Les «
urgences » du mois de janvier
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
C’est à l’occasion d’un déjeuner dans un restaurant huppé de l’avenue
Mozart, qu’elle lui fait savoir qu’elle n’a pas été virée, mais c’est tout
juste : Son plan de carrière risque d’être singulièrement « ralenti ».
« Et pourtant, ce n’est pas de votre
fait. »
Non, il n’est toujours pas décidé à réintégrer les effectifs : Il ne peut
toujours pas.
« En revanche, j’ai besoin d’une
personne de confiance pour suivre mes affaires en cours, au moins les
officielles, qui ait assez de bon sens pour ne pas hésiter à demander conseil
pas à pas devant la multitude de dossiers à gérer. Vous sauriez faire, si c’est
moi qui vous cornaque ? »
Elle ne sait pas si elle est compétente.
« Ça, ce n’est pas grave : Il
suffira d’appliquer mes consignes et en cas d’incohérence ou d’empêchement, de
m’en faire part rapidement pour que je trouve la solution de synthèse. »
Pas très chaude, mais quand il annonce le salaire proposé, c’est tout
juste si elle se retient assez pour ne pas sauter sur l’occasion et à son cou.
C’est que même cadre-supérieure, elle veut ses 35 heures, ses 7 semaines
de congés-payés, 12 jours de convenance pour « enfant-malade » qu’elle n’a
pourtant pas encore fait, une voiture, un forfait pour ses frais, une mutuelle
complémentaire, etc. etc.
Paul dit oui à tout, sauf pour les 35 heures et arrête la voiture de
fonction à un type M1 : « Vous êtes priée
de nous trouver une convention collective qui répond à tous vos soucis, puisque
c’est vous qui devrez organiser tout ça en pensant à la suite. Moi, je n’ai pas
le temps ! »
Et il lui explique le topo, les activités de Mylène, les SC à créer pour
le foncier, les travaux, les objectifs, les SAS et SARL.
Là encore, ça reste très drôle : Elle abrège le repas pour raison de
pointeuse, mais veut voir les locaux dans lesquels elle va devoir travailler
avant de se décider.
RDV est pris pour le lendemain soir, les clés de Kremlin-Bicêtre dans la
poche.
« Excusez le désordre, mais on vient
à peine de terminer d’emballer un gros million de bouteilles de whisky écossais
: Je ne sais absolument pas dans quel état se trouve le local ! »
Un vaste ensemble vide un peu poussiéreux.
« Je vous suggère d’installer votre
bureau soit à proximité de l’entrée au rez-de-chaussée. J’installerai bien le
mien à proximité de la terrasse au second niveau ou dans celui du fond : Il me
faut bien 40 à 50 m² pour me sentir à l’aise.
Mais ne vous en faites pas, je fais
venir un architecte d’intérieur pour arranger tout ça. »
Elle a l’air un peu déçue. C’est vaste et modulable, mais l’absence de
meuble rend l’ensemble assez froid et impersonnel.
« Il n’y a même pas un canapé !
»
Et pour quoi faire un canapé ?
Elle le regarde dans le blanc des yeux, qui se mettent à briller de
ravissement dans la pénombre.
« Je vous préviens, je ne couche
jamais avec mon personnel : C’est une question de principe ! », fait Paul
alors qu’elle s’avance lentement vers lui le sourire radieux par la perspective
d’émotions fortes à venir, commençant à retirer sa veste légère.
« Si je dis oui, tout ça j’en
dispose à ma guise ? »
« Ce sera votre domaine si vous
bossez pour moi ! »
Elle n’est pas encore sa salariée, son « personnel ». « Profitons-en pour sceller notre future
collaboration ! »
(Aparté n° 32)
« Première et dernière fois ! »
prévient Paul. Non pas qu’il n’ait pas apprécié cet épisode, mais voilà une
fille qui ne baise pas assez, qui est trop maigre qu’on se prend les os du
bassin comme autant de coup de genou dans les parties molles et sensibles, qui
a des seins finalement trop petits pour ne pas vraiment « rebondir » à chaque
pénétration comme il aime à les voir s’agiter en tous sens sous ses assauts, et
qui gueule trop fort tel qu’on ne sait pas vraiment si elle feint ou non : Pas
deux fois, surtout si c’est sa salariée !
Et pour l’heure, il ne sait pas du tout si ce n’est pas elle qui le met en
situation d’infériorité juridique future…
En tout cas, ils ont « scellé » leur pacte et c’est une sorte de «
célébration » inattendue : Leur contrat sera signé la semaine suivante, Paul
rachetant son préavis de détachement à la dame auprès de son employeur «
dépassé » qui ne s’y attendait pas du tout.
Dans les jours qui suivent, Miho organise une rencontre avec « l’agent
Hang ». Non seulement elle a pu faire son rapport sur sa participation au
dernier vol du « Nivelle 001 », mais chacun aura pu vérifier la réalité du
passage du prototype là où il avait été annoncé.
Ça ne donne que plus de valeur aux dires et intentions de Paul aux yeux et
analystes des services secrets Nord-Coréens.
Ferrer le poisson est une chose, le conduire là où on veut qu’il aille en
est une autre. Et à ce jeu du chat et de la souris, Paul tient autant lesdits
services par ses promesses qu’eux-mêmes détiennent deux fugitives !
Il s’agirait de conclure.
« Deux fugitives ? Mais seule Cécile
m’intéresse ! » Ils jettent l’autre à la mer depuis un avion ?
Non, bien sûr. « On leur a fait
faire un petit stage-commando en attendant : Pas très brillantes ! »
Il les veut aux USA avec des faux papiers en règle.
Pour en faire quoi ?
« C’est vrai que je vous avais
promis de vous expliquer cette « petite affaire » de politique intérieur. »
Et il déballe son problème.
« Voilà, il se trouve que notre
grand manitou à nous craint du patron de la banque mondiale des pauvres et
autres États ruinés, pour sa prochaine réélection. Comme ce dernier est un «
queutard » fini, dernier degré, on m’a suggéré de lui faire rencontrer quelques
jolies demoiselles pas farouches afin de faire quelques photos bien salaces et
scabreuses à diffuser au moment opportun de la campagne électorale de l’année
prochaine.
J’ai bien essayé avec des dames locales
de petite vertu dont c’est le métier, mais il semble qu’il ne rencontre que les
mêmes partenaires, qu’il a nombreuse et aucune ne veut me combler. C’est
pourquoi j’ai pensé à Cécile. On y rajoutera sa collègue. »
L’autre part dans un éclat de rire phénoménal.
Et il a besoin de deux criminelles pour assumer les fantasmes politiques
de son futur Président ? Il ne va pas non plus lui révéler que c’était une idée
de la direction de la CIA-Europe…
« Bé oui ! Mais on va peut-être
changer le scénario… »
« Oui, vous auriez intérêt : Ce
gars-là est un danger public jusque pour ses collaboratrices de Washington ! On
raconte que même dans les avions de ligne, on lui cache les hôtesses ! »
continue-t-il d’en rire.
« Vous feriez mieux d’envisager de
la lui couper : Il vaut mieux un Président eunuque qu’un trou du cul
trousse-jupon pareil ! »
Bien au courant du problème, « l’agent Hang », semble-t-il. En tout cas
très au fait des idiomes de la langue de Molière.
« C’est une idée ! Faut que je voie
ça avec les deux filles : Une pute ne mordra pas au sang un pénis, de toute
façon. » fait-il sur un ton amusé, pendant que l’autre calme son fou-rire.
« C’est aussi pourquoi j’en ai
besoin libre de leurs mouvements avec des identités de substitution idoines,
sur la côte Est des USA. Vous comprenez, j’espère ? »
Ce qu’il comprend, c’est que cette histoire d’élection française est
ridicule par rapport aux enjeux d’un passage de Paul en Chine « pour y
travailler » avait-il promis : Le bond technologique possible ne vaut même pas
un gland coupé !
« Je ne sais pas si nous allons
poursuivre, Commandant. Vous nous aviez promis de venir travailler en Chine :
Un laboratoire vous y attend déjà pour le « 002 » et nous vous avons préparé
une convention d’échange avec votre école supérieure aéronautique, via nos
ministres compétents et réciproques : Il vous suffit de dire oui, et on lance
la procédure pour la rentrée universitaire de cet été. »
Paul n’avait pas pensé qu’ils iraient aussi loin et aussi vite : Ce n’est
plus de l’espionnage, c’est carrément de l’échange de savoir-faire, du pillage
technologique !
e quoi en affoler plus d’un : Il faut qu’il prévienne « sa hiérarchie »
au plus vite par l’intermédiaire de « Monsieur Albert » avant de donner sa
réponse.
« Vous avez des exigences légitimes,
mais je ne peux pas prendre sur moi la responsabilité d’un tel accord. Vous
devrez patienter un peu. »
Lui aussi, alors.
Pas forcément.
« Je vous propose de faire un tour
en Chine pour rencontrer qui vous voulez, et établir le cadre des relations à
venir. Sans engagement de part et d’autre : Juste une visite de courtoisie et
d’échanges avant décision définitive. Et vous me livrez les deux fugitives.
»
« L’agent Hang » ne peut pas prendre cette décision-là de son côté.
« Alors on en reste là. Tant pis
pour le « 002 », les américains et vos pseudos alliés russes sont prêts à
m’offrir bien plus. »
Il perdra Cécile et Stéphanie.
« Je m’en tape. Ce sont des
criminelles de toute façon. J’en trouverai d’autres… »
Allons, allons ! « Il y a sûrement
un terrain d’entente à trouver ! »
Oui, bien sûr.
« Et puis je vous rappelle que je
suis chargé de jauger le J 20 de vos alliés par mes propres autorités. Donc, un
petit-vol de démonstration à son bord serait une condition indispensable… »
L’autre en ouvre des yeux tellement grands qu’on aurait pu y voir son âme
s’agiter au fond du cerveau.
« Vous n’y pensez pas ? »
Bé si justement.
Là encore, c’est à prendre ou à laisser.
« De toute façon, je ne vais pas
piquer vos plans. Vous n’en avez rien à battre et moi de même. Ce qui compte
c’est le message que j’enverrai à ma hiérarchie.
Soit c’est un avion exceptionnel et ça
va les mettre en état fébrile : Aux services diplomatiques chinois d’en jouer
pour mieux avancer.
Soit c’est un avion quelconque pour
l’époque et ça va endormir tout le monde pendant quelques années.
C’est vous qui décidez ! »
Enfin pas lui, mais le deal peut être intéressant, finalement. Parce que
le J 20, ce n’est qu’une pièce, même pas très importante, d’un dispositif bien
plus vaste qui reste à construire.
Et dans l’intervalle, ça peut calmer les ardeurs des USA et de leurs
alliés japonais et coréens.
Après quelques allers-et-retours, il sera convenu que le Ministère «
libère » Paul pour un séjour de 48 heures en Chine, uniquement pour y nouer les
contacts utiles et que les Coréens livrent les deux fugitives à Hong-Kong, en
plus que de payer des indemnités de formation de commando et autres frais de
bouche de 100.000 dollars US.
Encore une opération de change à swap à monter : L’occasion de tester sur
le sujet la « Barbara » qui aura pris ses fonctions entre-temps.
Dans l’intervalle, on apprend la fausse-couche de Lady Joan. Salopes, les
sœurs McShiant s’en réjouissent : « Un
cimetière ! »
Délicat, délicat pour parler de l’utérus d’une des meilleures copines de
l’une d’elle…
Ça contrarie un peu Paul. Cet enfant, c’était aussi le sien, même si on
lui en avait fait faire le deuil de façon bien dégueulasse.
C’est qu’il faudra bien qu’il se reproduise un jour, lui aussi. Mais pas
dans l’instant.
Il a bien sous la main Mylène, mais une grossesse à son âge, ce n’est pas
raisonnable, Miho, mais bon, c’est une espionne Nord-coréenne, Nathalie et son
regard myosotis qui le poursuit de ses assiduités et même Marie-Claire, bien
qu’elle ait un œil qui diverge : Peut-être une tare congénitale ?
Éventuellement la fille de Mylène, mais il ne va pas lui faire ça. Sa
secrétaire-générale, mais il la perdrait pour tout le boulot qu’elle abattait
bien consciencieusement.
Et la petite-nouvelle, Florence, qui débarque un midi à Roissy pour
s’occuper de rendre civilisé les locaux de la banlieue-sud et le «
Château-sur-Cher » qui occupe désormais et sur place, l’essentiel des neurones
de Mylène : Elle n’a pas encore sa boutique ouverte, qu’elle s’esquinte la
santé à « renifler » le pays, les fournisseurs et le personnel !
Si elle veut faire « tâche », il faudra qu’elle améliore ses recettes de
poisson d’eau douce et ses terrines de lièvre : Des incontournables dans ce
pays-là.
Florence et ses bévues : Tout un poème quand sa langue fourche.
Paul la pose dans son loft pour se reposer de la fatigue du voyage et du
décalage-horaire, après qu’elle ait refusé-accepté à plusieurs reprises, la
laissant ainsi aux bons soins de Miho qui garde la tanière et repousse
l’entrisme des « voisines au chat ».
Elles, elles se demandent bien qui est donc cette « nouvelle » et ce
qu’elle vient faire à piétiner les mêmes plates-bandes qu’elles, alors même que
les équipes du « cousin Lev » restent sur le pied de guerre à écouter tout ce
qui se dit chez lui : Eux aussi pour avoir eu vent du dernier vol du « 001 »
sont aux aguets du futur « 002 » !
Ce jour-là, Paul les laisse toutes et tous pour aller aux nouvelles auprès
de « Monsieur Albert ».
C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il se fait remonter les bretelles
quant à sa visite chez Lacuistre : On suit l’évolution des dossiers dans les
moindres détails, en haut-lieu.
Et ça s’impatienterait pour les suites espérées, paraît-il…
Comme l’ex-flic ne sait pas de quoi il s’agit, il lui fait « la leçon »
sur les « calendriers divergents » et
la « Raison d’État » (ririririri).
C’est que justement, il s’agit de préparer la suite des calendriers.
Et Paul de se tenir au courant des petits-gugusses du Mossad qui le
filochent en douce dans les rues de Paris, des Coréens qui font pareil sur
l’autre trottoir, des berlines de la CIA qui filochent tout le monde et de
celles de la DCRI qui sont censés guetter discrètement tout ce beau monde en
attendant que les réseaux russes se réveillent.
Pas cons, les russes attendront le Salon du Bourget pour prendre contact
dans les allées et inviter Paul au leur qui se tient le 16 août suivant, le
fameux Salon international aérospatial de Moscou ou « MAKS » (Международный
авиационно-космический салон, ou « МАКС », en russe dans le texte) sur
l’aéroport de Zhukovsky et son unique piste, située au sud-est de Moscou.
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