Avez-vous
été bercés de « tendre-insouciance » ?
Les bons chiffres de l’économie du pays, de l’Europe et du monde, vos
« médias-aux-ordres » qui vous en rajoutent, l’euphorie du début
d’année malgré les caprices du climat (eh oui, n’y’avait plus d’eau dans les
canaux vénitiens en début de carnaval…) alors que la
« Gauloisie-pluviale » restait inondée, des jours et des semaines et
des semaines où les bourses US battaient record sur record, tout ça-tout ça,
masquent de très mauvaises nouvelles et pas seulement le niveau de chômage qui
ne veut pas reculer, et pas seulement cette balance commerciale qui ne veut pas
se redresser, et pas seulement la grogne qui monte dans les maisons-de-vieux ou
dans les effectifs des fonctions publiques, et pas seulement le
« déclinisme » des côtes de popularité de « vos chefs »
(qui viennent de se prendre deux claques aux élections partielles), ni encore
moins « leurs écarts » de conduite (voire plus odieux de soupçons de
fraude) augmentent.
Non, depuis une bonne semaine maintenant, les
« clignotants-avancés » accélèrent en douce, c’est ce que note mon
« boss-à-moi », notamment vendredi dernier, moment où on s’interrogeait
« tous ensemble » sur la faiblesse du dollar et quelques autres « signes »
paradoxaux.
Bon, je sais, depuis, « ça se confirme », mais je n’ai pas eu le
temps d’en faire un « billet-construit » : Il y avait quelques « posts-retardés » et d’autres à reporter…
Et désormais, je ne suis plus tout seul à jouer les Cassandre, même si je
me méfie comme de la peste des oiseaux de mauvais augure : Jusque-là, ils
ont toujours eu tort et bien que je sache qu’un jour, ils auront eu raison, je
reste un optimiste malgré l’âge qui accélère.
L’économie mondiale semble s’être redressée après la dernière crise et
montre des taux de croissance de plus en plus élevés. L’accélération de la
croissance économique reste faible même si elle inspire la confiance à grand
nombre d’experts (et politiciens, ces autistes). D’après les données du Fond
monétaire international, le taux de croissance a augmenté de 3,2 % en 2016 à
3,6 % en 2017. Néanmoins, un doute plane sur une éventuelle nouvelle crise
financière et économique en train de s’amorcer : « D’habitude, quand les gens sont heureux et
optimistes, il se produit quelque chose de mauvais » a averti le
cofondateur du fonds d’investissement américain The Carlyle Group, lors d’une
conférence organisée dans le cadre du Forum économique mondial 2018.
La principale crainte concerne une possible incapacité des acteurs
financiers à faire face à une crise financière. Je vous en ai fait un écho la semaine dernière.
Souvenez-vous : « Si nous avons
une autre crise financière, il n’y a même pas de plan A ».
« Il n’y a pas de crise sans
accumulation de “poudre”. C’est-à-dire, d’abord de la poudre, puis un déclencheur,
tout s’enflamme et crée une explosion » en dit un autre. C’est une chute
financière qui pourrait servir de déclencheur, comme cela a été le cas en 2008.
Néanmoins, une crise financière ne produira pas nécessairement une crise
économique.
D’autant que d’après le russe Grigoriev « il y a d’habitude deux fois plus de crises financières que
d’économiques. Parce que, pour qu’il y ait une crise économique, il faut qu’il
y ait un déclencheur financier. Mais pour deux crises financières, il n’y en a
qu’une économique », précise-t-il en se référant à ses données
statistiques.
Dans le même temps, il y a d’autres phénomènes qui peuvent se révéler être
un déclencheur de la prochaine crise économique. L’un de ces phénomènes, presque
caricatural, est le développement des crypto-monnaies et notamment celui du
Bitcoin. Son taux a augmenté de 12 fois par rapport à la livre sterling au
cours de l’année 2017. Cette hausse spectaculaire a suscité des craintes que le
Bitcoin crée une bulle dont l’explosion serait nuisible au système financier
global. Néanmoins, les experts en finances se veulent rassurants, en indiquant
que le Bitcoin ne peut pas mettre en péril la stabilité économique mondiale
puisque le volume des transactions dans cette crypto-monnaie est négligeable.
D’autant que les cours ont depuis « dévissé », ne détruisant que
44 milliards de dollars de valeur, voire notablement plus depuis quelques jours.
« Si elles (les crypto-monnaies)
chutent, le danger n’est pas qu’elles
chutent. S’ils (les gens) achetaient
(des Bitcoins) à 300.000 dollars et
empruntaient de l’argent pour cela, quand il chute, ils ne peuvent plus payer.
Il y a un élément de dette là, et ça, c’est dangereux », soulignait-il.
Comme ce n’est probablement pas le cas, c’est de la fausse monnaie qui
s’est évaporée.
Encore que, une monnaie, le Bitcoin, ça reste à voir…
Une autre crainte est liée à l’état de l’économie américaine suite aux
réformes de « McDo-Trompe ». La baisse des taxes aux États-Unis
suscite de l’enthousiasme. Mais selon le Comité conjoint fiscal du Congrès
américain, cette mesure se traduirait par la croissance du déficit budgétaire
de 1,5 trillion (1.500 milliards) de dollars au cours de 10 ans à venir…
Le russe en analysait que : « Il
y a une certaine euphorie à propos de cette réforme (…) D’autre part, je pense qu’il y aura de grands problèmes budgétaires (…)
Leur dette (celle des États-Unis) excède déjà le PIB et elle peut continuer à
s’accroître (…) À vrai dire, c’est
dangereux ».
Toutefois, l’économiste russe persistait à rester optimiste au sujet de
la possibilité du déclenchement d’une nouvelle crise économique estimant que
l’économie mondiale s’accroîtra à un rythme modéré pour les années à venir.
Ceci serait en grande partie du au prix du pétrole peu élevé (ce qui n’est pas
si certain que ça malgré le pic de production US qui dépasse ses records de
1970 et que, probablement, les cours pourraient flamber). Une croissance lente
est un signe favorable, puisqu’il signifie l’absence de surchauffe économique
comme observée avant la crise de 2008.
D’un autre côté, l’Autorité bancaire européenne (ABE) a lancé sa troisième
vague de tests de résistance aux chocs auxquels elle va soumettre 48 banques de
l’UE : Hallucinant !
Et elle vient de dévoiler les hypothèses imaginées : C’est « le scénario le plus sévère à ce jour »
depuis la première édition remontant à 2014 : « 2 années consécutives de récession dans l’Union européenne (…) Cela reviendrait à un écart de PIB de 8,3 %
en 2020 par rapport aux hypothèses actuelles de croissance dans l’UE, à un
accroissement de 3,3 points du taux de chômage et à une chute de 27,7 % des
prix de l’immobilier par rapport aux estimations en vigueur ».
Qui dit mieux (ou pire) ?
Le problème, évidemment, ce n’est pas une récession de 1,2 % de PIB mais
un effondrement lié à une faillite généralisée des États, ou une inflation
importante liée à des injections monétaires trop importantes.
Chaque banque va donc appliquer à une « moulinette » interne ces
paramètres pour conclure que tout va bien ou presque, et d’ici quelques mois,
on vous expliquera que les banques passent haut la main ces tests et que votre
argent est bien gardé !
Et pour les besoins de la crédibilité du « truc-zire », on vous trouvera
bien, comme d’habitude, un maillon faible que l’on jettera en pâture, vous êtes prévenu, pas
d’affolement…
Ceci dit, s’il n’y avait que des « hypothèses-tests », même
effarantes, mais il y a ce « Brexit » qu’on évoquait encore mercredi
(le premier du mois de février, un post plusieurs fois repoussé) où l’on
souffle le chaud et le froid, dans une navigation à l’estime à travers de
multiples écueils non cartographiés, dans un brouillard épais, par une nuit
sans lune.
Angoissant, je peux vous le dire pour avoir déjà fait (mais en plus,
j’avais de la houle qui rendait malade à être inapte à la manœuvre à peu-près
tout le monde à mon bord).
Ils n’ont pas encore de solution et s’écharpent sur le cap à suivre sans
avoir de boussole (ni de GPS) : Très drôle, finalement !
Je vous imagine un « Mes-Luches » avec ses coups de menton, un
« Monte-et-bourre-la » et son Europe à réformer « de dedans »
sans en sortir, tout en abandonnant l’Euro sans vraiment en sortir, ou une
« Marinella-tchi-tchi » qui vous entraîne vers la sortie mais sans
vraiment sortir…
Passionnant, parce que sans le légendaire flegme britannique, ce serait
effrayant cette cécité des autistes-trisomiques…
Et puis alors, c’est sans vous rappeler la situation très paradoxale de la
« Teutonie ». Il y règne une ambiance étrange : Entre les
négociations salariales, les négociations pour la formation du gouvernement et
des chiffres économiques qui commencent à pointer vers une surchauffe, tout le
monde se bat pour avoir une part du gâteau… Un problème de
« riches ».
Avec d’un côté le syndicat de la métallurgie, IG Metall, le plus gros
syndicat local et d’Europe, qui ne lâche rien sur les négociations pour la
hausse des salaires qui veut ses 6 % de hausse. Et comme il veut également qu’on
avance sur la réduction de la durée du temps de travail hebdomadaire à 28
heures, pas évident qu’ils parviennent à se sortir de l’impasse déjà signalée ci-avant. Et avec ça, toujours pas de coalition
gouvernementale. Les « teutons » et leur fameux consensus, et
pourtant ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un programme
gouvernemental. Alors l’Europe…
Car si IG Metall est si exigeant et tenace, si le SPD est si combatif, c’est
que la situation économique allemande est absolument exceptionnelle : Tous
les indicateurs macro-économiques, tous sans exception chez eux, sont au vert-vif
de la croissance à l’emploi en passant par l’investissement et même la hausse
des bas salaires alors qu’on leur a longtemps reproché d’être le pays des « petits
jobs ».
La situation est tellement bonne que beaucoup d'économistes allemands
utilisent maintenant le mot de « surchauffe », qui se traduit par
exemple par une forte hausse des taux d’intérêt.
Et justement, les taux obligataires qui grimpent aux USA (et par contagion
sur tous les marchés), avec l’annonce de la fin de l’argent facile en lien avec
l’arrêt des politiques d’assouplissement monétaire en vue d’un assainissement
du tissu économique : Prévoyez donc quelques faillites spectaculaires
d’entreprise qui pourrait envoyer dans l’année d’importants chocs sur les
marchés financiers.
Une année qui sera donc difficile pour cause de « nervosité » du
monde de la finance (le « VIX » ou « indice de la peur »,
vient de se faire reparler à lui alors qu’il était « atone » durant plusieurs
mois), qui va aborder une période de questionnements existentiels divers suite
aux innombrables excès et échecs de la dernière décennie.
Tous les combles de l’argent ont été expérimentés concrètement et aux vues
de tous. Tout le monde sait désormais que l’argent peut être créé à partir de
rien (QE), que les pires dettes sont soutenables (dette US : Plus de 3 ans
de PIB) et qu’on peut aussi créer de la valeur virtuellement et ex-nihilo
(Bitcoin).
Avec le retour à l’économie réelle, la fin des QE et les questions sur les
déséquilibres que le système du « faire
de l’argent avec de l’argent » (qui est une manière de résumer la mission
des banques et places financières) a provoqué, vont donc commencer à se poser.
Dans un contexte de petit-village global dans lequel des acteurs
importants (Chine) œuvrent à inventer une vraie monnaie globale (un euro au
niveau mondial) qui sonnerait le glas de la financiarisation par les taux de
change et commencerait à supprimer toute notion de valeur intrinsèque à la
monnaie, pourraient vous rendre nerveux. Une tendance lente qui se décantera au
cours des 10-20 prochaines années, mais déjà bien prévisible.
Plus près de nous, dans un monde revenu aux réalités économiques, c’est la
recherche de stabilité monétaire plutôt que le potentiel spéculatif qui reprend
le dessus. Les banques ont été mises au pas et il se pourrait que l’on commence
à voir les premières initiatives fortes de mise au pas des marchés financiers
en 2018 (comme on vient de le préciser).
Les délires actuels de valorisation des actifs boursiers ressemblent à s’y
méprendre à ceux du Bitcoin et pourraient aboutir aux mêmes réactions de
régulation… après une gigantesque prise de bénéfices tout de même, fin des QE
obligeant.
Entre des entreprises qui souhaiteront ne plus être cotées en bourse et
l’émergence de systèmes de financement fondés sur la blockchain, les places
financières doivent penser à leur avenir et devraient laisser les régulateurs
les aider à redevenir des acteurs positifs de l’économie. Si tout le monde est
demandeur de régulation, régulation il y aura en 2018 et devrait commencer à en
donner des signes visibles dans les semaines qui viennent, analyse-t-on.
D’ailleurs, le choix par « Trompe » de Jerome Powell, un juriste
– et non un économiste – à la tête de la Fed, incite à imaginer un objectif de
réforme de cette institution. Et une telle réforme à venir a toutes les chances
d’aborder la question de la sacro-sainte indépendance de cette institution. Alors
même que le pouvoir du président US va se dégrader avec les élections de
mi-mandat, il n’a pas réussi – hors sa réforme fiscale – à imposer son
programme, elle est déjà probablement « mort-née ».
Je résume la piqûre reçue en fin de semaine dernière : Alerte rouge
sur les taux !
La pression va continuer de monter sur les taux de part et d’autre de
l’Atlantique : D’autant que « les supports » des « graphistes-maison »
venaint de céder.
La paire « euro/dollar » ne faiblit pas, contrairement aux
attentes et analyses objectives !
L’objectif des 1,25 a été touché et entre-temps, des signaux de très court
terme indiqueraient qu’une nouvelle hausse de l’EUR/USD est en train de se
mettre en place pour filer vers les 1,29 rapidement voire au-delà.
Vous savez ce que ça veut dire : Des exportations plus difficiles et
une augmentation du prix de l’énergie libellé en dollar pour compenser. Pas de
problème pour vous ? Peut-être mais pas pour le reste du monde ce qui
pourrait ralentir l’activité générale et par contrecoup et effet ricochet avoir
des effets sur les exportations européennes, donc un net ralentissement (les
deux effets ne se compensant alors pas, mais se cumulant).
Par ailleurs, on constate facilement que le CAC40 reste coincé : L’amplitude des cours est d’environ 1 %
et les prix y sont coincés depuis la mi-janvier !
La semaine en cours va être importante, sinon cruciale, quant à savoir
comment « les marchés » (en fait les « grosses-mains » et
leurs algorithmes) jugent des tendances immédiatement futures. Soutiendront-ils
ou feront-ils « leurs bénéfices » ?
Le score du « Macron Trade » est en danger : Le CAC a tenté
une percée haussière la semaine dernière (vers 5.570 points), mais s’est
immédiatement fait contrer par ces « grosses-mains » (les robots), un
signal de « cassure » immédiatement invalidé. Un signal très, très
négatif.
En tout cas, très probablement, dès le début de cette semaine (et ça se confirmait hier) on entrait dans
une zone de turbulences à court terme.
En bref, tout cela n’est finalement pas si fameux qu’on veut bien vous le
dire et il n’y a pas grand-chose à faire : On marche décidément sur des
œufs avec un bidon de nitroglycérine à la main.
En conséquence, on reste prudent à attendre que d’autres
« clignotants clignotent » pour repérer d’où va venir le prochain
coup afin de se mettre à l’abri s’il en est encore temps.
C’était le résumé de la « séance de travail » du premier
vendredi de ce mois de février 2018.
Pour ma part, je résumais la situation (de façon iconoclaste, comme d’habitude,
mais avec l’appui d’un analyste-chef de chez Natixis) se référant à Marx (Karl,
pas Groucho) : D’abord, dans les pays de l’OCDE aujourd’hui, force est de
constater une baisse de « l’efficacité » des entreprises, autrement
dit un ralentissement de la productivité totale des facteurs de production, qui
conduit, toutes choses égales par ailleurs, à une baisse du rendement du
capital des entreprises. Les entreprises réagissent à cette évolution en
réduisant la part due aux salairiés, faussant la répartition des revenus en
faveur des profits. Or, cette stratégie a une limite, qui est atteinte lorsque
les bas salaires deviennent trop bas (égal au salaire de subsistance, ce qui
est déjà le cas dans bien de vos « pays-développés »).
Les « capitalistes » entrent alors dans des opérations spéculatives (l’entreprise
industrielle « sans usine » chère à Tchuruk) qui conduisent à des
crises financières.
Et les crises financières savent « ruisseler » sur l’économie
réelle… depuis toujours.
Pas très encourageant, finalement.
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