Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une
fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Je vous ai dit que vous ferez deux expériences de
« contrôle du futur ». La seconde, c’est l’incendie de la toiture de
Notre-Dame-de-Paris. Mais la première c’est après-demain. »
Qu’est-ce qui va se passer ?
« Et c’est très perturbant. Je vous emmène à Amman. »
Elle n’a pas de visa…
« On en achètera un à l’arrivée. Mais ce n’est pas le plus
important. On a rendez-vous tous les deux avec un engin qui vient du futur. De
notre futur. Qui va nous plonger tous les deux neuf siècles plus tôt à Pétra. »
Qu’est-ce qu’ils vont faire à Pétra au XIIème siècle ?
« Fin du XIème » corrige Paul. « Vous
verrez, c’est un site époustouflant. On va y rencontrer un moine-soldat qui
vient de libérer Jérusalem un mois plus tôt à l’occasion de la première
croisade. »
« La première croisade ? » fait Alexis étonnée.
« Oui, je sais, pour un premier saut, neuf siècles c’est beaucoup.
Le mien n’était que de quelques semaines. Et j’avoue que c’est déjà éprouvant
pour le mental. Alors vous… »
Paul laisse passer un silence.
« Et puis ? » questionne Alexis intriguée.
« Vous êtes là juste pour témoigner, pour que je puisse savoir ce que
j’ai à faire sur place. Et puis on nous renvoie à Athènes de nos jours. Vous
m’y attendez et j’arrive pour reprendre un vol pour Paris où vous commencerez à
reprendre contact avec mon entourage pour parfaire « ma » biographie.
Naturellement, j’attends de vous que vous contactiez le
« gardien » de I-Cube afin de compléter cet épisode-là que vous
publierez tous les deux.
Il faut que je puisse lire ce qui m’arrive entre le moment
où vous rentrez à notre époque et celui où je fais un second saut au moment de
la prise de Jérusalem. Et c’est notre contact à Pétra qui va nous
raconter : je n’aurai plus qu’à me conformer à ses dires dans le détail et
je vous ferai un rapport de mon voyage autour de la Syrie et de la Turquie
médiévale jusqu’à Athènes où je viens vous rejoindre par moi-même pendant que
vous aurez fait le même voyage un peu plus tard dans la chronologie factuelle.
Ça vous va ? »
Dit comme ça, elle n’y croit pas. « C’est dangereux ? »
Pas vraiment. « En revanche, il vous reste demain pour préparer un
bagage léger. Deux ou trois jours de sous-vêtements, une brosse à dent et vos
plaquettes de pilules ! Je me charge du reste et notamment les sachets
OMS, « UNICEF-Oralyte », du Smecta et des comprimés de
ciprofloxacine. Parce qu’on aura besoin. »
Mais ce qui lui ferai plaisir, « si vous avez le temps,
documentez-vous sur la franc-maçonnerie, les Rose-croix, l’ordre hospitalier de
Malte, les templiers qui auront vu le jour dès après notre retour et les sectes
égyptiennes. Voire même le Coran, qui sont antérieurs à notre arrivée sur place
à cette époque-là. »
Et pas sur la première croisade ?
« N’imprimez rien : notre rendez-vous va déjà nous prendre
pour des sorciers malveillants quand il va être confronté à notre technologie,
alors pas la peine d’en rajouter… ! »
Paul le connait ?
« Non pas encore, mais quand on va le rencontrer, lui me connait
déjà, puisque je lui sauve la vie à Jérusalem lors mise à sac de la ville par
les croisés un mois avant… »
Son second saut, mais sans elle.
Alexis pense alors qu’elle va commencer par les récits de cette mise-à
sac.
« Et pourquoi je ne viens pas avec vous à Jérusalem ? »
Parce que ce n’est pas marqué comme ça et qu’on ne va surtout pas se faire
se tromper les livres !
« Et puis, le massacre des habitants par des fous furieux, ce
n’est pas un spectacle convenable pour une jeune-fille… Moi, j’ai aussi une
formation militaire. Je dois pouvoir surmonter… »
Pas totalement, à en croire les écrits.
« Mais si vous ne le connaissez pas, comment le reconnaître ? »
Décidément…
« Lui me reconnaît parce que je lui sauve la vie à Jérusalem. La
vie et son âme. Les croisés étaient des pillards dont le pape de l’époque leur
avait promis le rachat de tous leurs péchés s’ils « libéraient » la
Ville-sainte. Alors ils ne se sont pas gênés, figurez-vous.
Et puis ils étaient affamés, le siège avait été long,
l’approvisionnement difficile et l’eau rare, même pour le bétail.
Quand je le sauve, je le connais pour l’avoir rencontré
ensuite, mais avant pour moi, à Pétra. Et à Pétra, il n’a aucun mal à me reconnaître
pour m’avoir déjà croisé un mois plus tôt. Simple les jeux de « flèche du
temps », jeune-fille. »
Non : là, vraiment, elle a du mal à s’y faire.
Et puis tout cela n’est peut-être qu’un vaste bluff de la part de son
employeur : il est capable de tout, y compris de monter une maquette de
Pétra dans un désert quelconque pour y tourner sa comédie, avec son immense
fortune.
Il faut qu’elle se méfie de ce bonhomme-là…
« En fait on est en mission pour écrire l’Histoire. Vous, juste
pour témoigner. »
Quelle histoire ?
« Un truc un peu compliqué. Notre bonhomme va écrire un texte qui
décrit l’avenir de l’humanité. Le sien d’avenir. Autrement dit notre présent.
Mon rôle, si j’ai bien compris, consiste à lui montrer notre époque.
Son texte sera oublié durant des siècles, même si quelques
exemplaires seront pieusement conservés par quelques « autorités »
séculières.
Il va servir à fonder quelques sectes qui survivent encore
de nos jours et sera révélé sur Internet depuis la Russie-éternelle. »
Encore un coup de Poutine ?
« Probablement. Les russes aiment bien jouer avec de vrais
faux-documents d’intoxication des opinions. Au moins depuis le « protocole
des sages de Sion » qui est l’œuvre des services secrets tsaristes
d’avant-guerre. La première.
Mais là, l’objectif était de dénouer je ne sais quel complot
dont Poutine aurait pu être victime, sauf que ce texte existe aussi dans les
archives vaticanes et chez celles de l’ordre de Malte.
En bref, ça fait pschitt ! »
Ah ?
« Alors à quoi bon ? »
Mais tout simplement : « parce qu’il faut que ce texte
existe. Or, comme on sait sa teneur, il suffira d’être assez didactique auprès
de son auteur pour qu’il le crée. Et une boucle temporelle sera ainsi
définitivement refermée. »
« Vous en faites d’autres, des comme ça », questionne
Alexis ?
« Vous verrez bien : en réalité, je ne fais que ça !
Pourquoi croyez-vous que je finance à fonds perdus des trous dans l’Océan
Indien ? »
Qu’elle doit visiter : une promesse.
« C’est parce que c’est écrit…
Lisez donc, à votre retour, les délires de I-Cube, vous
comprendrez mieux. »
Depuis le temps qu’il lui dit, il faudra qu’elle s’y mette.
« Pourquoi vous ? Il n’y a personne d’autres ? »
Parce que c’est écrit. « Mais il ne faut pas en faire un succès
littéraire. Il vaut mieux que ça ne se sache pas trop.
En revanche, je ne pense pas être le seul. Mais je ne
connais personne d’autres de notre époque, à part vous.
Et rassurez-vous, je vous tiens au courant pour les
« missions à suivre ».
C’est pour cette raison que j’ai besoin d’un biographe qui
n’invente pas trop ce qu’il ne sait pas.
Pas comme « I-Cube »… qui « arrange les
trous à sa sauce. »
Alexis commence à comprendre, mais ce n’est pas facile.
Le TGV finit sa course en douceur, gare du nord : pas de contrôle de
police, ils ont eu lieu au départ à Londres. Même formalité qu’au départ de la
gare du nord, sauf que les postes de frontières sont inversés : d’abord
les anglais, puis les douaniers français…
Dans ce sens-là, la ligne ferroviaire est française depuis Londres, anglaise
depuis Paris et pas d’arrêt entre les deux villes.
« On décolle après-demain à 18 h 10 de Charles-de-Gaulle terminal
2E. Arrivez environ 90 minutes avant et pour plus de sécurité, je vous envoie
les garçons pour vous cheminer. De toute façon, ils doivent nous attendre à la
descente du train.
Essayez seulement de ne pas oublier votre passeport. »
Ce qu’elle fera, mais elle s’en rendra heureusement compte seulement après
être partie depuis 10 bonnes minutes de chez elle…
« Moi, je rentre chez moi. C’était épuisant, finalement. J’ai
besoin d’une bonne douche… La prochaine, c’est pour dans les huit jours qui
suivent. »
Et Alexis aussi.
Mais il se sera passé tellement de chose entre ces deux douches…
Pendant ce temps-là le capitaine Igor rentre à Moscou et rédige son
rapport.
Tout le monde comprend que l’opération Novitchok est un échec alors que
lui présente ça comme d’une réussite : après tout, le service a les
renseignements qu’il cherchait, mais à quel prix.
La « piscine » parisienne n’a plus qu’à être démontée, le
« plan B » a échoué et « Charlotte » ne sera pas un
« transfuge ». Au contraire, la « cible A » devient menaçante
en évinçant les russes à la fois du logiciel « BBR 2.0 » et de son
futur lanceur dont le site de tir se niche aux Îles Chagos !
Certes, il y a cette « ouverture » toujours possible de
collaboration ultérieure, mais à un prix « politique » inatteignable
pour le maître du Kremlin.
La menace est d’ailleurs prise très au sérieux par les
« experts » du service après l’incendie de la toiture de la
cathédrale de Paris, telle qu’ils reçoivent l’ordre de contrôler encore plus
étroitement les crypto-activités du GRU en occident.
Ceux-là n’y sont pour rien, jurent-il, mais les activités de
déstabilisation à travers le mouvement des gilets-jaunes et le trublion
« Ben-Balla » sont désormais mises en sourdines pour un temps :
ordre supérieur.
Y compris les tentatives de manipulations par trolling des élections
européennes qui suivent.
Manifestement, « ça » ne fonctionne pas comme espéré.
Même le président américain fait la sourde oreille depuis qu’il a été élu
et chahute les « amis » chinois, coréens et iraniens jusque dans des
limites insoupçonnées : celui-là, il a un art du « deal » qui
n’a rien de diplomatique. Tout ce qu’il ne faut pas faire, il le fait jusqu’à
sa reculade suite à la destruction d’un drone US dans le détroit d’Ormuz où ils
se préparaient à des représailles aériennes poussés par les va-t’en-guerre de
son administration, qui faisaient feu de tout bois, y compris les attaques de
navires en mer d’Oman, probablement à l’initiative d’Israël.
Dans cette région du monde, les choses changent : si les russes sont
désormais bien implantés sur la côte syrienne et protègent le Président Assad
et son régime, les iraniens ont réussi l’impossible union
« objective » des saoudiens et des israéliens.
Rare comme « contre-choc » pour deux pays que tout sépare,
culture, finances, religion !
L’union de la carpe et du lapin…
Un échec cuisant.
Tel qu’il faut « épurer », une fois de plus.
Et effectivement, un directeur du GRU en fera les frais. Mort des suites
d’une longue maladie…
Et le Capitaine Igor également : envoyé à Mourmansk avec une
promotion, il n’y arrivera jamais. Son avion aura pris ce que les rapports
officiels qualifient d’un coup de foudre.
Le pilote dont l’appareil est en feu tente un demi-tour pour se poser en
catastrophe sur sa piste de départ et, arrivant trop vite, l’avion chargé de
son plein de kérozène s’embrasera sur la piste.
Dans l’orage, personne n’aura vu le tir d’un missile dans les nuages et
averses, lui-même « déréglé » par la foudre et ses plasmas…
Charlotte et Aurélie finiront par rentrer chez elles, une sphère de
sécurité autour de leurs déplacements.
Elles ne comprennent toujours pas qu’elles ont été le jouet du FSB. Elles
n’en démordent pas : pour elles, ce sont des marins russes qui les auront
enlevées à leur retour de Moscou. Assommées, droguées, elles auraient été
maintenues prisonnières durant plusieurs semaines, peut-être même plus d’un
mois dans un endroit où on ne peut pas s’évader, ni communiquer sa position à
l’extérieur.
Un sous-marin nucléaire, la prison la plus sûre du monde !
Et elles ont bien entendu des manœuvres d’évitement d’un groupe de combat
aux sonars actifs, puis une remontée qu’elles s’imaginent périscopique pour
communiquer avec leur contact, le capitaine Igor du FSB, qui leur a mis le
marché d’une collaboration étroite pour leur sauver la vie…
En tout cas, c’est ce qu’elles ont cru jusqu’à l’arrivée du groupe HLM et
d’Alexis Dubois.
« Bien faite, l’intox » en conclura l’Amiral Gustave
Morthe de l’Argentière qui fait le déplacement jusqu’en Normandie pour leur
expliquer leur parcours « sous-marin ».
Quant à « Charlotte », Paul de Bréveuil, il est
« tracé » jusqu’à Londres, mais c’était prévu. Puis jusqu’à Roissy.
C’était également prévu.
Le logiciel BBR de la Cisa le perd en Jordanie : il ne va pas encore
jusque-là.
Et on le retrouve quelques jours plus tard à Athènes pour un vol de retour
sur Paris avant d’en prendre un autre pour l’Océan indien où il est à nouveau
« tracé » en quasi-direct, alors qu’Alexis Dubois suit le même
parcours conjoint, mais d’une part reste dans sa garçonnière et surtout est
réapparue mystérieusement une poignée de minutes avant « Charlotte »
à Athènes.
Un mystère qui ne recevra pas de réponse claire.
Sauf à lire son premier ouvrage publié en automne 2019, qui non seulement
reprend cette partie de cet épisode mis en ligne en été 2019, mais qui poursuit
en avance de la mise en ligne qu’à l’été 2020 par « I-Cube » pour ne
former qu’un seul et même épisode des « enquêtes de Charlotte »…
De quoi donner le vertige des vortex aériens à l’amiral Gustave…
C’est qu’il se fait vieux et la voltige, ce n’est décidément plus de son
âge.
I-Cube, Londres, mai 2019
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