Bob Woodward étrille « McDo-Trompe ».
Et c’est jubilatoire !
Notez que de larges extraits s’étalent dans la presse « ricaine »
depuis une semaine, avec une « resucée » anonyme d’un « résistant
de l’intérieur » dans le NYT, histoire de rassurer l’électeur qu’il « y a encore des adultes » dans les
allées du pouvoir !
Je ne suis pas bien sûr que l’électeur en sorte ni grandi ni rassuré…
En tout cas, l’image qui ressort est celle d’un roi complètement fou et
totalement déchaîné.
Un « idiot », « déséquilibré » (John Kelly, chef de
cabinet). Un homme dont le niveau de compréhension est « celui d'un écolier de 6ème ou 7ème
» (James Mattis, ministre de la Défense). Un « putain de menteur » (John Dowd, son ex-avocat), un « menteur professionnel » (Gary Cohn,
ex-conseiller économique). Un « putain
de salopard » (Rex Tillerson, ex-Secrétaire d’État). « Nature erratique », « ignorance », « incapacité à apprendre », « vues dangereuses » (un officiel
anonyme de la Maison-Blanche).
Un twistomane déjanté décochant ses missiles en 140 ou 280 signes depuis
sa chambre à coucher, « l’atelier du
diable » (Reince Priebus, ex-chef de cabinet), rebaptisant les matins
et les dimanches soirs « l’heure du
crime »…
Un festival ! On n’est pas déçu. Un gamin déchaîné, dont les conseillers
« raisonnables » tentent de contenir les pires excès.
D’où une succession de scènes surréalistes allègrement dépeintes.
Ses conseillers ont ainsi pris l’habitude de subtiliser, sur son bureau,
les documents les plus explosifs. Le livre débuterait sur une scène où Gary
Cohn repère sur le fameux bureau une lettre qu’il considère comme dangereuse
pour la sécurité nationale : Elle décrète le retrait d’un accord commercial
avec la Corée du Sud, action qui risque de torpiller un programme top-secret
permettant de détecter un missile nord-coréen 7 secondes après son lancement,
plutôt qu’en 15 minutes.
Quand Rob Porter, un ex-conseiller, se voit ordonner d’écrire le brouillon
d’une lettre de retrait de l’Alena, l’accord de libre-échange avec le Canada et
le Mexique, il contacte Gary Cohn, alarmé. Cohn le rassure : « Je peux empêcher cela. Il suffira que je
subtilise la lettre sur son bureau. »
Un coup d’état administratif permanent…
Et dans les deux cas, le président ne s’en soucie pas, ni même semble en
prendre conscience.
Mais c’est aussi le signe d’une « dépression
nerveuse » permanente.
« On avait l’impression de
constamment marcher au bord d’une falaise », confie Porter à Woodward
: « À d’autres moments, on tombait
de la falaise et il fallait agir. »
Par exemple, ses avocats font tout pour qu’il ne se laisse par interroger
par le procureur spécial Bob Mueller, persuadés que sa propension maladive au
mensonge signera sa perte. Ils vont même jusqu’à organiser une fausse
interview, où ils démontrent au Président US qu’il se fera immanquablement
piéger : « Vous n’avez aucune
chance de vous en sortir », lui lance John Dowd. « Ne témoignez pas, ou bien vous vous
retrouverez en uniforme orange » de prisonnier.
John Dowd et Jay Sekulow, les deux avocats, aurait pris alors une
initiative qui est peut-être le scoop le plus surréaliste de tout le bouquin :
Ils rendent visite à Bob Mueller soi-même et rejouent devant lui la fausse
interview avec « Trompe », pour le convaincre que leur boss,
incapable de dire la vérité, ne peut pas témoigner ! Réponse de Mueller :
« J’ai besoin du témoignage du
président (…), je veux savoir s’il
y a eu une intention de corrompre » la justice.
L’avocat plaide alors la cause de son client : « Je ne vais pas le laisser ressembler à un idiot. Quand la transcription
[de l’interrogatoire] sera publiée,
car tout fuit à Washington, les gars à l’étranger vont dire : ‘‘Je vous avais
dit qu’il était idiot. Je vous avais dit qu’il était un putain d’abruti.’’
» Et le proc’ de répondre : « John, je
comprends. »
Le comportement de « Trompe » serait particulièrement inquiétant en matière de
politique étrangère et de défense, nourri par un mélange d’ego surdimensionné,
de bêtise, d’inculture et d’impulsivité. Il a littéralement le doigt sur la queue
de détente de la gâchette, prêt à défourailler à tout instant.
À peine installé à la Maison-Blanche, il demande à Joseph Dunford, chef d’état-major
des armées, de planifier une frappe militaire préventive contre le régime de
« Kim-tout-fou ». Et il continue de demander « pourquoi nous faisons cela », à propos
du programme top secret ramenant de 15 minutes à 7 secondes l’alerte donnée
après un lancement de missile nord-coréen.
Pourquoi ? « Pour éviter une 3ème
guerre mondiale », lui répond Mattis.
Avant de raconter à ses proches collaborateurs que le président avait agi
comme « un élève de CM2 ou de sixième
».
À l’automne 2017, il se met à provoquer « Kim-tout-fou »
verbalement, et confie à Rob Porter qu’il voit la situation comme un clash de
volontés : « Tout cela, c’est leader
contre leader. Homme contre homme. Moi contre Kim. »
Il fera ensuite volte-face, toujours dans l’improvisation.
Le mek qui dit « non », qui dit « oui », qui dit « non »,
qui dit « oui » et ainsi de suite sans savoir lui-même pour quelle
raison…
Notez que vous avez eu ça aussi à l’Élysée avec le prélèvement à la
source, on ne sait toujours non plus pourquoi…
Des gamins, je vous le disais encore hier.
Le bouquin montrerait également le mépris dans lequel il tient ceux qui
travaillent pour lui, le plaisir qu’il a à les humilier : Une sale
habitude des « boss-incompétents ».
Jeff Sessions, son attorney general (ministre de la Justice) ? « Un sudiste stupide », « un retardé mental ».
Dire que je pensais que la « Gauloisie-trisomique » était
championne du monde de la densité de « sachants-autistes »…
Reince Priebus, l’ex-chef de cabinet ? « Comme un petit rat. Il trottine partout. »
Rudy Giuliani ? « Un petit bébé dont il faut changer les couches ».
Rudy Giuliani ? « Un petit bébé dont il faut changer les couches ».
Idem pour ses adversaires et même son prédécesseur
« Baraque-Haut-Bas-Mât », une « couille molle »…
H.R. McMaster souvent imité dans son dos en gonflant sa poitrine et
exagérant sa respiration pour se faire passer pour le général de l’armée à la
retraite. Il a également glissé que McMaster porte des costumes bon marché « comme un serveur de bières ».
Tout cela n’est pas vraiment nouveau. Dans « Le feu et la fureur »,
de Michael Wolff, on avait déjà eu un portait assez révélateur de cette
présidence ubuesque.
Mais il y a le contexte : Les « midterm elections » approchent à
grande vitesse (le 6 novembre, la Chambre des représentants et un tiers du
Sénat seront renouvelés), et la cote de popularité présidentielle s’est encore
récemment détériorée.
Notez qu’en « Gauloisie-des-droits-de l’Homme », c’est idem,
mais il n’y a pas d’élection avant mai 2019.
Il n’y a pas de hasard (même si nous n’avons rien avec les gonzesses du
bonhommes qui les prend par la chatte…)
« Des histoires fabriquées, souvent
par d’anciens employés mécontents, pour montrer le président sous son pire
jour. » C’est de Sarah Sanders, l’actuelle porte-la-parole de « McDo-Trompe »
qui a peu apprécié le livre.
« Il a un gros problème de
crédibilité », a assuré le concerné au cours d’un entretien accordé au site
conservateur The Daily Caller.
« Cela va être un livre négatif
», estime-t-il, assurant ensuite qu’il sera « mauvais » et « inexact ».
Des fakes-news en somme…
On sait déjà, on connait, n’est-ce pas.
Il n’empêche, les scènes révélées par le Washington Post dépeignent une
administration en proie au chaos, entretenu par un président ignorant tout des
mécanismes des institutions, des dossiers dont il a à traiter, et faisant peu
de cas des faits.
« Je vous avais dit qu’il était
idiot. Je vous avais dit qu’il était un putain d’abruti », une tirade
prêtée à son chef de cabinet, John Kelly, au cours d’une réunion en petit
comité, donne un aperçu de l’atmosphère qui prévaut au 1600 Pennsylvania
Avenue, selon Bob Woodward : « C’est un
idiot. Il est inutile d’essayer de le convaincre de quoi que ce soit. Il a
déraillé, on est chez les fous, je ne sais même pas ce que nous faisons là.
C’est le pire boulot que j’aie jamais eu », se plaint l’ancien marine, qui
a immédiatement démenti en dénonçant une « tentative
pathétique de salir les proches du président Trump et de détourner l’attention
des nombreux succès de l’administration ».
L’ancien avocat du président, John Dowd, a également rapidement contesté
le récit d’une simulation d’interrogatoire de Donald Trump par le procureur
spécial chargé de l’enquête sur les interférences prêtées à la Russie, Robert
Mueller.
Encore, à la veille d’un bombardement de représailles contre le régime
syrien, accusé d’avoir employé des armes chimiques, le « ricain »
envoyé à la « Maison-Blanche » le doigt sur le plus gros bouton
nucléaire du monde par la « volonté populaire éclairée » s’emporte
contre « El-Assad-le-chimique » dans une conversation téléphonique
avec son secrétaire à la défense, James Mattis. « Tuons-le, putain ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute
», suggère-t-il. L’ancien général opine, avant d’ajouter à l’attention de ses
proches, après avoir raccroché : « On ne
va rien faire de tout ça, on va être beaucoup plus mesurés. » Sans
contester cet épisode en particulier, le général Mattis s’est lui aussi fendu
d’un démenti, expliquant dans un communiqué n’avoir jamais prononcé les « mots méprisants » qui lui sont
attribués.
Je ne rigole pas…
Comme l’a indiqué la réaction de la porte-la-parole dudit président estimant
que ce portrait à charge témoignerait du dépit des « démocrates et [de] leurs
alliés des médias » qui « comprennent
que les politiques du président fonctionnent et que, avec un tel succès,
personne ne peut le battre en 2020 ». La Maison-Blanche compte donc politiser
le livre pour limiter son effet dans l’opinion américaine. Elle peut se
rassurer en se souvenant que celui de Michael Wolff, devenu immédiatement un
succès de librairie, n’a entraîné aucun dommage au sein de l’électorat républicain.
Pour le reste – parce qu’il y en a plus de 400 pages – je vous laisse
découvrir la version « Gauloisienne/francilienne-natif » édité par
les éditions du Seuil.
Des meks dont je comprends qu’ils aient refusé le manuscrit
« d’Opération Juliette-Sièra », forcément pas assez motivant pour
eux.
Je m’en tamponne, j’ai trouvé un autre éditeur qui a le seul défaut de
n’imprimer que ce qui est pré-vendu : Du Jeff Bezos mais en
Loire-Atlantique.
C’est mieux pour les « gauloisiens qui bougent ».
Du coup, on met provisoirement de côté le projet de « mon
gardien » de monter une énième boîte d’édition, mais il va me falloir
consacrer un peu de temps au « marketing » du laïus que je compte
accompagner d’un « effet de masse » avec plusieurs saisons
« d’Histoire d’en rire » via Amazon.com.
À confirmer : On en reparlera.
Il n’empêche, la meilleure défense, c’est l’attaque. Un adage que « McDo-Trompe »
pratique beaucoup. Et il s’est déchaîné via « Twister ».
« N’est-il pas scandaleux qu’un
individu puisse écrire un article ou un livre, inventer des histoires de toutes
pièces et projeter l’image d’une personne qui est littéralement l’opposé de la
réalité, et s’en tirer sans punition ou conséquences ». « Je ne sais pas pourquoi les politiciens de
Washington ne changent pas les lois sur la diffamation. »
Notez qu’ils ont envisagé de modifier le 25ème amendement pour étendre
l’impeachment (article II, section 4) au cas d’incompétence notoire.
Et puis comme je vous l’affirme depuis un long moment, ils se sont
ravisés, parce remplacer le président par son vice-président, ce serait
carrément plus probable de mener le pays vers une troisième guerre mondiale :
Mike Pence est l’assurance-vie de l’élu !
Un choix pas totalement idiot…
Le livre sort aujourd’hui, 11 septembre, date du 17ème anniversaire
du début du « plein de l’an mille qui vient après l’an mille » (ce
post et les deux suivants) et la Maison-Blanche était parfaitement
consciente qu’il dressait un portrait dévastateur du président. Pourtant elle a
mis plusieurs heures à réagir après la publication des extraits. Selon le
Washington Post, les conseillers qui n’avaient pas réussi à se procurer un
exemplaire demandaient, paniqués, aux journalistes s’ils étaient cités.
Sarah Huckabee Sanders, la porte-parole, s’est finalement fendue d’un
communiqué disant que ce n’était « rien
que des histoires fabriquées, souvent par d’anciens employés mécontents ».
Mais elle n’a pas nié les révélations ni précisé quels étaient les points
erronés.
Ça ne vous rappelle rien ?
Le cas du porte-la-parole de « Jupiter » qui raconte des
konneries sur le perron de l’Élysée en l’absence du boss qu’il faut une bonne
semaine pour démentir point par point à propos de « Benne-Allah »…
Ils ont mis plus d’un mois à le débarquer à l’occasion d’une refonte de l’organigramme…
Il n’empêche que même parmi les Républicain, on défend l’auteur de ce pamphlet :
Ari Fleischer, l’ex-porte-la-parole de l’administration « Bou-bouche »,
a pris sa défense : « Je me suis
retrouvé moi aussi dans un des livres de Woodward. Il y avait des citations que
je n’ai pas aimées. Mais pas une fois – jamais –, j’ai pensé qu’il les avait
inventées », a-t-il twisté. « Woodward
respecte toujours les règles du jeu. »
Or, selon le Washington Post qui en a diffusé l’enregistrement, « MacDo »
a appelé Bob Woodward en août pour dire qu’il voulait être interviewé pour le
livre. Le journaliste lui répond qu’il a demandé en vain un entretien et que c’est
trop tard. Personne, se justifie le président, ne lui a transmis la demande et
il le regrette, le journaliste s’étant « toujours
montré juste » à son égard. À la fin de la conversation, il est moins
louangeur. Ça va être un « livre plein d’inexactitudes,
et c’est dommage », conclut-il.
En prévente sur Amazon, « Fear » y est numéro un des ventes.
Je ne pense pas en arriver là le jour de la sortie « d’Opération Juliette-Siéra ».
De toute façon, je ne concoure toujours à aucun prix avec mes futures publications
et sûrement pas plus au Pulitzer qu’au Goncourt…
(Cf. l’entête de ce blog).
Reste à voir les effets. En politique interne, pas grand-chose à espérer :
Quand on naît kon, on le reste en disait approximativement le « Grand-Georges »
(Brassens). Et c’est probablement le cas de l’électeur « ricain ».
En revanche, sur le plan international, il est certain qu’on ne peut plus
voir l’administration américaine comme un puits de sagesse. Mais c’était déjà
le cas depuis un moment : Au mieux, les Européens vont comprendre plus
vite qu’il faudra faire sans eux.
Ce n’est pas plus mal…
Là où règnent les « Maîtres du monde » (ces cénacles de « sachants »
auto-désignés), on n’a pas fini de pester contre la loi de la majorité qui
désigne les leaders des démocraties représentatives.
Elles vont périr si elles ne se réveillent pas.
C’est en cours et ça va peut-être se confirmer à l’occasion de la poussée
des « nationalismes-étriqués » aux prochaines élections européennes.
Vous allez voir.
On n’a toujours pas de réponse claire à apporter, même si le reflux de la « mondialisation »
est en cours avec son cortège de « laissés-pour-compte » qui enfle.
Ne restera plus que les pollutions qui seront « globales ».
J’admire les effets des idéologues « alter-mondialiste » : Ils le
voulaient, ils l’ont, même si c’est l’inverse de ce qu’ils espéraient…
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