Christophe Scorff
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Je n’ai pas trop de mal à trouver l’adresse de Christophe Scorff, sauf
qu’il n’a pas de téléphone dans l’annuaire : il faut que j’en passe par Dimitri
et son logiciel pour le contacter sur son portable afin de l’inviter à
déjeuner.
« Que me vaut cette invitation d’une inconnue ? Les effets du reste de mes charmes méditerranéo-slaves ? »
Celui-là, s’il continue sur ce ton, ou il est con ou je ne m’y connais pas…
Quand je lui explique ma démarche et lui parle de Paul, là il change heureusement de registre.
« Ah, Paul de Bréveuil ! Un sacré numéro celui-là. On enquête enfin
sérieusement sur lui ? Qu’est-ce qu’il a encore fait de tordu ? »
Non, non, juste sa biographie en cours d’élaboration.
« Eh bien, si j’en reçois un exemplaire un fois terminé, je veux bien déjeuner avec vous », me fait-il d’une voix au timbre puissant.
« Il y a un excellent restaurant à côté de chez moi, « l’Écu du roy ». Si c’est vous qui invitez, je ne dirai pas non au menu dégustation… »
Décidément, « l’Écu du roy », et à deux reprises dans les mêmes 48 heures…
Et c’est vrai que c’est charmant : probablement une ancienne halte sur le chemin de la capitale pour les bateliers d’un autre siècle en bord de Marne.
Trois bâtiments et un kiosque à musique, mais surtout une grève pour y amarrer des péniches ou des barges de petits gabarits.
Il n’y a plus de bateliers sur la Marne, l’autoroute A4 et la TGV-Est ayant tué le métier, mais des kayakistes qui y trouvent des eaux calmes.
Le bonhomme est petit mais « massif », style pilier de rugby. Je le
dépasse d’une tête. Il a encore quelques cheveux, le nez cassé, le teint basané
par les parties de pêche en plein air, quelques cicatrices sur le visage, des
mains à broyer les doigts, telles que, j’en suis sûre, il est capable de briser
des noix avec une seule main.
Heureusement, il maîtrise sa force et sait se faire doux avec les miens.
Et il a la voix grave.
Il émane une sorte de « force tranquille » dans ses propos, allure et comportements qui donne confiance : c’est peut-être un leurre.
« Alors vous vous intéressez à de Bréveuil, alias « Charlotte » ? »
Eh oui, Alex est sur les traces de Charlotte, et enquête toujours et encore, sur son passé depuis qu’elle l’a retrouvé, désormais.
« C’est un phénomène. On a un dossier gros comme ça sur lui avant que
je ne quitte mes fonctions.
Mais il y en a également un dans les archives du ministère
des armées, un autre à l’ex-DGSE, un quatrième à la DCRI, bourrés de notes
blanches que je n’ai pas toutes lues et probablement un cinquième au ministère
de l’industrie ! »
Plus celui de Bercy…
« Ah oui, nécessairement. »
Mais comme tout le monde…
« Par quoi commencer ? Qu’est-ce qui vous intéresse ? »
Je lui explique les grandes lignes de ma mission et lui recommande de commencer par le début.
Il fait beau, le soleil jette une lumière douce : on a le temps…
« Eh bien, au début, je suis en poste au SRPJ de Marseille et je dirige
l’enquête sur le vol des bijoux d’une biennale de joailliers en Corse. Mais
aussi sur une série de meurtres qui ont eu lieu à cette occasion-là. Le
propriétaire des lieux, lui-même bijoutier, compte parmi les victimes ainsi que
les personnes cantonnées dans son local de sécurité et la trace de trois… «
exogènes » venus là en parachute, dont un, mort brûlé vif… »
Quelle horreur…
« Un sacré méli-mélo !
Évidemment, le caractère crapuleux saute immédiatement aux
yeux, mais c’est une affaire hors-normes, parce qu’au lieu d’avoir un seul
malfaiteur et son équipe à arrêter, il y en avait quatre. »
Comment ça ?
