Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 13 juillet 2022

La croisière d’Alexis (1)

Premier chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Des croisières, je n’en ai pas fait beaucoup. Un tour sur la Seine, un détour à Venise avant de prendre le ferry pour un séjour linguistique et d’équitation dans le Kent avec mon collège : cours d’anglais le matin (for, since, ago et les verbes irréguliers, to be, i was, been…), équitation l’après-midi et la soirée chez l’habitant à manger du porridge devant la télé branchée sur la BBC.
Ma grand-mère n’était pas bien riche. Pour mon anniversaire, le douzième ou le treizième, elle avait cassé sa tirelire et elle m’a emmenée en Adriatique et en mer Égée.
Un beau souvenir… parce que j’ai été malade la plupart du temps !
 
Je me souviens d’un voyage en train de nuit. Avec deux valises et une quantité incroyable de pochets de toutes tailles.
On est parti de la gare de Lyon après un trajet en RER déjà épuisant : les escaliers !
Mortels quand tu es chargé.
En plus, il faisait chaud ce samedi-là et on a dû faire au moins trois fois le tour de la gare pour trouver notre train. Quoique moi, je faisais ma tête de mule et je suis restée accrochée à nos valises et aux divers sacs au milieu de tout, assise dessus. C’est ma grand-mère qui a fait trois fois le tour de la gare…
Et qui est venue me chercher, un peu perdue. Après avoir au moins cent fois demandé si ce train-là partait bien à Venise. Et on a réussi à embarquer…
Je te jure, ma grand-mère, elle avait si peur de rester sur le quai, alors que c’était marqué dessus sur chaque wagon !
Un train avec des wagons à compartiments. On s’est planté dans l’un d’entre eux en priant pour que personne ne vienne nous déranger et ainsi pouvoir passer la nuit allongée en travers des banquettes.
Bien sûr, nous avons été dérangées par des voyageurs qui recherchaient le même « confort » tout relatif : elle en a sorti aussitôt son saucisson à l’ail et sa boîte à fromages…
Radical.
Quand elle voyage, ce n’est pas qu’elle ait faim, c’est qu’elle a peur d’avoir faim : alors elle prévoit de manger sur le pouce !
Même le contrôleur, venu poinçonner nos billets, en a eu un mouvement de recul !
Et on a attendu un peu, une fois le train ayant pris de la vitesse le long de la Seine, nous avons refermé tout ça et aéré le compartiment.
Non sans en avoir laissé un peu « pour plus tard »…
Sauf que ce déballage m’avait donné faim à en saliver encore en allant m’allonger et qu’en plus la nuit aura été fraîche, m’empêchant de dormir.
 
On a dû faire un arrêt en gare de Dijon, parce que je me suis levée. Et que j’ai eu du mal à me rendormir à cause du bruit des essieux : l’un des nôtres avait probablement des roues carrées. Et tagada-tagada à chaque passage sur des rails nouveaux, si ça permet de se faire une idée de la vitesse, ça devrait bercer, mais ça ne berçait que ma grand-mère qui s’est mise à ronfler et siffler en respirant.
Nouvel arrêt à Perrache après avoir fait hurler les freins, à tambour s’il vous plait et fait chanter les aiguillages dans un vacarme épouvantable.
Plus tard, la douane Suisse nous aura de nouveau réveillées brutalement, le compartiment inondé soudainement de lumière.
Ma grand-mère en est tombée au sol et, voulant se relever le plus dignement possible, s’est vautrée sur le douanier dans sa précipitation.
Un sketch !
 
Et puis Milan, nous étions en Italie dimanche ! Vérone, Padoue et enfin la gare de Santa-Lucia : Quinze heures et demie de trajet. Heureusement, notre bateau n’était pas trop loin. Mais comme il partait le soir même, nous n’avons même pas eu le temps de faire un tour en ville. On aura vu la ville de loin, mais pas au retour où nous avons déposé nos bagages à la consigne et pris le temps de parcourir un peu quelques rues jusqu’à la place Saint-Marc en faisant un détour par le Rialto.
Mais au pas de course : un train, ça n’attend pas !
Ce qui angoissait ma grand-mère pendant que je me remettais de mon mal de mer de la semaine.
Le bateau était vraiment superbe : une vingtaine de ponts, plusieurs piscines à bord, plusieurs restaurants, une boîte de nuit à fond de cales, des ponts-promenades un peu partout, c’était un monstre sur l’eau, une petite ville, 2.000 passagers payants et 1.400 « personnels de bord » veillant au confort de tous, mais qui dès qu’il a largué les amarres il a commencé à rouler. Même dans la lagune, parce qu’il faisait des zigzags, et je commençais à redouter la suite.
Notre cabine était étroite, confortable, mais étroite, les placards tout petits et la salle de bain exiguë, mais on avait un sabord qui n’ouvrait pas et de l’air conditionné.
Simplement, les couchettes étaient étroites et au moins une fois, j’ai entendu ma grand-mère pester d’avoir roulé sur la moquette !
 
