Vous avez dit « bizarre » ? Comme c’est
étrange !
Je veux parler de cette rencontre étrange entre « Jupiter »
et « Bling-bling » vendredi avant « l’acte IV » (qu’aura quand même soulevé, indirectement et avec retard, le patron de la CFDT)…
Je ne sais pas moi, mais il y a plus discret, comme le
« téléphone-crypté » si on veut échanger en toute
discrétion-partisane avec qui que ce soit.
Bé non : Il aura fallu que ça se sache, tiens
donc !
Qu’est-ce qui se passe donc ?
Ce lundi en huit, à 20 heures heure-locale, « Jupiter »
vous aura joué les pompiers de service, pour tenter d’apaiser les tensions
toujours vives dans le pays. De nombreuses annonces sur le plan du pouvoir
d’achat ont été faites. On en a
déjà longuement parlé.
Mais aucune de dirimante.
Reste que de nouveaux feux pourraient s’allumer dans
les prochains mois : Entre la réforme des retraites, les coupes dans les
prestations sociales ou encore la mise en place du prélèvement à la source, les
sujets pouvant potentiellement dégénérer en de nouvelles étincelles ne manquent
pas.
Dès janvier 2019, le gouvernement pourrait se voir
opposer de nouvelles plaintes des retraités. Leurs pensions de base seront en
effet revalorisées de seulement 0,3 % à cette date, alors qu’elles auraient dû
augmenter du niveau de l’inflation, supérieure à 1 % actuellement. Un coup dur,
sachant que cette revalorisation avait déjà été repoussée de 3 mois (elle était
prévue en octobre 2018 initialement). Et que cela s’ajoute à la hausse de la
CSG désormais retirée (pour les plus pôvres seulement), intervenue début 2018,
qui a pénalisé environ 60 % des retraités.
Pour ne rien arranger, le flou demeure sur la future
revalorisation des pensions complémentaires pour les anciens salariés du privé,
devant intervenir traditionnellement en novembre. Celle-ci n’est pas décidée
par le gouvernement mais par les partenaires sociaux. Ces derniers doivent se
réunir seulement début 2019 pour évoquer le sujet. Sachant que jusqu’ici la
revalorisation était limitée à 1 point de moins que l’inflation, afin de
réaliser des économies, les retraités peuvent encore légitimement nourrir
quelques inquiétudes…
L’APL… En plus de n’être revalorisées que de 0,3 % en
octobre, les aides au logement (APL) sont censées être radicalement réformées
au cours de l’année 2019. Les revenus pris en compte pour leur calcul seront
bientôt ceux de l’année en cours, et non plus ceux d’il y a deux ans. Tous ceux
dont les revenus ont progressé entre temps verront donc leur montant d’aide
baisser, voir disparaître totalement…
Même pas un « petit » rattrapage ex-post à
espérer.
Le « Canard déchaîné » a même avancé
récemment le chiffre d’1,2 million de perdants, mais ces chiffres sont
contestés. Toujours est-il que cette réforme risque de faire grincer des dents
lorsqu’elle sera en place.
Pour le moment, il est prévu qu’elle entre en vigueur
entre le printemps et l’été prochain.
Le prélèvement à la source : La baisse de salaire net
pourrait aussi créer un choc psychologique. Certes, le prélèvement à la source
ne change pas le montant d’impôt à payer par les ménages. Et le gouvernement a
multiplié les ajustements ces derniers mois, pour éviter tout effet de bord de
la réforme lors de son entrée en vigueur en janvier, en particulier en versant
un acompte de 60 % à ceux bénéficiant de crédits d’impôt tels que celui octroyé
pour les services à domicile.
Mais à l’heure où les revendications pour une hausse
de pouvoir d’achat se multiplient, la diminution du salaire net sur les fiches
de paie de janvier, du fait de la prise en compte de l’impôt sur le revenu sur
ces bulletins, pourrait susciter quelques incompréhensions voire la colère des
cocus.
Au-delà de ce potentiel impact psychologique, on ne
peut qu’espérer que le lancement de la réforme ne soit pas entaché de bugs, ce
que craignent toujours certains représentants du patronat.
La réforme des retraites. Jusque-là, tout va bien. Via
des discussions avec les partenaires sociaux et des consultations citoyennes,
le Haut-commissaire à la réforme des retraites continue de balayer les pistes
permettant de respecter la promesse de « Jupiter » : Bâtir un nouveau
système dans lequel un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le
statut.
C’est sans nul doute la réforme la plus ambitieuse du
quinquennat, avec ses risques de contestations, à mesure qu’elle se concrétisera.
Car qui dit « harmonisation », dit forcément gagnants et perdants…
Et les sujets prompts à susciter la polémique ne
manquent pas, des pensions de réversion à la retraite des fonctionnaires en
passant par les avantages accordés aux mères de famille.
De quoi générer un cocktail explosif au moment de la
présentation du projet de loi, prévue pour le moment courant 2019.
L’assurance chômage : Officiellement c’est aux
partenaires sociaux de s’entendre sur les mesures à prendre. Mais l’exécutif
veille au grain, puisqu’il a fixé des objectifs d’économies à réaliser. Quel
que soit le décisionnaire, ces mesures risquent de toute manière de faire mal
une fois qu’elles seront actées.
En témoignent les idées du patronat, présentées il y a
quelques jours : Baisse de l’indemnisation pour les cadres, diminution des
droits à la retraite engrangés au chômage…
Les futurs retraités et leur malus qui va pénaliser
certains départs en 2019. Le gouvernement n’y est pour rien, puisque la réforme
des retraites complémentaires a été prise par le patronat et les syndicats, et
ce il y a plus de 3 ans.
Il n’empêche, ça tombe assez mal. À partir du 1er
janvier 2019, le malus qui frappera les pensions complémentaires des salariés
du privé nées à partir de 1957, partant en retraite dès qu’ils réunissent les
conditions pour partir à taux plein, pourrait devenir un nouveau sujet
d’irritation.
Sans compter que cette réforme des régimes Agirc-Arrco
va aussi faire augmenter les cotisations retraite de la plupart des salariés,
ce qui réduira leur salaire net.
Et ce, sans forcément leur octroyer de nouveaux droits
à la retraite…
La hausse des taxes sur le tabac toujours prévue en
mars et novembre. On a vu que la hausse des taxes sur les carburants a été
annulée en 2019, celle sur le tabac reste en revanche en vigueur, ce que
personne ne conteste sérieusement. Et les revalorisations du prix des
cigarettes prévues seront sensibles : Elles devraient faire grimper de 50
centimes le paquet de 20 cigarettes en mars prochain, puis de 50 centimes en
novembre. Soit, un total de 12,7 % en 2019, par rapport au prix moyen actuel
(7,9 euros) !
Et ce mouvement est amené à perdurer jusqu’en 2020
afin de porter le prix du paquet à 10 euros…
Que des sujets d’inquiétude à venir.
Et ce qui est curieux, c’est que ce lundi 10 décembre
dernier, « Jupiter » vous aura lâché une « petite-bombe »
quasiment hors-sujet, comme un pet sur une toile cirée, sans pour autant que ça
n’ait remué plus que ça la « presse aux ordres » (et les pourfendeurs
politiques patentés).
Deux courtes phrases : « Je veux aussi que nous mettions d’accord la
nation avec elle-même sur ce qu’est son identité profonde. Que nous abordions
la question de l’immigration ».
Il aura balancé son cocktail Molotov sans crier gare,
à travers la lucarne des télévisions de 23 millions de téléspectateurs !
Une visite « discrète » de « Bling-bling »
et trois jours plus tard la « bombe à fragmentation » de l’identité
vous te pète à la tronche sans prévenir.
Vous vous souvenez quand même de « Bling-bling »
et de son « Gaulois ».
Du « Buis-çon » tout craché qui ratisse du
côté du « Air-Haine ».
Jusque-là, je me sentais « Gaulois » (au
moins depuis la bataille perdue de Ponte-Nuovo par les partisans du
généralissime Paoli), mais dans sa bouche à lui, ça devenait insultant, injurieux
pour tous ces « Gauloisiens » des terres australes et ultra-marines,
dont les ancêtres sont venus mourir au « champ-d’honneur » pour sauver
« leur patrie ».
D’ailleurs, à partir de ce jour-là, je n’ai plus
jamais parlé de « Gaulois » (les Corses n’ont jamais été gaulois), mais
de Gauloisien de « Gauloisie-magnifique ».
Vous aviez peut-être remarqué que jusque-là « Jupiter »
avait eu la sagesse d’éviter de mettre un seul doigt de pied dans cette eau trouble-là.
Pour marquer son amour du pays, il se bornait à poser devant les grands
monuments historiques – le Louvre, la Madeleine, le Panthéon, la Tour Eiffel… –
et il vantait le « récit national »
à son « itinérance mémorielle »
sur les territoires meurtris de 14-18.
Sa marque de fabrique, c’était plutôt le message
universaliste du pays dans la construction de l’Europe et l’affirmation de sa
souveraineté à travers l’ouverture au monde.
Alors, pourquoi rouvrir ce débat rance sur l’identité
?
Certains en disent que « Jupiter » qui
connaît ses « classiques », dont Machiavel, sait que le sujet divise
les « gilets-jaunes » : Il y a ceux de l’extrême-droite qui dénoncent
« l’immigration », le pacte de Marrakech (pourtant bien inoffensif,
puisqu’il s’agit seulement d’une déclaration sans valeur contraignante) et
alimentent la machine conspirationniste à son propos ; et ceux de l’extrême
gauche qui rêvent d’un monde sans frontières et vomissent toutes les valeurs « conservatrices ».
La démocratie et la Liberté sont pourtant des valeurs « conservatrices »…
Planter un coin, a-t-il pu se dire, ne peut pas faire
de mal.
Ni très glorieux, ni très malin.
Car, comme le souligne SOS Racisme, il prend le risque
de pointer de nouveau le doigt vers les boucs émissaires habituels des crises
que traverse le pays depuis des décennies : Les immigrés.
Identité, immigration, islamisme… Il évitait ces
sujets inflammables : Il avait bien senti le danger lorsque la droite lui
était tombée dessus, après son discours d’Alger où il avait évoqué les « crimes
contre l’humanité » commis à l’époque coloniale.
Une débilité qui ne mérite pas mieux que du mépris de
ma part, mais enfin passons…
Le candidat « Manu » rêvait de transcender,
par un discours d’ouverture en ligne avec les idéaux de la République appris à « l’ékole
des Ânes », le désir de reconnaissance identitaire exprimé par tous ceux
qui rêvent de repli.
Il méprisait même le mot « identité », qu’il
associait à des qualificatifs violents (« figée, rabougrie »).
« Le
fondement de la culture française, c’est une ouverture sans pareil », te
vous nous disait-il. « Notre culture
est toujours parvenue à se dépasser elle-même, à voguer vers le neuf, l’imprévu,
l’inconnu ». Et d’ajouter : « Le
terme même d’identité ne peut être accolé à celui de ‘‘culture française’’ ».
C’était un discours nouveau et rafraîchissant.
En retournant vers les eaux troubles de l’identité
nationale, le président a effacé, lundi, ce candidat-là.
Et à l’aube de la campagne des européennes, ce n’est
pas le meilleur « plan sur la comète », lui qui rêvait de listes « transnationales ».
D’ailleurs, très vite, j’ai pu relever le dire d’un de
ses députés (LaRM-même-pas-en-rêve), recruté comme presque tous les autres à la
va-vite sur un casting oiseux de ceux qui pouvaient autofinancer (y compris par
voie d’emprunt personnel voire familial, puisqu’il n’y a avait pas d’argent), pour
avancer leurs frais de campagne :
« Écouter le
Sarkozy du “travailler plus pour gagner plus” et s’inspirer de la manière dont
cet ancien président, lui aussi détesté par une partie des Français, a réussi à
conserver son socle de soutien ne me pose pas de problème. Mais à une condition
: que l’on ne reprenne pas sa ligne en matière d’identité et d’immigration.
»
Il me semble qu’il a ouvert, ce lundi-là, une sorte de
boîte de Pandore qui va lui péter à la tronche un de ces quatre-matins.
Une affreuse maladresse de plus que pour le moment
presque personne n’a vraiment relevé : C’est dire si elle va mettre du
temps à monter en pression avant d’exploser encore plus fort que prévisible, même si, par la suite, le sujet ne sera pas débattu tout de suite en aura décidé le gouvernement.
C’est « à suivre », naturellement. Pour ma
part, j’en conclus que décidément « Bling-bling » est, a été et
restera un poison pour ce pays (que j’aime tant et qui me le rend si mal…)
jusqu’à nous servir sur un plateau le quinquennat exécrable (les hausses d’impôts
et de taxes, donc le chômage, c’est lui pour l’essentiel) « Tagada-à-la-fraise-des-bois ».
Flanby, gras, nul et laid.
Qui de l’un ou de l’autre aura savonné la planche de l’autre dans
cet épisode-là ?
Que cette « information-discrète » soit
sortie de nulle part, tout d’un coup – peut-être pour expliquer le retour des
heures-sup’ défiscalisées (qui ne concerne que les « insiders » qui
bossent pour des boîtes en progression, et elles ne sont pas si nombreuses que
ça : Vous verrez les bilans et rapports d’activité en mars prochain) – n’est
évidemment pas innocent.
Une « étrangeté » bien sûr à noter et à vous rapporter.
Lol là on va intrduire un peu de logique tétravalente;
RépondreSupprimerles gilets jaunes ne sont ni de gauche ni de droite ni du centre et il y a des centre gauche, centre droite, centre parmi eux mais pas les extremes-extremes !
Et il y a des gilets jaunes (majorité) qui ne sont d'aucun des 3 "groupes autorisés"!
C'est plus clair ? ;-)
Pour être encore plus clair, les "Gilets-jaunes", c'est tout le monde sauf les "parigots-bobos".
SupprimerTu sais ces meks qui se la pètent depuis leur tour d'ivoire bien confortable à l'abri du besoin et qui vivent de tout le reste du pays, banlieues, rurbains, périphéries et même provinces... éloignées et même ultra-marine.
Faillite de la logique tétravalente ?
Non, va au bout des choses.
Moâ, là, il faut vraiment que j'y aille : Désolé !
@+
I-Cube