Discours sur l’état de l’Union de « Trompe »
C’était avant-hier, mais, sauf à passer une « nuit-blanche »
à défaut d’être « Debout » (ou « En Marche ! »), on n’en
a su quelques bribes que dans la presse matinale du lendemain.
Rien à en retenir – un peu comme à Davos – car comme à
son habitude il a mis en garde le bon-peuple contre toute « faiblesse » face aux rivaux des États-Unis
et aux « régimes voyous »,
au premiers rang desquels il a placé la Corée du Nord dont les missiles
nucléaires pourraient « très
prochainement menacer » l’Amérique.
Personnellement, je croyais encore benoîtement que c’était
déjà le cas…
Enfin passons. C’est leur problème, sans jamais
omettre toutefois que sans « ces alliés-là » (et beaucoup d’autres),
je parlerai probablement allemand et saluerai « à la romaine »… je ne
sais pas qui !
Il aura appelé tous les Américains à « mettre de côté leurs différences »
: « Ce soir, je veux vous parler
(…) du type de pays que nous allons
devenir. Nous tous, ensemble, comme une seule équipe, un seul peuple et une
seule famille américaine. »
« Autour du
monde, nous faisons face à des régimes voyous, des groupes terroristes, et des
rivaux comme la Chine et la Russie qui menacent nos intérêts, notre économie et
nos valeurs ».
Bon, « les pays de merde d’étron »,
les soupçons de collusion entre son équipe de campagne et le Kremlin il a préféré
botter en touche et insister sur les moyens (militaires) d’assurer la « puissance »
des États-Unis en votant les crédits nécessaires pour l’armée américaine,
notamment pour « moderniser et reconstruire
notre arsenal nucléaire » afin de « le rendre si fort et si puissant qu’il dissuadera toute agression ».
S’il savait comme c’est facile de jouer le coup de la « bombe
sous le paillasson »… il ferait moins le fanfaron !
Même Ben Laden (pas celui des machines à laver…) lui
en a déjà donné un petit-aperçu sans se déplacer de ses montagnes afghanes, il y
a quelques années de ça.
Et c’était justement sans munition nucléaire…
Au passage, il aura étrillé ses autres bêtes noires du
moment, du Venezuela à Cuba en passant par l’Iran (« l’Amérique se tient aux côtés du peuple iranien dans sa lutte
courageuse pour la liberté »), et après avoir souligné qu’il « reste beaucoup à faire » contre le Califat
en Irak et en Syrie (qu’ont-ils donc fait depuis tout ce temps ?), le
président s’est longuement attardé sur la crise nord-coréenne : « Aucun régime n’a opprimé ses propres
citoyens » aussi « brutalement
que la dictature cruelle de Corée du Nord ».
Il « suffit
de regarder le caractère vicieux du régime nord-coréen pour comprendre »
l’ampleur du défi.
Ce faisant il prévient que « la faiblesse est la voie la plus sûre vers le conflit ». Il a
ainsi mis en garde contre « la complaisance
et les concessions », promettant de ne pas répéter « les erreurs des précédentes administrations »,
qu’il accuse régulièrement d’avoir trop longtemps fermé les yeux, permettant à
Pyongyang d’accélérer sa course à la bombe atomique.
J’en toucherai un mot à mes potes coréens du sud :
Ça pourrait les amuser d’imaginer un conflit « préventif » à quelques
dizaines de kilomètres de leurs sites olympiques, tiens donc.
Et je ne vous dis pas non plus les crises de nerf à
venir à Tokyo ou Pékin dans cette hypothèse…
Passons z’aussi.
Et alors, l’important ? Laisser ouverte la prison
de Guantanamo ? Quelques précisions données sur sa réforme migratoire ?
Son plan de rénovation des
infrastructures qui vise un total de 1.500 milliards de dollars ? Sa
réforme fiscale, sa première grande loi passée fin décembre ? La
construction du mur à la frontière avec le Mexique ? La fin de la loterie
pour la carte verte ? Ou la restriction du regroupement familial ? La
présence de dizaines de « dreamers » ? Les prochaines discussions pour
éviter un deuxième « shutdown » ?
Elizabeth Guzman, une représentante de Virginie née au
Pérou, qui certes apportait une réponse démocrate en espagnol dénonçait ce
président qui a « lancé un calendrier
d'expulsions massives, insultant l'héritage de tous ceux qui ne lui ressemblent
pas » ?
Mais non, vous n’y êtes pas !
C’est, tout d’abord, Joe Kennedy n° III, petit-neveu
de John et petit-fils de Bobby (assassiné en 1968 lors de sa campagne aux
primaires démocrates). 37 ans, cet ancien avocat spécialisé dans la défense des
déshérités, élu du Massachusetts, a une vraie gueule de Kennedy (du plus beau « roux-irlandais »)
et une tête nouvelle et télégénique.
Kennedy a le parfait CV. Comme son frère jumeau Matt,
il a fait des études à Stanford et à Harvard. Joseph a un look de gendre idéal,
bien élevé, sérieux, travailleur. Ses camarades de fac l’avaient surnommé « le laitier
», car il ne boit pas d’alcool mais avale des litres de lait. Après Stanford,
il part deux ans en République dominicaine dans les Peace Corps, une
organisation humanitaire créée par son grand-oncle. Une expérience marquante.
De retour aux États-Unis, il intègre Harvard pour ses études de droit et
travaille à la défense des locataires modestes expulsés par leur propriétaire.
C’est en collaborant à la revue Harvard Human Rights Journal qu’il rencontra sa
femme, avec laquelle il a eu deux enfants. Procureur pendant quelques années,
il est élu à la Chambre des représentants dans le Massachusetts en 2013.
C’est l’homme « qui monte » chez les
Démocrates (qui se cherchent désespérément un leader) et sa désignation comme « contradicteur »
du président si mal élu peut s’analyser comme un début de mise en orbite pour
la présidentielle de 2020 qui a mis en avant la diversité du peuple américain, («
pays de migrants »), et a même
prononcé plusieurs phrases en espagnol pour marquer leurs différences. En
dehors du Massachusetts, où il occupe un siège de représentant, notez que c’était
quasiment inconnu jusqu’à mardi soir.
Pourtant, son frère et lui ont été sous le feu des
projecteurs très tôt avec, notamment, le divorce très médiatique de leurs
parents lorsqu’ils avaient 9 ans. Les jumeaux ont également baigné dans la
politique dès le berceau en participant aux campagnes de leur père et à celle
de leur grand-oncle, le sénateur Ted Kennedy, en 2006. Joseph Kennedy n° III a
toujours refusé de mettre sa famille en avant, même quand ses copains d’université
l’y encourageaient pour draguer les filles ou pendant ses campagnes
électorales. Dans un portrait du quotidien le Boston Globe, le jeune homme se
décrit comme « assez ennuyeux ». Il
fait profil bas depuis son arrivée à la Chambre, refuse, en 2014, la tête du
comité chargé de la réélection des démocrates du Congrès, ne se montre guère
dans les grands débats politiques ou sur les chaînes d’info.
Ça va probablement changer.
Car ces derniers mois, les Américains le voient
davantage. Il a notamment critiqué le président et les républicains sur la
réforme de la santé. Ses interventions sont devenues virales sur les réseaux
sociaux. La plus célèbre, c’est sa diatribe contre Paul Ryan, le leader des
républicains à la Chambre, qui avait qualifié le démantèlement d’Obamacare d’« acte de miséricorde » : « Acte de malveillance », répliqua Joe
Kennedy lors d’une commission du Congrès.
C’est le recours des démocrates (et de « la
famille ») depuis que Patrick Kennedy, le fils de Ted, membre du Congrès
(1995 à 2011), a dû se retirer en avouant qu’il était bipolaire et avait des
problèmes de drogue alors que son frère, Ted Kennedy Jr, reste sénateur du
congrès local du Connecticut et n’ambitionne pas mieux, ayant laissé « son
tour » à « Il-a-riz »…
Et puis une deuxième chose importante et pour le moins étonnante :
Dans une ambiance pas vraiment « unitaire » avec des dizaines de
femmes vêtues de noir, en hommage aux victimes de harcèlement sexuel, alors que
d’autres portaient en autocollant un papillon, symbole des migrations et de
soutien aux sans-papiers et qu’une vingtaine d’élus démocrates noirs ont arboré
des accessoires au motif africain, en soutien aux « pays de merde d’étron »,
tous les regards étaient rivés sur la Première dame « Melania Trumpée ».
Contrairement à la tradition, elle n’est pas arrivée
au Congrès avec son mari et en sera repartie seule, sans dire un mot à la
presse…
Les rumeurs de tension au sein du couple sont
alimentées par de récentes informations faisant état d’une liaison passée du
milliardaire avec une star de l’industrie pornographique.
Pas besoin d’être né de la dernière pluie pour
comprendre qu’avec Melania, ça ne respire pas l’amour fou. Et les récentes
rumeurs d’infidélité ne devraient pas arranger les choses.
Surtout depuis la publication du livre « Fire and
Fury » qui dévoile les « coulisses
de la Maison-Blanche » et le comportement hallucinant du 45ème président
des États-Unis.
Et si l’on croyait « qu’attraper les femmes par la chatte » foufounette était la
pire chose que son mari pouvait faire, ce n’était malheureusement pas la seule :
Outre sa distinction inégalable et le fait qu’il ait tenté de mettre les
épouses de certains de ses amis dans son lit, le Président aurait également
acheté le silence d’une de ses maitresses.
Celui-là, il faut lui présenter « Berlu-la-quéquette-sauvage-en-liberté » :
Ils feront la paire et la tournée des bordels du monde entier aux frais de
leurs contribuables respectifs, que ça nous floutera une paix royale !
Ainsi, pour ne pas que s’ébruitent les parties de
jambes en l’air qu’il aurait partagées avec une star du porno répondant au doux
nom de « Stormy Daniels » pendant que sa femme était enceinte de leur
fils Barron, le Républicain, le cœur sur la main, lui aurait fait don de 130.000
dollars, comme l’a rapporté le Wall Street Journal.
Un nouvel affront pour la First Lady qui, comme l’a
révélé ce lundi le New-York Times, a préféré annuler le voyage officiel à Davos
(elle aura manqué) durant lequel elle devait accompagner son époux. Hors d’elle
et furieuse après cette énième humiliation, elle a sauté dans un des avions
présidentiels, direction leur résidence de Mar-a-Lago. Une escapade en Floride
en solo, pour se prélasser et oublier sa détresse de femme « trumpée »
quelques jours…
Moi, je vous le dis, ce gars-là, se croyant « tout
permis », il va nous faire du « touche
pas à ma cochonne » en veux-tu en voilà, tel que s’il n’est pas
destitué – pour d’autres affaires, puisqu’il « fait le ménage » chez
ses détracteurs – en 2020, il va se ramasser le gadin du siècle.
Plus que deux ans à patienter avant de rentrer en
campagne.
À suivre, bien entendu, mais ça promet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire