Moi, je ne comprends plus rien à rien
On m’avait presque convaincu, jusque-là, qu’avec le Brexit, j’aurai à faire mes valises pour me réfugier à Monaco (ou encore ailleurs) accompagnant des cohortes de brokers en exil se retrouvant dans l’impossibilité de trader de l’euro sur les ex-docks de London.
Et puis pas du tout – comme je l’avais prédit à mon « boss-à-moâ » – on aura toujours le tapis-rouge déroulé pour tout migrant autres que les traine-savates de réfugié dans les camps de rétention calaisiens (et d’ailleurs) : Pas besoin de visa pour venir bosser sur le sol des territoires de sa très gracieuse majesté…
Ceci dit, si ça règle « mon » problème de « détaché-temporaire » (avec son régime fiscal et social pour le moins attractif), ça ne règle pas celui des réfugiés.
La solution logique aurait pourtant parue des plus simples : À bas les accords de « Bling-Bling » obligeant l’Europe-continentale à les retenir dans des camps immondes à en devenir des « jungles ». Ils embarquent et aux britanniques de gérer leur problème des camps de l’autre côté de la Manche.
Après tout, ce n’est pas aux européens de faire la
police anglaise et d’en supporter les coûts et inconvénients de ces flux de
population et le « brexit » aurait été l’occasion rêvée de remettre
les pendules à l’heure.
Bon je me casse une grosse semaine en « apnée-profonde » et voilà t’y pas qu’à mon retour « Théière-Mais » aurait trouvé un accord définitif sur la première phase des négos avec les 27, qui finalement permet d’ouvrir des négociations commerciales de deuxième phase, pour éviter d’être traité comme des nord-coréens.
Sauf que reste le problème des « borders »,
les frontières terrestres (les autres sont maritimes). Il y en a deux : L’Irlande/Ulster
et Gibraltar/Espagne.
Dans le premier cas, il s’agit de recréer – ou non –
une véritable frontière, naturellement au détriment de l’Ulster qui perd un
débouché vers on voisin du sud, alors que la seconde existe réellement, même
que la principale route d’accès coupe la piste de l’unique aéroport du « Rocher ».
Et puis personne n’en parle, alors, c’est que comme
diraient les Shadocks, c’est qu’il n’y a pas de problème…
Je relis donc la doc relative aux derniers développements de l’accord récemment signé par Londres avec Bruxelles et finalement m’étonne. Car il montre que c’est un « Brexit » très édulcoré qui se prépare.
Car l’explosif dossier irlandais va contraindre les
Anglais à rester alignés sur les règles européennes du marché unique, à moins
de remettre en cause l’intégrité de leur territoire, hypothèse impensable pour
un responsable politique à la tête des affaires d’un pays, d’une nation, d’un
peuple.
Le véritable « Brexit » n’aura-t-il donc pas
lieu ?
L’hypothèse que le peuple britannique finira, un jour
ou l’autre, par faire machine arrière devant un scénario devenu nettement moins
attrayant ne doit pas être exclue en dit-on dans les « milieux-autorisés ».
Là, je n’y crois pas : L’UK doit « payer »
pour s’être évadée à l’arrache te unilatéralement. C'est une question de crédibilité
des institutions européennes.
Les britanniques ont suffisamment fait des pieds et
des mains depuis la disparition du Général De Gaulle qui avait émis un veto à
leur entrée dans la CEE et ils ont suffisamment tiré la couverture à eux jusqu’à
bloquer l’évolution naturelle de l’institution européenne pour que leur sortie des
institutions soit finalement un bienfait historique pour l’Europe-continentale.
Et puis on peut vivre côte-à-côte dans l’harmonie des
peuples.
Reste à décortiquer ce que contient le dernier accord qui vient d’être conclu. Le problème du pognon semble réglé, celui des travailleurs migrants également, même si finalement les peuples européens vont devoir également passer par la case « portefeuille » où il en restera moins.