« Je vous explique. Les grands noms de la bijouterie internationale exposent tous les deux ans leurs créations devant quelques VIP acheteurs habituels et l’exposition est ensuite ouverte au public quelques jours, histoire de bien faire baver d’envie le bas-peuple des « VNP », les va-nu-pieds.
Les VIP en veulent naturellement pour leur argent et, comme
on n’attire pas les mouches avec du vinaigre, l’événement est accompagné de
concerts, ballets, compétitions sportives, d’un défilé de mode, et même un
spectacle pyrotechnique qui mettent sur les dents les services de sécurité
publique.
Je crois que cette année-là étaient prévus également un show aérien et une ou plusieurs courses nautiques, je ne sais plus.
Tout se passe bien jusqu’à la soirée de gala.
Et là, ça déraille.
Un feu de maquis dévale sur les abords de la maison du bijoutier qui sert d’écrin à l’exposition elle-même, tel qu’il lui aura fallu évacuer dans l’urgence les 400 personnes invitées.
Un groupe de « tankistes »… »
Des tankistes ?
« … Oui. Je les appelle comme ça parce qu’ils ont forcé l’entrée du
domaine avec un half-track de récupération armé d’une mitrailleuse de 12,7. Ça
fait de gros trous…
Donc ceux-là force l’entrée en vue de parvenir jusqu’à la
salle d’exposition qui est installée dans de superbes cavernes naturelles en
sous-sol.
Mais on découvre également le cadavre d’un parachutiste tombé au milieu du maquis en feu et deux autres parachutistes ont laissé des armes et du matériel de défoncement sur un des rochers qui surplombe la propriété et auxquels étaient adossés des ascenseurs d’accès aux grottes et les prises d’air de la ventilation des salles d’exposition.
Ceux-là n’ont jamais été identifiés : ils ont fui dans la panique provoquée par l’incendie.
Et plus tard, on découvre dans les égouts qu’un autre commando s’apprêtait à s’introduire dans les grottes par les réseaux d’écoulement des eaux de ruissellement résiduelles.
Ils n’auraient jamais atteint leur objectif ou alors trop tard. Comme on a pu les identifier et les arrêter, on a pu reconstituer partiellement le dérouler de ce casse-là.
Car les bijoux se seront évaporés par où ils sont rentrés, c’est-à-dire par la porte d’entrée de service, extraits par la famille de l’organisateur, celui qu’on a retrouvé mort sur le seuil de sa porte, assassiné d’un gros trou de 9mm dans le buffet, une arme qu’on n’a jamais retrouvée. »
Autrement dit une quatrième équipe…
Beaucoup pour un seul butin, en effet !
« Disons qu’au début on se demande si finalement l’évacuation des
collections n’était pas une façon de les protéger. Mais ça ne colle pas.
Le seul sur place et encore vivant qui connaissait tous les
secrets des équipements de sécurité et des procédures, c’était Paul de
Breveuil, délégué général de l’exposition. Du coup, j’ai été bien obligé de
l’arrêter.
Et il n’a pas apprécié.
Mes enquêteurs vérifient son passé militaire et ses dires, et, si ça reste un type qui a déjà fait du cachot sous l’uniforme pour avoir ouvert le feu un jour sur des Talibans sans autorisation, c’est manifestement un « fort en caractère ».
Mais en réalité, je n’ai rien contre lui : au moment des
faits, il défend la maison avec une lance d’arrosage des jardins et potagers
après avoir fait évacuer les VIP… Les pompiers en témoigneront.
Pour le vol des collections de bijoux, il ne sait rien et nous dit que « ce n’était pas prévu ».
Le type impeccable, propre sur lui et qui, s’il n’a rien vu
venir, nous aura aidé à reconstituer le dérouler de ces opérations. »
Et ?
« On a arrêté les « tankistes », une équipe de malfrats locaux. Nous ont
échappé les « parachutistes » mais pas les « égoutiers ».
En réalité, on n’a compris que plus tard que c’étaient les
tauliers qui avaient eux-mêmes monté ce coup-là dans le dos de de Bréveuil
qu’on a même cru un temps être leur complice, d’où une deuxième garde-à-vue
qu’il a encore moins bien appréciée, après qu’il ait récupéré les bijoux volés
dans plusieurs caisses immergées au large de la Baie de Calvi, le lieu du
drame.
Et ça emportait que la fille du taulier était complice de son père décédé.
Tout ce petit-monde a été jugé et condamné après plusieurs mois d’enquête et votre protégé a été totalement blanchi… »
Je ne connaissais pas ces détails : il faudra que j’y revienne.
Plus tard, Paul me conseillera d’en faire un volume à part entière.
Ce n’est pas tout.
« La seconde fois où je l’ai croisé, j’étais muté à Paris au grade de commissaire, suite à l’affaire des bijoux de la Guilde qui m’avait valu cette promotion et, chargé d’enquêter sur la mort atroce d’un ancien juge d’assises à la retraite. »
C’est l’épisode déjà évoqué par la procureure Trois-dom rencontrée une paire de journées plus tôt.
« Je ne sais pas comment « Charlotte » a été mis sur le coup, mais cet assassinat, perpétré au couteau à pain – je ne vous raconte pas les détails sordides – l’amène à suspecter deux sœurs anglaises résidant alors entre l’Ardèche et Lyon.
Bonne pioche : elles se faisaient justice elles-mêmes après
l’assassinat par un malfrat local en Corse de leurs parents. Le président de la
cour d’assises charcuté au couteau à pain, l’avocat général mort empoisonné
sous les yeux de tout le corps professoral de la faculté où il donnait son
dernier cours, les prochains sur la liste étaient les assesseurs et les jurés
pour finir par l’avocat de l’accusé.
Or, cet avocat était le frère aîné de « Charlotte ».
Il avait si bien défendu son client, soulevant les points de faiblesse de l’instruction qu’il a fini par obtenir l’acquittement de son client. Et c’est tout juste si celui-ci n’a d’ailleurs pas reçu les félicitations du jury ! »
Le grand frère Jacques… il faudra que je le rencontre lui aussi.
« En réalité, le type était le fils d’un malfrat international qui aura
acheté ou menacé tout le monde pour protéger son gamin.
Le parquet s’est pourvu en cassation, mais le gamin était
libre et pavoisait dans les rues de la capitale après avoir tué le père des
gamines, violé et tué sous leur yeux leur mère et assumé une fusillade dans le
restaurant où ça s’était passé avec les forces de l’ordre en faisant plusieurs
blessés, dont un sauvé de justesse par les pompiers. »
L’horreur, effectivement.
« Ce gars-là, dès sa levée d’écrou, je le filochais avec mon équipe. De près, de très près et de façon très visible.
Il a fini par s’énerver et on lui a troué le cuir dès qu’il
a sorti une arme. Même pas eu le temps de dire ouf ! »
Mais il n’y a pas eu que ça.
Ah ? Quoi d’autre encore ?
« Eh bien, après l’affaire de la Guilde, cet aviateur s’est mis en association avec l’actuaire de la compagnie qui avait assuré la manifestation contre le vol et les dégradations pour créer une boîte de privés, « CAP Investigations ».
Vous savez, nous les flics, on n’aime pas trop les privés,
mais ils ont eu une licence d’exploitation et se sont retrouvés mêlés à
plusieurs affaires, je ne sais pas trop comment, comme l’affaire du juge
Féyard, par exemple, où ils nous ont bien aidés.
Chronologiquement, je crois que notre oiseau a d’abord fait une mission de contre-espionnage pour un groupe aéronautique national et j’ai cru à ce moment-là qu’il était un membre de la DGSE.
Plus tard, j’ai appris que non, mais il a gagné ses galons dans la communauté du renseignement et travaillait sur des missions spéciales directement pour la Présidence.
Une de ses spécialités, que j’ai découverte sur le tard, et il en a des quantités, c’est qu’il était capable de poser son hydravion « sur une flaque d’eau », ce qui lui a permis de faire des extractions en territoire hostile de nombreuses fois. »
Ah oui ?
« Et puis je l’ai recroisé encore dans l’affaire de la « liste des
mille ». »
C’est quoi, lui demande-je ?
