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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 30 août 2019

Chapitre XLI – Eurostar

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Une enveloppe à l’entête de la CISA, un billet de train pour Londres et un petit-mot manuscrit rédigé en français.
« Paul de Bréveuil fera le voyage avec vous ».
Pour une surprise, ça, c’est vraiment une surprise…
Et ça rend caduque la décision qu’il vient de prendre : certes il n’a plus de « moyen de pression » sur le bonhomme, mais il est à Paris pour le rencontrer, alors adieu le voyage vers Bruxelles et le retour « à la maison » sur un échec.
Sa carrière pourrait rebondir, alors que dix minutes auparavant, il la pensait enterrée jusqu’à se retrouver à Vladivostok à surveiller les Américains, les Japonais et les Chinois du bout du monde pour le reste de sa vie…
 
Il en informe sa hiérarchie, via une adresse courrielle de l’ambassade. En rajoutant, « en attente d’instructions ».
Mais il n’en aura pas – après tout un officier à toute latitude pour prendre des initiatives – puisque c’est dans sa mission de devenir « l’agent-traitant » de l’agent « Charlotte », celui qui étonne d’admiration jusqu’au sommet du Kremlin.
Sauf que si son discours sur les intérêts russes convergents aux siens qu’il compte lui servir, au fond il ne saisit pas très bien – la Russie est un grand pays de la Liberté : Snowden et même Depardieu y ont trouvé refuge – était parfaitement rodé pour « être servi » à un moment donné à Paul de Bréveuil, et un train, quand ça roule, c’est une prison, sans échappatoire si ça tourne mal.
Heureusement que ça ne roule pas tout le temps : il faut bien qu’il s’arrête une fois arrivé.
Il y a tout lieu de penser, compte tenu du silence en retour – absence de veto de ses chefs et pas de précisions quant à une procédure nouvelle et particulière – qu’on l’attendra probablement à Londres pour lui offrir une couverture.
Ce n’était pas prévu à l’origine, mais le service sait improviser.
Il ne lui reste plus qu’à faire son bagage et rendre sa voiture à l’agence la plus proche.
 
Le passage de la « frontière » à la gare du nord, double contrôle des douaniers français puis britanniques, double portique de détecteur de métal, se passe sans problème : ses vrais-faux papiers sont en règle avec tous les visas qu’il lui faut, sauf pour les USA et les pays du Moyen-Orient. Il n’avait aucune raison d’y aller en partant…
Et il a laissé son « artillerie » à Moscou.
Il faut redescendre au niveau des quais pour atteindre la rame, non sans avoir poireauté un long moment en salle d’attente où Igor guette son entourage.
Si « Charlotte » doit prendre le même train, il est peut-être déjà là.
Dimitri, lui, guette les mouvements du capitaine du FSB depuis ses consoles : c’est bien le même homme, la même barbe, le même IP en poche, Alexis qui est également sur place peut même le repérer sur ses indications envoyées par texto.
En fait Paul est déjà passé depuis une bonne heure – le privilège des officiers de réserve se signalant en tant que tel – et il a pu grimper dans la rame non sans avoir repéré au préalable les numéros de la banquette qui les accueillera.
 
C’est Igor qui s’assied en premier sur son confortable fauteuil dans le carré réservé à l’avance.
Alexis le rejoint avant le départ.
Et le train roule sans que « Charlotte » ne les rejoigne.
« Excusez-moi, jeune-homme. C’est bien le train pour Londres ? »
Quelle question !
Et il répond au second degré : « Je ne sais pas où on va. Je suis invité pour une surprise, mais j’ignore si je ne me suis pas trompé de rame… »
Ça aurait pu être vrai, à la limite.
Il n’a pas reconnu ce visage de rousse devant lui, même si sa tête lui dit quelque chose. De toute façon, il attend un homme, pas une femme, même avec des lunettes.
« Bé moi aussi. Je devais faire le voyage avec ma copine Charlotte… »
Igor tressaille : c’est bien le bon train qui prend de la vitesse pour sortir des faubourgs-Nord de Paris, direction la plaine de France.
« Mais peut-être va-t-elle nous rattraper en cours de route ! »
Un TGV ? À pied ou en hélicoptère ?
Pas bien sûr…
Il est forcément à bord.
 
Effectivement, le capitaine de frégate Paul de Bréveuil revêtu de son bel uniforme d’apparat, avec ses cinq barrettes or-&-argent aux épaulettes, se présente au niveau de Roissy-Charles-de-Gaulle avec un plateau, trois cafés, trois assiettes de charcuterie, trois pâtisseries et trois verres coiffant des quarts de bordeaux en bouteille.
« Bonjour ! Je ne sais pas si vous avez eu le temps de manger quelque chose. Alors je me suis permis de parer au plus pressé à la voiture-bar de la rame. Méfiez-vous, ce n’est pas forcément très bon, mais c’est juste pour ne pas avoir d’aigreur à l’estomac.
Capitaine Igor, je présume. Je vous présente Alexis Dubois, ma biographe. »
Dubois, Alexis, évidemment : la correspondante de l’ambassade qui l’a fait venir jusqu’à Paris à l’improviste !
« Alexis, je te présente le fameux capitaine Igor du FSB, en mission spéciale sur le territoire. Il est juste là pour me poser quelques questions en vue d’une prochaine mission qu’on va lui confier, celle de devenir mon « officier traitant » officiel. »
Et il s’assied en face d’Igor, à côté d’Alexis.
Le plan A est bien mal embarqué pour être d’emblée éventé…
 
« Enchanté » répond Igor avec un sourire crispé.
Pas vraiment enchanté, finalement : une première prise de contact doit en principe se faire sans témoin qui peuvent devenir gênant par la suite.
« Je vous impose sa présence, parce que je vais devoir vous raconter une histoire, la mienne, qui intéresse naturellement ma biographe : ça va me permettre de ne pas la lui répéter ultérieurement. Un gain de temps.
On commence par quoi, Capitaine ? »
Ces deux-là, ils ne sont pas faits pour s’entendre, en pense Alexis…
Et Igor attaque, à la fois son assiette de charcuterie et son approche.
« Chez moi, vous intriguez jusqu’au plus niveau, figurez-vous ! »
Ils sont bien les seuls : « Partout où j’ai mes entrées, je n’impressionne plus personne depuis fort longtemps. Juste devenu inclassable et qu’on utilise selon les urgences de chaque époque. »
Qu’il raconte…
« Notez Alexis ! »
Elle avait sorti son cahier d’écolier déjà maculé de miette de croissant, celui des interviews.
 
« Vous devez probablement savoir que j’ai commencé ma carrière comme pilote de chasse dans l’aéronavale de mon pays. Et comme vous le constatez, à la vue des peu d’épingles de mon plastron, je suis rapidement retourné à la vie civile après seulement deux campagnes d’active, une en Afghanistan et une autre à Mururoa.
Ceci dit, vous le savez également probablement, je ne suis pas resté inactif, pour avoir participé de très près à des opérations d’exfiltration en territoire hostile d’agents en perdition sur commande de mon ministère de rattachement et de Matignon. Mais je ne vous en parlerai pas, car elles sont couvertes par le secret-défense. »
Ce point-là était ignoré par le FSB.
 
Et puis ça n’a plus d’importance : « C’est du passé ! »
« Ceci dit, si je ne porte que le ruban de la légion d’honneur sur mon uniforme, parce qu’on est en France, je pourrai porter bien d’autres signes honorifiques qui n’ont pas cours légal en ce pays. Je cite dans le désordre, la médaille du Congrès US, celle de la Liberté décernée par le Président du même pays, mais à Londres, je pourrai porter la rare GCVO, décerné par la Reine pour services rendus à l’occasion des JO de 2012, et l’ordre suprême de Notre Seigneur Jésus Christ décerné par le Vatican, exactement pour la même raison.
Ça vous va ?
Je n’en ai pas encore reçu de votre pays… désolé ! »
Alexis en reste le stylo « en l’air », la bouche bée.
Mais c’est elle qui réagit la première, alors que Igor reste impassible : « Quoi les jeux olympiques ? Ceux de Londres ? »
Bé oui, ceux de Paris n’ont pas encore eu lieu.
 
« J’ai réussi à déjouer un attentat à la munition nucléaire le soir de la cérémonie d’ouverture ! C’était presque par hasard[1] »
Mais il n’y a aucun attentat !
« Justement ! Dites donc, jeune padawan, vous n’avez pas encore lu mon biographe officieux, vous… »
Comme si elle avait eu le temps.
« J’ai commandé son livre… »
Elle ne sera pas près de l’avoir : c’est « bloqué » par l’éditeur, comme il le lui avait expliqué à Port-Louis, sur l’île Maurice. Et le texte a disparu sur son blog.
Le capitaine Igor découvre : il y a donc déjà un biographe officieux ?
Est-ce que c’est complet ?
 
« Oui capitaine ! Ça va vous facilitez les choses pour compléter mon dossier : des information « ouvertes », même si elles restent heureusement discrètes. Et c’est à peu près correct. Bon il romance pas mal, il fait de moi un trousseur de jupon patenté, alors que je vis « rangé » des voitures, mais l’essentiel y est ! »
Et alors… « Raconte-t-il ce que vous avez fait lors de votre disparition au-dessus de l’atlantique… qu’on vous a retrouvé plusieurs mois plus tard à San Diego ? Une mission « top-secret » également ? »
Pas du tout[2] !
 
« C’est compliqué à expliquer. Comment vous dire… Lui et moi, nous ne nous connaissons pas, mais je parviens à lui faire écrire à peu près ce que je veux, au moins dans les grandes lignes. C’est une technique un peu… « exotique » d’autosuggestion qui se traduit par l’envoi anonyme de quelques informations, et qu’il retraduit un an plus tard dans ses opus d’estives.
L’intérêt du procédé, c’est qu’après coup, dans très longtemps, je peux prendre connaissance de tout ce qui fait ma vie à notre époque. Je dis bien de « tout ». Donc même les éléments qui ne se sont pas encore passés. Donc « par anticipation ». Vous saisissez l’intérêt du procédé, j’espère. »
Comment ça ?
« C’est un jeu un peu vicieux. Je lui suggère, il écrit, je lis, plus tard, dans le futur, je reviens à l’époque présente et je sais ce qui va se passer au moment où ça se passe… »
Mais ce n’est pas possible !
« Effectivement, pas dans l’état actuel de nos connaissances. Lisez donc ses ouvrages ou son blog, en général les mois d’août, en commençant par « Mains invisibles[3] » et vous comprendrez mieux. Le cœur, ça reste « Ultime Récit » et sa suite[4].
Je crois que ce gars-là restera à jamais un incompris et c’est tant mieux.
De toute façon, il va mourir et il faut que je le remplace, d’où votre présence, chère Alexis » fait Paul en se tournant vers elle avec un large sourire lumineux à la faire fondre.
Igor se demande encore si c’est du lard ou du cochon, comme on dit au-delà de l’Oural.
Avoir en face de soi un officier supérieur de l’aéronaval en grand uniforme de marin qui vous raconte un roman à dormir debout avec un « ticket de logement » en main, il y a de quoi être étonné.
Un gros mythomane ?
 
C’est la phase où plus personne ne comprend rien à rien aux dires de Paul de Bréveuil.
Quoique Alexis avait déjà entendu ce discours aberrant, il y a seulement quelques jours.
« Tout ça pour vous dire, Capitaine, que je sais depuis le début ce que vous magouilliez depuis plusieurs mois dans vos services pour que je devienne un de vos agents de renseignements.
C’était donc facile pour ma petite équipe de retrouver et extraire Charlotte et Aurélie de votre « baignoire » ! Pas eu besoin d’aller la chercher très loin… »
Igor se sent tout d’un coup très mal à l’aise…
« Et alors, qu’est-ce qui va se passer, là, dans l’immédiat, puisque le futur vous aura informé de la suite… »
Rien.
« Vous allez arriver à Londres, vos gusses vous y attendent. Vous repartirez à Moscou sans difficulté et vous ferez votre rapport. Mais avant, je vous emmène tous les deux chez ma gestionnaire de fortune, juste pour que vous fassiez une idée de mes moyens et à quoi je les emploie.
Et puis j’ai plusieurs messages à vous faire passer. »
Ah, nous y voilà, tout de même !
 
« Le premier, c’est que vous aimeriez bien savoir ce que je glande aux Chagos. C’est trop tôt pour que je vous le dise. À vous et à tous les autres, américains, anglais, français, européens, coréens, chinois, australiens et japonais.
Globalement, je prépare un lanceur spatial qui dépasse tout ce que d’autres peuvent anticiper.
Et le pire, c’est que vous viendrez à y participer, tôt ou tard, dans le cadre d’une organisation internationale, comme tout le monde, tellement c’est pratique et peu onéreux.
On ouvre l’ère, enfin la première marche, d’une démocratisation de l’accès à l’espace pour toute l’humanité.
D’accord, ça va prendre un peu de temps. Donc vous n’en saurez pas plus pour le moment. »
Une information-clé, enfin, celle qui justifie de tout le reste, obtenue sans aucune difficulté : il est mûr pour « collaborer »… d’après les livres d’instruction du Service.
Mais des informations à vérifier tout de même au préalable…
 
Le train vire plein Ouest, les ombres basculent dans le carré.
« Il y a toutefois une condition ».
Laquelle ?


[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Parcours olympique » aux éditions I3
[2] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit » aux éditions I3
[3] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Mains invisibles » (tome I & II) aux éditions I3
[4] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit »  et « Ultime récit – suite… » aux éditions I3

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