Rencontre
internautique
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Au soir même, Paul se retrouve dans son 60 m² coincé entre Miho et Mylène
qui se font la gueule à s’énerver après le chaton des voisins.
Il s’enfuit dans la mezzanine et trouve sur sa boîte mail plusieurs
messages : Les « filles », Charlotte et Aurélie, sont en Californie. Sans plus
de précision.
Plus un courriel inhabituel marqué « @cia.org.us » qui donne les
coordonnées internautiques de Blaucher.
Il prend l’initiative d’envoyer un mail de contact.
Pendant les jours qui suivent, Paul cherche du boulot. On lui propose bien
d’aller œuvrer dans une entreprise d’assurance, de jouer les « dégé » dans une
autre qui fait de la valorisation de déchets. Une boîte de réseau électrique
attire son attention. Une coopérative de produits bio, un syndicat
professionnel, un cabinet de consultants en stratégie, un marchand de
programmes informatiques à façon.
Même son ancien « producteur » de film porno, Jean-Luc, se rappelle à son
bon souvenir : Il est prêt à lui acheter des scénarios. Ce qui lui donne une
idée… Après tout, Charlotte, la vraie, elle a déjà eu à faire avec les « deux
salopes [1] » ! Faudrait à voir ce qu’elles sont devenues, ces deux-là : Ça
pourrait être utile à Almont, sait-on jamais !
Et tant qu’on y est dans la rubrique « souvenir-souvenir », pourquoi pas
également la sulfureuse Natacha [2] ?
Encore une enquête de merde, qui n’a pas empêché cette dernière de toucher
l’assurance-vie sur la tête de son mari et de laisser moisir son amant en
prison !
Et du coup, il se décidera à faire un détour par Caen, là où Jean-Luc a
posé ses caméras après ses exploits du « Newvox ».
Pour les entretiens d’embauche dans des entreprises « normales » soit ses
prétentions sont largement supérieures aux moyens de la boîte, soit les
perspectives de développement lui paraissent trop étroites, soit, ça ne le
tente pas du tout d’aller faire le guignol dans un métier qu’il ne connaît pas
plus que ça.
Même Lady Joan lui propose d’aller épauler sa copine écossaise, voire même
de le prendre en qualité de consultant à Londres.
Or, pour l’heure, il lui faut rester en France. Voir si les choses se
décantent avec le « cabinet noir » et œuvrer à pister Lacuistre, une petite
idée de la suite commençant à germer dans son esprit.
Il en profite d’ailleurs pour aller saluer Liamone à Bordeaux. Une
rencontre courte entre deux trains.
Le type est en bout de course. En fin de vie.
« Paul de Bréveuil. Le fils du juge
que tu as assassiné dans les années 80. Il va tout juste y avoir prescription.
»
Il y a prescription depuis quelques mois.
« Je m’en fous. Pour moi, c’est
comme en Italie : Il n’y a jamais prescription. Je voulais juste voir ta
tronche avant de te faire la peau. Et te dire que je me suis occupé de Risle.
C’était le premier sur ma liste. Tu es le second avec ton frère. Plus tard, je
m’intéresserai à tes gosses. Ça te va ? » bluffe-t-il.
Ça ne lui va tellement pas, qu’il en fait une poussée de tension qui le
rendra le soir même victime d’une rupture d’anévrisme.
Il décédera quelques jours plus tard, devenu paraplégique pour rajouter à
son malheur.
Pareil la semaine suivante chez le frère.
Le « légume », il regarde quand même son visiteur depuis son fauteuil,
devant la fenêtre.
« Je suis le diable. Et je viens
cherche mon dû. Je vais te prendre ton âme ! »
Paul ne sait pas si l’autre « capte » ce qu’il lui dit, tellement il a
l’air avachi du neurone.
Mais en revanche, il saura plus tard qu’il est parvenu à se jeter par la
fenêtre du premier étage de sa maison de santé en hurlant : « Le Diable ! Le Diable ! »
Celui-là aussi, ira en enfer se console Paul.
Sans « DD », Paul passe des heures sur internet à rechercher Parepoux.
Mais il en reste bien incapable pour l’heure.
Sa véritable occupation est consacrée à des échanges de courriels avec
Blaucher. On peut résumer les activités de celui-là pour le compte d’une banque
française qui a monté le dossier financier des frégates de Taïwan et
d’Arabie-saoudite il y a des décennies de ça, comme d’un vaste réseau mafieux.
En fait, ces grands contrats sont le prétexte, pour beaucoup, pour
blanchir de l’argent qui circule.
Extraits [3] :
« Le temps c’est de l’argent »
répète-t-il souvent. « Et les banquiers
en ont à revendre, du temps ! Mais pas les petits porteurs.
Les banquiers vivent comme ça, en
appelant cela « le terme » !
Ils ne volent pas leur client « à vue »
comme on le met sur les traites !
Ils ne font jamais cela sous leurs yeux
maintenant détournés ailleurs vers des marchés virtuels.
Les banquiers préfèrent utiliser des
mots savants incompréhensibles même pour eux-mêmes, pour cacher leurs
escroqueries présentées en complet veston de bandit de grand chemin.
Dans le système, y compris à la COB, on
les endort en anticipant sur le temps pour vendre leurs économies au plus haut
afin de les racheter plus tard au plus bas.
Seuls les financiers de haut vol,
connaissent les cours de rachat qu’ils manipulent à l’avance sans que tu le
saches.
Souviens-toi d’Eurotunnel et de Disney
! »
« Plus fort que cela, les
spéculateurs même pas taxés, passent leur temps à parier sur les cours qu’ils
manipulent dans un marché tellement énorme qu’il dépasse l’économie réelle. Les
énormes profits qu’ils en tirent sont placés et gelés en off-shore. Sans jamais
plus servir, ces détournements plombent l’économie du travail que l’on doit
bien ponctionner pour réaliser les profits fictifs et purement comptables des
spéculateurs.
Les produits de la spéculation et de la
corruption se rejoignent pour se « geler » sous le soleil des paradis fiscaux
de mafieux. On y constitue là une réserve de guerre qui ne fait pourtant pas le
poids avec les réserves asiatiques qui représentent 75 % de la richesse
monétaire de la planète. »
« Ceci devient le moteur de nos plus
grands dirigeants qui recherchent activement de la rétro-commissions et qui
s'attribuent sur la compétence des autres des salaires astronomiques malgré
leurs erreurs de gestion.
Tout cela pour bénéficier en bandes
organisées, de plus-values astronomiques totalement indues. Les bénéficiaires
indignes de stock-options détournées sont bien informés en vendant souvent
leurs propres titres avant les autres.
Puis comble de l'hypocrisie, ils
rachèteront plus tard leurs titres (comme les banques l'ont fait avec
Eurotunnel, Disney) au plus bas en détroussant leurs propres salariés et les
petits actionnaires particulièrement abusés en 2001. »
« Tout cela est indécent et cela
devient de plus en plus litigieux, voir criminel sans que l'on se donne
mauvaise conscience en ne rechignant pas sur la fréquentation de capitaux
totalement mafieux voir en ne refusant pas le fruit d'une corruption démesurée
puisque l'on accepte facilement le
système des rétro-commissions qui fait croire à la nécessité de répondre aux
besoins d'intermédiaires soi-disant indispensables et souvent inventés pour se
constituer en off-shore une retraite occulte. »
« Les « banquiers de l'ombre »
pilotent un empire criminel basé sur les unités noires. Un système qui inspire
nos propres banques qui confient cela en France à des organismes spécialisés et
privés qui ont pignon sur rue sous l'enseigne d'officines de renseignement
dirigées par d'anciens officiers toujours en missions.
Le banquier gère en fermant les yeux,
jusqu’aux fonds des « Martyrs de la Révolution », sans que le siège ne trouve
rien à redire.
Il y avait pourtant la couverture
occulte de fonds iraniens et palestiniens alors que des bombes explosaient à
Paris et que nos crédits dits documentaires pour l’importation d'armement
passaient pour des livraisons de fruits.
Mais cela n'était rien à côté de ce que
j'allais découvrir en Asie en repartant pour ma boîte à Taiwan ou après de
minables bakchichs, j'allais chasser les rétro-commissions et les blanchir en «
margins accounts ».
La spéculation débridée venait
couronner le tout. La suite l'explique et montre ma résistance et mon divorce
avec cette institution dominatrice qui me croyait son dévoué.
En partant de minables frasques et
d'opérations médiocres, j'allais découvrir peu à peu le montage d'opérations
bien plus criminelles au profit d’une clientèle avide de retours et de
solutions de blanchiment » se
souvient-il de son passé de banquier aux premières loges.
« J’avais monté un système justement
pour éviter le blanchiment. Je faisais valoir à ma direction que nous avions
tellement de clients qui achetaient et qui vendaient à Taipeh, qu'il était
préférable, plutôt que de faire des transferts au siège et de recevoir de
l'argent, de tout bloquer dans un compte, de ne pratiquer aucun transfert et de
ne verser que la différence : horreur !
J'ai, en effet, appris par la suite que
mes patrons faisaient bien de la compensation, mais pour « planquer » les
commissions et dissimuler le blanchiment. Dans ces conditions, quand je
proposais de faire de la compensation pour éviter les transferts de devises, la
corruption et la spéculation, je passai pour une âme damnée. »
C’est le principe du « barter triangulaire » (troc) avec des risques de
transferts en divises minimum ! « Tu
parles que tu gènes les banques ! Où planquer les détournements si tu rends
leurs opérations moins opaques ?
Et si tu vantes le travail par rapport
au virtuel tu vas forcément déranger. Leurs mouvements virtuels de fric
représentent plus de 80 % de l’économie réelle et plus de 1.000 milliards de
dollars sont échangés chaque jour sur les marchés internationaux, (les réserves
de changes des pays du G 7 varient entre 250 et 300 milliards de dollars
seulement !)
Ainsi le capitalisme occulte peut, s'il
le désire et quand il le désire, jeter sans raison commerciale, sur les places
jusqu'à 800 milliards de dollars par jour ne produisant aucune valeur ajoutée. »
« Ce fric, des positions comme on
dit, on ne l'a pas ! Il est virtuel, les profits sont factices et le
développement suicidaire... Sur les 1.000 milliards brassés quotidiennement,
seule une part infinitésimale se transforme en investissements productifs.
C’est en l’an 2000 que l’on a atteint le comble de l’hypocrisie, en attirant
sciemment des capitaux destinés à être détournés dans une spirale ascendante
dont aucun banquier n’a osé en dénoncer le danger, vu qu’ils en connaissaient
forcément le retour de fortune pour en profiter à coup sûr, en spéculant encore
par des promesses de livraisons de titres au terme, dans le temps convenu. Ce
qu’ils appellent « le terme » ou via les nouveaux produits dérivés.
Le sort de cette épargne orientée vers
l’abattoir financier, était scellé depuis longtemps, depuis que les banques
voyaient leurs dépôts flancher pour les avoir trop orientés vers ce nouveau
casino où seul le casinotier gagne et où l’on pratique le « baronnage » soit du
blanchiment en dollar massif. Des profits purement spéculatifs de ces
opérations finalement virtuelles se sont vite retrouvés dans tous les paradis
fiscaux que le système bancaire a fait fleurir de par le monde, de Luxembourg à
Limassol. »
« Sauf que le fric cela ne s’évapore
pas ! Et que nous sommes là, dans la comptabilité financière, voleuse et
menteuse, mais toujours équilibrée et à chaque débit il y a un crédit pour un
nanti improductif !
Et que si le profit spéculatif est
virtuel il faudra bien le prendre en cash dans l’économie réelle, soit dans
votre poche !
Alors comme on vous a déjà fait payer
la note salée de CL, on va TOUS vous débiter sous formes divers, moins-values
boursières, blocage de salaire, paiement forcé de frais divers et demain par la
dette publique des pays qui ont refusé de tailler dans les salaires et les
dépenses.
Les autres, les bénéficiaires heureux
élus et financiers de cette guerre indigne, les autres, bien peu nombreux ont
été crédités loin de la bourse dans des paradis off-shore où ils se planquent
pour aussi financer la guerre ! »
Et encore : « Ce phénomène ne relève
pas du complot ; il reflète plutôt l'irrationalité et la nature régressive du
système financier. Les taux de change et d'intérêt réels, grâce en bonne partie
aux mesures de déréglementation, sont largement hors du contrôle des
gouvernements. Sur les seules trois places les plus importantes (Londres,
New-York et Tokyo), les transactions quotidiennes de devises sont passées de
188 milliards à 653 milliards de dollars, selon les données de la Banque
d'Angleterre.
Et, en vertu de la déréglementation,
elles sont désormais incessantes, et permettent de faire instantanément voyager
des milliards tout autour de la planète.
Les marchés sont de plus en plus
concentrés géographiquement et aux mains de colosses. Les dix plus importants
opérateurs de devises de Londres ont accaparés 75 % du marché. Les mêmes
phénomènes sont à l'œuvre à New-York et Tokyo, allant de pair avec la puissance
accrue depuis vingt années des deux cents plus grosses firmes multinationales
de l'industrie et des services. »
« Les grands acteurs jouent sur le
long terme grâce à des portefeuilles de devises de 35 à 40 milliards de
dollars. Grandes banques, fonds de pensions, compagnies d'assurances disposent
d'une panoplie d'instruments sophistiqués idéaux pour intervenir dans «
l'économie de casino » ; les gouvernements sont les otages de ces transactions
qu'un opérateur qualifiait avec humour, mais non sans justesse, de « pratiques
très élaborées de terrorisme financier ». »
« Il faut te dire que pour bien
planquer tout ce fric mal gagné, volé, escroqué, ce que ce que tu cherches
n'est pas matérialisé et que ce que l'on cache au Luxembourg dans des comptes
non publiés ce sont des écritures comptables qui n'ont aucune justification
économique et dont seules les différences entre achats et ventes de n'importe
quoi (du fric, des titres, des commodities, du vent parfois) sont extériorisées
et virées via Swift. » [4]
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[1] Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : «
Contre-enquête : Carine & Claudine », à paraître aux éditions I-Cube.
[2] Cf. L’épisode des enquêtes de Charlotte : « Le crime
était parfait », à paraître aux éditions I-Cube.
[3] Avec l’aimable autorisation de l’auteur de « CRA$H ! »
dont l’action se situe en l’An 2000 (lien « écrasé » depuis par mesure
administrative…). Un aperçu seulement : http://tycoon2000.free.fr/
Hommages à Jo, décédé dans des circonstances troubles à Bahreïn, semble-t-il !
RépondreSupprimerC'est bien !...
SupprimerIl était lucide et courageux, et c'est plutôt rare à l'époque actuelle.