Quid de la disparition du chromosomes Y au Néolithique ?
Cette perte de « diversité
D’ailleurs, l’hypothèse de conflits violents ayant provoqué la mort de nombreux hommes, et donc l’extinction de leur lignée, avancée jusque-là pour l’expliquer, est aujourd’hui remise en question par de nouveaux travaux.
Parce qu’on a pas retrouvé non plus de charnier en nombre suffisant pour accréditer cette thèse…
Et finalement, la perte de chromosomes Y pourrait plutôt être expliquée par un changement des structures familiales…
En effet, à cette période-là, les femmes viennent désormais vivre chez leur mari, et leurs enfants sont systématiquement affiliés au lignage et clan de leur père.
La plupart des populations sont généralement unilinéaires, c’est-à-dire que les enfants sont affiliés soit au clan et lignage de leur père. Et c’est encore le cas dans 40 % des populations environ, soit à celui de leur mère dans 15 % des cas environ.
Or, ces groupes patrilinéaires et matrilinéaires jouent des rôles sociopolitiques importants, particulièrement dans les populations sans pouvoir centralisé.
C’est d’ailleurs encore le cas habituel en Islande, même si aucune prescription légale est imposée aux populations… Les d’jeuns qui flirtent, quand ils constate quelques atomes crochus, ils se précipitent sur les archives familiales et comparent leurs arbres généalogiques avant « de consommer » !
En plus d’être majoritairement patrilinéaires, les populations humaines sont majoritairement patrilocales : Dans plus de 60 % d’entre elles, la femme vient vivre chez son mari au moment du mariage.
Les anthropologues ont longtemps débattu de l’origine de ces modes de filiation et de résidence.
D’autres anthropologues pensent que la patrilinéarité et la patrilocalité ont émergé plus récemment dans l’histoire humaine, au Néolithique justement, quand les populations humaines ont transitionné vers un mode de vie agropastoral et que la propriété privée a émergé.
Toutefois, grâce à l’étude de l’ADN des populations humaines actuelles, on peut s’imaginer d’y voir un peu plus clair.
La diversité génétique correspond au nombre de différences entre les génomes de deux individus. Nos cellules contiennent une moitié du génome de nos parents, un quart du génome de nos grands-parents, un huitième du génome de nos arrière-grands-parents, et ainsi de suite.
Il est donc possible d’accéder à une partie du génome de nos lointains ancêtres à partir des génomes du présent et de reconstituer la diversité génétique passée.
Travail de titan ou de fourmi ? Peu importe, ce qui compte c’est l’essence, le résultat…
Étonnamment, la diversité maternelle, mesurée à partir de l’ADN mitochondrial, qui est transmis uniquement par la mère, n’a pas connu une telle chute de diversité.
Les données recueillies ont montré que les populations patrilinéaires ont une diversité génétique du chromosome Y réduite par rapport aux populations à filiation bilatérale et matrilinéaire.
Cela conduit à faire l’hypothèse qu’une transition vers des systèmes patrilinéaires sont à l’origine de l’effondrement de la diversité du chromosome Y.
Plus précisément, étant donné que les populations de cette époque qui vivent de chasse et de cueillette, tout comme les mêmes qui en font autant aujourd’hui, sont majoritairement bilatérales, alors que nos agroéleveurs actuels sont plus fréquemment patrilinéaires, l’hypothèse qui tombe sous le sens (même chez les grandes fortunes de « Gauloisie-olympique », de Navarre et des milliardaires « ricains »).
Cela signifie que cette transition vers des systèmes patrilinéaires ont fait suite à la transition néolithique, quand les populations humaines ont adopté un mode de vie fondé sur l’agriculture et l’élevage.
Il suffit ensuite de simuler un scénario de transition d’un système bilatéral vers un système patrilinéaire à partir des données anthropologiques de groupes patrilinéaires contemporains, en particulier ceux étudiés en Asie.
Dans le système patrilinéaire, la population est organisée en villages, eux-mêmes structurés en groupes patrilinéaires.
Des femmes migrent entre les villages à chaque génération au moment des mariages, en accord avec la règle d’exogamie et de patrilocalité observée par beaucoup de populations patrilinéaires contemporaines.
Deux processus liés à la patrilinéarité jouent alors un rôle majeur dans la perte de diversité génétique du chromosome Y : D’une part, lorsqu’un lignage atteint une certaine taille, il se scinde en sous-lignages, mais pas de manière aléatoire, car les proches apparentés restent ensemble dans un nouveau sous-lignage.
Autrement dit, la fission homogénéise les chromosomes Y au sein des lignages.
Par ailleurs, ces différents lignages ont des statuts sociaux différents, et plus un lignage est riche et puissant, plus ses descendants sont nombreux : Ces différences engendrent l’expansion de certains lignages puissants, et des chromosomes Y qui leur sont associés, au détriment d’autres.
Ainsi certains chromosomes Y augmentent en fréquence et d’autres disparaissent par le jeu de la compétition sociale sans qu’aucun homme ne meure de combat ou d’épidémie.
En effet, la comparaison entre des scénarios guerriers et non guerriers a mis en évidence que la guerre n’est ni nécessaire ni suffisante pour expliquer cette chute de diversité du chromosome Y : L’organisation patrilinéaire est un facteur d’érosion de la diversité du chromosome Y quatre fois plus efficace que la guerre !
On peut en conclure aussi que nos femmes n’ont guère changé depuis lors : Elles privilégient toujours les situations confortables offerts par les « lignages » dominants, par rapport à l’insécurité des « mâles-dominés ».
CQFD… : Il vaut mieux être riche et bien portant que pôv’ et malade…
« Faire envie plutôt que faire pitié » en dirait ma grand-mère…
Plusieurs hypothèses ont été proposées : L’avènement de ressources accumulables (bétail, richesses, etc.) aurait permis aux hommes de s’acquitter en nature de la compensation matrimoniale nécessaire à leur mariage, en lieu et place de plusieurs années de travail chez leurs futurs beaux-parents, comme c’est souvent le cas chez les chasseurs-cueilleurs actuels.
Ainsi, la patrilocalité se serait développée puisqu’il n’est désormais plus nécessaire pour un futur marié d’aller vivre transitoirement chez ses beaux-parents.
Ces ressources nouvelles, monopolisées par les hommes, auraient par ailleurs entraîné des logiques de pouvoir donnant désormais l’avantage aux groupes patrilinéaires, plus stables dans ce nouveau contexte que les groupes matrilinéaires et les parentés bilatérales.
Ce qui explique peut-être que la « compétition » pour l’accès aux « belles de nos vies de kouillus » qui en passe parfois par la violence et même la guerre… existe toujours sur la surface de la planète chez Homo Sapiens-sapiens…
Ça méritait d’être retracé jusqu’ici…
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
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