« Un « truc » un peu halluciné de meurtres sur commande pour obtenir des organes neufs à de riches clients. Les responsables maquillaient leurs crimes en accidents et noyaient le tout sous la forme d’une menace terroriste visant 1.000 personnes des hautes-sphères gouvernementales, histoire de faire pression à l’occasion de la première loi bioéthique du temps du président Krasosky. Mais ce qu’il y avait de curieux, c’est que les premières victimes n’avaient aucun lien avec le pouvoir politique.
Je crois qu’il a sauvé la vie de son frère Jacques une
seconde fois à cette occasion-là, en nous faisant croire qu’il s’était noyé au
moment du crash de son avion en mer Adriatique.
Tu penses bien, un pilote d’élite capable de se poser « sur une flaque d’eau » qui va à Dubrovnik sans ses flotteurs avec son frère en fuite, ça ne collait pas tout-à-fait ! »
Et ensuite ?
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Que me vaut cette invitation d’une inconnue ? Les effets du reste de mes charmes méditerranéo-slaves ? »
Celui-là, s’il continue sur ce ton, ou il est con ou je ne m’y connais pas…
Quand je lui explique ma démarche et lui parle de Paul, là il change heureusement de registre.
Non, non, juste sa biographie en cours d’élaboration.
« Eh bien, si j’en reçois un exemplaire un fois terminé, je veux bien déjeuner avec vous », me fait-il d’une voix au timbre puissant.
« Il y a un excellent restaurant à côté de chez moi, « l’Écu du roy ». Si c’est vous qui invitez, je ne dirai pas non au menu dégustation… »
Décidément, « l’Écu du roy », et à deux reprises dans les mêmes 48 heures…
Et c’est vrai que c’est charmant : probablement une ancienne halte sur le chemin de la capitale pour les bateliers d’un autre siècle en bord de Marne.
Trois bâtiments et un kiosque à musique, mais surtout une grève pour y amarrer des péniches ou des barges de petits gabarits.
Il n’y a plus de bateliers sur la Marne, l’autoroute A4 et la TGV-Est ayant tué le métier, mais des kayakistes qui y trouvent des eaux calmes.
Heureusement, il maîtrise sa force et sait se faire doux avec les miens.
Et il a la voix grave.
Il émane une sorte de « force tranquille » dans ses propos, allure et comportements qui donne confiance : c’est peut-être un leurre.
« Alors vous vous intéressez à de Bréveuil, alias « Charlotte » ? »
Eh oui, Alex est sur les traces de Charlotte, et enquête toujours et encore, sur son passé depuis qu’elle l’a retrouvé, désormais.
« Ah oui, nécessairement. »
Mais comme tout le monde…
« Par quoi commencer ? Qu’est-ce qui vous intéresse ? »
Je lui explique les grandes lignes de ma mission et lui recommande de commencer par le début.
Il fait beau, le soleil jette une lumière douce : on a le temps…
Quelle horreur…
« Un sacré méli-mélo !
« Je vous explique. Les grands noms de la bijouterie internationale exposent tous les deux ans leurs créations devant quelques VIP acheteurs habituels et l’exposition est ensuite ouverte au public quelques jours, histoire de bien faire baver d’envie le bas-peuple des « VNP », les va-nu-pieds.
Je crois que cette année-là étaient prévus également un show aérien et une ou plusieurs courses nautiques, je ne sais plus.
Tout se passe bien jusqu’à la soirée de gala.
Et là, ça déraille.
Un feu de maquis dévale sur les abords de la maison du bijoutier qui sert d’écrin à l’exposition elle-même, tel qu’il lui aura fallu évacuer dans l’urgence les 400 personnes invitées.
Un groupe de « tankistes »… »
Mais on découvre également le cadavre d’un parachutiste tombé au milieu du maquis en feu et deux autres parachutistes ont laissé des armes et du matériel de défoncement sur un des rochers qui surplombe la propriété et auxquels étaient adossés des ascenseurs d’accès aux grottes et les prises d’air de la ventilation des salles d’exposition.
Ceux-là n’ont jamais été identifiés : ils ont fui dans la panique provoquée par l’incendie.
