Alors,
c’est l’occasion de causer de ceux qui ne bossent pas pour de vrai : Les
chômeurs !
Officiellement, même si ce n’est pas « la gloire »,
ça va nettement mieux d’après les premiers chiffres du thermomètre trimestriel
de « Jupiter ».
« La pente
est de plus en plus nette. » Le chômage a poursuivi sa décrue au
premier trimestre, avec 32.100 demandeurs d’emploi en moins (– 0,9 %).
Sur un an, le nombre de chômeurs recule de 1,2 % à 3,7
millions de personnes.
Que du bon après un quinquennat entier (celui de « Tagada-à-la-fraise-des-bois »
qui n’a jamais su en faire autant, même s’il précisera que ces « bons résultats »,
c’est quand même grâce à lui … et « El-Konnrie », peut-être ?)
Un nombre toujours élevé, mais qui est tombé à son
plus bas depuis trois ans et demi se réconforte-t-on dans les ministères. « Et il y a quelques raisons d’être optimistes
pour la suite de l’année ». D’abord parce que le nombre de personnes
qui exercent une activité soutenue augmente. Ensuite parce que les déclarations
d’embauches se maintiennent à un niveau record au premier trimestre dans le
secteur privé.
Un gros bémol toutefois : « Le chômage de longue durée ne faiblit pas ».
Et pour cause, il a même augmenté de 6,5 % sur un an
et touche désormais 2,57 millions de gauloisiens.
Au point de représenter désormais 45 % de tous les
inscrits…
Et puis quand on compte aussi les territoires « ultra-marins »,
c’est encore mieux : Le recul est de – 48.700 (– 1,4 %).
En revanche, il faut bien dire que les effectifs des
catégories B et C, qui regroupent les demandeurs d’emplois ayant travaillé
moins ou plus de 78 heures par mois, ont largement progressé, confirmant une
tendance enregistrée depuis plusieurs années. Les syndicats ne s’y trompent pas
et y voient le signe d’une plus grande précarité professionnelle, marquée
notamment par l’explosion des contrats très courts…
Ainsi, sur les 2,2 millions de personnes concernées, « Paul-en-ploie »
a recensé 392.000 personne qui ont travaillé entre 120 et 150 heures par mois
en moyenne sur le trimestre, soit 12,4 % de plus qu’il y a un an !
La hausse est encore plus forte pour les 603.000 qui
ont travaillé 151 heures ou plus (+ 13,6 %).
Bref, vous bossez, mais « un peu seulement ».
Pénible…
Des chiffres à rapprocher avec d’autres indicateurs
qui mesurent l’état du marché du travail. C’est le cas du taux de chômage
mesuré par « Lyne-sait » au sens du Bureau international du travail :
Il a reculé de 0,7 point au quatrième trimestre et de 1,1 % sur un an pour
atteindre 8,9 %. Qui plus est, malgré un léger ralentissement, il paraît que l’économie
continue d’embaucher « à tour de bras », et de plus en plus en CDI.
Que demander de mieux, même si ça n’apparaît nulle
part.
Passons…
Si la courbe des effectifs de catégorie A semble bien s’orienter
pour les moins de 25 ans, celle des plus de 50 ans – qui concerne 916.000
personnes – n’a en revanche pas encore changé de sens, même si il paraît (là
aussi…) qu’elle donne des signes de stabilisation.
Conclusion optimiste : Même toujours soutenues, les
créations d’emplois ne suffiront pas à attaquer ce « noyau dur » du
chômage.
Pour cela, tous les regards se portent sur le grand
plan compétences promis par « Jupiter » et les 15 milliards associés.
Conclusion « objective » : « Les effets des réformes ne se font pas
encore clairement sentir »…
C’est le moins qu’on puisse dire.
En revanche ce qui passe inaperçu chez nombre de « journaleux »
en charge de vous broyer le neurone et de noyer votre esprit critique (vous
devriez avoir l’habitude : S’il n’y a pas de triomphalisme-gouvernemental,
c’est que ce n’est pas très brillant), c’est que nous avons toujours plus de 11
millions de chômeurs et « précaires » au pays.
Sur 27 millions de « prolos », dont 5 dans
les fonctions-publiques & assimilés, ça fait quand même pas mal de monde…
Comptez bien : Radiations des listes A, B, C, (D
et E) des listes de « Paul-en-ploie » et par catégories de motifs (en
moyenne mensuelle, basée sur 1 trimestre) de Mars 2018 :
– Défauts d’Actualisation (bugs informatiques + oublis
+ des découragés non indemnises) : 213.400.
– Radiations Administratives (les punis) : 43.500.
– Autres Cas (morts, suicidés, emprisonnés, expulsés, invalidés
etc.) : 43.300…
Soit 300.200 radiés (à juste titre ou non, naturellement).
Liste de ce mois (moyenne mensuelle sur 1 trimestre)
pour autres motifs que :
– Stages parking : 48.400.
– Arrêts maladie, maternité, départs en retraite : 47.000.
– Reprises d’emploi déclarées : 108.600.
Total : 540.200 virés des listes.
Et vous aurez déjà fait la proportion :
108,6/540,2 = 21,54 % des « sorties »…
Pour une reprise, c’est une reprise, n’est-ce pas !
