49 – De nombreuses retombées…
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de
neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Et, à l’arrière, Paul explique à Alexis et Anton, que
là, en réalité, on est à une allure d’un avion normal, un peu rapide mais
normal au sens où il réagit aux fluides gazeux qu’il traverse.
« Alors que tout-à-l’heure, en très haute
altitude et à grande vitesse, l’aérodynamique n’est pas du tout la même.
On est comme une « brique
volante » qui tombe et qui génère une onde de choc qui forme une demi
sphère devant l’avion ce qui permet à celui-ci de ne pas entrer en contact avec
le plasma généré par la traversée atmosphérique.
De toute façon, quand on rentrera sur
le dos protégé par le « gel Birgit » et les céramiques d’Aubenas de
retour de l’espace à des vitesses bien plus élevées, alors qu’un avion se sert de
la différence de pression entre l’extrados et intrados de ses ailes pour
assurer sa sustentation, le « 003.1 » se servait et se servira de sa
vitesse pour maintenir sa trajectoire.
Normalement, la température aux bords
d’attaque est égale à la puissance 4 du nombre de Mach, facteur de la
température ambiante comptée en degré Kelvin.
De quoi vaporiser en plasma n’importe
quel matériau.
Mais grâce à l’onde de choc à l’avant
la température tombera donc à moins 2.000° C.
Ce que le « gel Birgit » peut
largement supporter en en rajoutant son effet de thermopile.
Et au pire, les céramiques sont
capables de supporter plus ou moins longtemps sans se dégrader…
Mais j’aimerai à ne pas avoir à les
remplacer après chaque vol, comme cela avait été envisagé au moment des
premiers calculs.
Ce qui fait que lorsqu'on augmente l’angle
d’incidence, on augmente son « drag atmosphérique » ou l’onde de choc
est plus volumineuse et, en conséquence, l’appareil ralentit davantage.
Donc, pour allonger une trajectoire, on
réduit l’angle d’incidence, et pour la réduire la longueur de la route, on
l’augmente afin de présenter plus de résistance. Par conséquent, pour
« tirer » plus loin.
D’autant que plus l’incidence est
élevée, plus la portance est forte, ce qui fait remonter l’engin. On a donc, à
ce moment-là, un double effet de transformation de l’énergie cinétique en
énergie calorique et en énergie potentielle et réciproquement. »
Ce qui explique les manœuvres de Serge, tout au long
du retour…
« Mais il faut bien distinguer l’effet de
portance par différence de pression de l’aéronautique avec la variation du
« drag atmosphérique » par changement d’angle d’incidence.
Pour un avion, l’air s’écoule le long
de ses structures, alors que pour une navette l’air s’écoule autour de l’onde
de choc qui n’a pas du tout la forme de l’avion.
La variation de cet angle entre un
avion normal et le même en mode « brique qui tombe » n’a donc pas du
tout le même impact, en tout cas lorsqu’on est en phase de conversion de
l’énergie cinétique en énergie calorifique.
Une fois revenu à moins de Mach 3, on
s’est remis en mode standard comme un avion ou un planeur avec un angle assez
inférieur à 10° d’incidence et le basculement est immédiat : en une fois, on
sort de l’attitude « rentrée » d’atmosphère à l'attitude planeur.
C’est ce que nous avons testé sur notre
vol retour sans vous le dire. »
Voilà l’explication de ce vol haché…
Le « 003.1 » franchit le mur du son alors
qu’il se trouve à une altitude de 15 km et est encore éloigné de 60 km du lagon
d’amerrissage.
À environ 10 km de la piste, il entame la descente finale
en utilisant l’autopilote avec une pente d’environ 20°, trois fois plus
accentuée que celle d’un avion commercial normal, et en ayant recours aux
aérofreins pour contrôler sa vitesse.
À 500 mètres d’altitude, Serge redresse pour réduire
la pente à 1,5° et le foil principal est sorti à une altitude de 100 mètres.
Par précaution il avait relancé les turboréacteurs au
cas où il louperait sa première approche.
Et il touche l’eau dans un souffle… et plein
d’éclaboussures.
Pas mécontents d’être tous en un seul morceau, ils
sont accueillis par Gustave, ravi de retrouver son « meilleur
pilote » et Julie qui va pouvoir faire un rapport de plus à son
« autorité ».
L’américain en fait de même à peine sorti du cockpit,
dès qu’il foule le ponton sous le hangar à la rencontre de ses ordonnances à
qui il raconte, presque avec enthousiasme et en « américain », ce qui
s’est passé depuis deux jours.
Et alors, content ?
« Impeccable ! »
À part son « sea-leg » qui va s’estomper
rapidement.
Parce qu’il a été copieusement secoué, lui aussi…
Dans les jours qui suivent, chacun rentre chez soi.
Le « 003.1 » aura été ausculté sous tous ses aspects, coutures et
paramètres par les équipes de Paul qui en feront un épais rapport relevant des
anomalies mineures qu’il conviendra de prendre en compte ultérieurement pour
affiner les réglages avenirs.
« Le Loup » aura fait une navigation
« pépère » entre la mer du Japon, la mer de Chine Orientale, le
contournement de Bornéo par la mer des Philippines, de Banda et de Timor afin de
rejoindre l’océan Indien sans être inquiété. En plongée périscopique le jour et
à faible allure, directement en surface la nuit à plus vive allure pour refaire
les pleins de ses batteries.
Et les comptes-rendus auront circulé discrètement
dans toutes les hiérarchies de l’Otan.
Peut-être même que les services de renseignement de
la Russie en auront eu vent. Mais ils seront restés très secrets sur le sujet,
confortant ainsi l’idée que le bloc occidental fait tout pour éviter un
embrasement nucléaire de la planète.
Un point d’appui pour leurs futures menaces ?
Ce qui, d’après les analyses ultimes de Paul,
poussera peut-être Poutine à stationner des munitions nucléaires prêtes à
l’emploi en Biélorussie, tant qu’il a encore tout sa tête.
« Comprenez » en dira-t-il bien plus
tard, courant mars, quand on le questionnera sur le sujet, « que de
cette façon-là, Poutine se donne la possibilité d’utiliser ses armes atomiques
tactiques si par hasard son armée ne peut pas réduire la résistance ukrainienne
et soit obligée d’abandonner le Donbass et la Crimée.
Dans cette hypothèse, ce n’est pas lui
qui tire, mais son allié de Minsk qui rentre en guerre contre son voisin,
malgré ce qu’il a toujours affirmé. Et Poutine resterait irréprochable. »
Improbable !
Si ce type d’agression arrivait, tout le monde
saurait que c’est lui qui aura appuyé sur le bouton et il serait la cible de
représailles stratégiques, lui rétorquera-t-on.
« Probablement ! Mais il n’y a que façon pour
lui de sortir quelques unités du giron de son état-major qui se refuse de
modifier d’un iota la doctrine de dissuasion nucléaire russe pour ne pas
la décrédibiliser totalement, qui veut, je vous le rappelle, que les munitions
nucléaires ne soient utilisées qu’en dernier recours face à une invasion qui
mettrait en péril le pays et ses institutions…
Et on sait ses généraux inflexibles sur
le sujet : c’est leur ultime rempart et ils se feraient fusiller par leurs
propres troupes, ce qui reste à voir, plutôt que de lâcher les missiles en
dérogeant de la doctrine qu’ils ont apprise » voire consolidée au fil du
temps et des générations.
Oui mais tout de même…
« Et Minsk peut très bien envisager de tenter
un coup de force pour s’emparer de ces munitions et en faire usage… sous
faux-drapeaux !
Mais ne vous en faites pas. Normalement
elles seront neutralisées par des commandos avant même de sortir de leur silo. »
Alors pourquoi en parler ?
« Pour prévenir de la suite, pardi ! »
La suite immédiate, c’est d’abord, et de façon
totalement étonnante la paranoïa qui est née aux USA à l’occasion de survol de
ballons chinois.
Dès le 28 janvier, un peu plus de deux semaines après
l’exploit de Paul au grand large de Vladivostok, le Norad suit ainsi un ballon
stratosphérique en provenance de l’Ouest qui survole les Îles Aléoutiennes de
l’Alaska.
Manifestement il dérive et serait parti de l’Ouest de
la Chine, aurait survolé la Corée du Sud et le Japon avant de se perdre
au-dessus de l’océan Pacifique en remontant vers le pôle Nord et le détroit de
Béring sous l’impulsion des vents de la haute atmosphère.
Il apparaît donc au-dessus des Aléoutiennes, pénètre
au-dessus de l’Alaska, pique vers le Sud et poursuit sa route au-dessus du
Canada, porté par le Jet-stream.
Pour finir par traverser les États-Unis de part en
part jusqu’à la côte Est.
Le 2 février 2023, le Département de la Défense des
États-Unis (DoD) a annoncé qu’il suivait depuis plusieurs jours, ce ballon de
surveillance à haute altitude se déplaçant vers l’Est à une altitude de 60.000
pieds au-dessus du Nord des États-Unis, et qui appartenait à la Chine.
C’est à ce moment-là que l’affaire est rendue
publique…
Le ministère de la Défense nationale du Canada aura
déclaré plus tard et de son côté que le Commandement de la défense aérospatiale
de l’Amérique du Nord américano-canadien suivait un ballon de surveillance,
confirmant ainsi l’information du viol des espaces aériens à des fins qu’on
peut supposer d’espionnage.
Le ballon, volant bien au-dessus de l’altitude
maximale des vols commerciaux, typique des 39.000 pieds, a alors été jugé par
l’armée comme ne constituant pas une menace pour l’aviation civile ou les
personnes au sol.
Sauf qu’il est décrit comme ayant la taille de trois
autobus et qu’il est équipé d’une nacelle technologique. Un peu plus petit que
la taille du ballon abattu par Paul au large des côtes russes quelques jours
auparavant.
Mais probablement d’une constitution assez similaire.
C’est à ce moment-là qu’un haut responsable de la
défense déclare que le ballon avait voyagé de la Chine aux îles Aléoutiennes et
à travers le Nord-Ouest du Canada avant d’arriver au Montana le 1er
février, lorsqu’il a été visuellement repéré au-dessus de la ville de Billings,
dans la vallée du Yellowstone.
Un itinéraire effectivement possible le long de cette
trajectoire en suivant les vents d’Ouest dominants à cette altitude-là.
Or, le Montana est l’emplacement de plusieurs
installations de missiles nucléaires, dont la base aérienne de Malmstrom, sur
les bords du Missouri, l’une des trois bases de l’United States Air Force qui
exploitent des missiles balistiques intercontinentaux.
Le 3 février, le ballon est ensuite observé plus loin
au-dessus du Nord-Ouest du Missouri, près de Kansas City.
Le même jour le DoD déclare qu’un deuxième ballon de
surveillance chinois survolerait l’Amérique latine. D’autres rapports indiquent
enfin qu’un ballon survole le Costa Rica, la Colombie et le Venezuela…
Beaucoup trop loin et pas vraiment dans les vents
dominants, ce qui fait trop pour être honnête !
La question reste alors de savoir s’il faut l’abattre
ou non.
Sauf qu’on se rappelle tout de même au Pentagone du
rapport de l’agent de la NSA, de l’histoire du ballon retenu par un navire qui
s’avançait vers Vladivostok et qui aura provoqué une explosion meurtrière en
mer du Japon, évaluée à une puissance de plusieurs dizaines de tonne de TNT.
Sur le territoire des USA, ça peut faire d’énorme
dégâts…
On décide d’abord d’envoyer un U2, l’avion espion mis
au point par Lockheed Martin, capable de voler encore plus haut, pour ausculter
et examiner l’intru sous toutes les coutures.
Et, dans le doute et par précaution, il est décidé de
ne l’abattre qu’au-dessus d’une zone inhabitée, de préférence au large de la
côte Atlantique, le laissant traverser en paix tout le continent.
Ce qui sera chose faite le 4 février avec un missile
AIM-9 Sidewinder tiré depuis un Lockheed Martin F-22 Raptor du First Fighter
Wing décollant de la base aérienne de Langley, à une altitude de 17,8 km alors
qu’il se trouve au large du Comté de Horry en Caroline du Nord.
L’espace aérien autour du ballon volant a
préalablement été temporairement restreint par des NOTAM, les mêmes qui étaient
tombées en panne subitement le 11 janvier.
Plusieurs aéroports à proximité ont été fermés par
sécurité et des restrictions ont été mises en place en mer par les garde-côtes.
Les débris sont tombés à environ 10 km de la côte
dans environ 15 m d’eau.
La Navy déploie alors le destroyer USS Oscar Austin,
le croiseur USS Philippine Sea, le Landing Ship Dock USS Carter Hall de la
classe des Harpers Ferry pour les opérations de repêchage et les débris sont
transférés au laboratoire du FBI de la base du Corps des Marines de Quantico
dans le Maryland, situé au Sud de Washington.
La charge utile est estimée à 900 kg, loin des 10
tonnes estimées de la thermobombe de Vladivostok…
Et c’est là le début d’une paranoïa amusante.
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT
BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR
UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT «
NON RUSSE » !
Éditions I3
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