siamoises qui ne l’auront pas laissée dormir bien longtemps : elle a les yeux en « trou de pine » et des cernes jusque sur les joues.
« Tu en fais une tête ! » lui fais-je.
« Oh si tu savais la nuit d’enfer que j’ai passée… »
Et elle commence à me raconter le détail de ses galipettes nocturnes.
Enfin, celles dont elle se souvient encore…
Quand j’essaye de lui parler d’autre chose, elle revient inlassablement sur sa « si merveilleuse nuit ».
« Mais dis donc, un mec, ça ne te manque pas, parfois ? »
Quel intérêt ?
Celle-là, elle est définitivement perdue pour le repeuplement de la Nation !
Alors que moi, je m’enquiquine de ne pas me faire draguer depuis si longtemps.
Rien que ça, ça pèse parfois et de façon un peu lourde.
Le plaisir d’un regard concupiscent sur ma croupe, ou l’œil qui détaille ma poitrine sous mes vêtements et mate lourdement sur l’échancrure de mon chemisier, eh bien ça manque et ce sont des petits-plaisirs féminins qui rendent la vie toute rose, quoiqu’en disent les #meetoo !
 
Je finis par lui dire tout de même ma dernière entrevue avec notre capitaine.
Mais ça ne l’intéresse pas : elle est déjà sur son écran à choisir la « poupée » avec qui elle va passer la journée et la suivante pour la nuit : elle ne dort jamais ou a vraiment une sacrée nature, insatiable !
Elle va finir la croisière en quenouille, si ça continue.
Le point positif, c’est que son spleen autour de la disparition de « sa » Charlotte s’estompe au fil du temps.
Avec quelques remontées de souvenirs, mais je note que c’est de moins en moins souvent, que ça dure moins longtemps et qu’elle passe à autre chose rapidement quand elle évoque sa vie antérieure.
J’apprends comme ça comment elle a fait la rencontre des deux « Charlotte », la sienne et le mien, mon Boss, sur les quais du port de Calvi en Corse.
L’été dernier, j’ai réussi à louer une voiture pour faire mon tour de l’Île-de-Beauté qui mérite bien son nom : une première, je ne connaissais pas.
Une île fantastique par ses paysages et la gentillesse de ses habitants. Sur les routes, à chaque tournant le paysage change, les couleurs ne sont plus les mêmes, le relief est chamboulé, la végétation est différente. On a envie de s’arrêter partout pour faire des clichés, sauf que je me suis rendu compte que l’œil est souvent trompé par les contrastes, le cerveau les amplifiant là où les appareils photos ne voient souvent que des nuances.
J’étais arrivée par Ajaccio. Une petite ville uniquement dédiée à Napoléon Bonaparte. Et la rue du premier consul, et la rue du Roi de Rome, et le boulevard Napoléon, quand ce n’est pas toute la famille qui y passe, jusqu’à son oncle, le cardinal Fesch !
Le vieux quartier est pittoresque, mais la ville s’étend en un vaste faubourg, coincé entre le port, la mer, la plage, la montagne, la route des sanguinaires où l’autre héros de la ville reste Tino Rossi, le chanteur de « petit-papa-Noël » qui y a également sa maison enchâssée entre des murs sévères et un accès direct à la mer resté interdit.
Un coucher de soleil sur les sanguinaires, ce n’est pas mal, il faut bien l’avouer.
 
Et puis j’ai fait le tour de l’île en faisant un grand huit. Cap au sud jusqu’à Sartène et Propriano. Puis le golfe de Sagone, retour vers la côte orientale par Bavella et ses fameuses aiguilles. Descente par Porto-Vecchio puis Bonifacio. Retour par Figari, remontée par Solenzara, la route de Corte, Ponte-Leccia, Cazamozza, Bastia. Le tour du Cap, Centuri, Saint-Florent, le désert des Agriates, Île-Rousse, Calvi où je suis restée plus longtemps que prévu.
Galéria, Porto, les calanques de Piana, Cargèse, retour par Évisa, Vico, Francardo, Corte et sa citadelle perchée sur un nid d’aigle, ville dédiée à la « Patrie Corse » et son héros le généralissime Pasquale Paoli, mais aussi au duc de Padou, Vizzavona et enfin Ajaccio.
Tout un mois et de nombreuses escales, hôtels, restaurants, auberges, plages, sur des routes parfois très escarpées, parfois sous un soleil de plomb, parfois dans les nuées, où on croise au détour d’un tournant un troupeau de vaches, de cochons et une fois un troupeau de chèvres qui ne voulaient pas se pousser.
C’est franchement une île magnifique et pleine de surprises !
Aurélie l’aura fait sur des yachts, à faire du « bateau-stop » sur les quais bien des années plus tôt. Un « métier » de bohème où tu fais la cuisine, le ménage et les chiottes à l’œil, à condition que tu couches avec l’équipage masculin pour pouvoir rester à bord…
 
C’est elle qui aura squatté le voilier de Paul de Bréveuil un jour où il bossait avec Florence, la future mère d’Annabelle et de Louis. Florence était alors l’architecte et le maître d’œuvre du projet d’exposition de la biennale des joailliers et c’est Aurélie qui s’est fait draguer par « Charlotte », la vraie dont le nez bougeait de haut en bas quand elle parlait.
Elle l’aura invitée à bord du voilier alors qu’elle cherchait à rencontrer le responsable du quadruple cambriolage du site.
Une affaire sur laquelle je l’avais déjà interrogée avant son décès et dont il faudra que je parle avec « mon Charlotte » de patron, quand il faudra reprendre le volume « Le feu  ».
Encore un projet qui mettra un certain temps à voir le jour…
 
Le lendemain, c’est une équipe de VRP qui font dans la bière et les alcools forts qui débarque, le chef en tête qui commence par râler.
Un « petit-gros » charismatique et chauve à souhait, en impose à « ses gars » en râlant tout ce qu’il sait !
Pourtant, le service est impeccable.
« Ses gars » sont d’âges différents et une poignée se démène pour prendre en défaut les « chenillettes » ou les numéros 16 qu’ils trouvent sur leur passage.
Alors que les plus âgés s’extasient tout de même devant les progrès de la technologie voire seulement quant au luxe des installations.
Sur ce sujet, la plupart font les blasés, ce qui reste amusant, finalement.
Je suis dans ma cabine devant mon écran à les suivre les uns et les autres, qui se font des blagues de potache.
En revanche, quand ils sont dans leur chambre, je n’ai plus les conversations ni même d’image.
Mais très vite, beaucoup se rendent compte des ressources du navire à travers leur ordinateurs, dont je peux suivre les requêtes…
 
Une fois installés, ils sont convoqués à déjeuner dans le restaurant panoramique de l’arrière et le « petit-gros » de leur fait la leçon, un petit discours à la clé : cet après-midi-là, il leur présentera les nouvelles références dont ils auront la charge dans le paysage de la distribution alimentaire et la restauration hors du foyer dès le début d’année suivante.
Avec des objectifs revus à la baisse pour cette dernière branche d’activité pour cause de crise sanitaire et de couvre-feu.
L’avantage de disposer d’un balcon, d’une terrasse, c’est que finalement, je peux profiter du soleil de l’après-midi avec mon écran sur la petite table et suivre un peu et de loin tout ça.
 
La température extérieure a un peu augmenté, et le vent a forci. Il me semble que nous avons changé de cap pour traverser le golfe de Gascogne en direction de la pointe Ouest du continent européen, en Espagne : Cap Finistère, le bien nommé.
Après, plus rien vers l’Ouest jusqu’au continent américain.
Si le vent forcit, en revanche le navire reste insensible à la mer, aux vagues et à la houle qui se forme. C’est tout de même autre chose que les bateaux de croisière d’antan !
Seul, de temps en temps, un petit à-coup contre une vague plus grosse que les autres, mais c’est quasiment imperceptible.
 
Finalement, je pars faire un tour du navire sur les ponts extérieurs alors que je devrais faire un peu de sport pour ne pas prendre trop de poids, avec tout ce que je mange.
Et là, je croise deux types qui fument une cigarette en extérieur qui, dès qu’ils m’aperçoivent restent les yeux rivés sur moi…
« Mais vous n’êtes pas sur nos « catalogues », vous ! »
Sur le coup, je ne comprends pas de quoi ils parlent.
Et son collègue est aimable à un point tellement inattendu : « Trop vieille et trop moche ! »
Je lui réponds : « Merci pour le compliment, Monsieur ! »
Et il se confond en excuses, très mal à l’aise…
« Excusez-nous, on nous avait dit qu’à bord il n’y avait que des robots. Surtout parmi la population du beau sexe. »
« Il y a trois vraies femmes à bord. La commandante, une passagère et moi. Nous sommes journalistes et préparons un reportage sur ce navire, ses équipements et le service du bord en vue de sa promotion ! »
Ah oui ? « Très bien le service, le cadre et la robotique… Que du luxe ! »
« Et encore, vous verrez cette nuit : il paraît que le « catalogue » de « poupées » reste exceptionnel ! »
Ils ne savent pas encore.
« Ça me ferait plaisir de vous recroiser ici demain à la même heure pour recueillir vos impressions. Est-ce possible ? »
Au bar de la piscine, à l’arrière, alors.
Rendez-vous est pris et je poursuis ma promenade en attendant d’aller dîner dans la cabine d’Aurélie.
 
Quand j’y arrive, il y a déjà deux chenillettes qui patientent devant sa porte avec notre dîner sur leurs plateaux.
Je cogne à l’huis en insistant longuement.
« Qu’est-ce que tu fais ? C’est moi, Aurélie. Le dîner va refroidir ! »
Une « poupée » sort alors, splendide dans sa totale nudité et Aurélie est restée affalée, nue sous ses draps au milieu de son lit.
« Habille-toi et viens manger : il me semble que tu as besoin de reprendre des forces… »
En attendant qu’elle passe une robe de chambre, les « chenillettes » dressent la table et moi je me sers un verre de Porto « on the rocks ».
« Tu devrais ne pas abuser de ces machines : elles sont increvables alors que toi… »
« Peut-être, mais tu oublies que j’en ai déjà rétamée une ! »
Ce qui reste vrai, quoiqu’elle ait dû être réparée et vraisemblablement été remise en service depuis.
« Non mais tu en fais trop de toute façon. »
« Tu ne te rends pas compte Alexis, mais c’est le paradis ici ! »
Je sais : « C’est marqué dessus ! »
 
Nous dînons et je lui raconte mon entrevue avec les deux couillus de tout-à-l’heure…
« Dragueuse ! Tu ne peux pas t’en empêcher ! Ça te manque tant que ça ?
Et tu viens me reprocher d’abuser de ce qui ne te tente pas…
Tu es curieuse, Alexis ! »
La pitié qui se fout de la charité…
« Mon objectif c’est d’avoir un avis autre que le tien sur la qualité des poupées. »
Bien sûr-bien sûr : « Je te dis tout de suite que je prends le pari que tu n’es décidément pas à la hauteur de ces créatures.
Ne te fais pas d’illusions ! »
Non mais !
La seconde fois que je me fais « complimenter » de la sorte dans l’après-midi…
Ce n’est décidément pas ma journée.
Ou il va encore m’en arriver une sévère avant le lendemain : jamais deux sans trois, dit-on !
Et effectivement.
 
Quand je rentre sur mon bord, les « chenillettes » sont déjà là pour desservir notre repas alors qu’Aurélie parcoure le « catalogue » des poupées pour la nuit, de nouveau cette odeur de cigarillo qui parvient de l’extérieur par intermittence !
Je note l’heure pour en avertir Mélanie puis surfe sur mon écran pour savoir où elle se trouve !
Curieusement je ne la trouve pas…
En revanche, tous les gars de l’équipe des VRP-brasseur sont dans la salle du restaurant panoramique arrière à festoyer à la bière et aux alcools forts.
Je les compte, les recompte, il n’en manque pas un.
Voilà qui est bien mystérieux…

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