Chiasse à
répétition
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Les questions fusent ensuite sur ce fameux projet d’EADS, dont Paul ne
sait pas grand-chose, sauf qu’il aura trois types de moteur et permettra de
relier, à l’horizon de la prochaine moitié du siècle, Paris à Tokyo en moins de
trois heures.
« Je ne suis pas attaché à ce projet
pour diverses raisons. Ce que je ne regrette pas, puisque ça m’a permis de
faire votre connaissance… »
Et sur les suites du « Nivelle 003 » et le tourisme spatial proposé par «
Virgin-Galatic ».
« Je n’ai pas encore pu rencontrer
ses responsables. Ils me font sans doute la gueule en imaginant que je pourrai
être leur concurrent, alors que franchement, moi, les vols en apesanteur à 100
km d’altitude, ce n’est pas mon objectif, comme vous avez pu le constater.
Manifestement, ils ne maîtrisent pas du
tout les techniques des céramiques et autres technologies de bouclier
thermique, puisque la rentrée dans les couches denses de l’atmosphère se fera à
basse vitesse.
Le calcul montre même que cette phase
de vol peut être subsonique quand il s’agit d’une trajectoire parabolique.
D’ailleurs, le dessin de l’aile, de ce que j’en sais, n’est pas susceptible
d’être hypersonique, tout juste conçue pour un vol légèrement bi-sonique :
Question de flèche.
Je pense qu’au-delà de sauts de puce
dans l’exosphère, c’est nettement trop fort pour eux : Ils ne se voient
peut-être pas tout de suite les concurrents directs de la NASA en territoire
américain. »
Mais il y a d’autres projets qui vont sortir des hangars…
« Quant à « 003 », il n’existe que
sous forme d’esquisses et de quelques feuilles de calcul. Le « double-zéro-deux
» n’a de toute façon pas trouvé ses financements et ne les trouvera peut-être
jamais, c’est aussi ce que je suis venu tester jusqu’ici.
Parce que pour l’heure, je devrais
calculer notamment les trajectoires optimum de rentrée dans l’atmosphère, en
arbitrant entre vitesse et précipitation : Je ne sais pas encore quel est le
meilleur compromis entre ralentir assez hors de l’atmosphère pour une chute
gravitationnelle et épargner les céramiques, ou se servir de l’atmosphère en
usant d’une protection renforcée des céramiques pour ralentir l’engin comme le
font les américains, les russes et vous-mêmes.
C’est dans la boîte à calcul et je ne
m’en occupe qu’à mes moments de loisirs qui sont assez peu nombreux, comme vous
pouvez l’imaginer, faute de financement, il faut bien le dire ! »
Rires après traduction…
Et ils reviennent sur la fabrication de la céramique…
« Je crois vous l’avoir déjà dit, je
ne sais plus : L’idée des tuiles propre à la navette spatiale est en soi
excellente. Sauf que pas une seule n’est identique à une autre et qu’à chacune
il faut donc un moule spécifique. Or, ces moules sont fabriqués en acier
spécial pour supporter les cuissons sans la moindre déformation.
Par ailleurs, le projet Hermès de
navette européenne s’est également arrêté sur le sujet très technique de la
fabrication d’un bouclier thermique, les américains ne souhaitant pas trop
partager leur savoir-faire en ce domaine.
Vous, vous maîtrisez le problème pour
avoir fait faire des rentrées atmosphériques à vos spationautes, tout comme les
russes, mais pas en mode « réutilisable », seulement en mode destructif, «
abrasif » pour être précis.
Par ailleurs, les « tuiles » de la
navette américaine sont réutilisables, parce qu’on peut les changer entre deux
vols. En tout cas celles qui présentent des signes d’usure prématurée.
Or, les miennes sont d’un seul tenant,
et réutilisables, en tout cas après un long vol hypersonique. Au pire, étant
d’un seul tenant, il suffit de les démonter et d’en fabriquer à l’identique :
Du coup, je n’ai besoin que d’un seul moule et d’un four assez grand pour les
cuire, ce qui est nettement moins coûteux ! D’autant qu’on peut aussi se passer
de moule en acier spécial et contourner le problème des retraits hydrauliques
de la cuisson en utilisant des moules en résine ayant les mêmes
caractéristiques hydrauliques que la céramique finale.
En bref, j’ai juste besoin d’une
matrice en plâtre, de quelques résines assez faciles à trouver dans le
commerce, et des constituants de la céramique finale, qu’on trouve aussi assez
facilement chez n’importe quel quincaillier !
D’ailleurs, c’est votre civilisation
qui a mis au point les faïences et porcelaines, les égyptiens ayant de leur
côté inventé la cuisson de leurs briques qui servent pour le four.
Vous voyez, très simple et très peu
coûteux, finalement !
À la limite, ce qui coûte le plus cher,
hors le travail de conception, c’est le gaz pour cuire tout ça ! »
Rires et applaudissements.
Après traduction.
« Et pour tout vous dire, tout cela
est assez éloigné des demandes de mon gouvernement relatif aux drones. Ce qui
ne lui a pas plu non plus, mais en qualité d’industriel, je n’allais pas gâcher
de l’argent alors que nous avons déjà deux constructeurs potentiels sur le sol
national, pour un marché tellement étriqué que finalement nos armées se sont
dotées de drones américains pour les opérations afghanes et j’imagine libyennes
si l’ONU donne mandat demain de faire ! »
Fin de la séance…
C’est le directeur de l’académie qui met fin à la conférence en ouvrant le
buffet situé à l’étage du dessous…
C’est fort la gloire : Des jeunes, et des jeunettes, assailliront Paul
pour autographier qui un bout de papier, une photo, un vêtement, une casquette
un long moment avant qu’il ne parvienne à se désaltérer grâce à une âme
charitable qui lui apportera un jus de fruit bizarre et sucré : Pas une goutte
d’alcool chez ces « cadets-là » !
Décollage pour un retour à Hong-Kong dans l’heure
C’est l’aspect le plus désagréable du retour : Les « patibulaires » qui
ramènent Paul à Hong-Kong lui demande « gentiment » d’ingurgiter un godet d’un
puissant laxatif.
Les chiens !
Paul a beau protester, s’indigner que la puce remise par la pseudo « Lulu
» est restée à l’hôtel, rien n’y fait. Quand ils ont quelque chose en tête,
c’est comme pour les chèvres Corses, il faut en passer par leurs 4 volontés.
Et Paul de faire quasiment le reste du voyage assis sur le trône de
Neptune, pendant tout le vol et même au-delà. Il n’a pourtant plus rien dans la
tuyauterie avant d’arriver à Hong-Kong, mais il est pris de violentes
contractions durant les jours suivants, pratiquement jusqu’à son arrivée à Tokyo,
l’étape suivante.
Des chiens et des imbéciles.
Parce que non seulement ils l’ont fouillé avant le départ, ils l’ont
vraisemblablement radiographié à l’aéroport en le faisant passer sous un
portique spécial, mais qu’en plus, ils lui ont rendu sa menu-monnaie en Yuan
comme d’un souvenir, piqué l’éventail mais pas les cartes postales !
Or, l’une d’elle contient une puce souple qui fera les délices des
services de la CIA pendant plusieurs semaines…
Un militaire, ça restera un militaire, jusque dans sa tête, avec pas
grand-chose dedans !
Bref, Paul revient furax et « handicapé » du boyau accueilli par « l’agent
Hang » qui s’assure que tout s’est bien passé avant de rejoindre ses «
fugitives » à l’hôtel.
« Vous direz à vos cousins chinois,
que si je dois en chier autant à chaque fois que je reviens de chez eux, je ne
suis pas près de remettre les pieds dans l’empire du milieu. Excusez-moi, il
faut que j’y retourne. »
Les coréens le quittent en emportant les bracelets explosifs fixés aux
chevilles des filles : Elles sont à nouveau libres et toujours volontaires pour
la suite promise.
Qui commence d’ailleurs par un « trio infernal » entrecoupé de passages
nombreux et obligés par les toilettes de la chambre d’hôtel.
(Aparté n° 37)
Quel pays : À cause du laxatif, ils ne peuvent même pas envisager d’aller
dîner en ville avant 24 heures, renifler l’air et la misère de la « vie des
rues », en attendant les papiers promis que « Monsieur Albert » est censé
emporter jusqu’à eux pour leur permettre de reprendre leur périple vers le pays
du soleil levant, suite du programme prévu avant d’arriver à San Francisco en
fin de semaine !
Des papiers belges : Il ne prend pas de risques, « Monsieur Albert ».
« Vous savez que ces personnes sont
des fugitives recherchées par toutes les polices du monde ? (riririri) Vous savez où elles se trouvent
(riririri) ? »
Bien sûr qu’il sait.
« Elles ne le sont plus avec ces
papiers. Et ça tombe bien, à part vous, elles et moi, personne ne sait qui
elles sont, maintenant. Car j’en ai besoin pour la suite des opérations
commandées par le « cabinet noir » de qui vous savez. »
Et de rajouter que désormais, si elles ne collaborent pas comme il
convient, il ne sera pas très difficile de les arrêter sous leur nouvelle
identité.
Comment savait-il qu’elles étaient prisonnières des chinois et comment
a-t-il fait ?
Alors, de lui raconter comment il les a récupérées d’entre les mains des
coréens.
« Monsieur Albert, ce sont les coréens qui m’espionnent, vous êtes au
courant, qui me l’ont dit. Et ça eut été confirmé par mes voisins du Mossad
», invente-t-il.
« J’ai donc passé un marché à
Londres avec eux, puisqu’ils m’ont dit aussi que leurs alliés chinois
souhaitaient avoir la primeur du débriefing de mon vol circumterrestre.
Vous vous souvenez du plan de
l’amirauté à ce sujet et pour lequel vous avez été mobilisé à Aubenas pour nous
laisser sortir le prototype ? »
Il se souvient…
« J’en ai profité pour faire un tour
sur leur J20 tellement ils sont persuadés que je peux les aider dans leur
programme aérospatial.
Le tour sur le J20, c’est une idée du «
cabinet noir » sur demande de la CIA. Vous suivez ? »
Il a du mal…
« Vous n’allez quand même pas
travailler pour les chinetoques ? »
Quelle idée : « Ça m’étonnerait :
Ils m’ont fait avaler un laxatif qui m’a mis l’intestin sans-dessus-dessous,
pour me faire recracher un microfilm qu’une de leurs agents m’a refilé dans des
circonstances que vos chastes oreilles ne sauraient ouïr.
Un piège assez grossier pour m’arrêter,
je suppose. »
Enfin, comme ils ne sont pas revenus l’arrêter, on est en territoire de
RPC jusqu’à Hong-Kong, c’est qu’ils n’ont rien trouvé à fouiller leurs chiottes
et patauger dans sa diarrhée.
Hong-Kong/Tokyo, un peu moins de 4 heures de vol sur Japan Airlines
International, avec séance d’autographes et visite de l’équipage après une
annonce du commandant de bord de la présence de son illustre passager dans les
rangs de fauteuils…
Et une heure de décalage horaire dans la vue, mais c’est supportable.
Re-tournée des instituts aérospatiaux du pays et quelques contacts avec
les industriels locaux intéressés par les exploits circumterrestres de Paul.
Cécile et Stéphanie se montrent discrètes et prennent leur rôle
d’assistantes avec sérieux, mais empêchent Paul de goûter de la Geisha : Un
regret !
En revanche, Paul prend des contacts utiles pour fournir son catalogue de
boissons fortes.
Il a à préparer les « Crus-promos » pour les universités et grandes écoles
de l’occident et s’il est vrai que la distribution, d’une manière générale, est
un peu compliquée au Japon avec mille intermédiaires du producteur au
consommateur, avec ses grossistes de grossistes, ses semi-grossistes, ses sous-traitants,
ses franchisés, ses agents et boutiques qui ne payent pas de mine, il commence
à devenir champion du Saké.
C’est comme ça qu’il finit par comprendre que l’homo-sapiens, il fermente
et distille à peu près n’importe quoi, n’importe où et depuis toujours.
Avec des feuilles d’agave, il fait de la tequila. L’ouzo et le raki sont
des distillats d’anis alors que le pastis est issu de la fermentation de la
même graine. Qu’avec des oranges on distille du triple sec, de l’abricot il en
fait de l’abricotine. Avec des cerises il distille du kirsch. Avec des figues
il fabrique de la boukha. Avec de simples poires, il invente la williamine et
autres eaux-de-vie de poire, avec de la pomme du calvados (il en vendra pas mal
sur les campus de la côte-ouest américaine). Quand il prend des prunes il en
fera du rajkija ou de la damassine. Il transformera sans problème en rhum de la
canne à sucre, en schnaps de vieilles pomme-de-terre, mais aussi de la vodka
qu’on peut produire également à partir de betterave, de seigle et de froment.
Le froment, il s’en sert aussi pour faire de l’aquavit. Avec du seigle et du
maïs, il les utilise pour faire du whisky et du bourbon, alors qu’il savait
déjà que c’est qu’avec de l’orge que l’on peut faire les meilleurs whiskies. Le
raisin sert à faire du vin, mais le mauvais-vin donne de la grappa, du cognac
ou de l’armagnac, ainsi que du pineau des Charentes, ou du brandy.
Le saké, c’est la seule boisson « forte » à ne pas être distillée.
C’est un alcool de riz qui est seulement fermenté, même si c’est « solide
», façon « boisson d’homme », sans ça c’est du soju et ça vient de Corée !
Quant à dégotter des surplus à « déstocker » à vil prix en grande quantité
pour en faire des « flacons-collectors », ce n’est pas joué…
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