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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 17 août 2019

Chapitre XXVIII – Entretien place Loubianka

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Arrivées dans le sinistre bâtiment du FSB, où la légende dit clairement qu’on peut encore entendre les plaintes et cris des âmes torturées des victimes de la Révolution d’Octobre et du régime Stalinien – mais ce n’est qu’une légende – les deux associées de la « CIA » sont accueillies par le capitaine Igor, qui aura mis son plus bel uniforme d’officier, casquette large comme une poêle à paëlla vissée sur le crâne qu’il ôte après un salut militaire des plus réglementaires.
« Mesdames, nous avons hâte de vous entendre… »
Elles seront reçues par une poignée d’autres officiers supérieurs, de haute stature, dans une des salles de réunion du premier étage.
 
La bâtisse n’a rien d’exceptionnel : juste un style sobre. Ce qui rend sinistre l’ensemble, c’est la façade : les deux premiers niveaux sont en granit gris avec de petites fenêtres, alors que le reste est construit en grès ocre. Une horloge surplombe l’ensemble comme un œil de cyclope qui observe tout et toutes les ouvertures sont strictement identiques, hors les colonnades centrales au premier niveau « ocre ».
L’étroite porte à double battants n’a rien de spectaculaire pour être « aimable comme une porte de prison », apparaissant toutes justes comme « très solides ». En revanche, une fois passé le contrôle, le hall est immense et clinquant, et débouche sur un couloir qui part en biais sur la droite, ceinturé des colonnades symétriques donnant une idée de la profondeur du bâtiment.
 
Ce qui reste somme toute impressionnant quant à l’expression de puissance dégagée, même si ça reste assez commun à Moscou, c’est que le bâtiment est un trapèze qui s’évase de façon asymétrique sur l’arrière, jusqu’à la rue suivante qui clos le pâté de maison : un tout (avec piste d’atterrissage d’hélicoptère…), qui tranche par son austérité sur la vaste place éponyme, autour de laquelle s’enroulent la circulation routière. Un espace agrémenté d’un square où le pavement dessine des arabesques quelconques parsemées de petites pelouses ondoyantes.
En face et sur les côtés, des magasins, des bureaux, une bibliothèque, visuellement plus agréables et plus loin le musée polytechnique, le tout dans un style soviétique, c’est-à-dire écrasant le passant qui passe.
 
Les deux femmes posent leur matériel sur des meubles de bois sans fioriture inutile, style robuste et sobre, dans un décor lui-même austère hors la galerie des portraits, jeunes, des anciens patrons du Service : un Barco portatif, un ordinateur portable où sont stockés leurs PDF à projeter sur un écran situé derrière elle et les uniformes se posent en face, casquettes rangées sur leurs tables.
« Messieurs, nous avons rapidement acquis la conviction que toute cette affaire ne concerne pas vos services… »
La traductrice boudinée dans son uniforme trop étroit traduit.
Et d’expliquer les détails qu’elles ont pu récolter, présentés comme autant d’éléments impliquant le contre-espionnage britannique, peut-être aiguillonné par les services américains.
Igor a failli en rire : si elles savaient…
Mais il est le seul à savoir dans la salle, cette fois-là. Son colonel ne voulait surtout pas se montrer et les officiers présents n’en sont pas : des figurants qui ont pour rôle, sans en faire trop, de prendre tout ça très au sérieux, hors la traductrice et le subalterne qui préparera le compte-rendu qui sont dans leurs fonctions…
« Expliquez-nous : quel intérêt pour les britanniques de monter une pareille opération ? »
 
Ils ne l’ont probablement pas préparée : « L’arrivée de la fille de Skripal aura été le déclencheur. Il y a peut-être une taupe chez vous qui aura indiqué qu’il se préparait quelque chose, mais sans en dire plus. Ils savaient aussi que la mère de Skripal n’est pas au meilleur de sa forme et que lui avait très envie de la revoir une dernière fois. »
C’est de notoriété quasiment publique.
Il aurait pu demander un visa : « Nous ne sommes pas des tortionnaires. On sait rester humain ! »
« C’est probablement le message qu’apportait sa fille qui, je vous le rappelle, est en lien par son beau-frère avec vos renseignements militaires dont il est membre… »
Comment sait-elle tout ça, la « boulotte » au nez qui bouge quand elle parle ?
« Il lui aura peut-être été fait la promesse d’un sauf-conduit contre quelques renseignements sur les activités de ses connaissances et les deux agents du GRU qui ont été repérés, je pense immédiatement depuis leur arrivée au Royaume-Uni, devaient seulement confirmer cette position de leur service…
Et là, le MI6 aura pris peur ! »
D’autant qu’ils n’auront jamais repéré « l’exécuteur », passé totalement inaperçu pour tout le monde sous sa fausse identité et ses déguisement et maquillage…
 
Ça se tient, notamment compte tenu de tout ce que Charlotte leur avait exposé précédemment, reconnaît le capitaine Igor.
« Ce qui explique que le Novichok employé n’était pas létal, malgré tout ce qui a été affirmé durant la crise diplomatique qui a suivi… »
« Effectivement capitaine : personne n’a jamais voulu tuer Skripal, ni le GRU, ni les britanniques, juste lui faire assez peur pour qu’il accepte de s’évanouir sous une fausse identité, ailleurs, potentiellement aux USA et au soleil ! »
Mais alors, le second flacon et le seul décès, du mois de juillet ?
« Il y a plusieurs hypothèses possibles, mais je n’ai pas enquêté jusque-là, question de budget… Soit il s’agit d’une erreur du service. Je ne le crois pas. Soit c’était pour relancer une enquête ou faire réagir l’opinion en faveur du gouvernement alors empêtré dans son brexit.
À moins que, moins probablement, un cinglé l’ait jeté en décharge ne pouvant plus le restituer au service de Porton Down. Il peut y avoir des deux raisons… »
Par la couronne d’Ivan-le-terrible, où va-t-elle chercher tout ça, se demande le capitaine Igor ?
Deux flacons, parce que deux munitions, comme dans toute opération d’élimination, tout simplement !
Elle a encore des choses à apprendre sur les consignes du SVR…
 
« Mais c’est logique » proteste-t-elle : « Personne n’a voulu tuer Skirpal, sans ça il serait déjà mort depuis bien longtemps. Ni le GRU qui voulait le récupérer, ni le MI6 qui voulait le mettre « à l’abri » pour qu’il ne retourne pas en Russie. Là encore, s’ils avaient voulu le faire taire définitivement, c’était assez facile d’installer un snipper en face de chez lui et de lui tirer une balle à travers ses fenêtres.
Et ils auraient pu décider de leur opération quand les agents du GRU ont été suivi jusqu’à Salisbury. Ils ont préféré lui faire peur et l’exfiltrer. »
Logique : c’est bien dans l’éthique des anglo-saxons, finalement.
« Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ? »
Non justement : « C’est seulement du raisonnement. Et je suis assez douée dans cet aspect de mes enquêtes… » et Aurélie d’approuver avec de larges mouvements de la tête.
« Ceci dit, moyennant quelques efforts financiers de votre part, nous pouvons poursuivre nos investigations dans ce sens. Mais il me paraissait important de vous faire part de nos premières conclusions… »
Très bien, très bien : le capitaine pouvait reprendre la main, plan A et plan B en même temps !
 
« Je n’ai pas autorité pour en décider » ment-il sur le moment. « Je vous propose de reprendre contact dès les autorisations reçues. Je ne vous cache pas que nous allons tenter de raccorder vos conclusions avec d’autres éléments, comme je vous l’avais déjà indiqué à Paris.
Et enquêter du côté de nos militaires : après tout, ils ont tenté de retourner une deuxième fois un de leurs hommes et auront échoué sur le fil. Si c’est bien le cas, ça se saura jusqu’en haut-lieu figurez-vous.
En attendant, merci infiniment. »
Et puis il lâche une bêtise : « Vous êtes libres de visiter notre belle capitale. »
Elles sont libres ?
Ne l’ont-elles pas toujours été depuis la réception par estafette de leur visa et sauf-conduit ?
« Mon Dieu ! J’ai cru qu’ils n’allaient pas nous laisser sortir, figure-toi ! » fait-elle à Aurélie une fois sur le trottoir en vue de se mettre en route pour rentrer à leur hôtel !
Et de lui expliquer…
« Mais non ! Tu déconnes : il voulait simplement dire qu’il n’avait plus de question à te poser. Tu as été très claire et convaincante ! Bravo ma chérie ! » tente-t-elle de la rassurer.
« Il n’empêche… Je suis sûre qu’on est surveillée ! »
Probablement…
« On rentre et on le fait ce tour de la ville ! On verra bien demain si on se réveille ou non au fin fond de la Sibérie dans un goulag à casser des cailloux pour le reste de nos jours ! »
Et de partir dans un éclat de rire irrésistible : « Non mais si tu voyais ta tête en ce moment ! »
Charlotte a les jambes qui flageolent : il s’est passé quelque chose qui ne collait pas et ça ne lui saute pas aux yeux immédiatement…
 
Une fois arrivées dans leur chambre, l’une se change pour être « plus à l’aise », pendant que Charlotte téléphone à Gustave.
Pour une fois, il est là.
« Quoi ? Vous êtes à Moscou ! Mais qu’est-ce que vous y faites ? »
Elle allait répondre du « tourisme », mais se ravise tellement elle reste inquiète et lui raconte rapidement l’entretien de la matinée.
Ce qui rend dingue l’amiral…
« Paul vous avait dit de ne pas vous occuper de ça, Charlotte ! »
Elle sait, mais l’enveloppe reçue avant de prendre congé du capitaine Igor vaut le déplacement à elle toute seule.
« Mais vous rendez-compte, je ne peux même pas assurer une sphère de sécurité autour de vous à Moscou : je n’ai personne sur place. »
Ce n’est pas grave.
« Toutefois, j’ai comme « un truc » qui ne passe pas… »
Quoi ?
« Ils ne s’attendaient manifestement pas à ce que je leur raconte dans le détail ma belle histoire qui met en cause les MI6. Ça a dû les rassurer, mais justement, rassurer de quoi ?
Je ne comprends pas. »
Bé, il faudra la lui rapporter dans le détail, sa « belle histoire », parce que là, l’amiral Morthe-de-l’Argentière n’est au courant de rien et ne peut donc pas l’aider à avoir les idées claires…
« Et puis il y a eu comme un lapsus et je ne sais pas s’il est révélateur ou non… »
Lequel ?
« Il a dit à la fin des questions-réponses qui ont suivi mon exposé, que nous étions libres ! »
Ils en avaient terminé, tout simplement…
« Mais notez qu’aller jusque dans les locaux de la terrible Loubianka et pouvoir en ressortir libre, ce n’est pas donné à tout le monde : il faut être des leurs, pour ça ! Et encore… pas toujours ! »
Ah oui, c’est donc ça…
 
« Ce qui veut logiquement dire que Paul avait tort et que j’avais raison de faire cette démarche : ils ne m’ont pas retenue prisonnière, je n’ai donc rien à craindre pour ma santé avec ces gens-là ! Merci Gustave ! Je suis entièrement rassurée… »
Et elle raccroche pour aller prendre une douche d’avoir sué bêtement, sa bonne humeur retrouvée, ses inquiétudes envolées…
Gustave n’en revient pas : la gamine collabore avec le FSB sans rien en dire à personne, comme si de rien n’était, leur raconte son boniment, ils sont contents et tout passe comme une lettre à la poste ?
Mais ce n’est pas croyable, ça !
Où vit-on et à quelle époque ?
 
Sitôt tiré de son effarement il empoigne son combiné téléphonique et appelle Paul de Breveuil jusqu’aux fins fonds de l’océan Indien.
« Ah oui ? C’était aujourd’hui ? »
Comment ça : il était au courant ?
« Non pas vraiment. Je savais qu’elle allait faire une connerie, mais je ne savais pas quand. C’est tout. »
Bon on fait quoi, alors ?
« Bé rien ! Qu’est-ce que vous voulez faire ? Laissez-la rentrer et on avisera ensuite. Vous verrez bien. À propos de ça, vous savez si ma petite biographe a donné de ses nouvelles ? »
Quelle biographe ?
Oui : Paul se mélange les pinceaux dans ses « souvenirs ». Il anticipe un peu trop.
« Je vous explique : dans deux ou trois jours, va se pointer au siège une certaine Alexis. Nathalie la recevra et me mettra en liaison avec elle, s’il vous plait.
Moi, je suis coincé ici encore quelques temps, mais je rapplique après qu’elle ait accepté de devenir ma biographe et puis on la met au turbin avec l’équipe des filles ADN sur le cas de Charlotte… »
 
Qu’est-ce que c’est encore que cette lubie, se demande Gustave ?

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