Foirade
sur les boulevards de New-York
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Car entre-temps, les délais pressent : Paul donne ses instructions pour
que Barbara, sa secrétaire générale, réunisse 10.000 bouteilles d’armagnac en
provenance du Gers, les fasse étiqueter comme il convient, les emballe et
prépare l’expédition pour Berkeley pour la mi-juin : Un tel merdier qu’il devra
finaliser cette petite opération à 150 K€ lui-même, alors même qu’il est
attendu à Londres début juin, dans quelques semaines…
Il est donc début mai à New-York avec du matériel de seconde-main prêté
par Almont.
Carine et Claudine, alias Florence et Jade, qui arrivent de leur côté par
l’avion de l’après-midi pour une fine partie au Sofitel avec leur cible, la «
locale » n’étant pas disponible.
Gourmandes les gamines, mais en principe, elles acceptent de filer en
Europe au mois de juin, après l’évacuation de Cécile et de Stéphanie et leurs
papiers belges.
Une opération totalement autofinancée… Donc « inconnue » pour les finances
de la République !
Une « opération », tout ce qu’il y a de plus simple. Le « futur-ex »
occupe les lieux depuis le 13 mai pour un déplacement privé avant de partir
pour Paris puis Berlin, où il devait rencontrer le 15 mai la chancelière du
pays, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 16 mai à
Bruxelles et le Forum économique de Bruxelles le 18 mai.
Les deux péripatéticiennes que Paul ne croise pas, sont censées passer la
nuit avec leur « idolâtreur », comme convenu d’avec l’entreprise française qui
paye, la soirée et les billets.
Elles « chargent » un peu trop de viagra dans les boissons de leur hôte
qui arrive tard dans la suite 2806 : Largement le temps de poser les webcams
branchées sur un émetteur dont Paul reçoit les images « 5 sur 5 » dans un
meublé de l’immeuble d’en face pris en location sur recommandation de la CIA.
Normalement, elles quittent leur quidam au petit matin pour reprendre
l’avion du matin, direction Washington.
Paul n’a pas de passe, mais il s’assure, moyennant contrepartie sonnante
et trébuchante, de la complicité d’un responsable d’étage qui ouvrira la porte
en fin de matinée « comme il a coutume de
le faire pour vérifier que la chambre est libre pour y faire le ménage. »
Normalement, Cécile et Stéphanie se glissent dans la chambre, entravent et
violent « leur client », pendant que Paul enregistre les images.
« Vous me lui faites des trucs bien
dégueulasses à le faire braire de plaisir ! »
Genre quoi ?
Elles n’ont qu’à être imaginatives jusqu’aux tripes et jusqu’au premier sang.
De plus elles sont armées de godemichets divers, de lanières, de clous et de
fouet pour Stéphanie, qui avec ses tatouages, sa tenue de cuir d’où lui
dépassent tous les appâts naturels d’une jeune-femme, son maquillage affreux et
sa coiffure « punk » qui la rendent méconnaissable, elle jouera la « méchante »
qui punira le gentil appâté par la croupe et la poitrine incendiaires de
Cécile, déguisée en soubrette, nue sous sa tenue ouverte et devant arriver la
première.
De toute façon, Florence et Jade auront averti leur client d’une surprise
organisée par la direction de l’hôtel pour la fidélité de ce client si
particulier aux multiples portables qu’il perd tout le temps, que les «
services » ont pu piégé ainsi tranquillement.
C’est là que ça tourne en eau de boudin…
Les « crapules » pénètrent bien dans l’immeuble par l’entrée de service
sans se faire remarquer, se changent et grimpent, par les escaliers pour éviter
de se faire repérer, non pas au 28ème étage, mais au 26ème
!
Sans doute trop haut pour elles, le 28ème !
Et la porte du 2608 est close…
Panique ! Que doivent-elles faire dans cette tenue si peu discrète et
totalement inappropriée ?
Pas de téléphone, pas de papier, pas de plan « B » elles rebroussent
chemin après quelques hésitations, se changent et filent à l’appartement loué
en face.
Pendant ce temps-là, Paul s’impatiente. Il assiste au lever du monsieur en
tenu d’Adam.
Il va pour prendre une douche.
La porte s’ouvre. C’est le « complice » qui jette un œil et file en
laissant la porte entre-ouverte, comme convenu.
Pas de Cécile, pas de Stéphanie.
Pépère déboule détrempé en peignoir dans le salon quand entre une « black
» en uniforme de l’hôtel : La surprise attendue ?
Le type ouvre son peignoir alors que la femme de chambre s’excuse
platement.
Il la chope par le bras et l’oblige à se mettre à genoux.
Paul enregistre, médusé…
Il lui ouvre la bouche à deux mains, saisi ses courts cheveux et lui
enfonce son dard ramolli dans l’orifice ouvert à son intention, en le loupant à
plusieurs reprises, tellement l’autre se débat.
Pas très adroit, dans sa précipitation !
Elle proteste avec de moins en moins de vigueur, mais ne mord pas.
Ou alors, il se dégage promptement à la première pression.
Elle tente de se relever et de fuir. Il la plaque lourdement sur la
moquette en commençant à bander correctement, essaye de la tirer jusqu’au lit
défait et commence à la trousser pour la violer alors qu’elle choit sur le dos
une nouvelle fois, la prise de bras n’étant pas assurée. La soubrette se débat
de plus en plus furieusement aux assauts en hurlant « No, no, no ! Money, money, money ! ».
Et l’autre de répondre en riant : « Suck,
suck ! My cock ! Suck my cock ! »
Il finit par en juter n’importe où, bourré de viagra, alors qu’elle se
relève, l’insulte, lui réclame du pognon et se tire, lui affalé par terre tel
un lapin ayant tiré son coup !
La scène ne dure pas huit minutes.
Même pas le temps aux deux crapules de revenir.
« On n’a pas pu rentrer. C’était
fermé ! »
Ce n’est pas grave les filles : « J’ai
tout dans la boîte. »
Tout quoi ?
Ouais, ce n’est pas joué : Normalement, c’était au patron de la « banque
des pauvres » de se faire tabasser sensuellement par les « crapules », à en
ressortir la tête et la queue égratignées au sang.
C’était lui qui devait appeler au secours, voire le responsable d’étage
qui en prenait l’initiative, et se faire traîner à l’hôpital où il n’aurait pas
pu faire autrement que de déposer plainte devant les caméras ahuries du monde
entier, à raconter une histoire abracadabrante de « tentative d’assassinat » à
laquelle il aurait résisté avec la plus grande fermeté : Une victime idolâtrée
par toute une partie de l’opinion française.
Cécile et Stéphanie devaient filer, rhabillées et maquillées « normal »,
l’une au Canada, l’autre à Mexico, pour revenir en France par la Belgique, ce
qu’elles feront dans l’heure, et Paul devait remettre ses cassettes à la presse
après les avoir dupliquées en nombre suffisant.
Le Web entier aurait jugé de la « prétendue agression » en tournant en
boucle la « chevauchée fantastique » du quidam en proie avec deux furies
assoiffées de sexe et un peu « sado-maso » sur les bords !
C’était ce qui était convenu avec Almont.
Mais là, ce n’est pas du tout ça. Il appelle Almont. Pas content.
« Mais j’ai le film d’une agression
sexuelle ! »
Génial. Il lui envoie un agent pour récupérer le disque dur et le matériel
prêté.
Paul en profite pour descendre voir son « complice » et croise sur le
boulevard son gusse qui attend tranquillement un taxi après avoir réglé sa note,
comme si de rien n’était. Il part déjeuner avec sa fille.
Il est 12 h 28 ce samedi 14 mai, pour arriver un peu plus d’un quart
d’heure après chez McCormick & Schmick's Seafood Restaurant, un restaurant
de poissons, où il badine pendant une heure et demie avec sa fille.
Il partira pour l’aéroport JFK à 14 h 15.
Mais il est enfin intercepté avant le départ de son avion, prévu pour
décoller vers 16 h 45, pour une arrivée à Paris, par le vol 23 d’Air-Transe,
prévue à 6 heures dimanche matin à Paris.
Paul se fait amener dans la suite 2806, retire les caméras et le
dispositif d’émission posés la veille.
La chambre est en désordre, il y a des traces de sperme sur le sol.
Il file.
La victime, une fois sortie a passé un coup de fil à son « mac » en prison
qui l’engueule pour ne pas s’être fait payer avant, « Avant comme n’importe quelle pute ! » tellement elle n’est
décidément pas douée même pour ce métier-là : Elle n’a plus qu’à déposer
plainte.
En fait, elle va se confier au directeur de la sécurité de l’hôtel.
Réalisant ce qui s’est passé, c’est lui qui appellera la police pendant
que le « complice » de Paul se réjouit que cette pétasse se fasse virer pour
allumer les clients de l’hôtel.
Parce qu’il sait de Paul que c’est elle qui a morflé et que demain, la
séquence sera sur tous les blogs de la planète !
En fait, pas du tout. Les flics new-yorkais traînent un peu la savate.
C’est plusieurs coups de fil que les services d’Almont doivent passer dans
l’urgence pour mobiliser le procureur : Un pusillanime qui vise à sa réélection
avec une affaire bien juteuse, ce qu’ils mettent en évidence pour le décider à
se bouger !
On lui promet même des images volées qui ne pourront pas être produites au
procès.
C’est ce pourquoi ils se décident à intercepter quand même le banquier des
pauvres en salle d’embarquement à JFK-Airport.
En fait, il est déjà dans l’Airbus A330 quand il est interpellé par deux
officiers de la Port Authority of New York and New Jersey, responsable des
transports de la région. Les autorités savent depuis le début où il est pour
être « filé » par le NSA qui écoute ces téléphones portables, et que lui-même a
appelé le Sofitel pour dire qu'il en avait encore oublié un.
Selon un de ses proches, « les policiers ont rusé », pour l'attirer hors
de l'avion : « Autant il était jusque-là
en voyage privé lors de ses vingt-quatre heures à New York, autant dès qu'il
avait passé le ckeck-in, avec un billet d'avion réservé et payé par la « banque
des pauvres » pour se rendre en Europe, il était à nouveau en exercice, couvert
par son immunité diplomatique. »
En fait, il n’y a pas d’immunité diplomatique pour un banquier, fut-il
mondial.
Une erreur « institutionnelle » qui sera rattrapés en 2012 pour les
personnels, petits et grands, du futur MES européen : Eux pourront violer qui
bon leur semblent, ils n’auront de compte à rendre qu’à leurs pairs !
La suite s’est étalée dans la presse à longueur de colonnes durant des
mois et des mois !
Les images de Paul promises seront finalement livrées au moment où tout le
monde doute : Elles achèveront de convaincre le procureur de se désister.
Il faut dire que personne n’ose les « trafiquer » et qu’elles-mêmes ne
sont pas probantes : S’il y a bien eu agression sexuelle, tentatives de
fellation, tentative de viol, tout ça ne tient sûrement pas quand la victime
supposée réclame d’abord de l’argent !
C’est certain.
Pourtant le 16, il se voit notifier les chefs d’accusation par la juge
Melissa Jackson et est incarcéré malgré une demande de remise en liberté sous
caution.
Sept motifs d’inculpation : « Acte sexuel criminel au premier degré » à
deux reprises (deux fellations forcées), « tentative de viol au premier degré »
(une tentative d'imposer un rapport vaginal), « agression sexuelle au premier
degré » (contact sexuel non consenti autrement que par la force), «
emprisonnement illégal au second degré » (séquestration), « attouchements non
consentis » et « agression sexuelle au troisième degré » (contact sexuel
non-consenti) : Très exactement, ni plus ni moins ce que montre la vidéo de
Paul !
Des peines maximales encourues allant de 3 mois à 25 ans de prison selon
les chefs d'accusation. Contrairement à la France, les éventuelles peines
pouvaient théoriquement se cumuler, pour atteindre un maximum de 74 ans et
trois mois.
Un plafond théorique car elles sont souvent confondues quand les chefs
d'accusation concernent des faits survenus au même moment.
Et le monde entier découvre un « ex-futur » Président français menotté,
défait, épuisé, bien silencieux, presque maltraité, résigné quant à son sort,
qui part pour un court séjour en prison d’État.
Le 19, il est officiellement inculpé après examen des chefs d’accusation
par un grand jury mais libéré par le juge Michael Obus sous caution de 1 million
de dollars, un dépôt de garantie de 5 millions et plusieurs conditions
restrictives (remise de son passeport, assignation à résidence à New York dans
un immeuble sécurisé, port d’un bracelet électronique).
Le 6 juin, il plaide non-coupable et l’affaire est renvoyée au 18 juillet.
Mais dès le 30 juin, le procureur Cyrus Vance, chargé de l'enquête, envoie
à ses avocats une lettre détaillant des éléments potentiellement disculpant :
Une audience convoquée le 1er juillet aboutit à sa remise en liberté
sur parole, toutes les conditions étant levées sauf celle touchant au
passeport.
Toujours fixée au 18 juillet, l’audience suivante est reportée au 1er
puis au 23 août.
Le 22 août, le bureau du procureur remet une motion « to dismiss »
(réquisitions de levée des charges) qui est acceptée par le juge le 23.
En parallèle, une demande de nomination d'un procureur spécial par les
avocats de la femme de chambre est rejetée, décision dont ils font appel.
L'appel est rejeté lui aussi dans la même journée.
En fait et officiellement, le bureau du procureur n’a pas pu déterminer
avec certitude si les faits allégués par la femme de chambre avaient ou
n’avaient pas eu lieu : Il ne peut pas se prévaloir des images de Paul et
préfère dire qu’il a simplement jugé qu’il ne pouvait pas faire confiance à son
principal témoin en raison de sa crédibilité entachée.
Or, la crédibilité des témoins – surtout dans un procès « parole contre
parole » – est cruciale dans le système pénal américain.
C’est en effet au procureur de prouver la culpabilité de l’accusé « au-delà d’un doute raisonnable », sans
quoi le jury ne peut pas juger (à l'unanimité) l’accusé coupable.
Habituellement, c'est la défense qui cherche à créer ce « doute
raisonnable » pour obtenir un acquittement (ce que les avocats font en général
dans tous les procès, et que le sien a commencé à faire dans des déclarations
médiatiques sur « l’affaire »), mais ici l’initiative est venue du bureau du
procureur.
Annoncée fin juillet, une action civile a finalement été officiellement
intentée par la femme de chambre le 8 août auprès de la Cour du Bronx,
généralement plus favorables aux plaignants que d'autres cours de New-York.
Dans ce volet civil de l’affaire, contrairement au pénal, « l’ex » sera
appelé à la barre.
La femme de chambre peut tout à fait gagner son procès au civil même si
les poursuites ont été abandonnées au pénal elle aurait d’ailleurs pu le gagner
même s’il avait été innocenté au pénal.
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