Le lundi, à l’étape de Corfou, un paysage à couper le souffle tellement c’est beau, je me remettais d’une nuit agitée. Sauf que pour débarquer, il faut prendre une navette qui gigote sur l’eau encore plus fort que le paquebot. Que j’en ai rendu mon petit-déjeuner aux poissons.
Et puis, à force de débarquer ses passagers, la ville prenait des allures de supermarchés bondés de touristes.
Les mêmes qui étaient à bord…
Le jour suivant, au Pirée, nous avons pris le bus pour aller visiter l’Acropole, manger des souvlakis à La Pláka et faire quelques souvenirs pour les voisines de ma grand-mère.
Dans la nuit, le navire traçait dans une mer agitée vers Héraklion, en Crète : malade comme une bête…
Moche, Héraklion, mais on nous a laissé descendre pour regarnir la cargaison de souvenirs hideux de monstres au phallus démesuré et aller visiter des ruines reconstituées par du béton. La Crète, c’est la capitale des ruines reconstituées : XXème siècle, XIXème, époque byzantine, romaine, grecque et même minoenne !
Et nous avons affronté ensuite, tard dans la soirée, un « fort coup de vent » pour nous rendre à Santorin nous mettre à l’abri et visiter la ville perchée sur sa falaise le jeudi suivant.
Nous avions le choix : à pied ou à dos d’âne ou de mulet…
Finalement, ce fut « à pied ». On ne peut pas dire que c’est très reposant.
Pendant que d’autres allaient se baigner dans les eaux sulfureuses du volcan posé au milieu de la baie.
 
Comme nous sommes rentrés assez tôt, avec une nouvelle cargaison de souvenirs, j’en ai profité pour me baigner dans une des piscines, chose que je n’avais pas eu l’occasion de faire jusque-là tellement j’avais mal au cœur.
De toute façon, j’étais interdite de « tripot » : ma grand-mère veillait de près à « mes fréquentations », même à bord…
Il faut dire qu’il y avait du vieux-con libidineux à haute densité entre et sur les transats qui passaient leur temps à mater les minettes, dont j’étais alors.
 
La nuit suivante, nous avons repris le large. La mer s’était calmée et au matin, nous étions devant Dubrovnik : une rue principale, bourrée de « boutiques à souvenirs » deux monastères et une église à visiter.
Ailleurs, la vraie ville où vivent les habitants : je n’ai pas vu faute de temps.
Mais c’est très joli.
Et puis c’est chargé d’Histoire. Notre guide parlant français, on en a eu pour notre argent.
Et le lendemain, samedi, nous étions de nouveau à Venise à poser nos bagages à la consigne de la gare ferroviaire pour galoper jusqu’à la place Saint-Marc et se charger de verroteries.
Pour « les voisines »…
Finalement, nous avons repris notre train qui nous aura ramené chez nous par le même chemin tortueux à travers les montagnes suisses.
Une virée de huit jours et trois pellicules d’un vieil « Instamatic 100 » de récupération de chez Kodak.
On a mangé des pâtes-beurre sans beurre et des pommes-de-terre à l’eau ou à l’huile mais sans huile, pendant plusieurs semaines…
Un beau cadeau, même si j’ai été malade la plupart du temps.
 
Et une année suivante, ou précédente, avec le collège, j’ai repris la mer à Calais pour rejoindre la « Perfide Albion » via Douvres. Avec une mer qui te prend à l’estomac sitôt sorti du port !
Ça dure plus d’une paire d’heures à se prendre des paquets de mer qui déstabilisent le bateau par inadvertance.
Que tout le monde dégueule dans les salons, que s’en est écœurant à lâcher le reste de tes tripes !
Et puis alors, voir les membres d’équipage passer goguenards se balancer de droite à gauche et de gauche à droite à en rester à la verticale, c’est indécent.
D’autant que le ferry ne trouve rien de mieux que de louper l’entrée du port pour mieux prolonger « le plaisir » et refaire un tour dans une mer démontée.
Je peux vous dire que je me souviens que nous avions dû faire un grand tour sur le parking du car à se faire gifler par l’air marin, je veux dire toute ma classe et les profs, sous une pluie battante, avant de poursuivre notre trajet : on n’avait pas l’air très frais.
Et nos familles d’accueil également, transies de froid qui nous attendaient depuis deux heures sous les rafales et les nuages.
Le séjour en revanche a été superbe : il faisait beau, c’est-à-dire, façon anglaise, qu’il n’a que très peu plu !
En revanche, le soleil, nous ne l’avons pas vu…
 
Les chevaux étaient superbes, mais j’avais un mal fou non seulement à monter dessus, mais surtout à tenir en selle. Et je vous assure que ces canassons britanniques prennent un malin plaisir à te désarçonner : ils en rigoleraient presque…
Le retour aura été plus sympathique malgré la mer, sauf que le car a trouvé le moyen de crever un pneu.
Le temps de changer de roue, nous étions cantonnés dans un champ de mauvaises herbes à grignoter le piquenique préparé par nos familles d’accueil : des sandwichs au concombre !
Dire qu’à l’aller, ma grand-mère m’avait fait de ses bons sandwichs au jambon-beurre et aux rillettes avec du « vrai » pain croustillant et que je me promenais avec une paire de camembert à l’attention de « ma famille » d’accueil… qui aura fini à la poubelle : là, je me contentais d’insipides tranches, oranges, de mimolette britannique !
Ou l’équivalent…
Et comme à l’aller, nos familles ont poireauté un long moment pour nous reprendre…
Bilan de ce séjour linguistique : mal aux fesses d’avoir dû chevaucher des pouliches qui conduisent à gauche durant six jours, j’avais enfin dépassé le « to be, i was, been », mais guère plus loin et je ne savais toujours pas faire la différence entre « pendant, depuis et puisque ».
 
En revanche, j’ai gardé le souvenir cuisant que je n’ai décidément pas le pied marin et que les séjours sur des bateaux qui puent le mazout ou le vomi des autres auxquels tu rajoutes systématiquement le tien ne sont vraiment pas ma « tasse de thé ».
Pareil pour les sandwichs pain-de-mie au concombre/salad-cream concoctés par nos familles lorsque nous sommes allés en car visiter Londres, sa tour, Madame Tussauds et la façade de Buckingham-Palace…
Remarquons que ça changeait tout de même du poisson pané, des pois-verts, des pies en sauce, des cakes bizarres et des « eggs » sous toutes leurs formes, la plupart du temps brouillés avec du lard dégoulinant de graisse.
Alors quand Paul de Bréveuil, mon patron, alias « Charlotte » m’aura annoncé qu’il m’envoyait en croisière pour « être ses yeux et ses oreilles » à l’occasion du convoyage d’un de ses navires de croisière, franchement, je n’étais pas totalement enthousiasmée.
D’autant qu’il était prévu que je fasse « binôme » avec « Aurélie la géante ».
Ce n’est pas qu’elle soit désagréable. Je l’ai bien supportée chez moi durant le premier confinement et même au-delà.
Mais c’est un poids-mort parfois difficile à trainer : quand elle joue à la « limace », il n’y a rien à en tirer !
L’avantage c’est qu’elle ne se pique pas, ne boit pas, ne se drogue pas de médocs, ne fume pas et ne cause même pas de ses plans-cul fantasmés.
De toute façon, elle aura vécu « à la colle » avec Charlotte, la vraie, celle dont le nez bougeait de haut en bas quand elle parlait, décédée récemment et elle sait que je suis totalement hétérosexuelle.
J’espère qu’elle saura s’en souvenir : moi, lécher une touffe à pleine bouche ou même du bout des lèvres et de la langue, franchement, je préfère les ragouts cramés de ma grand-mère et même son horrible soupe aux orties absolument infecte que je n’ai jamais su ce qu’elle mettait dedans !
 
Une partie de « plaisir » redoutable à venir que j’en ai prévenu que j’étais une handicapée sur la mer…
« Mais non ! Je vous ai vu aux Chagos. Vous avez tenu le coup avec vaillance. »
Oui mais là, si j’ai bien compris, il ne s’agit pas d’une « sortie » de moins d’une heure.
« Y’a un truc contre le mal de mer. Il faut s’allonger et suivre des yeux un point fixe à l’horizon. Quand on se sent mieux, on continue la manœuvre mais assis puis enfin debout.
En principe, passée la première heure, on peut même marcher sans forcément se tenir.
Le métro ne vous a jamais rendue malade ? Bon alors ? »
S’il le dit, j’essayerai, mais si ça ne fonctionne pas, je sens que je pourrais aller très mal…
« Il faut essayer. Vous verrez, ça va heureusement bien se passer sur ce plan-là ! »
S’il le dit, là aussi, c’est qu’il l’a lu avant même que je ne l’écrive.
En revanche, je n’ai pas relevé tout de suite la signification de la fin de sa phrase, « sur ce plan-là ».
J’aurai dû me méfier…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire