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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 26 août 2023

Opération Juliette-Siéra (9/33)

Neuvième chapitre : Escale à Malaga 
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Sitôt confirmation que l’opération est un succès, l’agent spécial Almont salue ses hôtes et s’envole pour Ryad où l’attend le vol vers Washington via Brussels en espérant qu’il se remettra des effets du double « jet-lag ». 
Pendant ce temps-là, la rumeur court sur la base de Kandahar que les pilotes et l’équipe de secours rentrent avec une prisonnière. 
Pas croyables ces français ! Le commando n’a eu affaire qu’avec des barbus invisibles qui leur tiraient dessus depuis vingt-quatre heures et lui, en à peine cinq minutes, il trouve le moyen de dégotter « une pouliche », de la faire prisonnière et de la ramener comme un trophée de guerre ! 
Incroyable ! 
C’est un accueil « festif » auquel ont droit les « miraculés » en se posant sur le tarmac. 
 
Salle de débriefing pour les uns, alors que Joëlle Lidoire reste prostrée sur le siège de copilote, sans mot dire, fiesta des retrouvailles pour les autres, salle d’opération chirurgicale pour le toubib blessé et lui remettre en place sa double fracture de la jambe. 
Les équipes techniques n’osent pas déranger « la talibane » aux allures un peu berbères habillée en treillis, pendant qu’ils remettent les sièges, enlèvent les plaques de blindage, bouchent les trous dans le flotteur endommagé, les ailerons et la gouverne et ramènent les affaires du « frenchy ».
Et qu’un cordon maintient à distance les curieux encore debout à cette heure tardive, venus vérifier les folles rumeurs sur la « prise de guerre » du « frenchy »… 
Le Sam 7 aurait pu envoyer le zinc au tapis, ou trouer de part en part ses occupants si Paul De Bréveuil n’avait pas présenté le ventre de l’appareil avec sa manœuvre d’évitement du missile sur tribord. 
On y refait les pleins, les bidons supplémentaires et quelques heures de repos sommaire après, homme et matériel sont parés pour repartir vers l’Europe. 
Paul ne se fait pas prier : demain matin, heure locale, il doit être à Malaga. Il piquera un roupillon pendant que Pedro, le pilote automatique, les ramènera à Fox en une seule traite avec ravitaillement en vol depuis les bidons réinstallés dans l’habitacle.
Ça sent un peu l’essence, mais pas assez pour être irrespirable.
 
La plage de repos improvisé et nocturne est toutefois interrompue par Joëlle dont les nerfs craquent après les événements de la nuit… D’abord prostrée sur le siège de copilote, elle finit par rejoindre Paul qui s’étale dans l’allée centrale, les pieds dans le poste de pilotage. Elle n’a juste pas assez de place pour se coller à lui : elle a besoin de décompresser du stress des heures précédentes, de lui voler un peu de l’assurance dont ce géant de bonhomme fait preuve, comme si de rien n’était…
Alors elle s’allonge délicatement sur lui, ce qui ne manque pas de le réveiller.
« Joëlle, si vous continuez ainsi, je ne réponds plus de rien… »
Et alors ? Elle a juste besoin d’être enlacée, réconfortée.
« Oui, mais votre mari risque de ne pas apprécier la suite. Vous je ne sais pas non plus… »
Son mari est loin. « Même si je l’appelle très fort, je crois qu’il ne sera pas là avant plusieurs heures. Or… » et elle lui colle ses lèvres sur les siennes.
« Faites un effort, Paul, même si vous êtes gay, s’il vous plaît ! »
Lui gay ? Il est tellement attiré par les rondeurs molles que les femmes savent mettre en valeur sous ses yeux depuis son adolescence que s’il avait dû naître femme, il aurait été incontestablement lesbien !
De toute façon, elle n’attend aucune réponse, se dévêtant d’un unique mouvement circulaire des bras, laissant échapper sa poitrine gonflée à l’émotion du moment de l’instant suivant.
Elle s’attaque immédiatement ensuite à la ceinture de Paul alors que celui-ci dévoile son torse. Elle extirpe l’objet de sa convoitise déjà en pleine forme, se recule à genou sur les commandes de gaz de l’appareil pour finir de retirer le bas de sa combinaison de combat, et revient langoureusement s’allonger sur Paul, lâchant ses lèvres en une folle sarabande, pour finalement le chevaucher littéralement…
Un phénomène de précipitation sensuelle : elle en avait vraiment envie !
Et de toute façon, ce que femme veut, même le bon-Dieu finit par laisser faire, Paul le sait bien…
 
Et surprise, arrivés avec l’aube dans le dos au-dessus de l’Adriatique, une patrouille de F 16 italiens vient les encadrer. 
« Les nouvelles vont vite dans les armées de l’air occidentales », commente Paul à sa co-équipière à peine remise de ses émotions passées.
Plus loin, ils sont relayés par des F 14 de la Navy américaine, venus d’un porte-avion croisant vraisemblablement au large de la Sardaigne.
La sixième flotte à la manœuvre. 
Ils saluent à leur tour par un tonneau de dégagement au niveau des alpes pour être relayés par une patrouille de Mirages 2000 de la base de Salon-de-Provence qui les accompagnent jusqu’au-dessus de Fox : la façon des « soldats de l’air » de marquer leur solidarité envers un seul d’entre eux ! 
C’est que c’est compliqué d’obtenir, pour les uns et les autres, les autorisations de sortie… 
Et à chaque fois, en apercevant la passagère dans le cockpit de Paul encore à moitié dévêtue, c’est la même réaction à la radio. 
« Bien le navigateur ! » 
« A good shot? » 
Devinez, les aviateurs ! 
 
Une fois au sol, l’équipe de Rémarde fait à son tour des commentaires, mais là, sur les réparations des mécanos américains de Kandahar. Beau boulot, mais les tons de la peinture ne sont pas les mêmes : logique, dans la nuit, les projecteurs du hangar écrasent un peu les nuances. Et il y a noir, et… noir ! 
Paul donne ses instructions à la conseillère de la Cour régionale des comptes, détachée pour « l’opération Isidore ». 
Normalement, ils se retrouvent à Paris, demain dans l’après-midi, au siège de la MAPEA où tout le matériel informatique dont elle a besoin est disponible. Et si ce n’est pas le cas, elle le fait rentrer. 
« En plus, les locaux sont sécurisés ». 
Et elle aura eu le temps de se faire fournir les accréditations auprès de son administration et du responsable de l’opération au ministère de la défense. 
À onze heures locales, Paul est sur le tarmac de l’aéroport de Malaga, sur la Costa-Del-Sol, en Espagne.  
Midi, il est dans la salle de conférence qui accueille ce jour-là les spécialistes des Ummos et autres chercheurs de la vie d’ailleurs : les « exo-sciences » ! 
Le « capitaine Haddock » est attendu en ouverture de conférence de la séance de l’après-midi. 
D’après les renseignements communiqués par la vraie Charlotte, rassemblés par « Disque-Dur », il s’agit d’un ex-commandant de bord, à la retraite de chez Air-France, qui aurait vu un Ovni il y a quelques années au-dessus de Paris à l’occasion d’un vol passager Nice/Londres.
Avec toutefois une particularité essentielle : une confirmation radar des stations au sol !
Un type original qui se passionne pour les grands voiliers et clippers d’antan et croit dur comme fer, avec d’autres illuminés, que des civilisations extra-terrestres s’apprêtent à intervenir sur Terre pour aider les humains à sauver leur propre espèce.
Et leur planète, du coup : c’est bien de rêver, ça permet de rester jeune ! 
C’est d’ailleurs le thème de cette partie-là de la conférence. Le reste étant consacré aux moyens à mettre en œuvre dans le cadre de la recherche d’une hypothétique vie « ailleurs », même pas forcément intelligente, d’ailleurs. 
Les Ummos et les OVNI sont pris pour des canulars par certains, très bien montés mais qui ne résistent pas à l’analyse des dires rapportés, pas très au sérieux pour l’ensemble des populations, même « averties », et ignorés totalement par les responsables gouvernementaux. 
D’après la plaquette, le « Capitaine Haddock » prétend qu’au contraire, les autorités françaises et en tout cas la gendarmerie enquêtent très sérieusement sur les phénomènes d’ovnis. 
Un peu farfelu, mais c’est la piste laissée par Emily, et pour le moment, c’est à peu près la seule en six jours d’enquête. 
Faut dire que Paul, entre-temps, il lui est arrivé plein de choses inattendues : pas eu trop le temps pour des choses sérieuses… 
 
Il repère le bonhomme quand celui-ci monte à la tribune du vaste auditorium du centre de presse de conférence de la ville, pour s’exprimer dans un anglais parfait pour un « continental » durant quelques minutes, témoignant de ce qu’il a vu sur le sujet, une maquette oblongue à la main, pour illustrer son propos. 
Paul note tout juste et de loin, que c’est le profil parfait pour un engin évoluant en atmosphère, taux d’élongation d’environ un douzième. 
Il laisse passer l’intervenant suivant et tente de l’approcher à la coupure avant la clôture de la conférence, pour lier conversation. 
Ils se présentent mutuellement, un verre à la main, Haddock un peu surpris de la corpulence athlétique de Paul, quand il lui énonce qu’il est un ex-officier pilote dans l’aéronavale. 
« Cher Monsieur, je vais vous étonner », commence Paul.
« J’arrive de Kandahar pour un tout autre sujet que celui de cette conférence, particulièrement intéressante. »
Et l’autre recommence son discours de l’heure passée en insistant : « Vous avez tort ; il y a 1.500 observations d’OVNI faites par les pilotes civils et militaires en 50 ans, et le niveau de secret défense de ce dossier est supérieur au niveau du secret nucléaire militaire… »
Paul en a déjà entendu parler dans ses jeunes années… 
« Je vous arrête, commandant ! Il n’est pas question d’Ummo. En fait, je suis envoyé par mon ministère, sur indication d’un agent étranger, pour vous parler d’argent détourné en France. » 
Le type se fige. Il a le regard perçant et le timbre posé. 
« On se retrouve pendant le cocktail de clôture. Vous avez à peine quatre-vingt-dix minutes à attendre, si ça ne vous dérange pas trop. » 
Bé non, il vient d’Afghanistan rien que pour ça. Il peut patienter encore un peu, même s’il n’a pas beaucoup dormi depuis ces trente dernières heures… 
 
L’heure et demie passée, tous les deux se retrouvent un peu à l’écart dans le hall du centre de conférence, transformé en vaste « cocktail-party ». 
Le Capitaine Haddock n’y va pas par quatre chemins et la question est sans détour. « Vous étiez à Kandahar !… Vous auriez pu y être il y a quelque temps avec mon ami le docteur Xavier Maniguet, spécialiste de la survie en milieu difficile… ! »
Maniguet, qui n’en a pas entendu parler dans les milieux aéronautiques militaires, qui restent un tout petit-monde ? C’est lui qui avait loué « l’Ouvéa » pour aller couler le « Rainbow Warrior » en escale en Nouvelle-Zélande ! Mais Paul était alors encore en culotte courte à cette époque-là. Et il n’a pas croisé Maniguet sur la grande base de l’USAF d’où il revient.
« Maniguet est un ami de longue date » poursuit le bonhomme, « puisque nous étions ensemble au Lycée Jehan Ango à Dieppe et que nous étions inscrits à l’aéro-club de Dieppe au début des années 70… »
Encore des mordus, nés avec des ailes attachées dans le dos !
Paul explique en quelques mots l’objet de sa mission : retrouver de l’argent détourné il y a 20 ans… 
« Je suis très content de vous voir sur l’affaire des indemnités de la guerre du Golfe dérobées par « l’Arsouille ». D’ailleurs j’avais proposé à Xavier de venir avec moi à la BCR du Havre pour transmettre les informations au ministère des Finances… »
De quoi parle-t-il ? Maniguet connait cette affaire ? 
« Tout le renseignement connait ce détournement de fonds et je peux vous assurer d’une chose, c’est que depuis l’affaire du « Rainbow Warrior » il y a un bon nombre d’officiers qui ne rêvent que d’une chose : faire payer l’addition à la classe politique, en particulier aux « Thierimentiens » qui ont décidé de cet attentat stupide, puis qui ont jeté en pâture au public Maniguet. Alors que la règle première, dans n’importe quel service de renseignement du monde, c’est de couvrir l’identité d’un agent des services spéciaux, quelles que soient les circonstances. À n’importe quel prix... »
Comment sait-il tout ça, l’ex-pilote d’Air-France ? Un agent des services spéciaux ? Un « ex » ? 
Et puis n’est-ce pas une ânerie ? Cornu, le ministre de la défense de l’époque avait-il vraiment décidé d’une opération contre les « « écologistes de Greenpeace », dont tout le monde savait qu’ils étaient financés par la CIA sous couvert de diverses fondations caritatives !
La France pouvait bien faire les essais nucléaires qu’elle voulait dans ses îlots perdus du pacifique-Sud à ce moment-là, sans avoir à en découdre avec les doux rêveurs d’un monde meilleur et désarmé face à l’Armée Rouge ou aux « boys » de l’Oncle Sam. Décidément, Paul n’est pas un stratège, mais il parierait bien que c’est plutôt le service « action », les plongeurs de combats des commandos de marine d’Aspreto qui veulent en découdre…
Alors, un « renvoi de cacahouète » sur une affaire qui a mal tourné, dont les « politiques » qui s’y sont laissés embarquer à la va-vite, mais ont quand même sortis les faux « époux Turange » des geôles de Nouvelle-Zélande, pour des « nouveaux venus » aux responsabilités, ils ne s’étaient pas trop mal débrouillés, finalement, dans ce grand cafouillage ! 
 
Mais ce n’est pas ce qui importe à Paul sur le moment : Ce « capitaine Haddock » a peut-être un rôle plus important que sa bonhommie naturelle de « gentil débonnaire » ne le laisse supposer au premier abord. Après tout, ce n’est sans doute pas pour rien que les patrons d’Emily l’ont mis sur sa piste : « Que savez-vous exactement sur cette histoire de fonds détournés ? »    
Et « Haddock », au nœud papillon impeccable, un verre de champagne à la main, qui commence à déballer son histoire. « Eh bien, je sais deux trois choses, que je ne peux pas divulguer, même à vous »… 
Bon ! Ambiance… « Je me casse, alors », pense Paul pour lui-même ! Mais haddock poursuit. 
« Sachez que j’ai appris le détournement des indemnités de la guerre du Golfe à la fin 1997 et que j’ai pu confirmer cette information immédiatement auprès des hauts-gradés de la défense avec qui j’ai créé une association, en 1993. Des amiraux et autres officiers supérieurs de la Marine en vue de faire revivre la marine à voile d’antan : La Fondation « Les Clippers de France[1] ». 
Son objectif était de définir un programme national de formation humaine des jeunes par la navigation en équipage à bord de grands voiliers. 
Mais j’étais aussi en contact avec l’état-major de l’armée de l’Air, car j’avais observé en janvier 1994 un gigantesque OVNI qui s’était positionné au-dessus de Paris et qui avait été identifié par le radar de Taverny. Raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui d’ailleurs. Bref, ce n’est pas le propos… Début 98 ? Le démarrage de l’Opération Haddock ! » 
Qu’est-ce que c’est encore que cette opération éponyme-là ? La vaste fumisterie d’un ego surdimensionné ? Pourquoi les services américains l’ont donc envoyé jusqu’ici ? 
Et le « capitaine Haddock » de poursuivre sans se rendre compte que Paul commence à s’impatienter… 
« Oui, « l’Opération Haddock » a été définie à la fin 1997 et au début de 1998. Elle avait pour but de faire payer l’addition aux politiques sur l’affaire du « Rainbow Warrior » en la dénonçant pour ensuite récupérer les indemnités de la guerre du Golfe détournées par Thieriment, mais aussi afin de créer une structure qui permette qu’un tel crime contre la Défense Nationale ne puisse jamais se reproduire ! » 
S’en prendre au Président de l’alternance du moment, du grand n’importe quoi ! Encore un grand rêveur… 
« Ainsi la défense aurait déjà lancée une opération, il y a plus de douze ans, pour récupérer ces fonds ?... »
Pourquoi alors, lui demande-t-on de venir faire le pitre à s’en gâcher ses vacances, se faire tirer dessus, lui qui n’émarge plus au budget de la défense depuis si longtemps, si pendant 12 ans la « grande muette » s’esquinte le moral tous les jours sur le sujet, comme il a pu s’en rendre compte dans l’examen des dossiers remis le jour même de son premier attentat ? 
Ça ne tient pas debout, ces fariboles, d’autant que ça n’a rien donné ! 
Et puis, Paul n’a vu que deux galonnés jusque-là, et la « Dominiquette » avec son escouade de protection, absentes pour le coup, plus leur ministre mais en coup de vent. Aucune trace d’une vaste opération de déstabilisation politique. 
  
Mais l’autre continu entre deux gorgées. 
« La première action, celle que j’ai proposée a été immédiatement retenue par les services. Elle a consisté à dénoncer le détournement des indemnités de la guerre du Golfe au ministère des finances. Je l’ai fait fin janvier 1998 à la BCR du Havre. Il y avait quatre inspecteurs et contrôleurs et j’étais venu avec le naïf monsieur X qui amenait des biscuits sur un autre détournement de fonds au détriment de la compagnie aérienne « Air-Transe ». » 
Encore quelques barbouzeries sonnantes et trébuchantes d’argent qui se promène dans les airs du pays vers quelques paradis fiscaux, peut-être ? Et alors, il n’a jamais transporté de fonds, des bijoux ou des lingots d’or dans ses cales, celui-là, ou quoi, se demande Paul qui commence à s’impatienter sérieusement, la faute au manque de sommeil ?
D’un autre côté, il faut reconnaître que c’est assez malin de monter les Services les uns contre les autres. L’armée qui verrait passer du pognon qui n’existe pas, envoie un quidam de civil dénoncer l’affaire à des inspecteurs du fisc qui ne peuvent qu’en référer à la DNEF[2], qui n’est pas spécialement composé de tire-au-flanc, au contraire : une réputation de sabreur, et qui ne peut que se saisir du dossier et ouvrir une enquête. Ils sont là pour ça : exploiter toutes les dénonciations !
Une véritable petite bombe, directe posée sous le paillasson du ministère des finances, tout en dédouanant les personnels du ministère de la défense de toute cette affaire. Intéressante, cette petite-guéguerre d’un temps dépassé… 
« Comment s’est donc déroulée cette entrevue ?... » 
Un « porteur de bidons » passe à ce moment-là à proximité et le « Capitaine Haddock » échange à la volée une coupe vide contre une autre pleine. 
« En fait, il était impossible de présenter une telle dénonciation comme une déclaration quelconque sans bien définir ce qui se passait. J’ai ainsi bien souligné que j’avais eu la confirmation de ce détournement par mes contacts dans les états-majors de la Marine et de l’armée de l’Air tout en précisant que « si les crapules qui étaient en face me faisait la peau cela flinguerai immédiatement ; vous transmettrez bien ces précisions à votre hiérarchie » ». 
Prudent, le pilote d’aérobus et autre camions aériens… 
« Mais dites-moi, aviez-vous les virements bancaires correspondants aux indemnités de la guerre du Golfe ?... »
Réponse embarrassée : « Eh bien non ! Nous avions un certain nombre d’informations indiscutables qui prouvaient que ce détournement était bien une réalité – par exemple le retour de « Thieriment » de Doha avec des caisses de billets dans l’avion et une escale à Lucerne – mais il nous manquait l’essentiel à savoir la multitude de bénéficiaires de ce gigantesque vol. »
Accusations faciles, ça… Des caisses de billets ! N’importe quoi, oui ! Pourquoi pas des lingots d’or qui dégoulinent des poches du veston, tant qu’on y est ? 
Un million de dollars, c’est 200 liasses de 50 billets de 100 dollars : ça tient dans un seul « pilot-case ». 
Encore un type qui ne sait pas qu’on n’a pas besoin « de valises » ou de « caisses » volumineuses pour passer de l’argent d’un endroit à un autre… Quelques octets suffisent. Un chèque, déjà, ça tient entre seulement deux doigts[3] ! 
« Admettons. Mais c’est quoi, « l’opération Haddock » ? Parce que s’il s’agit juste de passer un dossier sans rien dedans hors les ragots du petit personnel de piste qui voit passer des valises, c’est un peu mince pour envoyer Cornu, qui est mort entre-temps, aux oubliettes de l’Histoire, histoire de laver l’affront de l’Ouvéa, non ? »
Marre à la fin d’avaler des âneries depuis le début de cet entretien… 
« Ce que vous ne savez pas, c’est que l’opération « Haddock », inconnue du public, est suivie très attentivement par l’état-major des armées et qu’elle ne se limite pas à la recherche de fonds disparus… »
Et tout à l’heure, il va affirmer que finalement tout part de lui et que Paul se retrouve de facto sous ses ordres ?
« Qu’est-ce que vous entendez par « ne se limite pas à la recherche de fonds disparus »… ». 
Le capitaine Haddock, sentant à la fois la curiosité de son interlocuteur et son agacement poindre, se doit d’en dire plus. Or, pour des raisons de sécurité, il ne doit pas non plus, de son côté dépasser la limite du possible.
« En fait l’opération Haddock regroupe un bon nombre de retraités des armées, avec plein d’étoiles – j’aime bien les étoiles – et qui désirent rester au service de leur pays jusqu’au bout. Il y a aussi des membres d’autres ministères. Nous avions parmi nous, dans le « groupe Jean Renaudin » – maintenant décédé – l’un des cinq directeurs à compétence nationale des douanes, qui fut responsable de la zone Nord-Ouest de la France. Il nous a d’ailleurs donné des indications d’une extrême importance pour définir la stratégie la plus adaptée… ».
Les douanes, maintenant ! Manquaient plus qu’eux… 
« L’Opération Haddock est une opération sur le long terme et j’ai fait une demande de prime d’aviseur, uniquement parce qu’elle permet de lever la prescription des dix ans sur le détournement en question… »
Une prime d’aviseur ? D’aviseur de quoi, puisque pour le moment, il n’y a pas un élément sérieux qui présumerait d’un quelconque détournement d’un Président disparu, de son administration, de quelques complices ? Rien que du vent présomptueux. 
« J’ai demandé 1 % des fonds détournés, ce qui est tout à fait suffisant pour acheter un Pilatus PC 12 et partir en week-end avec les copains… Il y a aussi la possibilité de création de fondations, car 1 % d’un montant aussi astronomique – plus de trois milliards de dollars – c’est beaucoup trop pour mes besoins. »
Trois milliards ? D’un coup ? Et ils sortent de quel chapeau ? 
Mais Paul continue de laisser parler le « Capitaine Haddock ». 
Trois milliards et un « groupe Jean Renaudin[4] » …
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
[1] Le « Capitaine Haddock » créera un peu plus tard le Fonds de Dotation « Euroclippers » (loi du 4 août 2008), une forme légère de fondation sans fonds constitutifs, pour développer l’activité d’armement de clippers à « vocation sociale ». Il sera dissout ultérieurement faute d’avoir reçu un rescrit (article L. 80 C du Livre des procédures fiscales) l’autorisant à recevoir des fonds au titre du mécénat d’entreprise et émettre l’indispensable crédit d’impôt en échange.
Il comptait y verser la prime d’aviseur (prévue seulement dans le code des douanes à l’époque) qu’il visaitau titre des démarches entreprises jusque-là.
[2] Direction Nationale des Enquêtes Fiscales
[3] En revanche, un milliard de dollar, c’est 1.000 attaché-case : une tonne de papier pour environ un mètre cube !
[4] Le « Groupe Jean Renaudin » existe réellement, même si beaucoup de ses membres ont pu décéder les uns après les autres dans des circonstances… disons « normales ».
Trois milliards restent une approximation : en fait il s’agit d’un milliard remis très officiellement à Doha (Qatar) par le Koweït le 25 février 1991 après le début des opérations de reconquête du pays par les troupes de la coalition (http://discours.vie-publique.fr/notices/912007900.html lien devenu inactif…) ; on  retrouvait néanmoins cette communication dans la presse de l’époque : Le Monde, Les Échos (Le Koweit donne un milliard de dollars à la France | Les Echos), Le Figaro, etc., dont aucun service « officiel » du pays (Douane, Trésor public, Banque de France, Tracfin, services fiscaux, Parquet général et autres…) n’ont jamais retrouvé la trace. Et pour cause : ces fonds (plus les intérêts comptés sur 20 ans, d’où les 2 milliards supplémentaires) n’ont jamais franchi les frontières du pays, ne laissant donc aucune trace détectable dans leur sillage…
Paul de Bréveuil ne le sait pas à ce moment-là de ses aventures, mais c’est lui qui ira à l’ambassade de France au Qatar avec une centaine de sacs bourrés de billets en août 1991, sortis du Koweït au moment du pillage du palais royal par les troupes irakiennes de Saddam Hussein (cf. l’épisode « Laudato sì » des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3).




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