Rencontre
improbable
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Sidérant. Paul revient de Fresnes troublé par ce qu’il vient de vivre.
Cette garce-là est animée d’un « vouloir-vivre » étonnant. Elle y met de la
fougue croyant encore à son avenir qu’elle n’a pourtant plus.
Miho se bat avec un chaton tout roux tacheté de blanc quand il rentre chez
lui. Celui des voisins de palier : Il a tendance à passer par les balustrades.
Il s’agit de le choper et de le garder au frais devant une gamelle de lait pour
le restituer à ses propriétaires quand ils rentreront.
« Mais laisse-le et arrête de lui
donner à boire ou à manger ! Il rentrera tout seul chez lui. »
Mais il est : « Si chat mignon !
»
Tu penses, un truc à laisser des poils partout et à faire ses griffes sur
les montants des fauteuils tout neuf.
En fin de semaine, il reçoit un coup de téléphone. La voix du gusse qui se
faisait passer pour « Jacques Chirac ». Re-bouffée d’adrénaline.
« On continue ou non ? »
Que son patron aille se faire foutre : Il ne peut rien pour lui.
C’est là qu’il prend peur pour Mylène : Son restaurant sur péniche
peut-être la prochaine cible.
Comment arrêter le carnage ?
La fondation Risle n’existe plus, c’est comme ça, et ses activités
illégales non plus. Personne n’y peut plus rien.
Aussi, ils descendent pour le week-end. Ce qui est une erreur, mais bon,
personne n’est parfait.
Mylène n’en peut plus de tout faire toute seule pour faire tourner leur
boutique où elle n’est que gérante minoritaire (pour des raisons de fiscalité
appropriée et de couverture sociale à l’époque de sa création).
L’argent manque en caisse dès qu’elle embauche du monde pour l’aider en
cuisine ou « en salle ». Et dès qu’elle s’en passe, elle est crevée.
Et puis de voir Paul avec sa « niaquewée », ça l’enrage, même si Paul
reste « assidu » à ses charmes à elle quand il est là.
« Il y a bien une solution. Tu
laisses tomber. On revend la péniche et le fonds de commerce et tu pars en
vacances à Kotor ! Peut-être même que Pètros te garderas en cuisine. »
Il n’y pense pas ! À bientôt 50 balais, elle ne va pas refaire sa vie à
l’étranger. C’était leur deal à eux deux.
Et puis, vu tout ce qu’il y a au passif du bilan en termes de
compte-courant, la vente ne suffirait pas à tout rembourser.
« Ça ira mieux le jour où on aura
fini de rembourser les banquiers ! Il suffit de tenir ! »
Ils ne tiendront pas : La péniche explose et coule, retenue par ses
amarres le mardi matin suivant, alors qu’elle fait ses courses à Rungis avec
son antique camionnette.
Heureusement, le personnel fumait une cigarette sur la berge avant de se
mettre au boulot. Pas de blessé, mais une grosse frayeur.
Le problème, avec Mylène, c’est qu’elle n’a pas payé l’assurance…
Même pas la peine de « jouer » avec l’expert.
Qui d’ailleurs passe quand même constater les dégâts par acquis de
conscience un peu plus tard.
« C’est quand même pas de chance
pour toi, Paul. Il n’y a plus que l’usine qui n’a pas encore sauté. »
« Je ne suis plus à l’usine, Marc !
Celle-là, tu peux la garder en portefeuille. Elle ne risque rien. »
« Et tu vis comment alors ? »
Là ? Vraiment sans le sou.
« C’est moi qui ai le contrat pour
ton appartement ? »
Oui ! « Faut que je réfléchisse…
»
Un ami ?
Tous les mêmes…
Et c’est bien là que Mylène prend ses quartiers, sur les bords de Seine,
passant ainsi de la rive droite à la rive gauche, mais en amont et en face de
la cathédrale de Paris.
Paul en est à se demander s’il ne sera pas plus en sécurité au large sur
son ketch. Au moins, personne ne viendra l’emmerder au téléphone à le menacer
de représailles pour un truc qu’il lui est matériellement impossible de faire.
Il envisage d’ailleurs sérieusement de faire la route des trois caps,
puisqu’un jour ou l’autre il lui faudra « être loin », jusqu’à ce qu’il fasse
une rencontre totalement inattendue.
Charles Almont est de passage à Paris et « comme par hasard », tiens donc,
croise Paul sur le Boulevard Saint-Germain.
« Ah mais quelle surprise ! Mon
meilleur agent qui se promène ! »
Oui, oui : Tu parles. Il allait à la « maison de l’association des X »
voir si on lui avait trouvé un point de chute, tout en broyant du noir.
« Je vous offre un pot, il faut
qu’on parle. » C’est ainsi qu’ils se retrouvent tous les deux au pub
Saint-Germain, les « g-men » de protection du directeur-Europe (sauf
l’Angleterre) en embuscade.
Et parler de quoi ?
« Je suis au courant pour vos
déboires professionnels. Vous savez que votre prototype intéresse pas mal de
monde à Washington. Ça vous dirait d’en faire une petite présentation là-bas ?
» fait-il tout de go et dans la même phrase.
Non ! « Vous avez beaucoup mieux aux
states. Le X 34, le Walkyrie et plein d’autres. C’est juste un petit
démonstrateur de même pas 10 tonnes au décollage. Aucun intérêt ! »
Mais qui vole à plus de Mach 5. « On
a eu du mal à le repérer entre deux prises de vue de satellite ! »
« Déconnez pas ! Vos navettes filent
à Mach 25 en vol plané. »
Pas dans l’atmosphère dense. Elles ne vont pas plus vite que Mach 3 et pas
longtemps.
« Vous savez, je n’ai rien inventé.
Mes céramiques, ce sont les mêmes que celles que vous savez faire depuis fort
longtemps. Il n’y a rien à rajouter que vous ne sachiez pas déjà, puisque j’ai
tout pompé dans vos nomenclatures publiées ici ou là ! »
Il en convient. « N’empêche, vous savez pourquoi
vous avez été mis sur la touche, au moins ? »
Le gouvernement veut des drones, pas des avions hypersoniques qui n’ont
aucun intérêt opérationnel.
« Or les drones, EADS en teste et
Dassault également. Je ne vais pas m’y mettre à mon tour pour un marché
domestique aussi étroit ! D’autant qu’ils finiront bien par vous en acheter sur
étagère, ou auprès des israéliens, vous le savez comme moi ! Ce sont des
spécialistes, les israéliens… »
Eux aussi, le sont devenus. Plus vite, plus loin, plus fort que les
machines juives.
« Je sais. »
Non, il ne sait pas la vraie raison de sa disgrâce pense Almont.
« Il s’agit du cabinet noir de
l’Élysée ! »
Paul sait ça aussi depuis l’épisode canadien et la présence répétée du «
Jacques Chirac ».
« Parce que vous croyez à cette
affaire absurde ? Vous vous êtes fait bourrer le mou par les cousins de la
belle province ! Ou alors, c’est vous qui manipulez tout le monde autour de ce
faux-nez ! »
Non, c’est sérieux.
« Votre Président a vraiment un
problème avec sa queue. Il faut se rappeler qu’il a d’abord cherché à se la
rallonger, pour contenter sa première épouse avec l’argent de l’héritage de sa
grand-mère.
Puis la seconde a exigé qu’il se fasse
installer une prothèse pour en augmenter le diamètre et le volume. Ça lui
donnait cette démarche chaloupée que vous avez pu tous voir pendant la campagne
2007.
Depuis sa rencontre avec la troisième,
il est même allé jusqu’au Mexique rencontrer un éminent spécialiste sur la côte
pacifique. Tous les deux veulent un enfant, mais elle, elle a « la cheminée »
plus grande que nature, on sait ça pour s’être procuré le diagnostic du toubib
à l’agence, et lui il ne fait pas le poids avec ses 8 centimètres : Il
n’éjacule plus aussi fort que comme à ses 20 ans ! »
Une histoire qui rappelle de loin à Paul une des enquêtes de «
CAP-investigation » qui n’avait jamais abouti, celle sur un type mal doté par
la nature, a-spermatique, violeur et tueur en série, qui n’a jamais pu être
identifié… Mais il n’allait pas lui en parler tout de même : Rien à voir,
pour le moment.
Débile ! « Ils ont tous les deux eu
des enfants chacun de leur côté. Et puis il y a d’autres solutions que celle
envisagée. La FIV, l’insémination artificielle.
D’autre part je vous signale qu’il a
fait un gosse à sa garde des sceaux entre-temps. Il n’est pas ni impuissant ni
stérile que ça, que je sache. »
Le môme de Rahmida ? On dit que c’est le frère.
« Ça, c’est pour quand un malin de
journaliste arrivera à faire un test génétique de paternité ! »
« Elle a le cul plus serré, ou elle
est restée fesses en l’air plus longtemps pour compenser ! »
Eh bien Carlita, elle n’a qu’à en faire autant. « Ou c’est moi qui vais lui faire son gosse ! On ne va quand même pas
ranimer un réseau de criminels disparu, uniquement pour procurer une bite de 20
centimètres au gnome sous prétexte qu’il est le chef ! Faut pas déconner non
plus, Monsieur le Directeur ! »
« Moi, je sais bien que vous avez
raison, mais lui a payé 50.000 dollars pour l’avoir et il la veut. »
« Eh bien dites-lui qu’il aille à
Pékin faire trucider le donneur. Mais prévenez-le qu’une quéquette jaune,
Carlita va en avoir une fausse-couche. Ou que s’il garde son épiderme, il
n’aura plus de prépuce, s’il en a encore un ! Et encore, si c’est suffisant :
S’il grimace, les coutures pourraient péter !
Ce n’est quand même pas de ça que vous
êtes venus me parler, présume-je. »
Non c’est vrai. Mais ça a un rapport.
« En fait, je devais vous remercier
pour votre rapport sur votre visite des installations de Sir McShiant : Il
correspond à ce que nous nous attendions.
Ce qui renforce encore mieux votre … «
fiabilité » à nos yeux et ceux de nos alliés de l’Otan.
Mais… car il y a un « mais », nous
avons récemment fait appel aux services de « Charlotte » par la voie habituelle
pour exfiltrer un iranien qui en sait long sur le programme nucléaire du pays
et était d’accord pour une expédition aérienne.
Tout était prêt, sauf qu’on nous a
répondu que vous n’étiez plus à l’effectif. Le temps de se retourner, notre
gars est passé sous un camion. Une opération qui coûté à l’agence un bon
million de dollars…
D’où ma présence ici. »
Qu’il ne rêve pas : Il n’a même plus son hydravion.
« Je sais. On est en négociation.
Parce que ledit « cabinet noir » aimerait bien aussi qu’on se charge du sort du
directeur de la banque des pauvres. Il leur fait peur pour leur échéance
électorale de 2012. »
C’est loin et avec tout ce que les Services ont sur son compte, ça ne sera
pas bien difficile que de le faire sauter en plein vol, celui-là.
« C’est un peu plus compliqué que
ça. Si l’affaire Ferrayé et celle de l’argent de la division Daguet sortent
dans la presse, effectivement, les jours du présidentiable sont comptés.
Quoiqu’avec vous, les français, vous
êtes encore capables de voter pour lui.
Par ailleurs, l’agence ne peut rien
contre lui sur le territoire américain. »
Ils en ont d’autres, des agences : Le FBI, le NSA et quelques officines
opaques.
« Bien sûr, bien sûr. D’autant que
le bonhomme donne des cheveux blancs aux autorités monétaires de mon propre
pays avec ses affaires de paniers-monétaires en « DTS » multidevises. Si on le
laisse faire, le dollar, et donc l’économie mondiale ne sont pas sortis de la
crise, mais au contraire y replongeront encore plus durablement. »
Le dollar, toujours le dollar ! Ils n’avaient qu’à pas accepter sa
nomination à ce poste-là.
« Pas si simple : On devait aussi
récupérer nos milliards perdus et ce gars-là aurait pu être utile à ce
moment-là pour vous confirmer nos informations. Mais vous n’en avez pas eu
besoin. »
Quand donc les USA cesseront ils de manipuler tout le monde : « Le dollar n’est pas le pivot de tout ce qui
tourne sur la planète. »
Si : 60 % des échanges. Et il y en a tellement qui circule que s’il
s’effondre, c’est toute l’économie planétaire qui s’effondrerait.
On en reviendra au troc, c’est tout.
« Tiens, à propos de troc. Il
faudrait que vous rencontriez Blaucher. Un de vos banquiers « repentis ». Il
vous expliquera son idée de « Barter » qui serait basée sur le même principe !
Vous l’avez cité dans votre blog d’Infreequentable ! »
« Arrêtez ! Je n’ai pas de blog,
vous pouvez vérifier. Que j’en aurai eu un, de toute façon je n’y aurai pas mis
ces textes, évidemment. Je vous soupçonne, vous, au contraire, de poursuivre
avec ce gugusse-là que je ne connais pas, un agenda qui n’est pas le mien, ni
celui de mon pays. Et vous me savez loyal, Monsieur le Directeur.
Et je ne connais pas ce Blaucher. Parce
que ce n’est pas si innocent que ça que d’avoir mis autant de détails de cette
affaire en ligne. »
Justement non.
« Je vous explique : Nous avons
dissuadé vos Services de sortir cette affaire sur la place publique, même
contre la tête du banquier des pauvres. Car nous n’avons aucun intérêt à la
divulguer en ce moment, en plein rebond de crise des dettes publiques.
Pensez donc, comment expliquer que la
CIA disposait d’au 15 milliards de dollars de fonds secrets pour calmer les
Koweïtiens en 1992 et qu’elle les a récupérer fin 2009 seulement et grâce à
vous ?
Pour en faire quoi, en plus ? Alors que
la Fed injecte difficilement et dans la douleur des centaines de milliards de
dollars pour soutenir l’activité du pays et le versement des pensions à nos
retraités !
Vous n’y pensez pas une seule seconde,
Capitaine ! Et en plus, juste avant nos propres échéances électorales. Il faut
absolument garder le secret total sur cette affaire », s’exclame-t-il !
Bon et alors ?
« Ils nous ont répondu qu’ils ne
feraient pas, si on leur explose le candidat, persuadés qu’ils sont qu’il peut
remporter les élections de mai 2012.
Et j’avoue que d’avoir un personnage
pareil à la tête de votre pays, ça n’emballe même pas le Président Obama dont
c’est pourtant le cadet de ses soucis ! »
Bon et alors : Il veut en venir où le directeur-CIA ? Et puis ils veulent
qui à la place du banquier des pauvres ?
L’actuel président leur conviendrait… pour l’heure. Mais ça peut encore
changer s’il déconne trop sur la « moralisation » de la vie de la planète
financière…
« Si vous nous trouviez une bonne
idée, on pourrait peut-être négocier qu’ils vous foutent la paix, qu’en
dites-vous ? »
Un ange passe, puis s’enfuit à la perspective d’un futur immédiat
désagréable aux plumes de ses ailes.
« Vous rigolez, Charles, là ! Je ne
me mêle pas de politique, vous le savez bien. Je n’en ai rien à battre que l’un
ou l’autre soit élu. Du moment que c’est à la régulière. Ça, c’est le premier
point.
Et le second, vous savez très bien que
je ne suis pas votre agent. Je rends uniquement service à ma hiérarchie, quand
c’est pour mon pays ! Voire même ses alliés, que vous êtes quand elle en
décide. »
La voix de Paul est sourde et grondante comme d’un orage lointain qui
déferle rapidement de l’horizon…
« Vous n’avez plus de hiérarchie
opérationnelle ! Un agent isolé et en disgrâce prolongée. Réfléchissez ! »
« Remettez-en une en fonctionnement
qui soit crédible, et on verra. Mais je vous remercie de penser à mes
petits-soucis d’intendances actuels. C’est assez sympathique de votre part.
»
Charles Almont se cale au fond de son dossier, comme pour mieux réfléchir
et prendre du recul. Peut-il, doit-il proposer à « Charlotte » de devenir un
agent de la CIA avec payes à l’appui ?
Ce serait le moment, mais il se ravise : Il pourrait recevoir une fin de
non-recevoir cinglante et définitive et ce ne serait pas opportun pour la
suite.
Il décide donc de continuer selon son « plan A ».
« Entendu, mais seulement si vous me
dites que vous pourriez nous être utile. »
Non, pas vraiment. « Ce n’est quand
même pas si compliqué d’allumer ce gars quand on sait que c’est un queutard
infini. Surtout chez vous où ce genre de choses ne pardonne pas à un homme
politique. »
C’est une hypothèse à travailler.
« Mais notez que nous, on ne peut
rien faire aux USA. Et dans votre pays, vous avez d’autres mœurs, tellement
habitués que vous êtes à ce genre de frasques de vos personnels politiques
depuis si longtemps. Ça peut ne pas prendre, au contraire. Vos électrices de
femmes adorent les « mecs virils » ! »
Faudrait pas non plus qu’il exagère : virilité n’a jamais voulu dire
agression ou abus, ni viol, ni se taper des putes à toutes les occasions, en
bande organisée ou en solo.
« Il faut que ça se passe aux
states, je l’imagine bien, mais aucun français n’a de réseaux pour faire ça
là-bas, de toute façon. Essayez avec vos collègues les britanniques ! Ou ceux
du Mossad. »
Sûrement pas : « On a d’autres
préoccupations avec les anglais et les israéliens et nos directions opérationnelles
ne sont pas fusionnées, vous le savez ! »
Ah oui ? Quoi ?
Charles Almont botte en touche : « Des
choses comme les performances supposées des derniers avatars de la guerre
froide. Le T 50 de chez Sukhoï, le J 20 des chinois, par exemple » fait-il
en rebondissant sur le domaine aéronautique qui ne peut pas laisser indifférent
Paul de Bréveuil, l’ex-aviateur militaire.
« D’ailleurs, à propos d’avions, je
vous signale que nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à vos
prouesses. Normalement les Russes, les israéliens aussi, mais surtout les
chinois ne devraient pas tarder à prendre contact avec vous, si ce n’est déjà
fait ! »
Pas encore vus.
« Et votre agent Nord-Coréenne, qui
loge chez vous ? Elle n’est pas indiscrète ? »
Pas si mal renseigné que ça…
Il la saute de temps en temps et elle aime ça, c’est tout. « On me l’a refilée entre les pattes alors
qu’elle devrait être en taule à Séoul. Vous avez manqué à tous vos devoirs, sur
ce coup-là. Elle a failli me tuer à deux reprises, quand même ! »
Ce n’est pas eux : « Votre
gouvernement n’a rien contre elle, sauf votre enlèvement. Et ils ont tenu leur
promesse d'octroi de son asile politique. Je n’y peux rien ! »
Ouais, bon… En attendant, coller une espionne patentée à proximité des
installations d’Aubenas, ce n’est pas la meilleure idée du siècle.
Et désormais, de toute façon, lui aussi il en est assez loin, desdites
usines.
« Bon, bon ! Pour vous faire
plaisir, je veux bien y réfléchir. Mais je vous assure, que monter un réseau
chez vous, sans soutien, ça n’a rien d’évident. Je ne sais même pas par où
commencer. »
Là, ils peuvent l’aider. « Vous avez
des gars assez costauds en tête ? »
Pas encore. « Laissez-moi y
réfléchir. Si je ne suis plus emmerdé par vos connards de « cabinet-noir » et
que ma « hiérarchie », mais je la veux militaire, cette-fois ci et de la marine
de préférence, parce que je n’ai confiance que dans les marins, sans aucun «
politique » en travers, si elle fonctionne dans le sens que vous souhaitez, je
veux bien y consacrer un peu de temps. »
Ok ! « Tope-là ! Et bon retour parmi
nous ! C’est comme si c’était fait… », fait Almont qui ne doute décidément
de rien, avant de se séparer.
Complètement cinglé, pense Paul en le voyant partir accompagné d’une
voiture suiveuse.
S’attaquer à un chef de l’opposition, un futur présidentiable, jamais
aucune « hiérarchie » surtout pas militaire et surtout pas l’amirauté ne
viendra appuyer ce genre de démarche : On a une tradition séculaire à respecter
parmi les porteurs de pompons, il l’a oubliée.
En attendant, ça pourrait lui donner un peu de répit, pense Paul.
Parce que plus de job, plus d’avion, plus de moto, plus de domicile, plus
de sémaphore, plus d’agence CAP-Investigation, plus de fondation de repli, plus
de restaurant sur péniche, demain plus de voilier et peut-être même plus
d’hôtel en Bosnie, on ne peut guère toucher le fond plus bas en quelques
semaines : Une véritable catastrophe.
Et tout ça pour une histoire de bonne femme qui ne veut pas se mettre les
fesses en l’air pour se faire encloquer ? Dément !
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