Chapitre cinquantième-deuxième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute
ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant
existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y
compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement
fortuite !
La présidence de la République recevra le 15 juillet un épais dossier des
« comptes rendus » de la gestion des fonds de la République géré par
« Charlotte » ainsi que la confirmation d’un virement sur le compte
du Trésor ouvert dans les livres de la Banque de France.
Un peu plus de 10 milliards d’euros…
Et on va en faire quoi ?
Très simple : Un troisième PIA (Plan d’Investissement d’Avenir),
piloté par la Caisse des dépôts dont c’est aussi le métier. Il est annoncé dès
la sortie de l’été mourant par le Secrétariat général pour l'investissement,
situé rue de Babylone.
Entre-temps, Paul arrivé en Islande en hydravion prolongera de la
même façon à la faveur de la lumière d’été jusqu’aux Caraïbes pour rejoindre « Eurydice »
sa goélette. Une fois de plus, il faudra convoyer le grand voilier hors du
parcours des ouragans qui balayeront les îles à plusieurs reprises à la saison
d’automne, il faudra attendre une fois de plus des précisions pour lancer l’opération.
Sur place, Paul acquiert un yacht d’occasion : une superbe unité de
« cabin-cruiser » trois ponts mis à la vente par la famille d’un ex-patron de
réseaux mafieux opportunément défénestré quelques années plus tôt par les
membres d’un gang rival. Prix d’ami. Pour un transfert par le cap Bonne-espérance,
à bride abattue jusqu’aux Chagos.
Des atolls complètement perdus et désolés au milieu de rien. Sans aucun
intérêt.
Le yacht sera stationné à Diego-Garcia et tout le monde rentre en avion
pour diverses destinations…
Et Paul repartira pour récupérer son hydravion resté aux Antilles et
rentrer en Normandie, puis au Kremlin-Bicêtre, sur convocation de Gustave :
on s’impatiente de l’entendre sur l’origine de ces fonds.
« Pas question que j’y aille.
Tout est déjà dans le dossier d’Anjo. »
Il a beau fouiller dans ses souvenirs, il ne se souvient plus de cet
épisode-là. En revanche, il a « une suite ». Si c’est un piège, il
saura l’éviter et finit par accepter. Mais accompagné d’Anjo si ça doit devenir
« technique » et sous une fausse identité, celle de Ludwig Clément,
banquier suisse… armé d’un costard trois-pièces à fine rayures du meilleur
effet, et d’un léger accent anglais qui sied aux « meilleurs financiers »
de la place.
Ils seront reçus par le secrétaire général du premier ministre et le futur
secrétaire général pour l’investissement.
Deux choses les intéressent : l’origine des fonds et la façon dont
ils ont été recyclés sans faire de vague, ni même le moindre scandale douteux.
Un impératif venu du « château », qui ne se discute même pas. Et
comme les deux quidams ne savent rien des manœuvres d’antan, il s’agit de les
déniaiser.
« Ah, sur l’origine des fonds,
je reste incompétent » se défausse Anjo. « Je n’ai fait que gérer, sur indication de « Charlotte », les
fonds dont je disposais comme il me l’a indiqué, à savoir souscrire aux emprunts
émis par l’agence France-Trésor et de liquider les attributions aux mieux pour
souscrire au suivantes. »
« Charlotte », c’est qui et pourquoi il n’est pas là ?
« Demandez donc à Monsieur
Clément, ici présent. Il peut peut-être vous éclairer. »
« Well… je suis effectivement
le gérant officiel des intérêts de « Charlotte ». Mais je vous avoue
que notre ami Anjo Pisuerga a très bien travaillé sur la dernière partie des
fonds qui vous auront été restitués en juillet.
So… en revanche je peux vous dire ce
qui m’a été rapporté par « Charlotte » lui-même quant à l’origine de
ses fonds. Et il n’est pas disponible pour être perdu quelle que part sur un
des océans du globe… »
Bien admettons. Ils écoutent.
« Well, si j’ai bien compris,
fin 2009, « Charlotte » récupère en Angleterre, auprès de Miss Lady
Thornner, membre des Lloyds qui gère ces fonds dans un trust ouvert par un
français, quelques 35 milliards de dollars. En fait, il y en aura eu 36 versés
successivement par le Koweït, en trois versements. Le premier directement en
billets de banque déposé à Luzerne en présence d’un ministre de la
confédération helvétique, sur un compte numéroté, par le président de la
République de l’époque, arrivé en avion du Glam après une visite sur les
théâtres d’opération de l’opération « tempête du désert ». »
Les types n’en croient par leurs oreilles.
« C’est pourtant totalement
officiel. Le ministre des affaires étrangères de l’époque l’aura acté et aura
remercié l’émir koweïti. [1]
Ça représentait environ 5,17 milliards de
francs, soit 788.400 euros. À l’époque, la loi de finances parlait d’un surcoût
au budget de l’ordre de 12 milliards de francs et il avait été demandé de faire
des économies à travers tous les ministères pour éviter de lever un
« impôt-guerre » sur les contribuables de votre pays. »
Plus tard, la loi de finances 1992 en restera à un surcoût de l’ordre de
10 milliards de francs.
« Mais l’ancien ministre des
armées, devenu actuellement ministre des affaires étrangères, ainsi que tous
les ministres de finances questionnés par les députés et sénateurs depuis sur
ces comptes, sont toujours restés extrêmement vagues… »
Ok. 1 milliard de dollar. Et le reste ?
« 7 milliards supplémentaires
ont été versés par voie de virement sur le même compte numéroté suisse, dont on
a pu imaginer qu’il l’était au nom du pays, ont été versé par l’émir depuis la
même banque suisse où il cantonnait 284 milliards d’avoirs.
La guerre aura coûté 620 milliards de
dollars aux alliés dont 84 auront été payés cash en remboursement de frais
d’opération [2]. Et la France en aura reçu 7 milliards plus 1, celui en billets de banque. Dans
ces 620 milliards, il faut compter les dégâts, mais tout autant le coût de
l’extinction des incendies de puits de pétrole. 950 millions pour les
opérations au sol et 22 milliards pour l’utilisation d’un brevet volé par le
ministre français de l’industrie du moment, à son inventeur, Monsieur Joseph
Ferrayé. [3]. Un plus 7, plus 22, ça nous faisait 38
milliards de dollars, soit quelques 29,959 milliards d’euros, duquel il
convient de retirer environ 2 milliards de dollars, chacun le sien, au titre des commissions des
initiateurs de ces opérations au sein du gouvernement et acheter ainsi leur
silence. »
36 donc ?
« Ou précisément 28,382
milliards d’euros, moins quelques frais d’actes, semble-t-il.
Ces fonds ont ensuite été basculés dans
le trust britannique « Solutré-Jarnac » géré par Lady Thornner. Avec
pour mission assignée à celle-ci de souscrire aux emprunts de la Bundesbank
émis pour financer la réunification des deux Allemagne qui est intervenu juste
avant, l’époque de la « chute du mur ». L’Allemagne servait alors des
taux de base de 5 % sur le 10 ans, un peu plus avec des maturités plus longues.
Vous faites les comptes, même à 5 %, on
aurait dû retrouver quelques 46,964 milliards d’euros, sauf que ça ne s’est pas
passé totalement comme ça. »
C’est-à-dire ?
« Les coupons échus ont été
réinvestis pour partie en SCPI, directement en foncier et en SCI avec des
associés fantaisistes qui n’ont jamais rien décaissé, et ce depuis la banque
anglaise dite d’investissement de recherche et de développement, notamment en
Europe de l’est. »
La BIRD du consultant de tous les quinquennats successifs, ami et « sherpa »
du président « Thiermirent » ?
« Exactly. Il y aura même mis une
partie de ses gains sur cette opération-là. Ce qui explique les fastes du siège
social de cet établissement financier, toujours pas côté. Ceci dit, l’émir
s’est fait escroqué, par sa propre famille, d’un deuxième paiement de 22
milliards et il a fallu les lui rembourser. 7 milliards de dollar qui n’avait
plus la même valeur et 15 milliards prêtés par le Trésor américain sur fonds
secret, via une de ses agences. La NSA croit-on savoir. 15 milliards qui sont
restés une dette du pays jusqu’à l’élection de Monsieur Krasosky. Et si j’ai
bien compris les explications de « Charlotte », c’est lui qui est
choisi un peu par hasard, cornaqué par la CIA qui lui ont procuré les fichiers Promis encore
actifs à l’époque, qui s’est chargé de récupérer ces fonds.
Dans la comptabilité du trust anglais,
naturellement, les valeurs sont inscrites à « valeur historique »,
sans réévaluation. Il reste donc 35 milliards d’euro disponible.
Je ne sais pas qui a eu l’idée de les
affecter au premier PIA de Monsieur Krasosky, mais souvenez-vous, à peine élu, il
initie un grand-plan de « relance de 26 milliards d’euros », avec un
ministre-dédié à « la relance ».
Puis, après la crise économique, il
lance son « Grand-emprunt » en décembre 2009 (Loi de finances rectificative de
mars 2010) destiné « à financer un plan d’investissement d’avenir » le PIA-1
qu’il présente de la façon suivante à la presse : 13 milliards de
remboursements attendus des banques au moment de l’effort de refinancement du
début d’année. Une petite moitié du plan à 26 milliards… »
En réalité, ça correspond aux 15 milliards de dollars avancés par les
fonds secrets des agences états-uniennes « Vérifiez donc les taux de change »
Ils n’y manqueront pas…
« Plus de 10 milliards de rachat de
papiers arrivés à échéance effectué sur les marchés par l’Agence France-Trésor,
depuis quelques semaines. »
Les queues de l’emprunt dit « de relance » de l’année
précédente.
« Et ce n’est donc plus que 11
à 12 milliards à emprunter directement sur la place. »
Bon oui et alors ? Tout cela est correct…
« Well, attendez, Monsieur le
secrétaire général, vous ne savez pas plus compter que la plupart des gens de
ce pays. J’emprunte 35 pour payer immédiatement 10 (arrivés à échéance),
j’encaisse 13 sur les 26 empruntés du plan de relance-foirée de « Dévide-gens »
– là, je ne sais pas comment, puisque c’est de l’argent dû aux banquiers s’il a
été emprunté, et pas l’inverse – et je rajoute 11 à 12 milliards mobilisés un
peu plus tard sur les marchés… qui correspondent aux valeurs historiques des
achats de pierre. C’était quand même très innovateur en soi de mélanger des choux
avec des carottes, des débits avec des crédits, non ? »
Et puis le détail diabolique qui n’avait attiré l’attention de personne,
il prétendait qu’il s’agissait d’un effort de seulement 7 milliards sur deux
ans : « Vous expliquez comment 7
milliards sur 2 ans hors des taux d’intérêt de 15 % l’an, alors que les marchés
étaient substantiellement 5 fois moins chers ?
Ceci dit, on a bien 7 milliards d’euro
en caisse, 15 milliards de dollars remboursés aux américains et un paquet
d’immeubles invendable sur les bras. »
Mais comment les américains ont reçu leur argent sans qu’il n’y ait de
trace en comptabilité publique ?
« Assez simplement. D’abord ces
fonds koweïtiens ne sont jamais rentrés dans les comptes publics, ensuite, il a
suffi à « Charlotte » de créer quelques sociétés à capital variable.
Ils souscrivent des parts pour 1.000 euros, on réduit le capital social à sa
valeur initiale en « sortant » le second associé fondateur et ils
font une transmission universelle de patrimoine sans même le moindre droit
d’enregistrement. »
D’ailleurs, il en a été fait autant avec les autres avoirs, ce qui a
permis au Président Landau de reprendre le flambeau en décembre 2013, année où
il lance le « PIA-2 » de 12 milliards d’euros, quand les queues de valeurs
mobilières sont arrivées à échéance.
« J’imagine que le Président Makarond aura été au courant, puisqu’il était ministre
des finances à cette époque-là après avoir été le conseiller économique de
Monsieur Landau. »
Das ist ganz klar.
En septembre 2015, il annonce encore un « PIA-3 », doté de 10 milliards d’euros.
Das ist ganz klar.
En septembre 2015, il annonce encore un « PIA-3 », doté de 10 milliards d’euros.
En fait il s’agit des « queues » les fameux « 11 à 12 milliards mobilisés un peu plus tard » qui ont eu le temps
de « faire des petits » depuis 2010.
« Depuis, les foncières ont été
liquidées par l’agence « France-patrimoine » avec le même système de
réunion de toutes les parts en une seule main, les « minoritaires »
ayant vu leurs participations être consignées à la caisse des dépôts et
« Charlotte » s’est même payé le luxe d’aller récupérer à
Hong-Kong les fonds de l’ancien ministre de l’industrie [4]. Il avait acheté de l’or et se faisait
fort de lever 2 milliards dans une « tournée-chinoise » en liquidant
ses lingots achetés pour deux fois moins en 1992. Vous faites les comptes : vous disposez bien de 56,3 milliards
et « Charlotte » vient de vous restituer ce qui servait à abaisser
les taux d’emprunt du pays. »
Qui sont ces « minoritaires » ?
« Well… De ce que j’en ai
compris, dans un premier temps, il s’agissait pour le président Thiermirent de
démontrer que les institutions de la Cinquième République étaient pourries. Et
puis nous pensons qu’il s’est pris à ce jeu-là. Il aura cherché à corrompre des
épouses, des enfants, la famille de quelques personnages publics en « volant »
leur identité. De façon à faire pression le moment voulu sur des personnes qui
ne savaient rien de ce qui se tramait dans leur dos. Vous vous souvenez des
comptes japonais du Président « Rackchi » ? C’est de la même
veine…. Mais le premier est mort, le second a été blanchi, avec peine, il faut
le dire, et plus personne n’a pris le relai, semble-t-il ».
Dossier clos alors ?
« Clos, je ne saurai dire. Mais
notez que « Charlotte » aura assuré le service après-vente avec
loyauté et que vous pourriez très bien en rajouter dans la mesure où personne
ne sait vraiment compter dans ce pays. Pas comme chez nous où un franc – suisse
– reste un franc – suisse. »
Le trait d’humour huguenot indispensable…
(1) Cf.
« Communiqué de la Vie publique » (http://discours.vie-publique.fr/notices/912007900.html)
disponible sur internet et dans la presse (https://www.lesechos.fr/26/02/1991/LesEchos/15836-009-ECH_le-koweit-donne-un-milliard-de-dollars-a-la-france.htm).
2) Cf. « Extrait du
New-York Times » disponible sur internet (https://www.nytimes.com/1992/09/08/world/gulf-war-s-cost-to-arabs-estimated-at-620-billion.html)
(4) Cf. «Mains
invisibles », chapitres « A l’assaut des comptes de DLK », XXVII.1
et XXVIII.2 (http://flibustier20260.blogspot.fr/2014/08/chapitre-xxviii1.html)
publiés aux éditions I3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire