Et chacun d’y aller de son propre bilan.
Vous n’échapperez pas au mien. Mais vu un peu
différemment.
I – Au plan
national d’abord. Le président
des « ultra-riches » est-elle, par exemple, justifiée ?
Pas bien certain : L’effort demandé aux « Gauloisiens »
porte en fait principalement sur 3 catégories de personnes :
– D’abord, sur les 60 % des retraités les moins
défavorisés, soit 9 à 10 millions de personnes, puisque l’on soumet cette
population qui n’en demandait pas tant, à une hausse de 1,7 point de
CSG, non compensée, contrairement aux salariés par une baisse des cotisations.
On paupérise ainsi un peu plus les « outsiders »
au profit des « in-siders ».
Le problème, c’est que d’une part, il y a « décalage »
(les réductions à venir de taxe d’habitation) et que les outsiders sont plus
nombreux que les « in ».
– Un gros effort ensuite pour les propriétaires
immobiliers. Qui subissent un tir croisé. Entre, le recentrage de l’ISF sur l’immobilier
(l’IFI), l’exclusion des plus-values immobilières de la fameuse flat tax de 30 %
et la majoration de la CSG, le « recentrage » des dispositifs Pinel
et du PTZ sur les zones en tension, la suppression des APL accession, dans le
neuf d’abord, puis dans l’ancien, sans compter sur la sellette le « Censi-Bouvard »,
même s’il a été prolongé d’un an, les piégés du système (pour être immobiles)
devient lourd.
Ce dernier dispositif permet de déduire des impôts une
partie de son investissement dans un logement meublé situé en résidence
services.
L’immobilier se retrouve ainsi plus taxé que les
revenus mobiliers (dividendes, etc.) Il paraît que c’est pour orienter l’épargne
sur l’investissement financier plutôt que sur la pierre, l’épargne productive sur l’épargne improductive.
J’ai déjà dit que c’est une ânerie doublée d’une prise
d’otage : Une activité, ça a besoin de se loger « hors-eau »
pour se développer ; un immeuble, ça ne se délocalise pas, mais le
locataire si ; l’épargne immobilière est nettement plus longue que celle « productive »
et quand on est un particulier, on ne peut guère financer une épargne « productive »
avec de l’emprunt, d’où l’absence d’effet de levier, alors que l’inverse est
parfaitement possible…
– Une part de l’effort porte enfin sur les
fonctionnaires, avec le gel du point cette année, la réintroduction du jour de
carence, la simple compensation de la hausse de la CSG, là où les salariés du
privés sont gagnants avec la baisse des cotisations. Sachant aussi que le gel dans deux ans de
cette compensation rognera le pouvoir d’achat par la suite.
Maltraiter son « petit-personnel » sans le
dire, ça vous retombe un jour ou l’autre sur le coin de la tronche…
À quoi il faut ajouter sans doute des offensives
ciblées, dans le prolongement de la loi Macron, sur certaines rentes des
professions libérales avec en première ligne aujourd’hui, les opticiens, les
dentistes et prothésistes audio, dans le cadre de la réforme du zéro reste à
charge.
Ou encore, l’ouverture de plus en plus grande à la
concurrence du secteur des transports, pas seulement ferroviaire, qui
accentuera encore la pression sur les salaires.
On pourrait également parler des fumeurs : Ils ne
sont jamais oubliés…
Point commun, les catégories visées, hormis les
fonctionnaires, ne sont pas les mieux organisées pour opposer une résistance. Et
le gouvernement prend garde aussi de ne pas frapper au plus bas de la
distribution des revenus. Les minimas devraient être revalorisés sur le
quinquennat. Beaucoup de salariés, notamment ceux qui n’ont pas constitué de
gros patrimoine pierre, sont plutôt gagnants…
Les « plus riches » aussi, ceux qui ont les
moyens de se constituer d’importants patrimoines financiers sont
incontestablement les grands gagnants.
Et c’est bien sur plutôt du côté de la classe moyenne
supérieure que porte l’effort. Plus précisément, sociologiquement, c’est sur
les baby-boomers de l’après-guerre, les « soixant'huitards », souvent
détenteurs d’un patrimoine immobilier, que se concentre le tir et tous ceux qui
bénéficient d’une petite rente statutaire, construite au fil de l’histoire.
In fine, ce sont les
enfants gâtés des 30 glorieuses, qui renoncent à leurs petites rentes, pour que
les grands enfants gâtés de la mondialisation puisse continuer à passer à
travers les mailles du filet de l'impôt…
Je vois ça plutôt comme ça : Quand on a quarante
balais, comme l’actuel Président, on prend un « vieux » (ou une
vieille) sous son bras et on tire la couverture à soi.
Logique générationnelle…
II –
Sur le plan international, « Jupiter » court d’un bout à l’autre du
vaste monde (un quart de son temps hors des frontières) avec un principe, le «
en même temps ».
C’était un peu l’inconnue du scrutin de l’année
dernière. En revanche, vous, vous saviez qu’il avait des « devoirs à
assumer » aussi sur ce plan-là, commandés par ses soutiens (les
groupes financiers et industriels « globalistes »).
La « Gauloisie-gaullienne » demeure la
cinquième ou sixième puissance du monde, dispose d’un siège de membre permanent
au Conseil de sécurité avec droit de veto, est dotée de l’arme nucléaire, d’une
armée capable de projeter des forces substantielles à l’extérieur, et son poids
en Europe est essentiel. Mais, pour faire valoir les atouts qui lui restent,
encore faut-il tenir une ligne diplomatique lisible.
Or, « Jupiter » a probablement quelques qualités
et se donne beaucoup de mal pour occuper bruyamment la scène internationale. À
son crédit, il convient de porter l’amélioration de l’image du pays dans les
milieux économiques. Pour le reste, le bilan est plutôt mitigé.
– Avec « MacDo-Tromp », le show était
indiscutablement réussi. Effusions, câlineries, jeux de main, tapes dans le dos
: Une démonstration innovante de « diplomatie tactile » (en dit un
autre que moâ-même). Mais pour quels résultats ?
Les présidents américains se succèdent et leurs
personnalités peuvent être radicalement différentes. Mais il existe un invariant
dans le système américain : Personne ne peut véritablement influencer les choix
de Washington.
Un exemple ? L’accord sur le nucléaire avec l’Iran.
Il a été conclu parce que « Baraque-Au-Bas-Mât » le voulait. Les États-Unis
souhaitaient réinsérer l’Iran dans le concert des nations, malgré les
réticences d'un Congrès très sensible aux arguments d’Israël. La « Gauloisie »
de « Tagada-à-la-fraise-des-bois » traînait plutôt les pieds (On se
souvient encore de quelques attentats et de la crise de l’ambassade d’Iran à « Paris-sur-la-plage).
Si, aujourd’hui, le « ricain » souhaite réduire ce même accord en
confettis, il le fera. Dans ce contexte, la proposition gauloisienne d’ouvrir
une négociation plus large n’a aucune chance de prospérer. D’autant que les
iraniens n’ont qu’une envie : Retrouver leur liberté d’enrichir de l’uranium
avant que l’Arabie Saoudite n’en fasse de même…
– Sur le dossier européen, le discours de la Sorbonne
du 26 septembre dernier – 48 heures après les élections allemandes – et le
suivant tout comme celui au pied du Parthénon, étaient
indubitablement un brillant exercice académique. Accueilli à Berlin avec des
haussements de sourcils : On se méfie en « Teutonnie », tous partis
confondus, des approches théoriques, des envolées idéologiques. On préfère le
concret. Ainsi, l’idée d'’un budget et d’un ministre européen des Finances se
heurte à une question récurrente : Pour financer quoi ?
Mais c’est « l’axe » des « commanditaires :
« Jupiter » se doit d’afficher une véritable ambition sur le sujet…
Et lors de son discours de Strasbourg devant le
Parlement européen, il a tenté de répondre, mais en termes généraux. De toute
façon, les pays du nord de l’Europe ne veulent pas entendre parler d’une
mécanique qui aboutirait à dépenser sans contrôle l’argent de leurs
contribuables. Tout au plus acceptent-ils de réfléchir à une évolution du
Mécanisme européen de stabilité (MES) vers un Fonds monétaire européen.
Raisonnement de ceux-là : Il faut mettre de l’ordre
dans les finances de chaque pays avant d’élaborer des projets faramineux.
Ce que tente de faire « Jupiter » en « Gauloisie »,
mais sans encore réduire les dépenses publiques…
Paradoxal.
– L’imbroglio syrien est également assez emblématique
d’une méthode : Celle du « en même temps ». Il ne suffit pas de dire : « La France a un ennemi, Daech, le peuple
syrien un ennemi, Bachar » pour définir une stratégie opérationnelle. Dans
cette région du monde, encore plus qu’ailleurs, seuls comptent les rapports de
force. Il ne s’agit pas de se demander « qui est gentil, qui est le méchant ? »
mais de choisir entre les méchants en fonction de l’intérêt du pays.
Le bombardement hautement symbolique des installations
chimiques syriennes est plus une preuve d’impuissance qu’une démonstration de
puissance. En août 2013, après une attaque chimique, Washington refuse d’expédier
ses avions pour frapper les positions syriennes. En avril 2018, « Trompe »
donne son accord, et les avions décollent : La belle « autonomie » !
Ces épisodes accréditent l’idée que l’approche
gaullienne est définitivement close et que la « Gauloisie » s’est
résigné à regagner sagement le giron atlantiste.
Et puis ce gars-là parle trop quand il n’a rien à
faire en avion : C’est à bord de l’Airbus présidentiel, en route vers
l’Australie, qu’il a livré à des « journaleux » sa vision du monde.
Pour le chef de l’État, « tout a changé
» sur la scène diplomatique au cours de la dernière décennie, ce qui oblige le
pays « à trouver de nouveaux ponts et à
bien définir (ses) priorités
stratégiques ».
Ok et on nous en dit quoi donc ?
Le verbiage habituel, mais aussi que : « Vladimir Poutine a le rêve de redonner sa
grandeur à la Russie, il a été marqué par l’humiliation née des événements
autour de la chute du mur de Berlin et de l’Union soviétique, c’est ce qui le
motive, lui qui a vécu cette période comme une blessure pour son peuple. Je
peux comprendre cela. Mais pour moi, la Russie est dans l’Europe même si la
Russie n’a presque jamais connu la démocratie telle que nous la vivons. »
Ah oui, l’Europe de « Cabo da Roca » à
Vladivostok… j’adore !
Oui mais alors, et nos « amis » de « Perfide-Albion »
qui envisage désormais, par le biais de rassemblements de leaders mondiaux
cette année, de mettre en place une coalition internationale contre la Russie ?
C’est, selon The Guardian, la Grande-Bretagne
utilisera une série de rassemblements de leaders mondiaux cette année – les sommets
du G7, du G20, de l’OTAN et de l’UE – pour essayer de créer une coalition
mondiale contre la Russie après les attaques chimiques présumées en Syrie et au
Royaume-Uni.
Le gouvernement britannique envisage de changer sa
stratégie de conciliation à l’encontre de la Russie et d’entrer à nouveau en
conflit avec ce pays. Selon The Guardian, les bases d’une telle approche ont
déjà été mises sur place : « Le ministre
britannique des Affaires étrangères considère la réponse de la
Russie suite à l’attaque chimique dans la ville syrienne de Douma et
l’incident à Salisbury (affaire Skripal)
comme un tournant décisif et pense qu’il existe un soutien international pour
en faire plus », selon les déclarations d’un responsable
de Whitehall accordées au journal britannique.
« Les domaines
les plus susceptibles d’être ciblés par le Royaume-Uni sont la lutte contre la « désinformation
russe » et la « recherche d’un mécanisme pour
administrer la responsabilité de l’utilisation des armes chimiques à la Russie » », a ajouté la
même source.
The Guardian a rapporté que l’opposition britannique
soutient également les nouvelles sanctions contre la Russie, cependant, elle
aimerait que d’autres pays se joignent à Londres dans une stratégie d’« endiguement » envers la Russie qui impliquerait la cybersécurité,
la position militaire de l’OTAN, plus de sanctions et la lutte contre la « propagande russe ».
Pas un mot de « Jupiter » sur le sujet :
Il passe à côté.
Étonnant !
– Lui préfère aller faire la leçon aux Kanaks. Il
oublie les revendications venues de « Corsica-Bella-Tchi-Tchi »,
Mayotte et son boxon, la Guyane, nos caribéens et les polynésiens.
Avec des discours pour le moins, pas très homogènes.
Il faudrait savoir qui est « gauloisiens »
et qui ne l’est pas : Pour l’heure, pas vraiment de principe clair sur le
sujet.
En
conclusion, si
comme à chaque élection-majeure, on vote « pour » au premier tour, on
vote « contre » au second, contre « la peste-blonde » l’année
dernière.
Du coup, le paysage politique s’est « radicalisé »,
les partis de gouvernement traditionnels ont tous volé en éclat dans un grand
coup d’aspirateur « Jupitérien » qui emmène dans sa galaxie tous ceux
qui ne peuvent pas se passer de « servir le pays ».
Avec une politique interne un peu brouillonne, ni de « droâte »
ni de « gôche », ni « centriste » et un positionnement des
plus fragile sur le plan international, y compris « européen ».
Finalement, le « en même temps » pourrait
mener à des impasses explosives.
Le pays est au « milieu du gué » dans bien
des domaines : Il faudrait « donner du temps au temps », mais
a-t-il du temps ?
Tous les autres avancent, pendant ce… temps-là (hors
la « Ritalie » encalminée dans sa crise politique : Mais ils ont
l’habitude plus que d’autres).
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