Chapitre quarantième-sixième
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est
qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout
droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Parce que le 8 mai, un groupe de djihadiste radicalisé
pas encore cerné par « BBR » (les djihadistes ont fini par comprendre
qu’ils doivent redoubler de vigilance avec leurs « signaux-faibles »)
va envoyer un portrait de « Makarond » au commissariat du 8ème
arrondissement avec un trou au milieu du crâne. « C’est en réponse à un appel à l’assassinat venu de Syrie des deux postulants au second tour. »
Pas d’inquiétude : trois seront repérés autour du
palais de l’Élysée, de l’ambassade US et de celle de Colombie, situées à
proximité…
Là, Pamentir fait son boulot.
« C’est un
quatrième, depuis l’intérieur du palais qu’il faudra que je maîtrise le 11 dans
la nuit… »
Naturellement, Gustave ne pose même plus la question
de savoir comment Paul sait tout cela…
« Vous
faites ça comment ? »
Le week-end du 9, « Makarond » séjournera à
la Lanterne, la résidence qui sied à son épouse bien mieux que Rambouillet, où
elle donnera une petite fête intime et de famille.
Le lundi 10, tout le monde file à Genève pour soutenir
la présentation de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques et
Paralympiques 2024 à Lausanne (Suisse) le lendemain matin. Ils rentrent dans
l’après-midi pour une réunion ministérielle qui se tiendra à 18 heures, en
préparation de la grande Conférence des territoires en présence du Premier
ministre, de la ministre chargée des Transports, du ministre de l’Intérieur, de
celui de la Transition écologique et solidaire, du ministre de l’Action et des
Comptes publics, du ministre de la
Cohésion des Territoires et du secrétaire d’État auprès du même ministre de la
Cohésion des territoires.
Ils dînent et vont se coucher.
« Et alors,
que dit votre boule de cristal ? »
Qu’un commis de cuisine va s’introduire dans les
appartements privés armé d’un grand-couteau de cuisine.
« Et ? »
« Je vais
l’abattre. Mais pour ça, il faudra que vous vous démerdiez pour m’affréter un
véhicule pour mon exfiltration, rue de l’Élysée. »
Il arrive comment ?
« Par les
toits et en chute-libre dans la nuit précédente avec un vol Caen-Lausanne
piloté par mon pilote des coups fourrés, le capitaine Haddock… »
C’est qui celui-là ?
Gustave ne connaît pas : « Une des cibles de « Makarond ». Il
ne se défilera pas, puisque sa peau est en jeu… »
Mais ce n’est pas tout : « Ce qui implique aussi de sacrifier votre
pote étoilé « Devil-liez ». Parce que par la suite, il va prendre un
savon mémorable. Et comme il en rajoutera, peut-être maladroitement, il sera
conduit à démissionner quelques jours plus tard. »
Bé mince alors…
« Oh, je ne
me fais pas de souci pour sa carrière : il a déjà traversé plusieurs
tempêtes ! » s’esclaffe Gustave, rigolard.
Il devait être nommé à ce poste-là en 2010, mais
« Krasosky » aura préféré « Poule-Laga ». Et il remplacera
l’amiral « Guy-Lot » seulement en 2014.
« Effectivement,
mais là, s’il sera d’abord confirmé dans ses fonctions dans les jours qui viennent,
et ensuite il sera contraint de se tirer, justement à cause de nous :
« Makarond » va vouloir la haute-main sur les opérations
« homos ». »
Mais… il l’aura déjà nécessairement et
institutionnellement, alors quoi ?
« Alors ?
Mais il voudra s’en servir contre nous. Vous, moi, le capitaine Haddock, son
avocat maître « Rouflaquette », Basanix et quelques autres… »
C’est qui tous ces gens ?
Cinq personnes très au courant des turpitudes de
1990/91 quand il a s’agit d’aller piller le Koweït.
« N’importe
quoi ? Je ne suis au courant de rien, en ce qui me concerne. Je servais
sur une frégate dans le golfe persique… »
Oui, mais « vous
êtes avec moi. Et moi, si j’avais encore des culottes courtes et encore un peu
d’acné juvénile, j’ai des renseignements de premières mains sur ses sujets [1]. Et ils concernent justement ces fonds de
la République mis sous ma responsabilité, mais également les pillages des
services secrets des USA… Alors vous êtes réputé vous aussi en savoir trop de
par ma proximité. »
Enfin quoi, qu’il réfléchisse deux secondes :
« Vous croyez quoi de tous les
emmerdements qui me sont tombés sur la couenne depuis ces derniers mois ? »
Merde enfin ! Il a quand même dû faire face à une
série de tueurs à gage, il a pu redevenir multimillionnaire en dollar, financer
la CISA et son logiciel BBR et il fait désormais partie du petit-club des
milliardaires de la planète qui grossit de jour en jour (2.800 en fin d’année).
Est-ce donc l’effet du hasard ?
« Si ce que
vous me disiez était vrai, à savoir que « nous » avons financé sans
le savoir la campagne de ce-gars-là avec cette affaire de Pamentir, il devrait
plutôt nous remercier, non ? »
C’est justement un secret-d’État de plus à protéger,
car il pourrait le mettre en difficulté : « Il lui faut prendre des précautions. Et nous sommes devenues des cibles
prioritaires. »
Et alors, maîtriser un tueur de Daesh jusque dans sa
chambre à coucher, ça va le faire changer d’avis ?
« Absolument !
Il va avoir la trouille de sa vie et le lendemain, il en fera une colère noire,
puisque personne ne saura d’où j’ai pu venir ni comment j’ai pu ressortir sans
problème. Je lui dirai qu’il ne peut pas nous faire fusiller, que j’aurai
toujours un coup d’avance sur lui et les « services actions » à ses
ordres… que je rentre où je veux et quand je veux, partout où il sera, même
dans son dos. »
Sera-ce suffisant ?
« Naturellement.
Il va déjà s’opposer fermement et vivement à son chef d’état-major sur la
question des opérations « homos ». Il sera mûr après ce coup-là pour
y renoncer discrètement, d’autant que le successeur du général
« Devil-Liez » lui tiendra exactement le même langage sur ce sujet.
Il n’y reviendra plus quand ses réseaux maçons vont lui rappeler ses devoirs
d’humanité, via son ministre de l’intérieur et quelques autres qui ont son
oreille. »
Il va être élu pour « réformer »,
transformer le pays, pas pour jouer les cow-boys contre des menaces fantômes,
ce qui le discréditeraient, et pour ça nommera un ministre « gaulliste »
de l’entourage de « Jupette » : quoi de mieux pour faire une
politique réformatrice dite d’inspiration sociale tout en libérant les grands
financiers dont il est issu ?…
À charge pour les réseaux de Paul et ceux de Gustave,
de faire passer également le message…
Même pas deux semaines plus tard, élection
présidentielle définitivement actée, c’est la vieille connaissance de Paul, Scorff,
le contrôleur-général affecté aux responsabilités de directeur général des
affaires criminelles de la sécurité parisienne, qui débarque « au
siège » à l’improviste.
Paul allait partir en Normandie, mais il en retarde
ses plans de rejoindre sa famille elle-même déjà sur la route.
« Quel bon
vent vous amène mon cher Christophe ? »
Et lui de tourner autour du pot : les petites ventes
d’alcool aux grandes-écoles et université pour les fêtes de remise de diplôme,
par exemple, est-ce bien légal ?
« Prestige
Spirits ? Je ne m’occupe plus de ça. C’est ici, même si le siège social
est à Dublin, mais c’est le gérant qui gère l’activité. Loïc. Il a fait quelque
chose d’illégal ? »
Non, pas qu’il sache, quoique… avec les collections
« Impériale » et autres, il circule la suspicion que l’alcool ne
serait pas loin d’être frelaté.
« Ah
bon ? Pas que je sache, mais faites donc passez les vétérinaires et les
indirects. S’il y a des choses irrégulières, on se fera un devoir de les corriger… »
Et Paul, perfide : « Je ne savais pas que vous étiez versé dans la prohibition… »
« Il y a
des têtes nouvelles, ici. Je ne reconnais pas tout le monde. »
Le turn-over naturel et habituel.
« Des
problèmes de recrutement ? De l’eau dans le gaz ? Des problèmes de
confidentialités ? »
« Naturel & habituel », il vient de
dire. « C’est normal, au bout de
quelques années, on a parfois envie de faire autre chose. Vous-même qui faites
dans les alcools prohibés… »
Ce n’est pas ça : « On a vu beaucoup de monde venir vous rendre des visites. Des agents de
puissances étrangères, notamment. Et puis vous avez la bougeotte, il me semble… »
Qu’il se rassure, rien de suspect et il sait dégager
les importuns, ou les enfumer.
« Il n’y a
que Shirley dont je ne parviens pas à me défaire. La reine tient à la sécurité
de ses lords qu’elle croit les plus exposés, semble-t-il. »
Ce n’est toujours pas ça…
« Je me
suis laissé dire que votre collègue l’amiral Morthe de l’Argentière cherchait
des renseignements autour de menaces arrivées au commissariat du 8ème ? »
C’est possible : « Il s’occupe de la « sphère de sécurité » de la Cisa. Il aura
peut-être eu quelques inquiétudes pour un de nos clients… »
Mais Paul jubile : « Dois-je l’informer qu’il a eu le nez-creux sur ce sujet ? »
Un effet du logiciel « BBR »,
peut-être ? « Il est bien
silencieux, depuis quelques mois… »
Les américains de Pamentir ont normalement pris le
relais des alertes à fournir.
« Elles le
font. Mais pas vous ! »
Ils se sont interdits contractuellement de le faire et
avec la bénédiction du gouvernement de l’époque.
« Je vous
rappelle que l’actuel président de la République y avait mis son aval. La loi
Florange, vous vous souvenez, valable d’autant mieux quand il s’agit de
sécurité publique, il s’est abstenu sur ce cvoup-là… Mais pour nos affaires de
« sphère de sécurité », nous avons une licence exclusive. C’est
peut-être ça qui a provoqué la démarche de Gustave. Je ne sais pas. »
Bien, bien…
« Nous avons
reçu une menace visant le nouveau président. Le lendemain de son élection. »
Ouh là : ça se précise… « Notez qu’il aurait été si facile de
l’abattre, façon JFK au Texas depuis les balcons des appartements de
Louis-Napoléon Bonaparte, le soir même… »
Peut-être, mais la police veille.
« Parfait,
parfait dans ce cas. Je lui passe l’information et… si vous n’êtes pas en
service, je vous offre un verre. »
Il est en service : « Je lui ai préparé une petite note-blanche confidentielle. »
Dans ce cas… Paul transmettra.
« Toujours
ravi de vous croiser, Monsieur le Directeur… »
Désormais, il s’agit pour Paul d’entrer « en
immersion » selon le plan préparé depuis quelques semaines.
Gustave en sera convaincu : il ne sait toujours
pas comment fait son « big-boss » pour avoir
des « intuitions-géniales », mais pour l’heure, il ne se trompe
décidément pas beaucoup.
Avant de « disparaître » à son tour pour se
réfugier à Marciac et couper son téléphone (toujours les traces à effacer
laissées sur les réseaux que détectent « BBR 1.0 »), il laisse quand
même un message à ses collègues de l’amirauté.
Or, ceux-ci sont aux anges : non seulement le
nouveau Président descend les Champs-Élysées en command-car le jour de la
passation des pouvoirs, mais il tient également à se faire héliporter sur un
sous-marin nucléaire en gage de « bienveillance » à l’égard de la « grande-muette »,
avant d’aller faire, plus tard en signe de réconciliation, le guignol en tenue
de combat de pilote de chasse devant les journalistes sur la base aérienne
d’Istres, toutes choses qui se préparent minutieusement !
L’armée pousse ses pions et consolide ses budgets…
En coulisse, les choses restent « tendues ».
Les budgets, certes, il y en aura, mais pas tout de suite et les
« trous » de fin d’année n’ont pas encore de solution avec la
nouvelle ministre de la défense. C’est simple, elle ne restera pas longtemps…
De toute façon, pour l’heure, il s’agit de prendre
d’assaut le palais Bourbon, avec la même crânerie que la présidence.
Les candidats sont déjà en campagne depuis des mois.
Choisis sur dossier par la commission d’investiture mise en place précédemment,
qui a eu pour tâche d’écarter les CV les plus marqués politiquement, à quelques
exceptions près qui seront arbitrées « au château » en faveur de
l’avant-dernier premier-ministre de « Landau » et surtout des Modem,
entrés au gouvernement en force – au moins pour un temps – et dont leur leader monnaye
cher (40 députés en position d’être éligibles, sans candidat « En Marche »
en face d’eux) son soutien aux deux tours du scrutin de mai dernier.
« Baie-roux » s’est abstenu de se présenter
à la présidentielle, ce qui a permis de constituer un « premier
socle » d’électeurs du centre. Il a ensuite soutenu la candidature du
Président, ce qui a permis de rallier à gauche comme à droite autour d’un
« nouveau visage » modéré, qui a fait la différence.
En échange, le président du Modem veut plusieurs
ministères régaliens, dont celui de la justice afin de défendre une première
loi promise sur la « moralisation de la vie politique » du pays et
l’introduction de la proportionnelle dans les élections législatives.
Coquin de sort, la loi sortira, mais ce ne sera pas
son initiateur qui la portera. Quant à
la réforme du scrutin, ce sera pour une prochaine révision de la constitution,
et le parti présidentiel n’aura besoin d’aucun « allié »,
« rallié », « constructif » ou non pour dégager une
majorité claire.
Du coup, les ministres Modem seront priés de dégager
de leurs ministères…
[1] (1) Cf. « Laudato sì… »,
chapitre XV (http://flibustier20260.blogspot.fr/2016/08/laudato-si-xv.html)
publié aux éditions I3
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