Cinquième chapitre
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Ça ne tombe pas en panne.
« Notre IA est capable de détecter les pannes avant qu’elles ne surviennent. Alors on envoie des robots réparateurs avant la panne pour changer ou réparer la pièce défaillante. »
Et si l’IA du bord déraille à son tour ?
« Non seulement, je suis là, mais en plus nous avons deux centrales informatiques qui gèrent en parallèle tous les capteurs. Je crois qu’il y en a plus d’un million à bord… et qui se contrôlent mutuellement toutes les 5 secondes…
Comment croyez-vous que ça fonctionne ? »
Personnellement, je veux bien la croire, mais… « Pourquoi
avez-vous besoin d’un chat pour pourchasser vos rats ? »
Parce que franchement, je ne vois pas Minouche se perdre dans ce dédale à la recherche de rongeurs dont les éventuels bruits seront de toute façon masqués par les ronronnements de tous ces appareils électriques.
Pire encore dans le local des turbines : il est bien insonorisé, puisqu’on n’entend rien de leur travail entre deux portes étanches ― et probablement coupe-feu ― mais tout de même, ce n’est pas totalement silencieux…
« Justement, j’ai des robots chargés neutraliser
les rongeurs. C’est comme ça que je sais qu’il n’y en a seulement que deux.
De vous à moi, j’espère que votre bestiole n’aura pas
à venir jusqu’ici : mes robots tueurs pourraient la prendre pour cible ! »
Toujours aussi charmant…
Son IA ne sait pas reconnaître un chat d’un rat ? Voilà qui promet…
Et ça ne répond de toute façon pas à ma question.
De plus, ça rajoute une couche d’incohérence supplémentaire.
Elle finit par lâcher : « Pour moi, c’est un mystère (tiens, un de plus !). Mais comme c’est notre boss à toutes qui en a décidé ainsi, il doit y avoir une raison. Vous enfilerez à votre chat son collier caméra. Comme il y a une puce de géolocalisation, ça fera un capteur de plus à gérer…
Pas de problème pour l’ordinateur qui saura peut-être
le préserver où qu’il aille ! »
Le pont zéro, celui des machines et batteries, est à
double hauteur. Les hélices se situent donc au pont un.
Au pont deux, sont logés les « équipements communs ». On est à fleur de ligne de flottaison, mais sous l’eau et il y a les mêmes portes étanches qu’au niveau inférieur.
Le navire est à double coque sur les œuvres vives et jusqu’au pont trois, là où sont logées les pompes de relevages et où il y a les mêmes portes étanches, mais plus espacées.
En cas de brèche, il est prévu de l’aveugler avec une bâche dont les câbles font le tour du navire et de pomper la flotte résiduelle…
Notre commandante nous assure qu’il y en a assez pour aveugler toute la longueur du navire sur ses deux flancs. Et que la manœuvre est automatique et demande entre quinze minutes et deux heures. Délai suffisant, paraît-il, pour faire face à n’importe quelle catastrophe…
Pour le reste… il y a quatre canots de sauvetage plus la plateforme d’hélicoptère.
« Les deux hélicoptères qui vont nous suivre pour l’avitaillement et le transfert des passagers tout au long de notre périple peuvent venir nous évacuer en cas de naufrage. »
Oh, je ne suis pas inquiète : mon « Charlotte » ne m’aurait tout de même pas envoyée me noyer sur un de ses navires, c’est une évidence…
Il a trop besoin de ce que je vais lui rapporter dans cet opus !
Nous faisons le tour du pont deux qui reste étonnant :
ici une vaste infirmerie qui ne sert à rien qu’à la « bobologie » puisqu’il est
prévu d’évacuer les malades par hélicoptère, ceux qui nous suivent.
Plus loin la station d’épuration qui recycle les eaux usées, à côté celle qui dessale l’eau de mer et la purifie.
Là, la cambuse, sa cave à vin, ses chambres froides, plus loin la cuisine ou s’affairent quantité de robots aux formes différentes et en tout genre qui mitonnent et remettent en température les aliments, dressent les assiettes, préparent les plateaux, les verres et les bouteilles qui fileront à la salle à manger par les ascenseurs.
C’est d’ailleurs assez impressionnant, puisqu’il y comme ça une longue file de « bras » manipulateurs équipés de pinces qui se promènent le long de deux poutres horizontales accrochées au plafond des « cuisines ». Plus d’une dizaine d’entre eux manipulent les assiettes, plats, couverts, plateaux et mets sortant des fours de remise en température situés à l’arrière ou des réfrigérateurs sur les côtés ou en dessous de la « table d’assemblage ».
Les plats sont ensuite pris en charge par les « chenillettes » qui les pose sur leur plateau et filent vers les monte-charges qui desservent les lieux de restauration et les cabines.
Ça sent bon et ravive mon sentiment de faim.
Plus loin vers l’arrière justement, l’atelier à robot !
C’est là qu’on les retrouve tous, parfois partiellement désossés, parfois « en tenue ».
Pour les robots d’accueil en uniforme comme notre numéro 16, c’est vraiment que de la ferraille et des fils électriques !
Pour les autres qui circulaient avec nos bagages également. Mais au moins, on le sait dès le premier coup d’œil puisqu’ils n’ont pas de « déguisement ».
Et puis il y a la ligne des « robots sexuels ». 150 de globalement 20 types différents.
« L’apparence est différente. Mais la « mécanique » reste la même » nous explique notre guide.
« Ils sont tous autonomes et s’habillent même tout seul en fonction des desideratas des clients. Vous verrez ça depuis vos ordinateurs.
De petits joyaux technologiques qui peuvent même
changer de taille et de corpulence entre deux séjours dans les cabines ! » s’exclame-t-elle.
Du 38 au 42. Je ne rentre pas dedans, ou alors avec un
chausse-pied et une bonne dose de vaseline.
Il faut dire qu’au cours de notre traversée, j’aurai
vu tant et tant de tenues qu’on en reste bluffé : entre les robes-longues de
soirée, celle des « soubrettes » en uniforme, il y a mille façons d’habiller
les « poupées ». Ça peut aller de la pute en bas-résille et au décolleté
profond, à la bourgeoise BCBG (bon chic, bon genre) en CPCH (collier de perles,
carré Hermès) en passant par la « minette au jean troué » ou en minijupe, voir
toute une série d’uniformes, infirmière, pompier, militaire, de policier ou de
pilote de ligne, plus des tenues de cuir de toutes sortes de couleur et aux
formes les plus délirantes : ils s’en sont donné à cœur-joie à Aubenas, dans
les ateliers.
De plus, si le maquillage est « dans la masse » des épidermes artificiels aux teintes dominantes qui vont du rose bonbon à l’anthracite en passant par le « ambré », le jaune ténu, la teinte caramel typique des métissages, les visages sont soignés : lèvres fines ou charnues, droite ou en « w » inversé, nez court, aquilin, droit, en trompette ou long, les narines fines ou épatées, les joues charnues, normales ou creuses, visages osseux, longs jusqu’à l’ovale ou ronds, mentons normaux, fuyants ou imposants, presque prognathes.
Les yeux sont généralement en amende, mais ils peuvent être rendus ronds ou bridés et avoir différentes couleurs d’iris, du bleu au vert en passant par le marron prononcé ou clair, le gris et jusqu’au noir profond.
Et j’imagine que la lingerie doit être aussi étonnante que riche en dentelle et autres matières !
« Ici, ils sont lavés, désinfectés et préparés pour
un usage suivant. Il faut que tout soit nickel-chrome puisque c’est le clou de
nos croisières… »
Le « lavage » consiste à équiper tous les orifices, bouche, anus, vagin, narines, oreilles qui sont soumis à de puissants jets de désinfectants qui s’évacuent dans les deux sens. Il s’agit de les laver, les désinfecter des « fluides corporels » qui s’y trouveraient et de réparer les petits dégâts ou pannes ainsi que de refaire les pleins des réservoirs de « body-fluid », l’équivalent de la salive et de la cyprine.
On vide à cette occasion ce qui aurait été ingéré dans leur « poche alimentaire ».
Ce ne sont que des filles, plus ou moins « en chair » de plusieurs gabarits, mais toutes ayant l’air d’avoir entre 15 et 20 ans, plus ou moins bronzées !
« Il n’y a que les pieds et les mains qui restent unidimensionnelles. Même les yeux, on peut en changer… »
Les visages peuvent ainsi être très différents pour une même « architecture », mais toujours avec des yeux à faire fondre du regard. Et la chevelure peut avoir différentes teintes, textures et longueurs.
Cinq brins de soies entrelacés pour les cheveux, en principe colorés du blond au noir le plus profond, parfois crépu. Mais il y a également des perruques aux couleurs « fascinantes » : rose, vert, bleu, presque fluoresçant !
Trois brins de soie pour les poils pubiens, les cils et sourcil, de courtes tailles, qui vont du gris au noir en passant par le roux et le blond, un seul et court pour les duvets sur les bras et le corps, en principe sans teinture.
« Captivant ! » lâche Aurélie dont les yeux pétillent véritablement.
Le souvenir de « Charlotte », la vraie, celle dont le nez bougeait de haut en bas quand elle parlait, s’estomperait-il à vive allure ?…
Le pont trois est donc également « aveugle » avec des
portes étanches. C’est là où sont regroupés le bas de l’amphithéâtre ― où
finissent leurs interventions les congressistes qui inaugurent la croisière ―,
une salle de sport et musculation, et vers l’avant, le casino et les salles de
jeux pour terminer à l’avant par le dancing. Une vaste salle avec tables, piste
de danse et une estrade à orchestre…
Y’a-t-il des musiciens à bord ?
« Le DJ c’est notre IA centrale. Mais on ne sait jamais, il pourrait y avoir des représentations artistiques, chorégraphiques ou orchestrales. Je les installerai dans l’amphithéâtre. »
À l’arrière, sous le haut de l’amphithéâtre, se logent les équipements de sports nautiques qui traversent toute la largeur du navire quelques décimètres au-dessus de la ligne de flottaison. Quelques jet-skis, et deux dinghys pouvant tracter des skieurs nautiques qui se mettent à l’eau grâce à des grues et treuils qui circulent de part en part sur des rails fixés au plafond et qui débordent la coque elle-même quand ils sont en activité, à travers de lourdes portes étanches qui se soulèvent grâce à de puissants vérins hydrauliques, me semble-t-il.
Il y a même plusieurs « laser », un dériveur sans hauban, dont les coques sont empilées dans un coin et quelques planches à voile.
Bien équipé.
En principe la porte s’ouvre, les rails sortent et mettent à l’eau l’embarcation choisie par le « passager » qui se laisse faire puisqu’un « robot » manœuvre le filin et son treuil en étant installé dessus. L’embarcation mise ainsi à l’eau est amarrée, retenue plutôt, le long d’une jetée ajourée et affleurant la surface de la mer, retenue par le rail du mât escamotable. Ainsi on peut accéder « à pied sec » si le navire ne roule pas trop et que la mer est calme. Sans ça, on monte à bord au sec dans la cale et on se laisse faire jusqu’à être libéré des amarres.
Les ponts quatre et cinq sont les ponts cabines. Qui s’ouvrent sur l’extérieur. Avec leurs terrasses, mais aussi à l’arrière des ponts promenades, où on retrouve un bar, une piscine abritée pas des coupes-vents et dont le toit peut se refermer, des chaises longues, un bassin à bain-à-remous, un solarium.
Probablement qu’on peut aussi y donner des « fêtes » en plein air tout près de la poupe.
Sur la proue, il n’y a rien qu’une coursive ouverte à tous les vents qui est surplombée par la passerelle et un salon-restaurant sous une verrière.
Au pont six sont situés les quatre canots de sauvetage et les deux autres restaurants, dont un snack-bar style « Club-Med » où l’on vient se servir sur le vaste buffet et où s’affairent déjà les robots, plein de « numéro 16 » et des tables roulantes ou à chenillettes avec leurs bras télescopiques et articulés surmontées de leurs caméras également monté sur un mat télescopique, qui gèrent leur chargement.
Tout cela fait à la fois très futuriste et en même temps très luxueux : partout, des matières nobles, bois, marbre, verre, rideaux, acier poli et voilages aux baies-vitrées, moquette épaisse de couleur beige, éclairage indirect, reproduction de peinture ou de paysage marin, etc.
Les tons sont doux, ocres ou dorés et les fauteuils sont tissés avec parfois de volumineux coussins bien confortables.
On doit s’habituer vite à ce luxe qui repose l’œil et le neurone.
Le pont 7 est celui de la plateforme de l’hélicoptère
et d’un circuit de course à pied qui fait le tour du niveau au-dessus du
restaurant. C’est également là qu’aboutissent les deux courtes cheminées et les
prises d’air, situées en arrière de l’aire de l’appontage qui est fermée vers
l’avant par le denier pont.
Car s’y trouve également l’entrée du « château » de l’équipage et de la passerelle de commandement où sont regroupés tous les instruments des capteurs du navire.
Très impressionnant tous ces cadrans figés par milliers, tous ces boutons lumineux et interrupteurs de toutes sortes où chacun a une clé d’armement…
Pourquoi puisque de toute façon, si notre « captain’ » a raison, « la machine » sait en permanence qui est à la manœuvre pour géolocaliser tout le monde à bord et même ouvrir les portes ou bloquer les accès.
Justement, la passerelle est d’accès restreint : à
part l’équipage et par exception Aurélie et moi, un privilège nous fait-on
savoir, personne n’y a en principe accès.
En fait la salle est immense, s’ouvre sur la mer et se prolonge par deux « oreilles » sur chaque côté.
Si sur la passerelle, il y a trois rangées de meubles de commandes et une barre à roue sur le pupitre central, plus deux armoires aux lumières multicolores le long des panneaux, sur les « oreilles » extérieures, on retrouve l’essentiel : deux manettes pour la commande des moteurs, une pour le gouvernail, un horizon artificiel de visées sur cardan et un petit écran radar…
Les radars sont justement au-dessus, sur le mât central, avec ses deux radomes qui sont probablement des antennes satellites, et plein d’autres antennes aux capacités diverses.
Je n’avais d’ailleurs pas remarqué tout de suite, il me faudra même du temps pour le réaliser, ce mât et ses trois boules, deux sur les côtés et une au sommet, là où sont fixés les lumières d’assistance aux hélicoptères en approche, font penser immanquablement à un phallus atrophié mais bien en érection…
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Notre IA est capable de détecter les pannes avant qu’elles ne surviennent. Alors on envoie des robots réparateurs avant la panne pour changer ou réparer la pièce défaillante. »
Et si l’IA du bord déraille à son tour ?
« Non seulement, je suis là, mais en plus nous avons deux centrales informatiques qui gèrent en parallèle tous les capteurs. Je crois qu’il y en a plus d’un million à bord… et qui se contrôlent mutuellement toutes les 5 secondes…
Parce que franchement, je ne vois pas Minouche se perdre dans ce dédale à la recherche de rongeurs dont les éventuels bruits seront de toute façon masqués par les ronronnements de tous ces appareils électriques.
Pire encore dans le local des turbines : il est bien insonorisé, puisqu’on n’entend rien de leur travail entre deux portes étanches ― et probablement coupe-feu ― mais tout de même, ce n’est pas totalement silencieux…
Son IA ne sait pas reconnaître un chat d’un rat ? Voilà qui promet…
Et ça ne répond de toute façon pas à ma question.
De plus, ça rajoute une couche d’incohérence supplémentaire.
Elle finit par lâcher : « Pour moi, c’est un mystère (tiens, un de plus !). Mais comme c’est notre boss à toutes qui en a décidé ainsi, il doit y avoir une raison. Vous enfilerez à votre chat son collier caméra. Comme il y a une puce de géolocalisation, ça fera un capteur de plus à gérer…
Au pont deux, sont logés les « équipements communs ». On est à fleur de ligne de flottaison, mais sous l’eau et il y a les mêmes portes étanches qu’au niveau inférieur.
Le navire est à double coque sur les œuvres vives et jusqu’au pont trois, là où sont logées les pompes de relevages et où il y a les mêmes portes étanches, mais plus espacées.
En cas de brèche, il est prévu de l’aveugler avec une bâche dont les câbles font le tour du navire et de pomper la flotte résiduelle…
Notre commandante nous assure qu’il y en a assez pour aveugler toute la longueur du navire sur ses deux flancs. Et que la manœuvre est automatique et demande entre quinze minutes et deux heures. Délai suffisant, paraît-il, pour faire face à n’importe quelle catastrophe…
Pour le reste… il y a quatre canots de sauvetage plus la plateforme d’hélicoptère.
« Les deux hélicoptères qui vont nous suivre pour l’avitaillement et le transfert des passagers tout au long de notre périple peuvent venir nous évacuer en cas de naufrage. »
Oh, je ne suis pas inquiète : mon « Charlotte » ne m’aurait tout de même pas envoyée me noyer sur un de ses navires, c’est une évidence…
Il a trop besoin de ce que je vais lui rapporter dans cet opus !
Plus loin la station d’épuration qui recycle les eaux usées, à côté celle qui dessale l’eau de mer et la purifie.
Là, la cambuse, sa cave à vin, ses chambres froides, plus loin la cuisine ou s’affairent quantité de robots aux formes différentes et en tout genre qui mitonnent et remettent en température les aliments, dressent les assiettes, préparent les plateaux, les verres et les bouteilles qui fileront à la salle à manger par les ascenseurs.
C’est d’ailleurs assez impressionnant, puisqu’il y comme ça une longue file de « bras » manipulateurs équipés de pinces qui se promènent le long de deux poutres horizontales accrochées au plafond des « cuisines ». Plus d’une dizaine d’entre eux manipulent les assiettes, plats, couverts, plateaux et mets sortant des fours de remise en température situés à l’arrière ou des réfrigérateurs sur les côtés ou en dessous de la « table d’assemblage ».
Les plats sont ensuite pris en charge par les « chenillettes » qui les pose sur leur plateau et filent vers les monte-charges qui desservent les lieux de restauration et les cabines.
Ça sent bon et ravive mon sentiment de faim.
Plus loin vers l’arrière justement, l’atelier à robot !
C’est là qu’on les retrouve tous, parfois partiellement désossés, parfois « en tenue ».
Pour les robots d’accueil en uniforme comme notre numéro 16, c’est vraiment que de la ferraille et des fils électriques !
Pour les autres qui circulaient avec nos bagages également. Mais au moins, on le sait dès le premier coup d’œil puisqu’ils n’ont pas de « déguisement ».
Et puis il y a la ligne des « robots sexuels ». 150 de globalement 20 types différents.
« L’apparence est différente. Mais la « mécanique » reste la même » nous explique notre guide.
« Ils sont tous autonomes et s’habillent même tout seul en fonction des desideratas des clients. Vous verrez ça depuis vos ordinateurs.
De plus, si le maquillage est « dans la masse » des épidermes artificiels aux teintes dominantes qui vont du rose bonbon à l’anthracite en passant par le « ambré », le jaune ténu, la teinte caramel typique des métissages, les visages sont soignés : lèvres fines ou charnues, droite ou en « w » inversé, nez court, aquilin, droit, en trompette ou long, les narines fines ou épatées, les joues charnues, normales ou creuses, visages osseux, longs jusqu’à l’ovale ou ronds, mentons normaux, fuyants ou imposants, presque prognathes.
Les yeux sont généralement en amende, mais ils peuvent être rendus ronds ou bridés et avoir différentes couleurs d’iris, du bleu au vert en passant par le marron prononcé ou clair, le gris et jusqu’au noir profond.
Et j’imagine que la lingerie doit être aussi étonnante que riche en dentelle et autres matières !
Le « lavage » consiste à équiper tous les orifices, bouche, anus, vagin, narines, oreilles qui sont soumis à de puissants jets de désinfectants qui s’évacuent dans les deux sens. Il s’agit de les laver, les désinfecter des « fluides corporels » qui s’y trouveraient et de réparer les petits dégâts ou pannes ainsi que de refaire les pleins des réservoirs de « body-fluid », l’équivalent de la salive et de la cyprine.
On vide à cette occasion ce qui aurait été ingéré dans leur « poche alimentaire ».
Ce ne sont que des filles, plus ou moins « en chair » de plusieurs gabarits, mais toutes ayant l’air d’avoir entre 15 et 20 ans, plus ou moins bronzées !
« Il n’y a que les pieds et les mains qui restent unidimensionnelles. Même les yeux, on peut en changer… »
Les visages peuvent ainsi être très différents pour une même « architecture », mais toujours avec des yeux à faire fondre du regard. Et la chevelure peut avoir différentes teintes, textures et longueurs.
Cinq brins de soies entrelacés pour les cheveux, en principe colorés du blond au noir le plus profond, parfois crépu. Mais il y a également des perruques aux couleurs « fascinantes » : rose, vert, bleu, presque fluoresçant !
Trois brins de soie pour les poils pubiens, les cils et sourcil, de courtes tailles, qui vont du gris au noir en passant par le roux et le blond, un seul et court pour les duvets sur les bras et le corps, en principe sans teinture.
« Captivant ! » lâche Aurélie dont les yeux pétillent véritablement.
Le souvenir de « Charlotte », la vraie, celle dont le nez bougeait de haut en bas quand elle parlait, s’estomperait-il à vive allure ?…
Y’a-t-il des musiciens à bord ?
« Le DJ c’est notre IA centrale. Mais on ne sait jamais, il pourrait y avoir des représentations artistiques, chorégraphiques ou orchestrales. Je les installerai dans l’amphithéâtre. »
À l’arrière, sous le haut de l’amphithéâtre, se logent les équipements de sports nautiques qui traversent toute la largeur du navire quelques décimètres au-dessus de la ligne de flottaison. Quelques jet-skis, et deux dinghys pouvant tracter des skieurs nautiques qui se mettent à l’eau grâce à des grues et treuils qui circulent de part en part sur des rails fixés au plafond et qui débordent la coque elle-même quand ils sont en activité, à travers de lourdes portes étanches qui se soulèvent grâce à de puissants vérins hydrauliques, me semble-t-il.
Il y a même plusieurs « laser », un dériveur sans hauban, dont les coques sont empilées dans un coin et quelques planches à voile.
Bien équipé.
En principe la porte s’ouvre, les rails sortent et mettent à l’eau l’embarcation choisie par le « passager » qui se laisse faire puisqu’un « robot » manœuvre le filin et son treuil en étant installé dessus. L’embarcation mise ainsi à l’eau est amarrée, retenue plutôt, le long d’une jetée ajourée et affleurant la surface de la mer, retenue par le rail du mât escamotable. Ainsi on peut accéder « à pied sec » si le navire ne roule pas trop et que la mer est calme. Sans ça, on monte à bord au sec dans la cale et on se laisse faire jusqu’à être libéré des amarres.
Les ponts quatre et cinq sont les ponts cabines. Qui s’ouvrent sur l’extérieur. Avec leurs terrasses, mais aussi à l’arrière des ponts promenades, où on retrouve un bar, une piscine abritée pas des coupes-vents et dont le toit peut se refermer, des chaises longues, un bassin à bain-à-remous, un solarium.
Probablement qu’on peut aussi y donner des « fêtes » en plein air tout près de la poupe.
Sur la proue, il n’y a rien qu’une coursive ouverte à tous les vents qui est surplombée par la passerelle et un salon-restaurant sous une verrière.
Au pont six sont situés les quatre canots de sauvetage et les deux autres restaurants, dont un snack-bar style « Club-Med » où l’on vient se servir sur le vaste buffet et où s’affairent déjà les robots, plein de « numéro 16 » et des tables roulantes ou à chenillettes avec leurs bras télescopiques et articulés surmontées de leurs caméras également monté sur un mat télescopique, qui gèrent leur chargement.
Tout cela fait à la fois très futuriste et en même temps très luxueux : partout, des matières nobles, bois, marbre, verre, rideaux, acier poli et voilages aux baies-vitrées, moquette épaisse de couleur beige, éclairage indirect, reproduction de peinture ou de paysage marin, etc.
Les tons sont doux, ocres ou dorés et les fauteuils sont tissés avec parfois de volumineux coussins bien confortables.
On doit s’habituer vite à ce luxe qui repose l’œil et le neurone.
Car s’y trouve également l’entrée du « château » de l’équipage et de la passerelle de commandement où sont regroupés tous les instruments des capteurs du navire.
Très impressionnant tous ces cadrans figés par milliers, tous ces boutons lumineux et interrupteurs de toutes sortes où chacun a une clé d’armement…
Pourquoi puisque de toute façon, si notre « captain’ » a raison, « la machine » sait en permanence qui est à la manœuvre pour géolocaliser tout le monde à bord et même ouvrir les portes ou bloquer les accès.
En fait la salle est immense, s’ouvre sur la mer et se prolonge par deux « oreilles » sur chaque côté.
Si sur la passerelle, il y a trois rangées de meubles de commandes et une barre à roue sur le pupitre central, plus deux armoires aux lumières multicolores le long des panneaux, sur les « oreilles » extérieures, on retrouve l’essentiel : deux manettes pour la commande des moteurs, une pour le gouvernail, un horizon artificiel de visées sur cardan et un petit écran radar…
Les radars sont justement au-dessus, sur le mât central, avec ses deux radomes qui sont probablement des antennes satellites, et plein d’autres antennes aux capacités diverses.
Je n’avais d’ailleurs pas remarqué tout de suite, il me faudra même du temps pour le réaliser, ce mât et ses trois boules, deux sur les côtés et une au sommet, là où sont fixés les lumières d’assistance aux hélicoptères en approche, font penser immanquablement à un phallus atrophié mais bien en érection…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire