Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 23 juin 2022

De quoi l’abstention est-il le syndrome ?

À chaque scrutin, je m’indigne…
 
Et j’en viens à penser qu’il est temps que je change de planète : Le temps passant, je suis devenu un vrai « vieux kon » qui râle contre cette pratique de bouder consciemment les urnes aux conséquences si graves qu’elles me désolent.
Il faut dire que je suis né chrétien. Et les premiers chrétiens, planqués de terreur dans les catacombes, ils votaient déjà pour se désigner des représentants face aux autorités romaines.
Assez rapidement, j’ai su, pour être né également Corsu, que mes ancêtres élisaient leurs chefs, les civils et les chefs de guerre, les chefs de la police, leurs juges, les laïcs et leurs chanoines et évêques, leur comtes et marquis.
Ils ont même élu un roi et leur généralissime !
Et qu’il a fallu envoyer un enfant d’Ajaccio pour imposer cette pratique des élections sur tout le continent européen, et même ailleurs, par contagion.
Bref, c’est comme une seconde nature.
La démocratie est probablement le pire système politique, à l’exception de tous les autres, mais au moins il me permet d’élire celui qui sera désigné comme mon représentant.
Et Dieu sait à combien de scrutin j’ai participé, entre les élections politiques, les élections professionnelles, les élections syndicales et même celles qui me désignaient comme « le patron » du moment…
Bref, un fondement incontournable d’une la vie en société apaisée.
 
C’est vous dire que j’enrage quand je passe plus de temps à compter (et identifier) les abstentionnistes que les votants sur les listes électorales émargées et gardées en préfecture quelques jours avant d’être détruites.
Heureusement qu’avec l’informatique et un fichier Excel des inscrits par bureau, ça peut aller vite. Mais c’est important pour gérer la suite. Un abstentionniste qui plus tard demandera « une faveur » à son élu, il pourra toujours courir longtemps s’il ne change pas d’attitude : La démocratie pro-active, non seulement ça se mérite, mais en plus ça ne devrait s’adresser qu’aux citoyens qui veulent participer au moins une fois de temps en temps !
Les autres n’ont qu’à subir les choix de la majorité des votants…
Et fermer leur gueule en prime.
 
C’est le classique « Si tu ne votes pas, ne viens pas te plaindre après… ».
Ou « des gens sont morts pour que tu puisses voter… ».
Voire « partout dans le monde, des gens rêveraient de pouvoir voter… ».
« S’abstenir, c’est faire le jeu des extrêmes… ».
« Ne laisse pas les autres décider à ta place… ».
« Chaque voix compte… ».
Même si c’est culpabilisant à souhait, ça reste vrai.
Regardez donc nos dernières élections : Ils ont été un sur deux à ne pas se prononcer sur les choix politiques des 5 prochaines années et du coup l’autre moitié aura eu la bride sur le cou à décider n’importe quoi…
Sûr que si finalement, les votants n’avaient pas beaucoup de choix, les abstentionnistes auront accru le poids politique des élus sortis des urnes, alors que ce n’est jamais que factice : Leur légitimité ne repose que sur l’adhésion d’un huitième de la population (25 % environ avec 50 % d’abstention environ, égale 12,5 %), ce qui ne fait pas beaucoup.
L’argumentaire est rodé : S’abstenir de voter relève d’une indifférence coupable, peut-être même d’une certaine forme d’inconscience, plus sûrement d’un égoïsme méprisable, voire d’une irresponsabilité fautive pour les générations futures…
 
Fait aggravant, ce sont justement les jeunes qui s’abstiennent le plus. Ne pas voter serait alors et aussi une preuve d’immaturité.
Ils en disent que les « élections, sont un piège à kons ». À vieux kon alors.
L’abstention est donc une maladie juvénile dont on peut guérir avec le temps. Mais le temps passe et le passé ne revient pas dès qu’il aura été gravé dans la pierre…
L’autre « p’tit kon », fils de « Sœur-Âne », la bien nommée pour l’avoir mal éduqué elle qui sollicite le suffrage des parigots, en aura fait les frais se montrant en train de jeter des bulletins de vote dans une poubelle, en mettant en évidence l’opprobre que suscite l’abstention.
Il a aussitôt reçu une bordée d’insultes bien senties : « Crétin », « pauvre tanche », « narcissique », « imbécile », « enfant gâté », « petit con privilégié », « connard », « sale gosse », « tocard fini », « guignol »…
Certes, il s’agissait d’une provocation émanant d’un « fils de » et il aurait pu ne pas publier son twist infamant, mais ces réactions violentes et indignées auront été révélateur de notre rapport à l’abstention.
 
Résultat, s’il peut paraître être de bon ton, pour « être dans le vent », de s’abstenir et de le faire savoir pour « une élite » soi-disant érudite et « libérée » et « éveillée », les abstentionnistes sont aujourd’hui majoritaires dans mon propre pays, celui que j’aime tant et qui me le rend si mal.
Et ils le sont d’autant plus que « nombre d'électeurs ont adopté un comportement électoral intermittent » en dit un « chercheur » qui ne trouve pas.
« Plus de quatre Français sur dix (45 %) reconnaissent s’être déjà abstenus. L’électeur d’aujourd’hui est d’abord un votant intermittent, donc un abstentionniste intermittent. »
Waouh la trouvaille !
(Et il est payé cher pour avoir des illuminations pareilles ?)
D’autant que j’en fais partie : Une fois, au premier tour de 2002, je n’ai pas pu voter, coincé dans les embouteillages.
Il paraît que cette intermittence s’accroît régulièrement, compensée par d’autres formes d’activité politique. C’est qu’on observe une « évolution du sens du vote », estime un professeur à Sciences Po Grenoble, qui relève que ce dernier « est moins perçu comme un devoir (…) que comme un droit, une invitation à s’exprimer ».
Il est pourtant des rendez-vous qui ne se ratent pas : Après l’heure, ce n’est plus l’heure et le train est déjà parti.
 
Évidemment, les raisons de l’abstention sont multiples, comme le relèvent régulièrement les instituts de sondage. En avril 2022 l’IFOP les aura détaillés : Outre la question de principe (« je ne vote jamais ») et les convenances personnelles (procuration trop compliquée, week-end, etc.), 40 % des personnes interrogées indiquent que les « élections ne changeront rien à (leur) vie personnelle ».
Ce qui est vrai : L’inverse aurait été trop simple.
Mon pote « Dédé » (enfin c’était plutôt celui de mon père, celui qui me fait toujours nouer la gorge quand je l’évoque…, qui avait sympathisé à HEC) aura été un « grand sondeur » devant l’éternel.
J’ai failli reprendre sa boîte après l’avoir redressée à un moment où « Das Groβ-Kapital » faisait main-basse sur tout ce qui existait dans le métier, m’expliquait qu’un sondage – comme une élection – ça ne veut rien dire.
Dans un sondage, tout dépend de la façon dont est posée la question.
Et quelle est la bonne question quand il s’agit de voter.
Il avait déjà tout compris au populisme : Veux-tu que l’essence soit moins chère et que les migrants regagnent leur pays, tu votes « Marinella-tchi-tchi » ou « Zézé-amour ». Veux-tu que demain tu gagnes deux fois plus à ne rien foutre et tu votes « Mes-Luches ».
Tu veux ta retraite à 60 balais, tu as même le choix entre deux extrêmes, mais aucun ne te dit que ta pension sera réduite…
Pas si compliqué la politique, finalement…
Évidement, ça se complique quand tu ne poses pas de question et surtout que tu n’apportes pas de réponse.
C’est comme ça que « Jupiter » aura planté son parti, que « Tagada-à-la-fraise-des-bois » s’est retiré, que « Bling-bling » s’est fait jeter…
 
40 % des personnes interrogées qui indiquent que les « élections ne changeront rien à (leur) vie personnelle », c’est énorme.
Il est possible d’interpréter cette réponse de manière négative. Mais l’inverse est vrai aussi.
C’est peut-être un acte de foi démocratique qui se dévoile ainsi.
Comme si, malheureusement pour la participation électorale, la République était victime de sa réussite.
Malgré ses multiples défauts et en dépit de notre angoisse permanente de la « casse des services publics », l’État est très efficace : Les impôts sont perçus, les allocations versées, les fonctionnaires et retraités sont payés, les pièces d’identité délivrées (enfin pas encore pour la mienne…), les routes réparées, les gens soignés et les enfants vont à l’école.
La crise sanitaire a même poussé au maximum le curseur de l’État « nounou » moyennant une amputation maléfique de nos libertés de vaquer.
Conclusion, nous avons globalement atteint un niveau de confort exceptionnel, dont personne n’imagine qu’il puisse s’effondrer du jour au lendemain, alors qu’il est bien fragile.
En tout cas, probablement pas à cause d’une élection : Dans notre vie quotidienne, le vote ne produit que des changements à la marge, car l’État demeure là où les politiques ne font que passer.
« Tous les mêmes ! », « Des guignols ! », « Des nuls »… À quoi bon voter pour un personnel politique jugé inutile ?
 
Sans doute est-ce aussi parce que plus personne ne croit qu'une élection peut « changer la vie ». N’en déplaise aux adeptes du Grand Soir, c’est plutôt rassurant !
Et cette « force tranquille » des abstentionnistes renvoie à la réalité de notre République, qui n’a jamais paru si solide.
La dernière alerte sérieuse, le putsch des généraux, c’était il y a plus de soixante ans !
L’absence de vote témoignerait donc d’une grande confiance dans la machine administrative et finalement d’une adhésion forte au « système », qu’on n’oubliera pourtant pas de dénoncer par ailleurs, bien sûr !
De fait, le faible taux de participation a d’abord touché les élections relativement « dépolitisées » que sont les régionales et les départementales.
Les élections européennes étant un cas à part.
S’agissant d’élections touchant la vie quotidienne (prestations sociales, collèges, lycées, transports, etc.), l’indifférence électorale peut surprendre.
Mais en fait, pourquoi voter pour des gens dont l’administration, quoi qu’il arrive, continuera de réparer des routes ou d’acheter des livres scolaires ?
Dans un département ou une région, les étiquettes politiques n’influent finalement les décisions qu’à la marge et l’électorat le sait très bien.
Et puis comme l’affirmait Coluche, si les élections servaient à quelque chose, il y a longtemps qu’elles seraient supprimées.
 
Il est donc possible de qualifier les abstentionnistes « d’enfants gâtés de la démocratie », mais c’est peut-être autant par adhésion que par rejet ou indifférence.
Une adhésion en creux, sereine sans enthousiasme.
Est-ce une bonne nouvelle ?
La réponse est incertaine.
Les pessimistes y voient une fragilité de la République et de la démocratie, qui susciteraient un intérêt de plus en plus faible. Les optimistes leur rétorqueront que le vote n’est pas synonyme d’adhésion. D’ailleurs, nombre de votants ne cachent pas avoir des opinions politiques non républicaines.
Les optimistes, encore, verront dans l’abstention un vote par défaut. Car les abstentionnistes savent que leur refus d’accomplir leur devoir électoral n’empêche pas les élections : Il y a un président, des parlementaires, des maires…
C’est une acceptation tacite, confiante, du contrat politique commun.
 
Résignation ou acceptation ? C’est affaire de point de vue.
Il semble néanmoins que la question de l’acceptation l’emporte ne serait-ce que par l’âge de l’électorat qui se rend le moins aux urnes : Si la jeunesse boude à ce point le vote, c’est probablement parce qu’elle entre de plus en plus tard dans la vie active.
Les jeunes dépendent aujourd’hui largement de leurs parents pour leurs études, leur logement… Et peut-être leur laissent-ils le soin de voter à leur place.
En quelque sorte, la maturité sociale et affective prime sur la maturité politique.
Celle-ci s’acquiert ailleurs, dans les manifs, les ZAD ou les happenings comme ceux d’Extinction Rebellion ou de Nuit debout.
Le vote viendra, plus tard.
Très intermittent, sans nul doute.
Soutenir sans s’impliquer, comme on a parlé de grève par procuration, il y a là quelque chose qui ressemble à un vote par procuration.
 
Enfin, il y a beaucoup d’hypocrisie sous-jacente face à ce phénomène : L’abstention est un problème qui occupe les journaux et les politiques à chaque élection, et dont on se désintéresse invariablement ensuite.
Certes, il est plus confortable de gagner une élection grâce à un vote massif plutôt qu’avec une poignée de suffrages. Mais quoi qu’il en soit, la victoire est là : On en oubliera bien vite les circonstances.
L’abstention ? Tout le monde s’en fout, un mois plus tard, plus personne n’en parlera et ça fait le jeu des minoritaires militants…
Si c’était un vrai problème, il y aurait une commission d’enquête parlementaire, les médias évoqueraient le sujet régulièrement, on mobiliserait des sociologues, des politiques, ou même des cabinets de conseil pour trouver des solutions.
On rendrait le vote obligatoire, ou bien – nous sommes en Gauloisie-impécunieuse » – on ferait payer une amende aux abstentionnistes.
On financerait des associations dédiées au vote, on irait évangéliser les jeunes au quotidien, au lieu de découvrir leur existence tous les deux ou trois ans.
Et vous, moi, nous irions voir nos potes, notre famille, pour faire bouger les lignes, récupérer des votes, on ferait les procurations à leur place…
Bref, on prendrait le problème à bras-le-corps… si c’était vraiment un problème grave.
 
En attendant, calmons-nous : Des élections avec une forte abstention ont encore eu lieu sans que la République vacille.
Mais peut-être demain, vous n’irez plus voter : Ça coûte cher à nos impôts…
D’ailleurs, aux prochaines, les sénatoriales de septembre 2023, vous n’aurez même pas à vous déplacer : D’autres le feront à votre place !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire