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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 29 août 2019

Chapitre XL – Phase II

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Dans quoi elle s’est embarquée, finalement ?
Agent de liaison après avoir aidé à s’évader deux prisonnières d’un soi-disant sous-marin nucléaire tapis au fond de l’océan, en plein… milieu de Paris, tout en forçant la propriété d’autrui qui est aussi un lieu de culte, elle en est devenue complice d’une profanation.
D’un autre côté, devenue libératrice de celle qui connaît son père, elle n’a même plus besoin d’envisager un « papier » sur sa boutique minable pour avoir la pièce du puzzle de sa vie qui lui manque : elle est à sa pogne !
Mais de là à jouer les entremetteuses avec de dangereux criminels qui viennent de Sibérie tels des Tartares déjantés, il y a une marge tout de même…
Non mais !
 
Plus de huit heures de route pour plus de huit cents kilomètres : la voiture a beau être confortable, une BMW série 3 et en avoir dans le moteur, c’est quand même fatigant.
Heureusement qu’on peut se faire plaisir sur les autoroutes allemandes, sauf que d’aller trop vite, on passe son temps le pied sur le frein à l’approche de plus lents qui se doublent.
Direction Dachau, Lindau sur l‘A99 puis l’A8.
Le chemin passe à proximité d’Augsbourg, d’Ulm, de Göppingen, d’Esslingen am Neckar, et de Stuttgart. Déjà 200 bornes et quantité de radars croisés.
Passage à proximité de Pforzheim, puis l’A5/E35/E52, Baden-Baden et enfin Iffezheim. Pour finir sur la B500, passer la frontière sans le moindre contrôle juste après la centrale électrique « au fil de l’eau » posée sur le Rhin et on entre en France à petite allure, dépassés les 320 km !
Le jour où les chars russes devront aller jusqu’à Brest libérer le pays, ça sera forcément plus lent, mais probablement tout autant facile.
 
Là, il s’agit de rattraper l’A35 vers Haguenau puis rejoindre l’A4/E25 en direction de Paris où il faut prendre un ticket-péage à Schwindratzheim : le premier après 4 heures de route.
Igor en profite pour s’acheter un sandwich et un café, refaire un plein et se soulager la vessie un peu plus loin.
Passage à proximité de Sarrebruck : 9 euros laissés au péage de Loupershouse.
De nouveau, 4,60 € à celui de Saint-Avold.
Contournement de Metz, prise de ticket à Beaumont pour un péage de 23,70 € à Montreuil !
Les français ne pensent vraiment qu’à ça : faire payer le quidam qui passe !
Et puis encore plus loin, à Coutevroult : 2,30 €…
Pour finalement se retrouver ralenti par les encombrements à l’approche de la Marne, traversée une dernière fois et continuer vers le Quai de Bercy, puis le Quai de la Rapée.
Il se guide au GPS avec sa plaque allemande : bien qu’hésitant on ne le klaxonne finalement pas trop.
Les parisiens sont pourtant des enragés quand ils circulent à la queue-leu-leu, mais pas plus qu’à Moscou.
Igor remonte successivement les boulevards de l’hôpital, Saint-Marcel, Port-Royal, Montparnasse, puis à droite le boulevard Raspail jusqu’à l’hôtel Lutétia, la rue de Sèvres et enfin à gauche la rue Saint-Placide.
 
Il laisse sa voiture devant le parc de vélib’ désert qui s’étale sur plusieurs dizaines de mètres, à charge pour le voiturier de l’hôtel d’aller la garer un peu plus loin dans le parking réservé à l’avance avec un code.
Et il grimpe dans sa chambre, sans prétention, pour brancher son ordinateur et se signaler sur le site crypté du service.
« RAS. Fatigué. »
Il n’a qu’une envie, c’est de se doucher, de se changer et d’aller prendre un verre au piano-bar Joséphine du Lutétia qui vient à peine de rouvrir. La brasserie ne l’est toujours pas…
Il ira manger dans un restaurant voisin, le Rousseau, patronyme du précédant exploitant, le Daroze étant fermé, à proximité de son hôtel dont la rue débouche sur le célèbre « Bon Marché ». Qui ne l’est pas du tout…
Qui doit bien avoir également une table à offrir.
Ce sont les bons côtés des missions à l’étranger : on se dépayse facilement !
Et il rentre dormir de tout son saoul…
 
Le lendemain, ça se bouscule. À peine le croissant avalé, il ouvre son portable. Il y a un message de la nuit : « Contacter Nataliya. Urgent. »
Nataliya est en fait, le lieutenant Zinovyi Prokhorovich, attaché « culturel » de l’ambassade et du bureau local du FSB, l’adjoint du chef de centre. Qui lui répond par sms en russe, pour retarder l’éventuelle traduction, prélude à une filature : « Square Boucicaut. 60 u ». Une heure, en somme.
C’est à proximité. Il a le temps de flâner un peu et de repérer les lieux : quatre entrées-sorties, plus deux accès au parking souterrain situé en dessous, en revanche des caméras partout au carrefour de Sèvres-Babylone. Il aurait dû se méfier hier soir.
Il le fera les prochaines fois.
Un moustachu baraqué arrive à l’heure, un journal plié sous le bras.
Il salue de la tête et s’assied sur le banc où a pris place Igor, comme s’ils ne se connaissaient pas.
Et ouvre son journal.
« Qu’est-ce qui se passe ? »
La cible B s’est évadée.
Comment ça ?
« Ce n’est pas possible ! »
Si ! « Hier matin, pendant que vous étiez sur la route. »
Toute seule ?
« Probablement pas : ils sont passés par les égouts pour découvrir « la baignoire » et son mécanisme. »
Mais comment ont-ils pu faire pour la localiser ?
« Mystère. Une enquête est en cours et on nous envoie du lourd depuis Moscou pour prendre des mesures. »
Des ordres nouveaux ?
« Pas encore. Restez à l’écoute mon capitaine, je vous tiens au courant. »
Igor indique qu’il va sur place pour se rendre compte.
« Très bien. » Et il referme son journal, regarde sa montre et se lève de son banc sans même saluer son supérieur, comme s’ils ne se connaissaient toujours pas, son journal replié sous le bras.
Charlotte évadée, son plan B à l’eau, son plan A est vraiment mal en point !
Incroyable.
Comment ont-elles fait ?
Il faudrait qu’il rentre à Moscou pour s’occuper de ça. Mais justement, puisqu’il est sur place, ce n’est pas le moment de filer, quitte à se dévoiler.
Il hèle un taxi qui passe : de toute façon, il y a une tête de station de l’autre côté du « Bon Marché ».
 
Pendant ce temps-là, Dimitri exulte. La veille, le logiciel a sonné l’alerte sur plusieurs « Z » en circulation, comme à son habitude.
Nathalie avait commencé à les tracer un à un, qui se sont ensuite révélés être des « roses », des « fichés » usant de cryptage ou ayant fréquenté des sites islamiques.
Mais au soir, quand elle est rentrée chez elle, il lui en restait trois non-identifiés. Et Dimitri, qui ne compte pas ses heures supplémentaires, reprend les dossiers laissés en jachère.
Et l’un d’eux a basculé « rose » en début de soirée en émettant depuis un IP inconnu et le wifi d’un hôtel au cœur de Paris, FAI parfaitement identifié, lui.
Un petit visionnage des caméras du quartier alentour et environ une heure trente plus tard, la machine « match » toute seule un profil.
Un profil inattendu : probablement celui qui est passé sous les portiques de péage de l’autoroute A4 dans l’après-midi avec une voiture immatriculée en Allemagne.
Ce qui fait deux « Z » identifiés d’un seul coup, puisque c’est le même, un type caucasien portant une petite moustache dont il imprime un portrait qu’il digitalise ensuite pour torturer le logiciel pendant la nuit.
« Tiens, tiens… Voilà un client bizarre… »
Aux premières heures de la journée suivante, le logiciel l’aura identifié comme étant un officier du FSB, le même qui traine sur un des fichiers autour de la cathédrale de Salisbury, il y a quelques mois de ça, mais « maquillé » d’un collier de barbe noire.
Ce qui permet, en fouillant les archives des aéroports de Londres, d’avoir des images plus nettes et d’identifier le bonhomme comme étant le capitaine Igor du FSB, imberbe dans les fichiers !
 
« Bonne pioche ! Igor est sur Paris et crèche rue Saint-Placide. »
Parfait lui répond-elle. « Je prends les billets en espérant que Paul sera là à temps ! »
Il est arrivé dans la nuit chez lui, quai Montebello.
« Je l’appelle alors ! »
Ce qu’elle fait depuis son bureau.
« Parfait patron. On y va ! » fait-elle en sortant de sa pièce son portatif encore collé à l’oreille.
« Je fais la réservation pour l’Eurostar de 13 heures. Le rapide qui arrive à quatorze heures trente sur place heure locale. Je l’imprime et j’envoie un coursier à l’adresse de son hôtel… Toi, Dimitri, tu appelles ADN et Alexis. Qu’elles soient sur le pont. »
Aussi vite dit, aussi vite fait.
« Il vient de se mettre en « on ». Je peux le suivre en direct. Je ne le lâche plus, celui-là ! »
 
Avenue Rapp, Igor entre tranquillement, se signe et file d’un pas nonchalant vers le bâtiment de gauche, là où se trouve « le bocal ».
Le planton le laisse pénétrer le bâtiment sans qu’il n’ait rien eu d’autre à faire que de dire son mot de passe. Un sésame.
Et il se présente au responsable qui l’emmène vers les sous-sols à travers un dédale d’escaliers dérobés.
« La baignoire » est plantée au milieu d’un hall sous-terrain pas très impressionnant par ses dimensions. C’est en fait une piscine de quatre mètres de profondeur dans laquelle se tient un étrange cylindre tronqué, monté sur une série de vérins.
On accède à l’intérieur par un des deux bouts aux entrées articulées depuis la salle des transmissions qui reste flanquée d’une armurerie et d’un petit stand de tir qui part en direction de la Seine, et par une série de bureaux et de salles de réunion et par l’arrivée des fluides de service qui sert d’issue de secours de l’autre côté.
C’est un vieux concept « amélioré » pour mettre en condition un suspect qui va être interrogé.
À l’origine, les cachots souterrains de la place Loubianka faisaient à peine 2 mètres de diagonale, plongés dans l’obscurité totale et on ne pouvait pas s’y tenir debout.
Par la suite, le procédé de désorientation a été poussé plus avant en faisant croire au prisonnier qu’il avait été « mis au secret » dans un endroit inconnu du commun des mortels lui laissant l’impression qu’il ne serait jamais libéré. Au moins le temps nécessaire pour une introspection intensive sur lui-même et ce qu’il avait à se reprocher.
Puis, il est apparu indispensable de disposer de « bocal » hermétique en territoire étranger, coupé du reste du monde. Le FSB s’est alors inspiré des « caissons » inventés pour les spationautes pour juger de leur aptitude à la promiscuité et un responsable a dû trouver astucieux d’imaginer le même dispositif simulant un sous-marin, avec quelques « gadgets » en plus pour faire plus vrai. L’objectif visé était de laisser supposer au prisonnier qu’il ne pouvait pas s’évader sous l’océan et que personne ne viendrait le chercher en grande profondeur : il était ainsi « totalement soumis » à ses geôliers.
 
La conversation roule en russe.
« Ils sont passés de l’autre côté »…
L’accès d’intendance, alors que lui rentre par l’accès principal qui s’ouvre sur une salle de commandement d’un sous-marin. Tout y est factice, mais assez étroit et encombré pour donner l’illusion que le pylône du massif des périscopes n’est pas un leurre.
Et les « cellules » se situent plus loin, vers le fond.
Effectivement, les deux cellules sont vides, les serrures ayant été forcées au chalumeau, la porte du fond également et le mur d’accès aux égouts parisiens partiellement démonté.
Comment peut-on repérer cette « baignoire » enterrée sous le niveau de la Seine, sous un bâtiment protégé et surveillé 24 heures sur 24 pour y trouver ce qu’on cherche ?
Parce que les filles de la cible B n’ont pas pu sortir toutes seules, sans outil ni chalumeau, c’est une évidence quand on est sur place.
Comment sans que les détecteurs sismiques n’aient pas vu les travaux préparatoires ?
L’enquête qui va suivre le dira peut-être.
Décidément une bien mauvaise planque : à peine utilisée, elle est déjà éventée !
On aurait dû enfermer la « cible B » au fin fond de la Sibérie…
 
Puisqu’il n’y a rien à tirer de cette inspection sommaire, Igor revient à l’air libre, estomaqué.
Comment ont-ils fait ?
Le qui, il n’a déjà aucun doute, sauf énorme surprise, puisque ça ne peut pas être ni des agents complices et traites du service – ils sont assez peu nombreux à connaître cet endroit « dont on ne s’évade pas » – puisque même les agents de l’ambassade ignorent son existence, ni même un service concurrent comme le GRU.
Quant aux services de renseignement et les flics de ce pays, ça reste de grands naïfs indigents du neurone…
Quant au pourquoi, c’est plus compliqué semble-t-il : comme il l’avait lui-même suggéré à Charlotte par téléphone quand elle était « sous l’eau », le GRU aurait immédiatement réagi et aurait décidé de contrarier les plans du service en s’emparant des prisonnières ?
C’est dans leurs cordes.
Il faut les guetter à leur domicile et bureaux…
Et pour détenir les prisonnières où au juste ?
Ils ne sont en principe pas équipés en France…
Pour en faire quoi ?
Il faudrait qu’il rentre à Moscou pour lancer ses limiers sur cette idée à creuser.
 
Soit il s’agit d’une contre-attaque de « Charlotte », la cible « A »…
Dans quel but ?
Comment aurait-il pu savoir tout du plan élaboré ?
Le connaît-il seulement, voire même imagine-t-il qu’il puisse exister ?
Ce n’est pas possible : cette opération de manipulation est bien trop compliquée, trop complexe pour qu’on puisse aligner tous ses éléments dans un même scénario logique !
C’est justement la spécialité de son service et on avait examiné sous toutes les coutures l’ensemble de l’opération dans ses moindres détails qui ont été validés par l’état-major.
Les filles retenues ont bien mordu à l’idée qu’elles étaient retenues prisonnières par l’armée, la marine, piégées au fond de l’océan dans un sous-marin…
Elles ne pouvaient pas communiquer et encore moins savoir où elles étaient en réalité.
 
Il se décide à rentrer à pied en traversant le quartier du Gros-caillou, à la fois pour profiter de l’air de la fin de matinée et son temps clément, mais surtout pour réfléchir sans être dérangé.
Après avoir repris son chemin depuis l’École militaire située au fond du Champ-de-Mars, il suffit de prendre la rue de Babylone, à contresens de la circulation automobile, pour revenir dans son quartier et il fait une halte dans un petit estaminet en face de la caserne de gendarmerie.
Ce n’est pas mauvais, mais c’est bruyant. Et puis, il y a plein de caméras de surveillance et des flics en faction devant le secrétariat de l’Hôtel Matignon : pas très sain pour lui.
Au dessert, c’est décidé, sauf contre-ordre de sa hiérarchie, il rentre, en voiture jusqu’à Bruxelles et après il improvisera : il n’a plus aucun moyen de contraindre « Charlotte » et si celui-ci veut le rencontrer, il n’aura qu’à venir à Moscou lui-même !
 
C’est bien décidé à décamper, alors même que son téléphone reste muet, qu’une surprise l’attend à la réception de son hôtel.
Et quelle surprise !

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