Pour faire simple et prendre date, on comptait donc 3.808.100
en catégorie A (au sens du BIT) 782.900 de
travailleurs « pôvres » (moins de 78 heures, catégorie B), 1.393.200
de « prolos-plus-pôvres-que-pôvres » (+ de 78 heures de chômage), 318.300
en catégorie D (les stages parking et autres…) et 388.700 contrats aidés (vous
vous souvenez encore du plan à « 500.000 » de « Tagada-à-la-fraise-des-bois »
qui vous aura coûté si cher ?) en catégorie E.
Soit un total très officiel (il suffit de savoir lire
et faire une addition) : 6.691.200 personnes qui ne bossent pas vraiment,
autrement dit 93.800 chômeurs de plus, par rapport à février !
Sublime…
On est assez loin de la mélodie qui vous est servi
avec le « 32.100 demandeurs d’emploi
en moins », ne trouvez-vous pas ?
On peut aller plus loin : 1 chômeur inscrit à
pôle emploi sur 2 (50,05 % derniers chiffres connus) ne perçoit aucune indemnité,
ni ARE (allocation retour à l’emploi), ni allocation de solidarité (ASS, AER). Ça
ne vous coûte donc pas grand-chose.
Mais comptez aussi avec le chômage invisible, qui n’est
évidemment pas dans ces statistiques : Ne sont pas comptés dans ces 6.691.300
demandeurs d’emploi et travailleurs pauvres occasionnels.
– 997.500 foyers bénéficiaires du RSA, sur environ 1.820.000
de foyers (dernier chiffre connu de décembre 2017), seuls 822.500 sont inscrits
à « Paul-en-ploie », les autres bénéficient d’autres suivis
(associations, collectivités locales, etc.) en sachant qu’un foyer bénéficiaire,
comporte parfois plus d’un demandeur d’emploi en son sein, donc si on parle en
nombre d’individus c’est encore pire.
– 1.300.000 de foyers bénéficiaires de la prime d’activité
(qui remplace le RSA activité qui sont donc sortis des statistiques RSA)
environ, sur les 2,67 millions au total (dernier chiffre connu) de
bénéficiaires (158 € en moyenne par foyer et par mois), sont en recherche d’emploi
stable et non précaire.
– Vous rajoutez au bas mot quelques 1.100.000 sur les
environs 2 millions de bénéficiaires de l’AAH ou d’une pension d'invalidité,
qui ne sont pas non plus inscrits à « Paul-en-ploie », malgré un
possible désir d’accès à un emploi adapté.
– Et quelques 1.500.000 de sans-droits.
Pour ces derniers, c’est principalement :
– Les jeunes de
moins de 25 ans, primo demandeurs d’emploi, qui comme vous le savez n’ont même
pas droit au RSA, favorisant délits, crimes, trafics, prostitution,
esclavagisme moderne, radicalisations, etc. ;
– Les « sans droits », pour motif de
dépassement des plafonds de ressources dans le foyer (par exemple si votre
conjoint(e) perçoit 700 € d’allocation chômage, ou 810,89 € d’allocation adulte
handicapé), qui n’ont même pas droit au RSA, car vous dépasserez le plafond
couple qui est de 687 € par mois, quand ils ne sont pas tout simplement SDF ;
– Les bénéficiaires de pensions de reversions (veufs,
veuves) de 55 ans et plus, qui dépassent les plafonds du RSA (473,50 € pour une
personne seule), et qui n’ont pas l’âge pour prendre leur propre retraite ou
pour percevoir le minimum vieillesse (65 ans) (allocation solidarité aux personnes
âgées), qui est récupérable sur le patrimoine, au moment de leur décès ;
– Les bénéficiaires de pensions alimentaires qui
dépassent les plafonds du RSA (plafonds 2 fois inférieurs aux seuils de
pauvreté, mais si !) ;
– Les étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des
petits jobs alimentaires, qui sont donc bien demandeurs d’emploi, en
concurrence avec les autres (même si beaucoup sont aussi exploités en stages sous-payés,
voire quasiment gratuits) ;
– Les autoentrepreneurs qui ne gagnent rien ou presque
et sont demandeurs d’emploi en parallèle ;
– Et en comptant également de retraités qui cherchent
un emploi car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre (loyer,
énergie, assurances, voiture, téléphone, eau, nourriture, santé [lunettes,
dentiste…] pas vraiment identifié ni même répertorié ;
Et vous arrivez bien au total, d’environ 11 millions
de personne, qualifiées de « travailleurs pauvres & occasionnels ».
Bon, moi, je suis large d’esprit et reste un
grand-tolérant devant l’Éternel : J’accepte tout, même les âneries « officielles ».
Mais avouez que le tableau n’est pas très brillant.
Avec plus d’un tiers de la population en âge de bosser
qui surnage dans les difficultés fautes d’activité pérenne, franchement,
comment voulez-vous espérer une « bouffée-significative » de
croissance de l’activité ?
C’est autant de charges en plus et de consommation en
moins…
Il faudrait être un triste « autiste-trisomique »
pour en faire la promotion…
D’ailleurs, « Jupiter » et ses sbires n’en
disent rien : Ce qui est assez logique, finalement, avec leur « pas
de triomphalisme ».
Bonne journée à toutes et à tous !
I3
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