J’adore !
D’abord, rappelez-vous que sur l’ancien blog, je te vous enquiquinais avec
deux posts annuels à chaque changement d’heure, pestant ma mauvaise humeur
d’avoir à perdre mes repères diurnes et nocturnes.
Ce n’est pas tant qu’on bosse le matin à la lumière artificielle même au
printemps, c’est plus les changements d’habitudes et la tournée des horloges et
montres…
Meurtrier pour ces « délicats mécanismes ».
Mais je me suis calmé : Il faut vous dire que le chat de la voisine
vénitienne devait savoir lire l’heure sur les cadrans de sa maîtresse. Lui ne
loupait pas l’occasion de venir ronronner sous ma couette à mâtines, toujours à
la même heure « officielle », été comme hiver.
Et le pire, c’est que soit je me levais à pas d’heure pour soulager ma
vessie, soit je pestais de prendre l’apéro-vespéral alors que le soleil était
encore haut dans le ciel : Des coups à vous rendre dingue à la longue…
Et il se trouve que le changement d’heure pourrait dans quelques temps devenir
de l’histoire ancienne.
Enfin !
À l’issue d’une consultation à laquelle ont pris part plusieurs millions
de « citoyens-européens », le président de la commission dite européenne
a annoncé qu’il allait supprimer l’heure d’hiver. Et que cette décision est
bonne et pour de nombreuses raisons.
Lever avec le jour et coucher avec les poules, ça ne colle plus au rythme
de vie des « Gauloisiens ». Alors oui l’heure d’été est moins en
phase avec l’ensoleillement naturel que l’heure d’hiver mais « ce qui était important pour nos aïeux,
souvent paysans, qui vivaient à l’heure du soleil l’est beaucoup moins au XXIème
siècle avec l’omniprésence des éclairages artificiels », note le directeur
de l’unité de recherche sommeil, addiction et neuropsychiatrie à Bordeaux
(CNRS/Université de Bordeaux : Encore des fayots).
Quand il s’agit de bien dormir les rythmes sociaux jouent « au moins autant » que la lumière insiste
le spécialiste.
Par ailleurs, depuis des années, la sécurité routière enregistre un pic
d’accidentalité de + 43 % pour les piétons en fin de journée dans la semaine
qui suit le retour à l’heure d’hiver…
Ça irait jusqu’à + 31 % en « Belgie » et s’étendrait sur deux
mois chez eux…
Mais ils sont belges : On n’y peut rien !
Parce que beaucoup d’enfants et d’adultes sont surpris par la nuit au
moment de la sortie des classes ou des trajets de fin de journée
professionnels.
Sans compter que le sommeil étant perturbé, la vigilance et l’attention
baissent. « Attention »,
prévient la secrétaire générale de l’association Prévention routière, « L’hiver reste l’hiver, bien sûr si l’on
cesse de changer d’heure, il n‘y aura plus d’effet de surprise, mais la période
d’ensoleillement est plus courte en janvier qu’en juin, il faudra continuer à
être vigilants, et rendre visible ces enfants, avec des bandes réfléchissantes
sur le cartable par exemple. »
Elle prend ses concitoyens pour des kons : De toute façon, les gamins
se déplacent en trottinettes électriques quand ce n’est pas sur les machins à
se casser la gueule à une seule roue… électriques aussi !
Vive le nucléaire…
« Rester à l’heure d’été c’est une
victoire pour la convivialité d’abord ! » salue le fondateur de
l’Association européenne pour l’heure d’été.
« Parce que nous sommes tous
heureux de profiter des beaux jours le plus longtemps possible. C’est aussi bon
pour toute l’économie du tourisme parce que les gens sortent et consomment plus
au soleil », s’enthousiasme celui qui est aussi, maire de Mazamet (Tarn).
Encore faut-il qu’ils aient le pognon pour ça…
Et puis le bonheur des matins gris d’hiver ?
Les longues soirées poussent les sédentaires à se mettre au sport.
Je sais, vous savez que le
sport, c’est dangereux pour la santé.