On peut aussi et déjà y comprendre que le « Brexit »
aura probablement une forme très édulcorée par rapport aux promesses des «
hard-Brexiters ». Le « take back control » (reprendre le contrôle) martelé par « Bobo-rice-John-son »
et ses acolytes est d’ores et déjà une chimère, même si leur Parliement a
effectivement décidé de soumettre à son contrôle l’accord final, fragilisant
encore un peu plus « Théière-Mais ».
Finalement, quelle latitude a-t-elle encore pour négocier au mieux le « Brexit » ? Ne doit-elle pas provoquer une deuxième fois des élections anticipées pour se sortir du pétrin dans lequel elle patauge-grave ?
Et soit de laisser ainsi les « hard-Brexiters »
prendre seuls la responsabilité politique et historique de se couper de tous
leurs voisins, soit de faire valider ses options pour éviter la catastrophe qui
se dessinent…
Situation pour le moins complexe, car si elle ne le
fait pas, elle prend de toute façon le risque de se prendre un « carton-rouge »
au dernier moment, celui de la validation législatif de l’accord en cours d’élaboration.
Et là, il sera trop tard.
En se penchant sur le cas de l’Irlande on comprend rapidement que ses marges de manœuvre sont vraiment très étroites : Pour disposer d’une majorité la « first-lady » a dû faire alliance avec le petit parti unioniste du DUP. Ces Nord-Irlandais protestants-anglicans (
C’est comme ça et ils sont majoritaires chez leur
chez-eux.
Or, entre les deux Irlande, la frontière est devenue au fil du temps totalement inexistante. Je vous l’ai déjà dit : D’un côté on compte en miles et de l’autre en kilomètres, c’est tout et c’est comme ça qu’on sait qu’on n’est plus dans le même pays.
Or, entre les deux Irlande, la frontière est devenue au fil du temps totalement inexistante. Je vous l’ai déjà dit : D’un côté on compte en miles et de l’autre en kilomètres, c’est tout et c’est comme ça qu’on sait qu’on n’est plus dans le même pays.
C’est même sur cette porosité entre les deux
territoires que repose l’accord dit « du Vendredi-Saint », qui a mis
fin à des décennies de conflit et personne ne veut rallumer la guerre entre
communauté.
Mais en quittant le marché unique et l’union douanière,
le Royaume-Uni ne pourrait plus commercer librement avec l’Union. Et la
frontière intra-irlandaise deviendrait une frontière extérieure de l’Union
européenne et ne pourrait pas, en toute logique, être aussi fluide – sauf à
sacrifier l’intégrité du marché unique sur l’autel du « Brexit »,
hypothèse totalement exclue par les Vingt-Sept.
Pour la République d’Irlande comme pour l’UE, une
chose est sûre : Le « Brexit » ne doit en aucun cas remettre en cause
la fluidité entre le nord et le sud de l’île. Et c’est à Londres, qui crée la
perturbation en quittant l’Union, de résoudre ce casse-tête.
Les enjeux dépassent le strict cadre irlandais. Au cœur du problème figurait jusque-là la décision martelée par Londres de quitter le marché unique et l’union douanière.
Dont acte.
Notez que d’autres options auraient pu être envisagées
: Le Royaume-Uni aurait pu faire le choix, comme l’Islande ou la Norvège, de
rejoindre l’Espace économique européen, l’espace-Schengen, et de rester dans l’essentiel
du marché unique, moyennant paiement.
« Théière-Mais » avait hélas et d’emblée rejeté
cette option.
Toutefois et au fil du temps, entre les déclarations politiques et les faits, les dissonances sont devenues flagrantes. L’accord qui vient d’être signé, s’il est confirmé, a fait l’objet d’intenses tractations jusque dans la dernière ligne droite. Dans un coup de théâtre, au moment où il devait être signé une première fois, on a appris que « Théière-Mais » a eu un échange téléphonique orageux avec les responsables du DUP et a dû, dépitée, renoncer face à « J-C.-Jongleur » et « Michou-Barre-nier », qui au nom de la Commission européenne assurent la supervision de ce dossier.
La bataille avec le DUP portait sur la notion d’alignement
réglementaire. En proposant de s’engager à créer une convergence de règles
entre le nord et le sud de l’île, « Théière-Mais » aurait provoqué la
colère du DUP, qui voyait déjà l’Ulster abandonné par la mère patrie. Sans
compter que le texte sur la table ouvrait la boîte de Pandore des velléités
autonomistes : Devant le scénario d’une Irlande du Nord restant, de facto, associée à l’Union européenne,
la Première ministre de l’Écosse, dont la région a voté majoritairement contre
le « Brexit », avait immédiatement demandé le même traitement pour
son territoire !
Et Sadiq Khan, le maire de London, avait entonné un
refrain similaire…
J’admire : Une frontière de plus entre Londres et
le reste du pays, ça aurait fait drôle !
Et on se pose encore la question pour ce qui concerne
les Gallois.
D’après la presse-locale, l’accord, qui avait été âprement finalisé dans les salons privés d’un restaurant italien de Bruxelles, a donc dû être retravaillé, pour finalement arriver, in extremis, à un texte alambiqué qui porte en germes un abandon de souveraineté majeur de la part du Royaume-Uni, même si ce n’est pas clairement exprimé : On peut y lire, au paragraphe 49, que Londres fera tout pour éviter l’instauration d’une frontière dure en Irlande.
Hein que, quoi, comment ?
Londres tentera, dans sa négociation avec les
Vingt-Sept, de créer un cadre suffisamment proche des pratiques européennes
pour que les échanges entre l’Ulster et la République d’Irlande restent
fluides.
Ah, hein, que « ah-que »…
Et si cette hypothèse s’avère impossible à concrétiser, ce qui reste le plus probable, Londres tentera de trouver une solution ad hoc au problème irlandais – mais cela signifiera, à nouveau, une bataille avec le DUP, ou au minimum un éloignement de l’Ulster avec la Grande-Bretagne, ce que dont ne veulent pas les électeurs du DUP, et présente un risque pour la cohésion du territoire national.
Il faut dire que lorsqu’on pousse les diplomates
européens dans leurs retranchements sur cette option, ils finissent par avouer
qu’elle les laisse dubitatifs.
Reste la troisième solution : Londres maintiendra un «
alignement total » avec les règles du marché unique et de l’union douanière qui
soutiennent la coopération Nord-Sud. Et c’est ce qui se prépare sous notre nez.
Euh… autant dire la quasi-totalité des règles du
marché unique restera applicable via la loi interne.
On peut retourner ce paragraphe 49 dans tous les sens : Il dit assez clairement que, sauf coup de théâtre, Londres va effectivement devoir s’aligner largement sur les règles européennes. C’est en fait l’évidence qui est ici écrite noir sur blanc. En prenant une indépendance totale vis-à-vis de l’Union, Londres mettrait en péril le destin de l’Irlande. Comme le résume un diplomate européen de premier plan : « Londres devra rester proche des règles européennes, quelle que soit la difficulté politique que représente une telle option pour le gouvernement britannique. » Lequel n’aura plus, dès lors, son mot à dire sur les décisions prises dans l’Union. Le gain de souveraineté sera largement factice.
Ce qui peut éventuellement se traduire que le
véritable « Brexit » n’aura pas vraiment eu lieu.
Enfin si : Les britanniques seront exclus des institutions européennes, ne participeront plus à l’élaboration de la construction européenne, mais non seulement ils paieront la note assez salée de leur sortie et s’obligeront en plus à appliquer l’essentiel des règles européennes actuelles et futures.
Assez fumeux, finalement, puisque c’est exactement l’inverse
de ce que les bateleurs « pro-Brexit » ont pu vendre en juin 2016 à
leurs électeurs…
J’en viens à penser comme les « Maîtres-du-Monde » : Tu donnes aux peuples la liberté de choisir via les urnes et, comme en Autriche, ils n’en font qu’à leur tête.
On ne peut décidément rien leur confier, même pas leur
destinée : Il est temps de remettre de l’ordre dans les affaires du monde !
Notez qu’en « Gauloisie-démocratique », c’est
exactement ce qui se passe avec « Jupiter » à la tête de la
République, mais lui le fait sans le dire et c’est bien un « modèle à
suivre » et à décliner.
Jeunes-gens, vous finirez tous, vous aussi, par leur
dire « MERCI » !
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