La peur de l’épectase…

Pourquoi la jeunesse se désintéresse-t-elle du sexe ?
 
La politique, encore, on peut comprendre tellement la nullité de l’actuelle campagne électorale, pourtant majeure, est remplie de poncifs éculés…
Mais le sexe, qui hors le clonage et la parthénogénèse reste la seule activité qui permet la reproduction et la pérennité de l’espèce, voilà qui est inquiétant.
 
Car la sexualité fait partie intégrante de nos vies. Elle permet certes la reproduction, mais agit aussi directement sur la santé, le bonheur, les fonctions cognitives de notre cerveau, bref sur la qualité de vie en général.
Et puis ça fait du bien que d’élimer un peu nos épidermes, même si ça ne dure pas toute une journée.
Toutefois, au cours de la dernière décennie, un certain nombre d’études ont révélé un déclin significatif de l’activité sexuelle dans le monde entier qui pose problème.
Le dernier exemple est une étude axée sur les États-Unis montrant des baisses de 2009 à 2018 de toutes les formes d’activité sexuelle en couple et même une baisse de la masturbation chez les adolescents.
Elle porte sur des panels d'environ 4.000 individus, avec une quasi parité femmes-hommes.
 
Que se passe-t-il ? Pourquoi l’activité sexuelle diminue-t-elle ?
Les deux des auteurs de l’étude, Debby Herbenick et Tsung-chieh Fu, ont récemment partagé leurs hypothèses à Scientific American.
 
Pour Debby Herbenick et ses collègues qui ont étudié les raisons potentielles du manque d’intérêt des jeunes pour le sexe, la première serait en corrélation directe avec le temps passé sur les réseaux sociaux ou les jeux vidéo.
C’est marrant, à mon époque de « boomer », c’était déjà la télévision qui était accusée de diminuer les naissances au pays…
Il faut dire que les programmes étaient tellement nuls…
Les participants à cette étude reconnaissent que ces activités peuvent détourner grandement leur attention des activités sexuelles.
Admettons…
Les chercheurs remarquent aussi que la consommation d’alcool chez les adolescents et chez les jeunes adultes a considérablement diminué au cours de la dernière décennie : « Auparavant, les jeunes passaient beaucoup de temps à socialiser dans les bars et les fêtes, où ils consommaient de grandes quantités d’alcool qui nuisaient à leur jugement et les laissaient plus disposés à avoir des rapports sexuels », argumente Debby Herbenick. Les « d’jeuns » seraient-ils devenus « sages » ?
J’en doute, d’autant que quand on est soul, on n’est bon à rien sur le plan sexuel faut-il reconnaître.
Ce n’est donc pas ça…
 
De plus, l’enquête révèle que la nouvelle génération accorde beaucoup d’importance au consentement sexuel, nettement plus que les précédentes.
Cela rend sans aucun doute les jeunes gens plus prudents quant à l’approche de partenaires potentiels ou à la réalisation d’actes sexuels, de peur que ces comportements ne soient mal interprétés.
Les effets du #meetoo…
Je veux bien comprendre, mais alors le nombre des Pacs et des mariages devraient s’effondrer !
 
Dans son rapport, Debby Herbenick évoque aussi l’augmentation des « rapports sexuels brutaux » comme pouvant contribuer à cette baisse.
C’est pourtant, et par essence, l’inverse : Des moments de voluptueuse sensualité exclusifs !
La pornographie – facilement disponible sur internet – aurait joué un grand rôle, et les magazines féminins et la culture populaire (Cinquante Nuances de Grey, par exemple) ont également contribué à rendre « tendance » le sexe brutal.
Herbenic et Fu ont déclaré que l’étouffement ou l’étranglement pendant les rapports sexuels « semble être un comportement majoritaire pour les étudiants âgé entre 18 et 29 ans ».
Ils sont cinglés…
 
Bien que dans de nombreux cas, il soit consensuel et apprécié, les chercheurs notent que le sexe agressif peut également être intimidant : « Nous ne savons pas dans quelle mesure cela peut pousser certaines personnes à se retirer de l’acte, mais nous savons que cela fait peur », a noté Fu.
« Elles pourraient consentir au sexe, mais quelque chose comme l’étouffement pourrait se produire sans qu’on leur demande auparavant. »
Cette crainte idiote n’est pourtant pas déraisonnable : En 2019, l’association anglaise We Can’t Consent to This a noté qu’au cours de la dernière décennie, trente femmes et filles ont été tuées dans ce qui aurait été une activité sexuelle violente consensuelle au Royaume-Uni.
Eh oui, le sexe tue : Je vais y revenir.
Et c’est absolument désolant…
 
Notons que depuis le début de la crise sanitaire, de plus en plus de personnes, tous âges confondus, ont été confrontées à l’anxiété et à la dépression. Des facteurs qui influencent la libido négativement, à n’en pas douter.
« Pour ceux qui vivent avec leur partenaire, le fait de passer plus de temps ensemble à la maison n’entraîne pas nécessairement des rapports sexuels plus nombreux ni plus satisfaisants ou agréables », soutient Tsung-chieh Fu.
Bof…
La mise en quarantaine, la distanciation physique, les difficultés financières, le travail à domicile, la garde des enfants ont été autant de facteurs pouvant entraîner des tensions dans la relation.
L’étude ne donne en revanche aucune solution pour améliorer nos libidos.
 
Il faut dire que le sexe entraîne effectivement la mort dans quelques cas, heureusement rarissimes.
Car quelques chercheurs se sont penchés sur ce phénomène de mort subite sexuelle.
Il faut savoir que la plupart du temps, cette mort est causée par l’effort physique de l’activité sexuelle, par la prise de médicaments (pour traiter la dysfonction érectile, par exemple) ou encore celle de drogues.
Rassurez-vous tout de suite : L’incidence est tout de même très faible.
Seuls 0,6 % de l’ensemble des cas de mort subite se produisent pendant ou peu de temps après un rapport sexuel.
C’est « l’épectase ».
 
Ainsi, en 2006 déjà, des chercheurs allemands avaient mené une étude médico-légale d’autopsie pour étudier la fréquence des morts subites liées aux rapports sexuels.
Sur 32.000 décès soudains ayant eu lieu sur une période de trente-trois ans, 0,2 % étaient spécifiquement en lien avec une activité sexuelle.
L’étude avait démontré que ce phénomène concernait davantage les hommes, et plus particulièrement ceux de plus de 50 ans…
Donc si peur il y a pour parvenir à réduire le nombre de rapports, ça devrait emporter les « seniors » et non pas les « D’jeuns ».
D’autres études réalisées en « Gauloisie-sexuelle », chez les « Ricains » et en Corée du Sud ont d’ailleurs apporté des résultats similaires.
 
Mais un nouveau travail scientifique mené par des chercheurs de St George’s, Université de Londres, a démontré que le phénomène de mort subite lié au sexe ne concernait pas uniquement les hommes d’âge mûr.
Pour leur étude parue dans la revue JAMA Cardiology en janvier 2022, ils ont analysé près de 7.000 cas de morts subites ayant eu lieu entre janvier 1994 et août 2020.
Parmi eux, dix-sept sont liés à l’activité sexuelle et se sont produits lors de l’acte ou dans l’heure qui a suivi.
Si les « kouillus » sont là aussi davantage concernés que les « Poulies-fendues » (à 65 %), l’âge moyen est cette fois-ci de 38 ans.
 
Ici, les morts n’étaient pas causées par des crises cardiaques.
Deux causes principales ont été identifiées : Dans 53 % des cas, le cœur était en bon état, mais un rythme cardiaque soudainement anormal a débouché sur un syndrome de mort subite par arythmie.
Dans 12 % des cas, les sujets ont subi une dissection aortique (une maladie qui mène la paroi interne de l’aorte à se déchirer).
Pour les cas restants, la mort était due à des anomalies structurelles ou à un groupe rare de maladies génétiques nommé « canalopathie ».
Comme le conseille le site ScienceAlert, les hommes et femmes concernés par des maladies pouvant entraîner des dysfonctionnements cardiaques devraient se renseigner auprès de leur cardiologue avant tout initiative « hasardeuse ».
 
Comme quoi, le sexe, même « protégé », tue un peu plus qu’on ne peut l’imaginer.
On pourrait penser que mourir durant la galipette ou une quelconque autre aventure sexuelle est rare voire anecdotique, mais cette étonnante façon de quitter le monde a tout de même suffisamment de renom pour posséder son propre mot : « l’épectase ».
Du coup « l’épectase » est un sujet qui a toujours passionné dans la littérature comme le cinéma. Dans « La Grande Bouffe » de Marco Ferreri par exemple, la scène de la dernière extase d’Ugo Tognazzi est restée célèbre.
Dans le roman « la Peau de Chagrin » d’Honoré de Balzac, le héros meurt dans les bras de son aimée… Il faut avouer que cette façon de quitter le monde n’est pas celle qui apparaît la plus désagréable. Puisqu’il faut mourir, autant passer par « la petite mort » !
Un filon également exploité par Woody ALLEN, Stephen KING, etc.
La plupart des décès causés par le sexe ont donc lieu lors d’une relation sexuelle tout à fait normale. Il n’y a pas besoin d’être dans un délire sado-maso et d’étouffer son partenaire pour que la mort survienne. Le plus souvent, la mort est provoquée soit par une hémorragie, soit par une crise cardiaque !
Est-ce qui explique qu’il y ait moins de rapports sexuels ?
 
Et c’est historiquement vérifié, car on peut citer :
1) Felix Faure, le Président, par un beau jour d’hiver 1889, il mourut alors que sa maitresse, Marguerite Steinheil, lui prodiguait une gâterie buccale, visiblement à tomber par terre. Les Historiens expliquent aussi que sa maitresse aurait eu la mâchoire coincée suite à cet épisode !
Le seul Président de la République mort à l’Élysée…
2) David Carradine, l’acteur, alors qu’il ne lui reste plus que trois jours de tournage pour terminer le film « Stretch », il est retrouvé mort pendu dans sa chambre d’hôtel, victime d’un jeu coquin qui a mal tourné.
3) Jean Daniélou, le Cardinal, mort chez « Mimi », une prostituée parisienne…
D’ailleurs, le terme « d’épectase » pour désigner la mort pendant l’orgasme vient de cette histoire-là !
En effet, le communiqué sur son décès dit qu’il est mort « dans l’épectase de l’apôtre », le terme désignant normalement la progression vers Dieu.
4) Napoléon III. Avec le dernier empereur des « Gauloisiens-impériaux » a en réalité échappé de peu à la mort orgasmique puisqu’il eut une crise cardiaque dans les bras de sa maîtresse d’alors, Margueritte Bellanger, lors d’une petite visite par un soir de 1864…
La même année, Margueritte Bellanger donnera naissance au fils illégitime de Napoléon III, Jules Auguste François Leboeuf Bonaparte, prouvant que l’empereur s’était assez bien remis de son passage à vide cardiaque…
5) Richard Wagner, le musicien, mort dans son lit le 13 février 1883 aux côtés de sa femme, même s’il est difficile de savoir avec certitude s’ils étaient effectivement en train de faire la bête à deux dos ou s’ils lisaient paisiblement chacun de leur côté…
6) Louis VI de Bourbon Condé, le 27 août 1830, alors que les Orléanistes dont fait partie notre Prince viennent d’accéder au pouvoir tant convoité, on le retrouve mort pendu dans sa chambre… avec les pieds touchant le sol !
Dans un climat de lutte de pouvoir, on accuse d’abord le camp adverse, les légitimistes, de l’avoir assassiné… Mais on sait aussi que sa maîtresse la Baronne de Feuchères l’a initié à l’asphyxie érotique.
Cette hypothèse apparaît rapidement comme la plus logique…
7) Nelson Rockefeller – Attaque cardiaque durant un orgasme.
« Il croyait qu’il venait, mais il est parti. » L’ancien vice-président des USA a succombé à 70 ans pendant une relation avec sa secrétaire de la moitié de son âge…
8) Le Pape Jean XII. En fait, deux théories se disputent la réalité : Soit le Pape est mort d’une crise cardiaque, soit le mari de sa maîtresse les a surpris et l’a battu à mort.
Et il y en a d’autres…
 
Mais revenons au détournement du mot « épectase », car en ce 20 mai 1974, le cardinal Jean Daniélou décède subitement chez une prostituée.
L’homme d’église, de son vivant, avait longuement abordé le sujet de « l’épectase » dans son livre intitulé « Platonisme et théologie mystique », paru en 1944.
Le journal satirique « Le Canard-déchaîné » ironise alors sur le sens du mot « épectase », qui prend une dimension sexuelle : Il s'agit de la « mort pendant l’extase ».
Depuis, le terme « épectase » figure dans le dictionnaire avec ces deux approches : Religieuse et charnelle.
Certains diront que « l’épectase » (surnommée « la petite mort ») est la plus belle des fins.
Mais finalement, les études ci-avant rapportées, peuvent tout simplement indiquer que notre jeunesse redoute ce phénomène.
Ce que je ne suis pas loin d’avancer…
Elle a tort : « Une journée sans orgasme, c’est comme une journée sans soleil » comme me le racontait Pascale Vincent-Victor…
Or, le nombre de nos jours nous sont comptés dès notre naissance.
Autant mettre plein de lumière dans nos vies…
 
Bonne fin de week-end à toutes et à tous !
 
I³