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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 23 août 2019

Chapitre XXXIV – Prisonnières sous les flots

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Charlotte (la vraie, celle dont le nez bouge de haut en bas quand elle parle) se fait secouer par Aurélie pour la réveiller.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Toutes les deux ont la tête lourde, elles gisent sur des bannettes étroites et inconfortables, dans une semi-obscurité – une seule veilleuse bleue – dans ce qui ressemble fort à une étroite cellule.
Elles ont été dépouillées de leurs vêtements pour être vêtues d’une sorte de sac à patate rayé de blanc et de gris-sale, mais auront gardé leurs sous-vêtements et on leur aura enfilé des chaussettes de laine aux pieds.
« Qu’est-ce qu’on fait ici ? »
Leur « cube » doit faire deux mètres sur 1,80 m de haut et de large. Devant elle, sous la veilleuse, une sorte d’écoutille blindée protégée par une forte grille verrouillée.
Dans un coin, un lavabo microscopique et une tinette en acier, sans abattant ni lunette. En face, dans l’autre coin, une petite table et deux tabourets scellés au sol lui-même en métal.
« Mais qu’est-ce que ça veut dire ? »
Charlotte tambourine sur la grille aux forts barreaux.
Sans succès.
 
« Tu te souviens de quoi, toi ? »
Charlotte ? Elle se souvient de leur arrivée à Roissy. De l’attente à la livraison des bagages. Du contrôle des douanes. De leur sortie. Elles ont suivi un type, probablement un chauffeur VTC, qui portait une pancarte où étaient affichés leurs noms.
« Si je me souviens bien, il nous a fait monter dans sa limousine… »
Pas vraiment…
« Je t’ai vue trébucher pour y pénétrer et puis plus rien… »
Elle se touche l’arrière du crâne.
« On a dû être assommées. »
Enlevées, plutôt.
« Mais par qui et pourquoi ! Et nos affaires, le chèque, nos téléphones, même ma montre, nos cartes bleues, nos papiers… »
Disparus…
« C’est inconcevable ! Appelle à l’aide ! »
Et les voilà qui se relayent à tambouriner la grille et les cloisons.
Sans plus de succès.
 
« Mais enfin, ce n’est pas croyable cette histoire-là ! »
Chut ! « Tu entends ? »
Quoi ? Il n’y a rien à entendre.
« Si ! Ce bourdonnement sourd. »
Charlotte n’entend rien, même pas le chuintement de la ventilation…
« Ma chérie, soyons logiques. Manifestement, nous somme prisonnières, mais nous sommes en vie. C’est que nous ne sommes pas en danger de mort imminente ! »
Si ça peut la rassurer de dire de pareilles âneries…
« Oui, mais nous sommes prisonnières, ce qui n’est pas mieux. Et puis peut-être que nous sommes mortes et que le bon dieu nous met à l’épreuve comme dans son purgatoire avant de décider de notre sort… ».
« Ne sois pas conne, s’il te plait mon chaton ! »
« Je t’assure qu’on entend des voix, comme de brefs murmures ! »
« Bon qu’est-ce qu’on fait ? »
Rien. Il n’y a rien à faire, même pas des mots croisés ou un sudoku…
 
Le temps passe ainsi, interminable, ponctué par des bâillements.
Aurélie se met à fredonner à un moment donné, pour occuper le vide et couvrir le silence.
Et puis la meilleure chose à faire, quitte à ne rien faire, c’est de dormir.
Elles se font réveiller brutalement par le bruit de clés dans la serrure de leur écoutille blindée.
On leur glisse un plateau repas sous la grille depuis une coursive faiblement éclairée, comme d’un tunnel de métro.
Les petites bouteilles d’eau portent des étiquettes en caractère cyrillique. La « pitance » a un aspect « boueux » et un goût insipide, mais c’est tiède. La porte se referme sans un mot.
« Tu crois vraiment que la cantine de ton bon dieu nous fait une faveur maintenant, mon chat ? »
Elles mangent avec une petite-cuillère et boivent au goulot.
« On dirait du goulasch passé à la moulinette… »
Tant que ça se mange, elles ne crèveront pas de faim.
« Ouais, bé moi j’irais bien aux cuisines leur apprendre à faire de la tambouille correcte au palais », fait Aurélie après avoir fini sa gamelle, plus que d’être une assiette.
Et puis le temps persiste à s’éterniser.
 
Plus tard, elles se réveillent à nouveau, le plancher a basculé sur le côté après avoir entendu un bruit sourd inquiétant.
« Qu’est-ce qui se passe ? »
Des raclements de fond résonnent tout du long de la « structure », comme si elles étaient dans un cloche, puis plus rien.
Un long moment après, Aurélie discerne comme le bruit d’une hélice dans l’eau. Qui vient puis qui s’en va.
Et toujours ces brefs chuchotements, comme des ordres de quelques mots, mais elle ne comprend pas ce qui se dit.
Beaucoup, beaucoup plus tard, de nouveau les clés dans la serrure, le même uniforme noir glisse un second plateau avec une gamelle de ce qui ressemble à du riz archi-cuit nageant dans une sauce insipide. Sans bouteille d’eau cette fois-ci…
L’eau, ce n’est pas grave : il y en a un mince filet qui sort de la robinetterie de leur lavabo. Sauf que l’eau a un goût de fer prononcé…
« Mais où est-ce qu’on est ? Ce n’est quand même pas normal ce plancher posé en pente. »
Sauf si elles sont dans un sous-marin… « puisque l’eau est puisée dans une citerne mal entretenue… »
« Mais qu’est-ce que tu racontes, Charlotte ! Elle serait salée ! Et qu’est-ce qu’on ferait dans un sous-marin ? »
Pour l’heure, rien…
Attendre.
 
Encore plus tard, beaucoup plus tard, elles sont réveillées : le sol retrouve un semblant d’horizontalité, dans d’effroyables craquements, puis de nouveau « une pente » se dessine dans leur cellule, mais dans l’autre sens, perpendiculairement à la première fois.
Les bruits de ronflement se font plus fort, puis plus rien. Quelques chuintements de voix seulement accompagnent « la manœuvre », jusqu’à ce que le sol redevienne parfaitement horizontal.
Tous ces mouvements sont extrêmement lents et silencieux.
Aurélie n’en peut plus : elle tambourine à nouveau contre les cloisons et la grille qui n’a aucun jeu, fermement verrouillée.
Mais cette fois-ci, ça semble avoir un effet.
On entend nettement des pas précipités dans la coursive voisine, de nouveaux des raclements de fonds et de nouveau une « assiette » de travers de leur « cabine grand-luxe ».
Puis de nouveau plus rien.
 
Un nouveau « repas » est servi. De gros haricots qui semblent être rouge.
Puis, encore bien plus tard, un homme ouvre la porte et la grille. Tenue noire également, visage masqué, avec un autre homme derrière lui, dans la pénombre et dans le même accoutrement : ce n’est pas la triste pitance !
Il tient dans une main un combiné téléphonique manifestement accroché à la cloison extérieure et dans l’autre un pistolet braqué sur les deux filles.
À l’une il lui fait signe de s’écarter au fond de la bannette et de s’assoir et à Charlotte d’approcher, sans un seul mot mais en grognant.
« Алло ! Алло ! »
C’est la voix du capitaine Igor !
Mais qu’est-ce qu’il fait au bout du combiné ?
Charlotte s’en saisit et le porte à son visage, la grille se referme.
« Allo ? Capitaine Igor ! »
L’autre pousse un soupir de soulagement…
« Heureux de vous entendre, Madame ! Je ne savais pas si vous étiez encore vivante et… »
Elle ne comprend pas la suite de la phrase, coupée par des crachouillis.
« Mais qu’est-ce qui se passe ? Où sommes-nous ? »
Crachouillis…
« Je n’ai pas entendu. Nous sommes où ? »
Il se décide à répondre : « Vous êtes à bord d’un sous-marin nucléaire russe, quelle que part dans l’Atlantique-Nord. » Crachouillis… « …n’en sais pas plus. »…
« … ma faute : les militaires se sont … de vous à cause de mon rapport les mettant en cause… en vie, je répète… c’est parce que nous … que vous étiez nos agents ».
Qu’est-ce que c’est que cette histoire-là ?
« Si … confirmez, leur navire… surface dans deux mois … rez libres à nouveau ! »
Mais elles ne sont pas agents russes !
« … il faut que vous soyez… russes sans ça… »
Sans ça quoi ?
« … capables de vous éjecter par un tube lance-torpille !... prie ! Dites le leur ! »
Et puis la conversation est coupée.
La grille ne s’ouvre même pas : le type avec son flingue aura probablement débranché la prise jack du combiné dont le fil gît désormais inerte au sol pour l’avoir jeté en travers de la grille.
Et la porte se referme, lourdement verrouillée.
 
« Qu’est-ce qu’il a dit ? »
Qu’on est dans la merde !
« Ah bé ça, on savait déjà, remarque… »
« Attend ! Là, il faut réfléchir… »
Pas besoin d’avoir fait de hautes études mathématiques d’actuaire pour comprendre, en pense Aurélie.
Et elle reprend : « Tu as pigé que nous sommes prisonnières… »
Oui !
« Dans ce qui semble être un sous-marin… »
Nucléaire !
« Sous l’eau quoi… »
Tapis au fond de l’océan Atlantique. Probablement à attendre un ordre de tir de missiles balistiques : de la dissuasion appliquée !
« Et ça peut durer deux mois… Le temps d’une patrouille avant ravitaillement en vivre… »
Oh, les vivres… ce n’est pas de la gastronomie, ici !
 
« Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que nous avons collaboré en toute quiétude jusqu’à Moscou. Nous avons mis en doute la culpabilité des russes sur l’affaire Skripal, Ils nous ont sous la main et c’est pour nous enlever à Paris et nous plonger en mer. Y’a-t-il une logique ? »
Plutôt de la schizophrénie…
« Non, non ! Il y a une ou plusieurs raisons logiques… Je commence à comprendre. Laisse-moi réfléchir. »
Aurélie se tient coite…
« Voilà, voilà… Si le MI6 est derrière la tentative d’empoisonnement des Skripal avec un produit d’origine russe, c’est qu’ils ont réussi à piéger les Russes. Exactement ceux du GRU, les militaires qui ont dû garder des stocks contre toutes les conventions internationales. »
Les conventions internationales et les russes…
« Or, les sous-marins nucléaires, c’est l’armée russe. On les a donc fâchés… »
Mais ils n’ont pas encore tenté de savoir comment : « On serait capable de leur expliquer les détails… »
Aurélie apprécie le « on ».
 
Des « pings » sonores, lointains et relativement faibles, résonnent dans leur cellule et interrompent Charlotte dans ses réflexions…
Un sonar en recherche active !
« C’est le moment de faire du bruit pour se signaler ! »
Sûrement pas !
« Et pourquoi ? Si c’est un sonar, c’est que c’est un navire militaire. Ils seront bien capables de décoder un message en morse, non ? »
« Mon chaton adoré, et tu crois qu’ils vont nous envoyer le GIGN pour nous libérer ?
Tout ce qu’on risque c’est de se prendre des mines dans la tronche et là, si on remonte, ce sera en plusieurs morceaux. »
Et pourquoi ils grenaderaient ? « On n’est pas en guerre… »
Effectivement…
 
Et passant à autre chose alors que les « pings » sont devenus inaudibles : « S’ils ne nous pas encore interrogées, ça ne veut pas dire qu’ils ne le feront pas. Mais ils auraient pu le faire avant de nous enfermer ici. Pourquoi un sous-marin ? »
Pour que même les services secrets russes ne puissent pas avoir de contact avec nous…
« D’accord, mais pour quelle raison ? D’autant qu’on vient d’avoir le capitaine Igor. »
C’est qu’il a dû faire le forcing pour s’assurer qu’elles sont toujours vivantes.
« Ouais… Mais bon, si on est face à une guerre interne, russo-russe, de services d’espionnage, ils ont quand même des prisons à disposition où il leur est commode de nous interroger… »
Sauf, qu’une prison, on en sort, de gré ou de force…
« … Et d’un sous-marin non ! C’est ça ! Ils se donnent le temps de compléter leur dossier pour se faire une religion sur notre cas. Mais alors pourquoi ont-ils laissé les « civils » prendre contact avec nous, en pleine plongée profonde ? »
C’est un aveu !
« Un aveu d’impuissance. Le FSB nous a localisées. Le GRU s’est probablement fait remonter les bretelles ! »
Oui, c’est ça : « Mon chaton, ils sont dans une impasse. Et sauf à répondre de notre disparition « accidentelle » dans un tube lance-torpille, si comme nous le demande Igor, ça ne passera pas inaperçu si on affirme être des agents du FSB… »
Peut-être, mais peut-être qu’ils sont capables de s’entretuer…
« De toute façon, on en a pour deux mois à moisir ici ! »
On est prisonnière depuis combien de temps ?
« Aucune idée. Je n’ai plus mon smartphone… »
Ça va être long, dans ces conditions…

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