Eh bien, dans ce cas, je vous souhaite une excellente
semaine !
Ça s’est passé le week-end dernier : Je prenais
mon café assommé d’aspartam, là tranquillement sur le port, avant d’aller faire
mon marché. Il faisait beau, un peu frais, mais au soleil, c’était très
agréable quand je suis interpelé par un « ancien de mes clients-perso »,
un quinqua, qui s’est joint à moi : Il se promenait avec une « bombe
atomique » de 20 ans de moins que lui accrochée à son bras, très
plaisante.
Un suisse qui fait partie du top 100 des fortunes de « Gauloisie-friquée »
qui œuvre dans le BTP et prenait lui aussi du bon temps dans cet endroit
improbable qu’est Portoferraio où je m’étais réfugié pour échapper au GP de
Monaco et ses encombrements.
Sur le Rocher, il n’y a pas de grève, mais des encombrements
impossibles quand il y a quelques manifestations toujours très… « populaires » !
« Ça va mal ! »
commence-t-il une fois qu’on a fini de deviser sur le climat local.
Ah bon ?
Dans le BTP en tout cas : Tout le monde est « à
la baisse ». Une « crise », due non pas seulement à la crise
immobilière, mais aussi au manque de commandes publiques.
« L’indice-trottoirs » ne se redresse pas !
Ah oui, les indices-avancés…
« Lyne-sait tout » en a une palanquée.
Moi, j’en ai trois : Les volumes de
pétrole-raffiné. Je vous l’ai déjà expliqué, c’est un indice cyclique. Trois
années « bonnes » pour deux « mauvaises » ou disons… moins bonnes.
Qui se recoupent assez bien avec les cycles de 5 ans,
qui eux-mêmes se répètent en cycles de 10 ans voire de 15, qui alimentent les
cycles longs de 30 ans.
On n’est normalement dans un cycle long de progression
et de croissance depuis 12 ans.
Que ça « patine » totalement…
Malgré
mon post de l’autre jour, il faut noter que l’année dernière, on a découvert
moins de gisements nouveaux qu’on extrait de brut…
Bon, hors l’exploitation des schistes et de sables-bitumeux,
faut-il préciser tout de suite…
La faute au baril à moins de 50 dollars : Les
dépenses de recherche et développement ont été réduites partout autour de la
planète.
Ceci expliquant cela.
Et la Cop 21 est passée par-là, annonçant « des nuages »
futurs sur le secteur d’activité tout entier.
En revanche, en « Gauloisie-sempiternelle »,
toujours « contra-cyclique », l’indice des ventes trimestrielles risque
de faire un bond en raison des grèves et des menaces de pénurie…
Mon second « indicateur-avancé », ce
sont les emballages, cartonnage & plastique.
Plus il s’en vend, plus les entreprises anticipent des
livraisons (donc ont des commandes à honorer), plus l’activité accélèrera :
Logique.
Sauf que là, depuis le début de l’année, s’il
progresse à peine plus que légèrement, c’est seulement « en prix »,
la faute à une hausse des emballages « plastiques ».
Ce qui est anormal avec un prix des matières premières
en chute depuis presqu’un an.
Soit il y a pénurie des produits finis dû à une
mauvaise anticipation des acteurs – peu probable, mais tout de même… – soit les
fabricants reconstituent leurs marges (plus probable, vu que le secteur sort à
peine d’une longue période « chaotique & chahutée »)…
Bref, celui-là est actuellement non pertinent.
Le troisième, c’est le linéaire de bordures de
trottoir : Plus tu construis, plus tu équipes, plus tu viabilises et plus
il s’en vend.
C’est même une contrainte physique : Pas de
route, de chemin, de pont, de rue, d’aménagement sans un trottoir (et sa
bordure en béton ou en pierre d’un seul tenant).
Et quand il y a saturation de production, les
chantiers prennent du retard…
Autre indicateur « très avancé », ce sont
les actes notariaux : Pas de trottoir sans un acte notarié, même pour un
seul mètre.
Mais c’est plus compliqué à rechercher et à reconstituer.
Et bien sûr, « l’indice trottoir » touche à
la fois à la construction (mais là, l’indicateur des dépôts de permis et des
ouvertures de chantier sont plus pertinents de l’activité en cours ou à
prévoir), mais aussi à tout le secteur des « travaux-publics » (qui
peuvent aussi être « privés »), très vaste.
Or, celui-ci souffre depuis au moins deux ans avec
parfois des baisses de chiffre d’affaires (et de résultats) inquiétantes.
Tel que désormais, mon « ex-client-personnel »
en vient à me dire jusqu’à Portoferraio que « ça va mal ! »
Or, « quand le bâtiment va, tout va » et
inversement…
D’ailleurs qui en douterait cette semaine en « Gauloisie-gréviste »
?
À partir d’hier, c’est appel sur appel à la grève,
reconductibles, lancés pour des motifs mêlant revendications internes et
opposition à la loi travail.
Mais quelle idée que de vouloir « simplifier le
code du travail pour créer des emplois » ?
Comme prévu, ça ne créera pas un seul emploi
supplémentaire, en revanche, ça aura été comme agiter un drap rouge devant un
taureau surchargé d’adrénaline !
Sur les huit raffineries françaises, quatre sont
toujours à l’arrêt et deux en débit réduit. La grève a été reconduite aux
terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en
kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum en vue de l’Euro
2016 et d’autres conseillent de faire le plein aux escales étrangères…
L’intersyndicale opposée à la loi « El Konnerie »
(CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL, UNL) ont appelé « à amplifier les mobilisations », avant la journée nationale
d’action le 14 juin : D’ici là, la mobilisation va se concentrer dans les
transports.
À la SNCF, où de délicates négociations sur le temps
de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats
représentatifs (CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grèves reconductibles
à partir de ce soir. Aux motifs internes, la CGT-cheminots, premier syndicat,
et SUD-Rail ont ajouté l’opposition à la loi travail.
Les syndicats espèrent ainsi peser sur les
négociations qui doivent se poursuivre jusqu’au 6 juin alors que la SNCF est le
« transporteur officiel » dudit Euro 2016. « On ne va pas empêcher les gens d’aller voir les matchs de foot mais il
faut que le gouvernement aussi veuille discuter » se défend M. « Martinet »
de la CGT.
Pour les Franciliens, des difficultés sont aussi à
prévoir à partir de jeudi à la RATP, avec un appel à la grève « illimitée » de
la CGT.
Le premier syndicat de la régie demande la réouverture
des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi travail.
SUD-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à
compter du lancement de l’Euro « contre
la loi travail » et « la remise en
cause du statut RATP ».
Ah bon ? Première nouvelle : « Sœur Âne »
privatiserait le métro-parigot ?
Le trafic aérien aura aussi à connaître quelques
perturbations en raison d’une grève à l’Aviation civile (DGAC) prévue du 3 au 5
juin, pour des revendications internes.
Enfin, dans les ports et docks, la CGT appelle à un
arrêt de travail de 24 heures jeudi contre la loi.
Pendant ce temps-là, côté du gouvernement, le premier
ministre, votre « Asperger-local »,
a promis dimanche d’aller « jusqu’au bout
» sur ce texte et paraît miser sur l’essoufflement de la crise sociale la plus
dure du quinquennat, qui menace directement la reprise économique : « C’est l’idée même de réforme qui se joue. Il
s’agit d’une clarification dans le syndicalisme, d’une clarification à gauche,
d’une clarification dans la société française », ajoutait-il.
« Si nous
cédions à la rue et à la CGT parce que nous serions obsédés à court terme par
(les élections de) 2017, il ne resterait
plus rien ».
Eh oui, c’est ce qui le guette déjà…
Quatre points d’achoppement : L’article 2, dit d’inversion
de la hiérarchie des accords, les licenciements économiques, la procédure prud’homale
et la médecine du travail.
Un peu ce que nous avions déjà dit, puisque la
cinquième difficulté – le plafonnement des indemnités de licenciement – a disparu
avant de revenir dès le 13 juin devant le Sénat qui ne va pas manquer de le
réintroduire.
Ce qui reste incroyable, c’est que tout cela était
parfaitement prévisible : D’abord le mouvement « Nuit
debout » qui poursuit sa stratégie de contestation, puis les
étudiants et lycéens vite remis dans le « droit-chemin » en lâchant
un demi-milliard sorti de nulle part, maintenant « les bloqueurs ».
C’est totalement incompréhensible pour « mes »
italiens, eux qui ont avalé les couleuvres de la réforme Renzi, avec juste quelques
manifestations monstres, pour le principe, parce qu’ici, ça repart et ça se
ressent.
L’une des particularités du marché du travail gaulois
est sa rigidité. Tout y est dicté par un code du travail qui fait aujourd’hui plus
de 3.500 pages (exactement 3.809 à la dernière édition de chez Dalloz).
Cette législation excessive fait qu’il n’y a, dans les
relations entre les employeurs et les salariés, que peu de place pour la
négociation et les ententes de gré à gré. Tout ou presque y est dicté et il est
largement admis qu’il penche démesurément en faveur des salariés.
L’exemple le plus emblématique de cette rigidité et ce
déséquilibre est la difficulté à licencier des travailleurs. Les entreprises ne
peuvent le faire que pour un nombre très limité de raisons, qui doivent être
soigneusement documentées par l’entreprise.
Comme le souligne « Tire-Hole », notre prix
Nobel d’économie, c’est bien de vouloir sauver le CDI, mais il ne s’en crée
plus…
Qui vous raconte à longueur de post (depuis plus de 10
ans, mais je l’assumais aussi en amphi devant mes étudiants il y a plus de 20
ans) que l’on tuait le « contrat de travail » ?
C’est une tendance historique lourde !
Attendez, il faut être totalement cinglé pour se
coller sur le dos, à la première difficulté, des contentieux aux issues
aléatoires à tour de bras quand on est chef d’entreprise à vouloir embaucher !
C’est soit le CDD, soit l’intérim, soit des « contrats
kleenex » (périodes d’essai à rallonge) ou d’apprentissage, soit de la
sous-traitance et du free-lance !
Perso, là où je pouvais, je faisais dans le « free-lance ».
Le CDI, c’est réservé aux « grosses boutiques »
et aux fonctionnaires qui ne peuvent pas encore faire autrement.
Quoique que même les unes et les autres « consomment »
beaucoup des autres formules…
Dans les faits le licenciement est un exercice
difficile qui peut s’étendre sur plusieurs mois et qui risque d’être invalidé
par les tribunaux du travail.
Ces tribunaux sont eux une particularité bien Gauloise :
On n’y trouve pas de juge, mais des représentants syndicaux et patronaux.
N’étant pas des professionnels du droit, 65 % de leurs décisions vont en appel
et 72 % de ces appels résultent en une infirmation du jugement, des taux
beaucoup plus importants que pour n’importe quel autre type de tribunal !
Leurs décisions sont difficiles à prévoir, rendant le
droit du travail encore plus compliqué et coûteux pour les employeurs.
Pourtant, la loi Travail ne modifie pas vraiment les
possibilités de licencier, mais officialise les règles de jurisprudence qui
sont déjà suivies par les Cours d’Appel. Les critiques se concentrent surtout
sur l’article 2 de cette loi, qui prévoit que pour seulement le nombre maximal
d’heures de travail, les temps de repos et les congés-payés, les négociations
au sein des entreprises passeront avant les conventions collectives des
secteurs. C’est une façon de décentraliser les négociations et de diminuer
l’immense pouvoir des syndicats.
Ce qui ne leur a pas plu.
Mais tout le mal vient d’ailleurs : Le pouvoir
syndical gaulois, sa capacité de nuisance et ses grèves constantes sont encore
d’autres particularités difficiles à comprendre à l’étranger. Pendant 40 ans,
soit jusqu’en 2008, cinq syndicats ont joui d’une « présomption irréfragable de
représentativité », signifiant qu’ils n’avaient pas vraiment besoin de membres pour
faire autorité durant toutes sortes de négociations.
Un privilège, ainsi que les subventions opaques dont
ils ont joui, leur ont permis de se radicaliser et de développer des capacités
de nuisance publique efficaces pour obtenir encore plus d’influence lors des
négociations, sans avoir à se soucier de l’adhésion des travailleurs. Cela a
mené, au fil du temps, à la dérive actuelle où les syndicats détiennent un
pouvoir politique immense, voire carrément anti-démocratique à caractère « totalitaire »,
puisqu’ils ne représentent seulement que 7 % des travailleurs et 3 % des gaulois
en sont membres.
D’autant que la « rigidité du droit du travail »
gaulois, ainsi que la mauvaise réputation que leur valent leurs mouvements
sociaux, est très largement considérée comme l’une des principales raisons du
chômage élevé, atteignant 24,7 % chez les jeunes de moins de 24 ans et de la faible
croissance : C’est un constat, l’économie bat de l’aile et les conditions
de vie stagnent.
Ils en sont conscients même à l’étranger, c’est dire…
En bref, si « ça
va mieux », ce n’est que pour une toute petite minorité planquée sous les ors des
palais gouvernementaux.
Gageons que ce ne sera pas perpétuellement compte tenu
du caractère « trisomique » de leur façon de « décider de votre
bonheur à votre place », en véritables « autistes-politiques » alors
qu’il aurait été plus simple (et peut-être plus long, mais il fallait s’y
prendre dès le début du quinquennat) de faire différemment.
Du coup, ils sont décidément de plus en plus nombreux
à avoir l’opinion inverse, même chez les « faiseurs » : « Ça va mal » !
« Je sais !
Moi, ça fait presque deux ans que j’ai pris mes clics & mes clacs pour
venir poser mon sac ici » et de lui montrer du doigt « my Groβ
yacht » au mouillage.
Un peu plus et il voulait faire un tour, alors que c’était
encore le bordel à bord de la soirée festive précédente…
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