La SNCF,
Société Nationalisée de Fauche et de Casse
Des qualificatifs déjà bien justifiés quand on use du
rail pour le fret : Des colis manquants, c’est courant ; des wagons
entiers passés par pertes & profits, c’est plus rare, des trains entiers,
ils arrivent à les récupérer, au moins partiellement.
Mais parfois, dans quel état…
Enfin passons : Les aléas du rail, n’est-ce pas.
On devrait rajouter le qualificatif de racketeur…
Car m’est parvenu une enquête d’un
journaliste-enquêteur de « Que choisir » sur les avantages hors du
commun dont bénéficient les salariés de la SNCF. Un incroyable délire, pire que
pour les « agents » (on ne parle pas de salariés là aussi, mais
d’agents « actifs ou inactifs » ! Tout un symbole…) d’EDF.
Celle de l’imagination sans limite des
« syndicaleux », complices d’une énârchie et autres corpsards qui
rackettent le peuple sans vergogne.
Hélas, pas celui des « usagers » (on a du
mal à parler de clients d’un service à la personne), mais du kontribuable.
On y trouve ainsi un passage spécial rien que sur les
primes « statutaires » très nombreuses et d’une folle complexité dont profitent
les cheminots sous statut.
Après l'histoire du cadre payé à ne rien faire 5.000
euros par mois par la SNCF depuis douze ans, qui a fait l'actualité au mois
d'août dernier, dans son enquête choc du mois septembre, l'un de leurs
enquêteurs de la revue, Erwan Seznec (pas celui de « l’affaire »,
mais un homonyme présume-je), a passé méticuleusement les informations
disponibles sur les rémunérations à la SNCF et son premier constat a été brutal
: « Année après année, et malgré les
réductions d'effectifs, la masse salariale y progresse nettement plus vite que
le nombre de voyageurs transportés. »
C'est ainsi qu'en 2003, 178.000 cheminots « se sont partagé » 7,7 milliards d'euros,
soit 43.260 euros par tête.
Dix ans plus tard, en 2013, ils n'étaient plus que
152.000, mais « ils ont touché » 9
milliards d'euros, soit 59.200 euros par personne, ou 4.554 euros par mois sur
treize mois, soit une augmentation moyenne de 4,25 % nets par an pendant
dix ans !
Rien de moins.
On rappelle qu’une des commissions des Assises du
ferroviaire en décembre 2011 avait relevé qu'à la SNCF « les augmentations salariales se sont établies, en moyenne sur les dix
dernières années, à un niveau annuel de 2,5 % en plus de l'inflation »,
soit 4,25 % nets par an.
Quatre fois plus que dans le privé au cours de la même
période !
Et le journaliste d’ajouter que, pendant ces mêmes dix
ans, le taux d'encadrement y est passé d'un cadre pour 6,8 agents, ce qui est
déjà très anormal pour une telle entreprise, à un cadre pour 4,2 agents.
Des « promotions » « utilisées comme moyen (détourné) d'augmentation salariale individuelle », selon un rapport interne
de septembre 2014.
Au titre des primes « statutaires », très nombreuses
et d'une folle complexité dont profitent les cheminots sous statut, on apprend
ainsi que « la grille 2014 comporte neuf
niveaux pour l'indemnité mensuelle informatique, plus de quinze niveaux
d'allocations de déplacement, trente sortes d'allocations mensuelles
forfaitaires pour défaut de logement », etc.
Un délire à la Prévert.
Ça ne vaut pourtant pas les 32 Niveaux de Rémunération
(NR) des agents EDF, me souvins-je encore d’une « autre vie » et des
3 à 8 échelons (ça a un autre nom, mais j’ai de la semoule dans la tête,
pardonnez-moi) par NR.
Ni les quelques 218 types de prime…
On y apprend également, entre autres gabegies et
lubies, que la SNCF emploie l'énorme contingent de 3.200 médecins à temps
complet ou partiel et que le service central de communication occupe à lui seul
565 personnes, sans compter les services de « com' » des directions
régionales.
Selon la Cour des comptes, l'entreprise a dépensé plus
d'un milliard d'euros entre 2007 et 2012 pour faire sa propre promotion, alors
qu'elle n'évolue pas dans un univers concurrentiel puisqu'elle a un monopole
sur le rail !
J’espère que pour ce prix-là, la réponse qu’on va vous
servir sera à la hauteur !
Dans cette entreprise nationalisée, qui renâcle à
s’ouvrir à la concurrence pourtant obligatoire en Euroland en 2020 – 5 ans de
sursis, pas plus – chaque fois qu'on ouvre une armoire, on y découvre des
situations anormales : Il y a trop de monde, on y travaille moins qu'ailleurs
et beaucoup moins longtemps ; on y est mieux payé ; les retraites
sont meilleures ; les primes vraiment très nombreuses ; les billets
de train gratuits à vie pour toute la famille ; le comité d'entreprise très,
très riche…
Entre les châteaux et lieux de résidence, il y a même
un camping exclusivement constitué de mobil-home super-luxe dans la pinède de
Calvi, c’est vous dire.
Et on emmerde le maire local qui doit se contenter d’un
« village de toile » sur le terrain attenant, parce que l’ensemble
est en site « protégé »…
Un CE très dépensier et, bien sûr, c'est le kontribuable
qui paie la différence entre les recettes normales et les dépenses
excessives !
Jugez-en : Chaque année en moyenne, l'entreprise
reçoit plus de 12 milliards d'euros de subventions publiques pour un chiffre
d'affaires de l'ordre de… 30 milliards.
40 centimes de subventions pour 1 euro de vente !
Qui dit mieux, SVP (hors les théâtres subventionnés) ?
Car encore, le client, il y va volontairement faute de
substituts acceptables, mais celui qui n’use pas de la
« voie-ferrée » l’est quand même via l’impôt.
« La bête » coûte ainsi chaque année
l'équivalent de plus de 1.000 euros à tous les gaulois soumis à l'impôt sur le
revenu !
Moi, je n’en paye plus « au pays », c’est
vous dire si j’en rigole !
La vie sociale, économique et financière à l'intérieur
de ce monstre à pognon qu'est devenu la SNCF semble être aussi un puits sans
fond de règlements aussi pointilleux qu'inutiles, d'avantages indus et de
passe-droits injustifiables, le tout sous le chapeau général de « droits fondamentaux des travailleurs »,
droits multiples, sans limite et d'un coût exorbitant supporté par les
contribuables et les clients.
Vous en voulez encore, avant l'overdose ?
Voici : Ce « paradis des prolos syndiqués »,
en plus des 12 milliards de subventions annuelles qu'il encaisse, traîne une
dette globale de 44 milliards d'euros, soit presque 150 % de son chiffre
d'affaires, et cette dette augmente automatiquement d'un milliard et demi par
an : C’est qu’il faut bien payer les intérêts !
Si l'on sait compter, et sans faire de calcul
actuariel, sur les dix prochaines années, à ce rythme, on arriverait à un total
de : 12 Md€ de subventions + 1,5 Md€ pour les intérêts, soit 13,5 milliards par
an, multipliés par dix ans égalent 135 milliards + 44 milliards de dette, soit
un trou global prévu pour être gigantesque de plus 179 milliards d'euros !
Mais que font les agences de notations et le FMI, au
juste ?
Vous aimez les « braves cheminots » qui s’arrêtent
de bosser quand l’un d’eux se fait agresser même verbalement et sans prévenir ?
Qui aura donc le plaisir et le courage de les remettre
au travail à prix décent ?
Parce que pas un des candidats à quoi que ce soit n’en
cause et tous les élus locaux râlent des fermetures de ligne ou encore que le
TGV ne s’arrête pas devant chez eux !
Magnifique cette République-là, ne trouvez-vous pas ?
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