Et plus tard, on découvre dans les égouts qu’un autre commando s’apprêtait à s’introduire dans les grottes par les réseaux d’écoulement des eaux de ruissellement résiduelles.
Ils n’auraient jamais atteint leur objectif ou alors trop tard. Comme on a pu les identifier et les arrêter, on a pu reconstituer partiellement le dérouler de ce casse-là.
Car les bijoux se seront évaporés par où ils sont rentrés, c’est-à-dire par la porte d’entrée de service, extraits par la famille de l’organisateur, celui qu’on a retrouvé mort sur le seuil de sa porte, assassiné d’un gros trou de 9mm dans le buffet, une arme qu’on n’a jamais retrouvée. »
Beaucoup pour un seul butin, en effet !
Et il n’a pas apprécié.
Mes enquêteurs vérifient son passé militaire et ses dires, et, si ça reste un type qui a déjà fait du cachot sous l’uniforme pour avoir ouvert le feu un jour sur des Talibans sans autorisation, c’est manifestement un « fort en caractère ».
Pour le vol des collections de bijoux, il ne sait rien et nous dit que « ce n’était pas prévu ».
Et ça emportait que la fille du taulier était complice de son père décédé.
Tout ce petit-monde a été jugé et condamné après plusieurs mois d’enquête et votre protégé a été totalement blanchi… »
Plus tard, Paul me conseillera d’en faire un volume à part entière.
« La seconde fois où je l’ai croisé, j’étais muté à Paris au grade de commissaire, suite à l’affaire des bijoux de la Guilde qui m’avait valu cette promotion et, chargé d’enquêter sur la mort atroce d’un ancien juge d’assises à la retraite. »
C’est l’épisode déjà évoqué par la procureure Trois-dom rencontrée une paire de journées plus tôt.
« Je ne sais pas comment « Charlotte » a été mis sur le coup, mais cet assassinat, perpétré au couteau à pain – je ne vous raconte pas les détails sordides – l’amène à suspecter deux sœurs anglaises résidant alors entre l’Ardèche et Lyon.
Or, cet avocat était le frère aîné de « Charlotte ».
Il avait si bien défendu son client, soulevant les points de faiblesse de l’instruction qu’il a fini par obtenir l’acquittement de son client. Et c’est tout juste si celui-ci n’a d’ailleurs pas reçu les félicitations du jury ! »
« Ce gars-là, dès sa levée d’écrou, je le filochais avec mon équipe. De près, de très près et de façon très visible.
« Eh bien, après l’affaire de la Guilde, cet aviateur s’est mis en association avec l’actuaire de la compagnie qui avait assuré la manifestation contre le vol et les dégradations pour créer une boîte de privés, « CAP Investigations ».
Chronologiquement, je crois que notre oiseau a d’abord fait une mission de contre-espionnage pour un groupe aéronautique national et j’ai cru à ce moment-là qu’il était un membre de la DGSE.
Plus tard, j’ai appris que non, mais il a gagné ses galons dans la communauté du renseignement et travaillait sur des missions spéciales directement pour la Présidence.
Une de ses spécialités, que j’ai découverte sur le tard, et il en a des quantités, c’est qu’il était capable de poser son hydravion « sur une flaque d’eau », ce qui lui a permis de faire des extractions en territoire hostile de nombreuses fois. »
C’est quoi, lui demande-je ?
« Un « truc » un peu halluciné de meurtres sur commande pour obtenir des organes neufs à de riches clients. Les responsables maquillaient leurs crimes en accidents et noyaient le tout sous la forme d’une menace terroriste visant 1.000 personnes des hautes-sphères gouvernementales, histoire de faire pression à l’occasion de la première loi bioéthique du temps du président Krasosky. Mais ce qu’il y avait de curieux, c’est que les premières victimes n’avaient aucun lien avec le pouvoir politique.
Tu penses bien, un pilote d’élite capable de se poser « sur une flaque d’eau » qui va à Dubrovnik sans ses flotteurs avec son frère en fuite, ça ne collait pas tout-à-fait ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire