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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 29 août 2023

Opération Juliette-Siéra (12/33)

Douzième chapitre : Ferrayé et AZF   
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Avant la fin de la semaine, Joëlle fait le point avec Paul au siège social parisien de la MAPEA. 
Paul s’est « planqué » durant les derniers jours entre le Val de Seine, l’Ardèche, Paris, le Haut-Var, puis Paris, pendant que l’autre aura campé dans les bureaux désertés en ce début du mois d’Août, au grand dam de la femme de ménage. 
« Je ne sais vraiment pas si c’est la bonne banque, mais c’est déjà impressionnant. Plus de 30.000 comptes, la plupart de non-résidents, environ 100.000 écritures/mois. Sur 19 ans depuis 1990 ça fait 20 millions de mouvements/comptes. J’ai fait 40 DVD en format DBD, lisibles sous Access ! » 
Un vrai tour de force que de « pomper » toutes ces données en quelques jours : elle est vraiment un « crack » la petite boulotte quand elle s’y met ! 
Un choix plus que judicieux… 
Par ailleurs, les demandes d’extraction des comptes du Trésor ont été obtenues. Mais les écritures éventuellement concernées sont des millions de fois plus nombreuses. 
« Sans vouloir être pessimiste, j’ai renoncé. En revanche, on m’a autorisé à inspecter les archives électroniques via le serveur de la Banque de France, avec un code et un identifiant. Et ce que je propose, c’est que je fasse des recherches ciblées, parce que là, mes bouts-de-choux m’attendent au dernier TGV. On part demain en croisière en Grèce sur le voilier de nos amis. » 
Comment refuser la demande de lever le pied implicite ? 
« Je vous propose de me les confier. Je ferai les recherches nécessaires au fil de l’examen des DVD qui me sont réservés. On va dire qu’on suspend la mission pour le reste du mois. C’est bien mérité ! » 
Soulagement visible de la dame… 
« Et je fais comment de mon côté ? Il me faut une connexion internet haut-débit, c’est ça ? » 
C’est un peu l’idée. À moins de s’enfermer dans une agence de la Banque de France accueillante. 
Voilà qui ne va pas être simple. Paul ne connaît personne qui acceptera de le laisser s’enfermer dans son agence, même avec un mot du Président de la République lui-même. 
Par ailleurs, il ne dispose de connexions internet qu’à l’usine, qu’il n’est pas question d’ouvrir rien que pour lui. Ou alors il reste à Paris chez Charlotte et ici, voire à Fox Amphoux.
Ce sera donc Fox l’arrière-pays de la côte archibondée en cette saison. Mais au moins il sera à l’abri, protégé par la petite troupe du coin. 
A-t-il avancé, depuis leur dernière entrevue ? 
Oui, mais ça ne la regarde pas. « Je commence à comprendre ce que je suis censé trouver. Je crois même avoir à peu près toutes les dates. Et j’ai même une idée des montants que je dois trouver dans les DVD pour confirmation. Sauf si on s’est trompé de banque. Dans cette hypothèse, il faudra remettre ça au tout début septembre. Est-ce possible ? » 
Si on lui demande gentiment, tout est possible, répond-elle.
Et la voilà qui sourit les yeux pétillants en dégrafant son corsage : on dirait qu’elle prend goût à leurs chevauchées fantastiques…
Juste avant de prendre le train pour rejoindre le père de ses enfants, ce n’est pas vraiment raisonnable, en pense Paul.
 
Une fois la miss ayant pris congés, Paul se remémore ce qu’il sait, notamment de l’affaire Ferrayé. 
Un type qu’il faudra peut-être rencontrer pour confirmation, tellement tout cela est extravagant jusqu’à toucher au rocambolesque de niveau olympique. 
Il faut remonter à la fin de la première guerre du Golfe, et son issue en 1992. Le Koweït flambe de ses onze cents soixante-quatre torchères dans son désert. 
Autant de puits de pétrole incendiés par les troupes du dictateur irakien avant leur repli au Nord sous l'offensive des alliés. Or, il n’y a que deux entreprises capables de les éteindre, et encore sur un mode destructeur. 
C’est la technique de « Red Adair », le pompier texan qui s’est fait une spécialité de souffler la flamme de puits en feu à coup de dynamite. 
L’inconvénient de la méthode, c’est que la tête de puits ainsi privée de ses vannes d’arrêt continue de faire fuir le geyser de brut souterrain sous la pression naturelle du gisement. 
Il faut, soit remonter une tête de puits, dit « arbre de Noël », dans le cambouis en veillant à ne faire aucune soudure pour éviter d’y remettre le feu, soit bétonner suffisamment et arrêter le puits, soit, plus classiquement, forer à proximité et dériver le puits principal vers la nouvelle tête de puits pour poser en toute sécurité une vanne d’arrêt, et bétonner l’ancien puits. 
Bref, plusieurs semaines de travail pour chaque puits. 
Premier devis de temps pour les puits du Koweït : 4 à 5 ans ! 
Vertige de pollution et d’assèchement des exportations d’or noir qui risque de faire flamber les cours du baril… 
  
Alors que le procédé de Joseph Ferrayé[1], qui a manifestement été utilisé pour éteindre les puits de pétrole incendiés par Saddam Hussein (il y a des vidéos qui le confirment sur internet[2]), consiste à poser une sorte de grand éteignoir de bougie sur le puits en feu avec un appareil de levage sur chenille. On mouille le tout avec de l’eau et du gaz d’azote liquide pour ne pas que ça fonde sous la chaleur dégagée et le feu s’étouffe de lui-même en quelques minutes sous un flot du gaz inerte, le privant d’oxygène. 
Après, il suffit de fermer les vannes dès que la température baisse et le tour est joué en moins d’une heure. Le puits peut être remis en service dans la journée et produire sa liqueur visqueuse. 
Estimation de temps pour la totalité des puits incendiés : 6 mois !
 
Dix-sept ans de cauchemar pour l’inventeur libanais du procédé, qui maintient toujours être le descendant d’un fabricant de cotonnades de Beyrouth émigré dans le Sud de la France et qui se bat pour obtenir gain de cause.
L’entreprise familiale vient de fermer ses portes quand éclate la guerre du Golfe. Saddam est battu mais le Koweït brûle. Il faut trouver une solution, et vite. 
Les plus grandes équipes de spécialistes sont dépêchées sur la place mais se tiennent le menton en signe de perplexité. 
Le « pompier volant » Red Adair y perd son latin. 
Au même moment, comme Archimède dans sa baignoire, Ferrayé qui n’a aucun mandat mais qu’importe, dans un coin de sa demeure, met au point son procédé permettant d’éteindre les puits sans utiliser d’explosifs. Le tout en un temps record : dix minutes ! 
L’idée est simple comme bonjour mais il fallait y penser : on recouvre le puits en feu d’un haut fourneau sans utiliser de dynamite. On introduit un gaz inerte qui chasse l’oxygène, l’incendie s’étouffe naturellement et on mouille le tout pour que ça ne fonde pas sous la chaleur. 
À ce système d’extinction s’ajoute un système de blocage de la tête de puits. 
L’inventeur dépose ses brevets chez qui de droit, notamment à l’Office mondial de la propriété intellectuelle à Genève, puis fort de cette caution juridique, s’en va trouver l’ambassadeur du Koweït en France, mais fait l’erreur de joindre les spécialistes d’une des deux compagnies pétrolières tricolores, en l’occurrence la Compagnie Elf qui disparaitra plus tard, absorbée par Total. 
Parallèlement, il s’associe à plusieurs personnes censées disposer d’un bon carnet d’adresses et fonde avec elles une société en France, la CONIRA, dans le but de commercialiser sa trouvaille.
Et il n’entend plus parler de ses interlocuteurs jusqu’au jour où l’émir Jaber-al-Ahmad al-Sabah appuie enfin sur le bouton symbolisant la fin du drame. Les puits ne brûlent plus[3].
Tout le monde s’extasie devant la rapidité de l’opération. 
Ferrayé n’a de son côté pas de doute. Le miracle tient à son invention : les images d’archive le prouvent. 
Reste à récupérer ce qui lui revient de droit. Son système a permis au Koweït d’économiser des centaines de milliards de dollars et autorise en plus la remise en exploitation de l’essentiel de ses revenus. Aux utilisateurs de payer maintenant !
Vœu pieu. Dix-sept années passent et Ferrayé n’a toujours pas touché un centime. 
Pire, il a l’impression d’assister impuissant à la commercialisation en sourdine de son invention. Une technique qui n’a jamais été contestée, même par ses adversaires. Des experts tels que l’ingénieur basque Géraud de Vitrac n’hésitent pas à y voir l’invention du siècle. Un notaire interrogé par la Sûreté genevoise affirme de son côté que le brevet de Ferrayé a été utilisé abusivement au Koweït. 
L’inventeur dépose même plainte contre X des chefs d’escroquerie et tentative d’escroquerie. Et l’instruction est confiée à la juge genevoise Christine Junod dont l’enquête piétine toujours depuis. 
 
En 1997, le « Journal de Genève » et la « Gazette de Lausanne » sont les premiers à porter l’affaire à la connaissance du grand public. Pendant ce temps, Joseph Ferrayé se cache, il se sent le laissé-pour-compte d’une formidable nébuleuse d’intérêts dans laquelle gravitent des émirs, des politiciens, des avocats, des banquiers, des notaires, et dont Genève est la plaque tournante. 
24 milliards de dollars[4] : c’est la somme que le Koweït aurait déposée au nom de plusieurs associés de Ferrayé, s’il faut en croire un document authentifié par le notaire de Beyrouth en 1997.
La vie de Joseph Ferrayé bascule alors dans le cauchemar mais l’inventeur à la voix douce ne renonce pas. Aujourd’hui moins que jamais, alors qu’une ordonnance datée du 6 mars 2001 est là pour raviver ses espoirs les plus fous.
Telle qu’elle est parvenue à « La Liberté », elle émane du Tribunal de grande instance de Paris et ordonne le dépôt par l’État du Koweït de l’ensemble des contrats et de toutes les conventions ayant trait à l’extinction des puits de pétrole. 
Ce n’est pas tout : à l’époque, son avocat, maître Gilbert Lardco, sur le plateau de l’émission (préenregistrée) de « Sans Aucun Doute » du 12 mai 2000 qui a été censurée, parle de « la plus grande escroquerie du siècle, escroquerie incroyable, enjeu colossal ; on ne joue plus avec des rigolos, on joue avec de vrais tueurs, des hommes prêts à tout sous prétexte qu’un État a des intérêts qui sont reliés par d’autres États[5] ».
L’animateur-présentateur, déclare : « Cette affaire pourrait remonter très, très-très haut... ».   
L’émission en question est censurée par RF1, sur la double intervention du Directeur de la compagnie pétrolière, disparue depuis, avalée par son concurrent national, et celle du Ministre français de l’industrie de la précédente mandature présidentielle, celui qui à l’époque de la première guerre du Koweït était en charge notamment du pétrole et aussi de la Propriété Industrielle, actuellement en poste à Washington pour le compte d’une agence internationale de la Haute finance, mari d’une productrice d’émission de télévision politique à l’époque. Dans le « petit milieu » des médias... ça commence à sentir le soufre.
 
L’inventeur réfugié en Suisse et son avocat se sont tus. Et le ministre du pétrole koweïtien s’est fendu d’une visite en France pour rencontrer le premier ministre d’alors, dit de « gauche plurielle ». 
Depuis, plus rien. L’argent des puits s’est évaporé en diverses commissions d’intermédiaires et le juge a classé l’affaire sur un rapport d’expertise psychiatrique bidon – le toubib n’a même pas rencontré son sujet d’expertise – faisant passer l’inventeur pour un fou, débile, mythomane, qui pourrait être dangereux pour lui-même et ses proches… 
Étonnant, 24 milliards de dollars évanouis dans la nature ! Mais c’est comme ça que Paul découvre l’affaire : il lui faut rencontrer cet homme ou au moins son avocat. Ce sera compliqué, car l’homme n’a aucune raison de parler tenu par le secret de son code de déontologie ni aucune raison d’investir sa confiance dans un inconnu qui passe neuf ans plus tard pour en savoir plus. 
D’autant mieux, que s’il s’agit sans doute de fonds détournés, le Trésor français n’en est pas la victime directe, ou alors, simplement faute de n’avoir pas vraiment touché l’impôt éventuellement dû sur ces sommes. 
Quant à savoir comment les Américains ont obtenu la licence du brevet, ce n’est pas très compliqué à comprendre : ils ont un bureau fédéral payé par le contribuable américain rien que pour ça ! 
Tous les brevets déposés partout dans le monde sont, au moment de leur dépôt, « ouverts » : il suffit de se servir au fil des besoins au nom de la défense nationale, comme l’autorise leur constitution. 
C’est exactement comme ça, en plus de l’échange de cellule-souche aux fins de confirmations scientifiques habituelles, que la découverte du rétrovirus du Sida, faite par l’Institut Pasteur, s’est retrouvée brevetée par des Américains… 
Paul tente le coup auprès du secrétariat du cabinet de l’avocat. 
Pour avoir finalement un rdv début septembre. 
 
Mais s’il n’y avait que ça ! C’est que Paul en fouillant dans les sites du « Capitaine Haddock » et de quelques autres sur internet, liens pour l’essentiel envoyés par « DD », le fait remonter sur les pistes indiquées à Malaga. 
L’affaire AZF d’abord : l’usine chimique AZF (AZote Fertilisants), aujourd’hui rasée, appartenait jusqu’en 2005 à la société Grande Paroisse. 
Cette société était une filiale d’Atofina qui regroupait, depuis la fusion de Total et d’Elf-Aquitaine, une partie des activités chimiques du groupe Total. 
Située à 5 km du centre de Toulouse, au sud, entre la Rocade, l’autoroute menant vers Tarbes, et la Garonne, elle avait été initialement construite à l’écart de la ville en 1921, puis a été progressivement englobée par l’agglomération grandissante.
Elle employait un peu moins de 500 personnes sur un terrain de 70 hectares et produisait en grande partie des ammonitrates agricoles et, en plus petite quantité, des nitrates d’ammonium industriels, mais aussi de la mélamine, des résines et des produits chlorés tel que l’ATCC et le DCCNA. La fabrication de l’ensemble des produits était issue de la production d’ammoniaque, la synthèse d’ammoniaque réalisée à partir du gaz naturel provenant de Lacq.
Tout le monde se souvient du 21 septembre 2001, dix jours après les attentats de New-York sur les « Twin » et sur le pentagone à Washington, à 10 h 18, qu’un stock d’environ 300 – 400 tonnes de nitrate d’ammonium déclassé destiné à la production d’engrais a explosé creusant un cratère de forme ovale de 70 mètres de long, de 40 mètres de largeur, et de 5 à 6 mètres de profondeur. 
D’après certains témoignages et enregistrements sonores, cette explosion aurait été précédée de quelques secondes par une autre explosion de plus faible intensité, une sorte de claquement, et des phénomènes électromagnétiques restés inexpliqués. 
La détonation a été entendue jusqu’à 80 km de Toulouse et a généré un séisme de magnitude 3,4 sur l’échelle de Richter.  
Trois jours après la catastrophe le procureur de la République, M. Bréard déclare qu’il s’agissait « à plus de 90 % » d’un accident. Le 28 septembre 2001, il ouvre une information judiciaire contre X pour homicides, blessures et destruction des biens involontaires. Le juge d’instruction Thierry Perriquet a repris en novembre 2003 l’instruction commencée par deux autres magistrats. 
L’hypothèse de l’accident reste privilégiée par les autorités. En effet cette thèse postule que la catastrophe a été provoquée par une erreur de manipulation qui aurait conduit un employé d’une entreprise sous-traitante d’AZF à déverser, un quart d’heure avant l’explosion, 500 kg de produit chloré pour piscines (du DCCNa ou Dichloroisocyanurate de sodium), produit dans une autre partie de l’usine sur le tas d’ammonitrates stocké en vrac. 
Et pourtant, la reconstitution réalisée sur place en octobre 2002 a mis en évidence l’impossibilité de confondre les deux produits, du fait de la très puissante odeur de chlore dégagée par le DCCNa.
Pour sortir de cette impasse technique, les experts ont imaginé par la suite un scénario, dans lequel les quantités de DCCNa mises en jeu sont ramenées de 500 kg à seulement « un ou plusieurs kilos » négligemment balayés par l’employé incriminé, lequel a bénéficié d’un non-lieu peu de temps après. 
Après analyses d’échantillons de sol prélevés par le SRPJ de Toulouse en novembre 2001 dans le hangar où le manutentionnaire est censé avoir collecté les fameuses balayures, les enquêteurs montrent qu’il n’y avait pas de DCCNa à la surface de ce local. 
En outre, si les tests d’explosivité des produits incriminés ont confirmé leur extrême réactivité, celle-ci ne se manifeste que sous certaines conditions qui sont très éloignées de celles qui prévalaient dans le hangar 221 un quart d’heure avant l’explosion : milieu confiné, mélange intime des produits broyés en poudre, forte humidité.
  
Pour la petite histoire, Paul se remémore ses cours de chimie de prépa et se souvient.
Les explosions ayant impliqué du nitrate d’ammonium ne sont pas très nombreuses. La première date du 4 octobre 1918, à Morgan dans le New Jersey aux États-Unis. À la suite de l’incendie d’un atelier de chargement d’explosif qui dure une journée, des obus lancés en l’air retombèrent dans un magasin de 4.000 tonnes de nitrate d’ammonium et y explosèrent. L’un d’eux provoqua une forte détonation. Cependant, malgré d’autres détonations d’obus similaires, une grande partie du stock de nitrate en barils ne fut pourtant pas détruite.
C’est dire s’il s’agit d’un produit « stable ». 
Le 26 juillet 1921 à Krieweld en Silésie, la Pologne actuelle, pour désagréger 30 tonnes de nitrate d’ammonium pris en masse dans deux wagons, on y a fait exploser une cartouche d’explosif minier. Les wagons explosèrent. Dix-neuf personnes furent tuées.
Le 21 septembre 1921, à Oppau en Rhénanie, Allemagne, à la suite d’un tir de mine, un hangar contenant 4.500 tonnes de mischsalz, un mélange moitié de sulfate d’ammonium et moitié de nitrate d’ammonium, provoque la mort de 450 personnes et la destruction de 700 logements. 
L’usine avait l’habitude de désagréger les tas à l’explosif et avait, à la date de la catastrophe, fait plus de 20.000 tirs sans le moindre incident. On suppose que la mine a explosé dans une région du tas où la concentration en nitrate d’ammonium était plus élevée que la moyenne. 
La sensibilité du mischsalz à l’entraînement explosif augmente très vite avec la concentration en nitrate d’ammonium, ce qui explique qu’une partie seulement (450 tonnes, 10 %) du tas ait explosé. 
  
Le 1er mars 1924 à Nixon dans le New Jersey aux États-Unis, un incendie, suivie d’explosions, fait rage dans un magasin de nitrate d’ammonium pollué de composés nitrés. 
Ce nitrate était fabriqué avec de l’acide nitrique provenant d’acide nitrique résiduel de la fabrication de trinitrotoluène.
Le 5 juin 1940 à Rouen en France, au cours d’un bombardement aérien, une bombe explose dans un important stockage de nitrate d’ammonium en fûts métalliques (six mètres d’épaisseur). L’engrais se répand aux alentours du cratère de la bombe, mais sans exploser ! 
Plus tard, le 5 août 1940 à Miramas en France, c’est un tas de 240 tonnes de nitrate d’ammonium pur et en sac, qui explose après un incendie provoquant l’émission de fumées rousses. 
L’enquête conclut que l’explosion avait été déclenchée par celle d’un obus projeté par une autre explosion, en l’occurrence celle d’un wagon de munitions voisin. 
Le 29 avril 1942 à Tessenderlo en Belgique, le tir d’une cartouche dans un tas de 150 tonnes de nitrate d’ammonium provoque son explosion. Bilan : plusieurs centaines de personnes tuées. 
Les 16 et 17 avril 1947, à Texas City, au… Texas, États-Unis, le cargo français « Grandcamp », de type « Liberty-ship », en cours de chargement, contenant 2.600 tonnes de nitrate d’ammonium en sac (32,5 % d’azote, 4 % de charges minérales, 1 % de bitume) prend feu.
Pour étouffer l’incendie, le capitaine fait fermer les panneaux de cale et envoyer de la vapeur sous pression.
Malheureusement, cette cargaison n’a pas besoin d’oxygène pour continuer à brûler puisqu’elle est anaérobique. Une fois le feu pris, la chaleur de la vapeur accéléra la réaction. La pression augmente et, après une heure, la cargaison explose. Elle provoque la mort de plusieurs centaines de personnes et l’incendie du cargo « High Flyer », amarré à 250 m de là, qui contenait 1.050 tonnes de soufre et 960 tonnes de nitrate d’ammonium lui aussi.
Le « High Flyer » explose à son tour le lendemain 17 avril, après avoir brûlé près de 16 heures. 
Un stock de 500 tonnes du même nitrate d’ammonium qui se trouvait sur le quai, prit feu également, mais brûla sans exploser.
Les experts expliquent cette différence de comportement par le confinement plus important dans la cale des bateaux. 
  
N’oublions pas que le 28 juillet 1947 à Brest en France, le cargo « Ocean Liberty » chargé de 3.300 tonnes de nitrate d’ammonium et de marchandises inflammables (combustibles, lubrifiants, solvants, polystyrène, pneumatiques) prend feu vers 12 h 30. Le capitaine fait fermer les cales et envoyer de la vapeur sous pression. La situation s’aggravant, le bateau est remorqué en rade vers 14 h 00, mais s’échoue sur le banc de Saint Marc à quelques centaines de mètres de la plage la plus populaire de Brest. De la fumée noire et rousse s’en échappe et l’incendie devient très violent. Le cargo explose à 17 h 00 causant 29 morts et d’importants dégâts dans la ville de Brest pourtant abritée par les hautes falaises qui dominent la rade.
Le bruit de la déflagration est entendu jusqu’à Morlaix, à 60 km de là. 
Un raz de marée de quelques décimètres se fait sentir jusque dans le chenal du Four, à plus de 30 km. 
Dans les deux cas, il s’agit de l’explosion, dans des conditions fortement confinées, du mélange de nitrate d’ammonium et de combustibles liquides. 
Le 23 janvier 1954, en Mer Rouge, le cargo « Tirrenia », chargé de 4.000 tonnes de nitrate d’ammonium prend feu. Le capitaine a recours à la vapeur pour tenter d’arrêter l’incendie. L’échec de cette tentative le conduit à abandonner son navire qui explose dans la nuit.
Le 21 septembre 2001, on impute l’explosion de l’usine AZF de Toulouse en France au nitrate d’ammonium, mais sans pour autant comprendre comment, car sans incendie préalable ni confinement[6]
Le 2 octobre 2003 à Saint-Romain-en-Jarez, dans le département de la Loire en France, un incendie se déclare dans un hangar agricole contenant de gros ballots de paille (démarrage de l’incendie), une chambre froide pour la conservation des fruits, des cagettes en plastique de fruits, vides, et quatre tonnes de nitrate d’ammonium en sac (engrais). 
L’incendie se propage de la paille aux parois de la chambre froide, puis aux cagettes en plastique, qui brûlent et fondent, faisant ainsi un mélange détonant avec le nitrate agricole.
Il s’est écoulé environ 1 heure et 15 minutes entre l’appel aux pompiers pour éteindre le feu de paille et l’explosion du nitrate. 
Dix-huit personnes ont été blessées, principalement des pompiers, dont deux grièvement. 
  
Le 9 mars 2004, en Espagne, un camion chargé de 25 tonnes de nitrate d’ammonium 33 % pour engrais, en vrac, explose à Barracas (communauté autonome de Valence-Valencia) sur la route nationale 234 Burgos–Sagonte, à la suite d’une collision, faisant deux morts et trois blessés. L’explosion est entendue à 10 km à la ronde et s’est produite une demi-heure après la collision ! 
Elle s’explique par le fait que l’accident a entraîné la mise en contact du nitrate (comburant) avec le gazole du réservoir (carburant) et par l’incendie qui s’est produit. 
Elle a créé un cratère important de 5 m de diamètre et de profondeur. 
Le 24 mai 2004, à Mihailesti en Roumanie, un accident routier impliquant un camion transportant 20 tonnes de nitrate d’ammonium, en sac de 50 kg, qui s’est renversé vers 4 h 55 et a pris feu. 
Au bout d’une heure, une violente explosion provoque la mort de 18 personnes et en blesse grièvement une dizaine. L’explosion a creusé un cratère d'environ 15 mètres de diamètre et 10 mètres de profondeur. 
Enfin, le 22 avril 2004 en Corée du Nord, un train chargé entre autres d’essence de nitrate d’ammonium, dans la gare de Ryongchon (ville de 130.000 habitants située à 20 km de la frontière chinoise) explose, provoquant la mort de 161 personnes et fait plus de 1.300 blessés.
La gare a été rasée, ainsi que tous les bâtiments dans un rayon de 500 m, près de 8.000 logements sont détruits ou endommagés. 
Deux énormes cratères de huit à dix mètres de profondeur ont été vus sur le lieu de l’accident, dont les circonstances précises ne sont pas connues.
Les autorités évoquent une erreur humaine. 
  
Bref, AZF un accident, ce n’est pas une hypothèse très crédible.
Mais celle de l’attentat, c’est encore plus compliqué à accepter, même si on peut supposer « des liens » avec les affaires de pétrole des sociétés concernées.
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
[1] Il s’en expliquait dans cette vidéo devenue inaccessible http://leweb2zero.tv/video/dnonciateur_084693ccb65fea
[2] Koweït puits de pétrole en feu | INA
[3] Ça, c’est l’histoire « officielle ». Dans la réalité, Ferrayé contacte, avant le dépôt de son brevet, la Compagnie Française des Pétroles pour présenter sa trouvaille. Et l’urgence, outre l’extinction des incendies, c’est de tester in situ cette invention-là. Et accessoirement de prendre une part de ce marché aux Américains, estimé à 1 milliard de dollars.
[4] En réalité un peu moins de 23 milliards de dollars, dont 950 millions facturés pour les opérations sur place, aux pieds des puits.
[5] Cf. https://www.youtube.com/watch?v=n7L-BrTdgUo
[6] Le 19 novembre 2009, le verdict prononcera une relaxe générale. L’arrêt sera cassé et le 31 octobre 2017, l’ancien directeur de l’usine, Serge Biechlin, sera finalement condamné par la Cour d’appel de Paris à une peine de 15 mois de prison avec sursis et une amende de 10.000 € pour « homicide involontaire » s’étant rendu coupable de « négligences » et de « fautes caractérisées » ayant rendu la catastrophe possible. La société Grande Paroisse, filiale du groupe Total, sera condamnée à une amende de 225.000 €.




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