En effet, les joggers du petit matin qui enfilent leurs baskets à 5 heures
sont rares (alors que c’est le meilleur moment pour ne pas mourir de ridicule
puisqu’il n’y a personne pour s’esclaffer à votre passage), la pratique
sportive surtout chez les jeunes c’est après le boulot ou les cours.
Et même pour filer à la piscine (certes éclairée), c’est beaucoup plus
attirant quand on se dit qu’il reste des heures d’ensoleillement. « Sur le terrain, c’est une évidence »
insiste le président de France loisir amateur.
« Les terrains sont très mal
éclairés dès qu’on passe en heure d’hiver. Pour les enfants qui ont foot après
les cours, les terrains ne sont pas au pied des immeubles, il faut ensuite
rentrer dans le noir… »
Perso, je ne joue plus au foot depuis très longtemps et je m’en moque bien…
Mais je ne suis plus si jeune que d’antan non plus.
Davantage de soleil en soirée permet d’éviter les « dépressions saisonnières très communes », pointe une
chronobiologiste.
Bien sûr, en heure d’été on perd un peu de rayons de soleil au lever « mais le matin on court au travail, le
bénéfice n’est pas le même », explique la spécialiste. Le tout grâce à une
hormone du sommeil dont la sécrétion est bloquée en pleine lumière : La
mélatonine.
En « option » été, on se sent donc en pleine forme et de bonne humeur.
Je demande à voir : Tout dépend de ce que vous buvez, à mon sens…
Personnellement, tout cela m’amuse très fort : Hors l’Argentine, la
Russie, la Biélorussie, l’Arménie, l’Ukraine, l’Égypte, la Tunisie, le Brésil, une
partie des USA, le Canada, le Chili, la Turquie, l’Azerbaïdjan, la Namibie qui
ne changent plus d’heure, on va se retrouver en décalage horaire deux fois par
an avec tous les autres de par le monde…
Une paille.
Et puis il faut vous raconter que la chronobiologiste ignore peut-être que
de Varsovie à Cap Finistère, de Cap nord (en Norvège) à Malte, on était tous
calé sur l’heure de Berlin (hors l’UK, le Portugal et la Grèce). Et qu’il se
trouve que le soleil ne se lève pas vraiment à la même heure sur toutes ses
contrées : Elle ne cause que pour sa chapelle « Gauloisienne »,
par pour l’Europe…
Une invention de « Giscard-A-la-Barre » de 1976, un
« truc » de « sachant » pour économiser un pétrolier…
Bon, on a beaucoup glosé sur le sujet : Plus l’usage de produits et
d’appareils à forte efficacité énergétique se généralise, moins les bénéfices
du dispositif sont réels, et si des économies d’énergie sont encore réalisées
sur l’éclairage, elles sont difficiles à évaluer sur le chauffage et la
climatisation d’après l’ADEME.
En « Gauloisie-éclairée », une étude réalisée conjointement par
le ministère de l’Industrie, EDF et l’ADEME estimait l’économie d'électricité
en 2009 (pour le seul éclairage) à environ 440 GWh. L’émission de 44.000 tonnes
de CO2 aurait ainsi été évitée. Cela correspond à … 0,015 % de la
consommation énergétique du pays.
Une proportion en baisse continue.
Par ailleurs, le changement d’heure soulagerait le réseau électrique en
écrêtant le pic de consommation observé au printemps et à l’automne. Selon l’ADEME
: « le changement d’heure en 2009 a
provoqué une diminution de 3,5 gigawatts de la puissance appelée à 19 h ».
Alors qu’une étude portant sur l’État de l’Indiana conclut inversement que
la faible économie d’énergie réalisée sur l’éclairage est très largement
annulée par une utilisation accrue de la climatisation : Le supplément d’énergie
consommée est estimé dans ce rapport à environ 2 à 4 %.
Bon, la « clim » sous nos contrées n’est pas non plus de la même
nécessité que dans l’Indiana…
Et ces études n’incluaient pas la consommation accrue de carburant des
véhicules lors des soirées estivales. En incluant l’ensemble des coûts
énergétiques, la Commission européenne considère « que les économies effectivement réalisées sont difficiles à déterminer,
et, en tout cas, relativement limitées ».
Mais il n’y a pas que ça : Le changement d’heure est controversé pour
plusieurs autres raisons.
L’effet sur la santé est globalement négatif : Des études récentes
montrent que l’avancement de l’heure au printemps (qui retarde la sécrétion de
la mélatonine – l’hormone du sommeil) peut réduire le temps de sommeil de façon
transitoire, en plus d’augmenter le nombre et la gravité des accidents
cardiaques pendant au moins sept jours après le changement d’heure et augmenter
la fréquence des accidents du travail et de la circulation.
Selon un toubib (le Dr Marc Schwob) : « Changer d’heure provoque entre autres des troubles du sommeil et de l’attention.
Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés et mettent
environ une semaine pour s’adapter aux nouveaux horaires ».
Je confirme sur une base expérimentale personnelle, sans savoir si je
reste « jeune » ou si je dois me classer parmi les « vieux »…
Au-delà de la phase transitoire d’adaptation au nouvel horaire, le coucher
du soleil tardif en été peut rendre l’endormissement plus difficile. Ce
problème se présente notamment dans les pays à heure d’été double (et dans les
pays nordiques).
Ils auront aussi noté une progression des suicides et de la consommation
de somnifères depuis la crise pétrolière et l’instauration de l’heure d’été
(double).
L’hypothèse d’un lien de causalité entre ces deux événements a été
avancée.
C’est d’ailleurs cet argument qui a conduit la Russie à abandonner le
changement périodique d’heure en 2011.
Par ailleurs l’instauration de l’heure d’été dans tous les pays européens
entraîne des complications tant dans les télécommunications internationales que
dans les transports. À l’inverse, le maintien du changement d’heure est parfois
justifié par la nécessité de rester synchronisé avec les pays limitrophes qui changent
d’heure.
Les changements d’heure ont également une incidence notable sur les
animaux domestiques : Le changement d’heure de la traite des vaches laitières
les perturbe profondément et il s’ensuit toujours une baisse de production de
lait et surtout du stress dont il est largement démontré qu’il altère la
qualité du lait.
Un rapport remis au Sénat Gauloisien en 1997 concluait : « Il ressort de l’ensemble de cette étude que
les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l’heure ne sont
pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les
populations », en particulier en ce qui concerne la santé publique, les
conditions de travail et les modes de vie, l’agriculture, la protection de l’environnement
et la sécurité routière, puisque le retour à l’heure d’hiver entraîne un pic d’accidents
pendant « une bonne semaine »,
notamment en fin de journée où le surcroît atteint + 47 % pour les piétons (cf.
ci-dessus). Un phénomène également observé en « Belgie » (avons-nous
déjà avancé), où d’octobre à novembre le nombre d’accidents affectant les
piétons pendant l’heure de pointe du soir augmente de 31 %. Le nombre de
blessés graves et de tués parmi les piétons croît même de 80 % à Bruxelles.
Je vous l’ai déjà affirmé : Ils sont belges, on n’y peut toujours rien !
Bref, on va enfin en finir avec ces « odieux basculements »
horaire décidé unilatéralement par le « maxi-sachant », l’ex « Giscard-A-la-Barre ».
Sans qu’on ne sache combien de personne il a pu tuer avec cette ineptie.
D’autant que personne n’a jamais précisé si l’heure d’été (GMT + 2 heures)
était meilleure pour le pays que l’heure d’hiver : Moi, je n’ai jamais
compris pourquoi on n’abandonnait pas l’heure d’hiver de façon définitive toute
l’année (GMT +1 heure) si c’était si intéressant. Pourquoi se priver 6 mois
dans l’année des bénéfices avancés pour en justifier (et l’imposer à l’Europe
entière) ?
Mystère.
Et puis là où l’on va rire, c’est quand les britanniques – exclus tous
seuls de l’UE – vont décider de garder le changement d’heure biannuel pour ne
plus appliquer les règlements européens…
Il faut dire qu’à London, il fait nuit à 16 heures en hiver. Au moins
aussi fort qu’à Berlin…
Je sais, j’y ai été dans les deux cas.
Et « au village » (en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi ») il
fait nuit noire à 21 heures, même en heure d’été : Ce n’est pas près de
changer…
Je sais, j’en reviens d’un court-séjour en catimini.
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