Les « Top jobs »
Rien ne vous a étonné, vous ?
Que l’Union européenne avalise la nomination de quatre personnes invitées
ou habituées au Groupe Bilderberg ne vous interpelle toujours pas ?
L’Union Européenne étant devenue, par la force des Traités, une structure
supranationale, comment les États-membres peuvent-ils désigner ses « hauts-responsables »
qui leur donneront plus tard des ordres ?
En fait, ils ne le font pas, mais se contentent probablement d’avaliser
les choix de l’Otan, discutés par la « Gauloisie-Jupitérienne » et la
« Teutonnie-chancelante », peut-on en penser, et là, personnellement
je m’étonne (moâ qui ne m’étonne plus de rien, vu mon « grand-âge »).
Souvenez-vous, il avait été décidé, avant les
élections au Parlement européen, que le président de la Commission serait le
Teuton Manfred Weber : Celui-ci s’était engagé à faire cesser les travaux
de construction du gazoduc Nord Stream 2 et à limiter l’achat d’hydrocarbures
russes par l’Union au profit du gaz US, beaucoup plus cher à la production et
au transport (du moment que c’est vous qui payez, pourquoi se gêner ?)
Pour endormir les méfiances, on vous avait assuré que le président de la
Commission serait élu selon une « règle démocratique » : Ce serait la tête de
liste du plus important groupe parlementaire élu. Et il ne faisait pas de doute
que ce serait Manfred Weber en tant que chef des conservateurs (PPE).
Or, au dernier moment, « Jupiter » est revenu sur son engagement :
Il a prétexté que son groupe parlementaire (ADLE devenu Renew Europe) avait
réussi une nette percée pour exiger un des quatre postes « top jobs »
les plus en vue.
Il a donc fallu insulter Manfred Weber, ce qui a été fait en « service
commandé » et de façon iconoclaste par la tête de liste de son parti, « Nath-Moineau »,
qui l’a qualifié d’« ectoplasme » et a posé son veto à sa nomination.
En définitive, il a lui-même proposé un nouveau candidat allemand, « Ursula
von-la-Lyre », une fois que la désignation de « Chrichri-La-Garde-meurt-mais-ne-se-rend-pas »
(une repris de justice condamnée en son pays, le mien aussi à l’occasion) à la
tête de la Banque centrale européenne aura été actée (il fallait oser…).
Ces deux femmes-là détiendront donc les deux postes les plus importants,
tandis que le Belge Charles Michel présidera le Conseil des chefs d’État et de
gouvernement, ainsi que celui de l’euro-zone et l’Espagnol « José-Beau-Réel »
sera le haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de
sécurité.
Ces deux fonctions sont purement formelles : La présidence du Conseil
consiste uniquement à distribuer la parole aux intervenants et l’autre à
représenter l’Union à l’étranger.
À croire que ces nominations n’ont pas été choisies par le Conseil
européen, mais par la chancelière teutonne et « Jupiter », lors d’un
aparté, puis avalisées par le Conseil.
Comment ces quatre personnes ont-elles été sélectionnées ?
Elles devaient répondre à seulement deux critères : Être atlantistes et
avoir un « fil à la patte », quelque chose à se reprocher qui
permette de les faire chanter s’il leur advenait de perdre leur foi atlantiste.
Être atlantiste est une évidence pour tout fonctionnaire européen puisque
le Traité de Maastricht et les suivants stipulent que la Défense de l’Union est
assurée par l’Otan, l’alliance militaire plutôt antirusses par essence (et
naissance).
Ainsi, « Ursula », ex-ministre de la défense teutonne avait opportunément
publié en début d’année une tribune libre dans le New York Times pour faire
l’apologie de l’Otan qui « défend l’ordre mondial ».
« Chrichri » n’a plus besoin d’en démontrer puisqu’elle a débuté
sa carrière comme assistante parlementaire au Congrès US et est devenue
lobbyiste de l’industrie de Défense US contre son équivalent « Gauloisien ».
C’est elle qui, par exemple, a convaincu la Pologne d’acheter l’armement Boeing
et Lockheed-Martin plutôt qu’Airbus et Dassault. Elle a dirigé un des grands
cabinets d’avocat US avant de devenir « sinistre » sous le
« Chi », au commerce extérieur Gauloisien qui a commencé durablement
à afficher ses déficits récurrents et abyssaux…
Quant au Belge, il a été Premier ministre du pays hôte de l’Otan et est
recommandé par son père, Louis Michel, ancien Commissaire européen à la
coopération internationale, à l’aide humanitaire et à la réaction aux crises.
L’ibère, ancien du kibboutz de Gal On (désert du Negev), a été président
du Parlement européen où il a ardemment défendu le principe de la vassalité
européenne à l’Alliance atlantique. Il sera parfait dans ce rôle, qui a
récemment qualifié la Russie de « vieil ennemi » qui « redevient une
menace ».
Tout ceux-là sont « parfaits ».
Et pour ne rien gâcher, les quatre impétrants ont été invités comme de
bien entendu à des réunions du groupe de Bilderberg, le club opaque de l’Otan.
Cependant l’ibère n’a pas pu s’y rendre le mois dernier, cette participation
lui ayant été interdite par son Premier ministre.
Toutefois, même s’ils ont confiance à « leurs employés », les États-Unis
préfèrent toujours disposer d’un moyen de pression pour les rappeler à l’ordre,
« au cas où ». En effet, il arrive parfois que ces personnalités ne se
contentent pas du salaire astronomique qui leur est versé et se mettent en tête,
tout d’un coup, de servir leurs concitoyens.
Or, une enquête judiciaire est en cours sur la gestion du ministère de la
Défense par « Ursula-de-la-Lyre » : Alors que l’armée allemande
est notoirement sous-équipée, le gigantesque dépassement des devis dans
plusieurs affaires avait déjà déclenché une enquête d’un cabinet d’audit qui
avait trouvé les explications fournies satisfaisantes. Mais la découverte qu’au
sein de ce cabinet la surveillance, le dit audit avait été opérée par le fils
de cette grande aristocrate, avait alerté le parquet local.
L’« état de droit » teuton est ainsi fait que la Chancellerie a le pouvoir
de faire cesser les enquêtes judiciaires sur les membres du gouvernement.
Quant à « Chrichri », elle a été condamnée pour « négligence »
par la Cour de Justice de la République Gauloisienne, mais dispensée de peine,
alors que tous les autres protagonistes viennent d’être, provisoirement, relaxés
dans la même affaire (Nanar-Tapis : on y reviendra !).
Pour les deux « mineurs », on n’a pas encore de détails sur
leurs casseroles…
C’est probablement comme ça que ça s’est passé, et ça laisse des
blessures.
Surtout pour les « exclus », décidément pas « au niveau »
d’allégeance espérée.
Remarquons au passage que, dans la bataille interinstitutionnelle qui
couve depuis de longues années entre le Parlement et le Conseil européen, les
eurodéputés ont raté l’occasion d’affirmer leur indépendance à l’occasion de l’élection
de leur président, l’Italien « David-Maria-Salsa-soli ». Ils ont en
effet respecté à la lettre l’équilibre politique défini la veille entre les
chefs d’État et de gouvernement qui avaient prévu de réserver la présidence du
Parlement à un social-démocrate.
Les groupes PPE (chrétiens-démocrates) et les centristes de Renouveler l’Europe
se sont, en effet, abstenus de présenter un candidat, facilitant ainsi la
victoire du social-démocrate « Salsa-soli ». Il lui aura manqué sept
voix pour s’imposer au premier tour, preuve qu’une partie des députés du PPE
(qui se sont déportés vers le nationaliste Jan Zahradil) et des sociaux-démocrates
(qui ont préféré l’écolologiste) ont d’abord résisté au diktat du Conseil avant
qu’au deuxième tour une vingtaine de rebelles entrent dans le rang et votent
finalement pour l’italien, ancien présentateur de la Rai, qui l’emporte avec
345 voix (au-dessus de la barre des 334 suffrages exprimés).
Ce faisant, le Parlement avalisait l’accord obtenu de « haute lutte »
au Conseil européen et devrait, ce 16 juillet, apporter son soutien à la
candidature « d’Ursula-de-la-lyre », proposée à la présidence de la
Commission.
Dans le match Parlement-Conseil, ce dernier a donc repris la main.
Dans le détail des impétrants, « Mère-quelle » a soutenu Manfred
Weber comme la corde le pendu. Le Bavarois de la CSU a été lâché en rase
campagne quand la chancelière a réalisé que Weber ne disposait d’aucune
majorité, ni au Conseil ni au Parlement. Weber avait alors réclamé, en
compensation, la présidence du Parlement. Ce fut la « ligne rouge » défendue
par la Chancelière au sommet du G20 à Osaka pour se rallier à une candidature
de Frans Timmermans (social-démocrate). Cette deuxième solution a également
implosé en vol et, finalement, Manfred Weber a accepté son sort : Il demeure le
président du groupe PPE au Parlement.
Amer, le Bavarois aura réglé ses comptes dans un entretien accordé à Bild,
considérant – à juste titre – que « Jupiter » et « Vik-thor-Or-bán »
se sont ligués contre lui « En tant que politicien, vous savez que vous
pouvez gagner ou perdre des élections. Mais je n’aurais pas imaginé qu’Emmanuel
Macron et Viktor Orbán effaceraient simplement le résultat des élections »,
lâche-t-il.
Le chef de l’État Gauloisien considérait que Manfred Weber – jamais
ministre en Allemagne – manquait d’expérience tandis que le Premier ministre
hongrois se vengeait d’avoir été suspendu par Weber au sein du PPE.
Pour le Bavarois, l’argument de l'inexpérience est « absurde » : « Un
tiers des chefs de gouvernement européens actuels n’avaient aucune expérience
de la direction, et le président Macron lui-même était peu expérimenté. Les
électeurs, seuls, devraient décider de la qualification, personne d’autre.
»
Il ne regrette pas d’avoir contribué à sanctionner « Or-bán »
(bien que tardivement) pour avoir méconnu certains droits fondamentaux en
Hongrie. « Je défends mes valeurs et je ne les abandonnerai pas pour faire
carrière », crache-t-il.
L’Allemand de la CSU pourrait toutefois succéder à « David-Maria-Salsa-soli »
à mi-mandat à la présidence du Parlement. Mais, d’ici deux ans et demi, de l’eau
aura coulé sous les ponts…
À suivre.
« Michou-Barre-Niée » l’homme du Brexit s’est fait sortir.
Pourtant, sur le papier, le négociateur il avait tout pour sortir du chapeau : Une
connaissance profonde de la machinerie bruxelloise et trois ans de négociations
du Brexit lui avaient donné accès à tous les grands dirigeants européens.
Dans une Europe de plus en plus fragmentée, il avait réussi à maintenir l’unité
des 27 face au Royaume-Uni, ce qui aurait dû lui donner des ailes. S’il y en
avait bien un qui pouvait renverser Weber par son bilan, c'était le Savoyard !
En outre, il est membre du PPE, ce qui aurait pu faire de lui un candidat
de substitution tout à fait honorable pour les chrétiens-démocrates.
Et il figurait parmi les favoris pour présider la Commission.
Mais lorsque son nom a été testé par « MacDonald-Tutusk », le
président du Conseil sortant,
« Barre-Niée » n’a toutefois réuni que 17 États membres quand il en
fallait 21. Ses plus fervents soutiens se recrutaient chez les V4 (Hongrie,
Pologne, Slovaquie, Tchéquie), « Vik-Thor-Or-bán » en tête.
Une recommandation bien trop ambivalente pour beaucoup…
Surtout, il semble que « Barre-niée » soit tombé sur un os : Ni « Mère-Quelle »
ni « Dutch-Mark-Rut-te », le Premier ministre des Bataves, n’ont
voulu de lui.
Est-ce parce qu’il s’est montré trop dur à l’égard des Britanniques dans
la négociation ?
C’est une hypothèse.
L’ancien commissaire aura aussi payé le fait d’être un homme au moment où
l’idée de confier la Commission à une présidente a rallié plus facilement les
suffrages.
En tout cas, sans le soutien de « Mère-Quelle », c’était
impossible. « Jupiter » ne l’a pas non plus défendu préférant passer
une alliance avec les sociaux-démocrates pour soutenir « France-Timmer-mans ».
On peut aussi se demander si « Barre-niée » n’a pas payé ici le
fait d’avoir déclaré pendant la campagne qu’il voterait pour la liste LRD
malgré les réserves que suscitait chez lui la tête de liste « Bel-ami » ?
« De toute façon, Michel Barnier, gaulliste social, ne pouvait pas adhérer à En marche ! », indique son entourage.
« Guy-Verre-Haut-hauf-stadt », le belge très actif au Parlement,
aura disparu des radars. Pourtant une grande figure du Parlement – pour ne pas
dire « grande gueule » –, il se retrouve bredouille après la distribution des
prix. Il guignait la présidence du Parlement, mais les libéraux étaient de
toute façon trop nombreux sur la ligne de départ. Dès lors que « Charles-Michel »
a été désigné pour présider le Conseil, la candidature de Guy au Parlement n’était
plus envisageable.
L’ancien Premier ministre belge a abandonné la tête du groupe Alde,
rebaptisé Renew Europe, si bien qu’à l'heure actuelle il a presque disparu des
radars. Il demeure toutefois le chef du groupe Brexit au Parlement.
Mais « « Jupiter » envisage de lui confier la direction de
la conférence européenne pour refonder l’Europe qu’il tentera de mettre en
place avant la fin de l’année : Un lot de consolation.
Cette conférence européenne est censée réunir les leaders européens, des
experts et des citoyens européens tirés au sort (cette manie très… jupitérienne
et « Beau-raie-léonienne »,
celui de la commission nationale des investitures chez les « marcheurs-même-pas-en-rêve »)
afin de réviser de fond en comble les politiques européennes, la démocratie
européenne, sans s’interdire, à terme, une révision des traités, sans savoir si
les autres États membres adhèrent à ce projet…
« Skâ-Killer », l’écolologiste, c’est le dindon de la farce du
Jeu de l’oie européen. N’ayant aucun dirigeant au Conseil européen, ils ont été
zappés de la distribution des rôles.
Leur groupe parlementaire aurait pu, au moins, espérer la présidence du
Parlement en partage, à mi-mandat. « Skâ-Killer », lors du « spitzenkandidat »,
a fait acte de candidature, mais les consignes de vote des groupes Renew Europe
et PPE l’ont tenue en marge. Au premier tour, il bénéficie pourtant d’un report
de vote de certains socialistes en réunissant 133 voix pour tomber à 119 voix
au second tour.
Le dépit de « Ya-Nique-Ja-dos » était manifeste à l’issue du
sommet européen.
Il twiste : « Un casting médiocre, un pathétique arrangement entre
Merkel PPE, Macron libéraux et Sánchez socialistes. Une défaite pour l’Europe
et pour la démocratie. Le Parlement européen accepterait-il cette humiliation
ou votera-t-il demain Ska Keller pour le présider ? »
Il a sa réponse…
Enfin on peut noter que les pays d’Europe centrale et de l’Est passent à
la trappe !
Ils n’ont rien obtenu à l’issue du grand partage des rôles.
« MacDonald Tutusk », le Polak, a passé la main au Belge au
Conseil. Tous les grands pays de l’Ouest européen (façade atlantique) ont
repris les postes-clés.
Tout au plus promet-on de maintenir au rang de vice-président de la
Commission « Mariole-Selfie-komic », l’actuel commissaire slovaque à
l’Énergie…
Ce déséquilibre aura-t-il des conséquences alors que les tensions avec l’Est
se multiplient sur des sujets aussi épineux que le traitement des migrants, l’État
de droit, la zone euro, l’élargissement de l'Union et la conditionnalité des
fonds européens ? À suivre…
Le Conseil avait envisagé de pousser la candidature du Bulgare « Serre-gueï-Stanichevovictchi-tchi »,
ancien Premier ministre socialiste et président du PSE, à la présidence du
Parlement européen. Mais les affaires de corruption qui avaient éclaboussé son
gouvernement jadis ont finalement eu raison de cette candidature, le groupe
S&D préférant soutenir l’Italien.
Reste le sort de « Marre-tin-Sel-de-mayr », inconnu du grand
public, mais dont l’influence de ce proche de « Buncker » est énorme
au sein des institutions.
À la suite d’un tour de passe-passe, il s’est fait nommer secrétaire
général de la Commission, provoquant un scandale dans une institution qui est
chargée, en principe, de respecter scrupuleusement le droit : Fou de
pouvoir, ce responsable allemand, affilié à la CDU, s’est encore signalé lors
du dernier Conseil européen, durant lequel, pour sauver sa tête, il a tenté de
pousser la candidature du Croate « Plein-de-koko-vic »…
Ses intrigues n’ont pas échappé aux dirigeants et à leur sherpa, qui se
sont juré de le déloger sitôt achevé le mandat de « Bunker », son
protecteur.
En conclusion de ce petit tour d’horizon, il est clair que les « petites-bites »
n’ont pas fait le poids face au rouleau compresseur du groupe Bilderberg.
On se demande même pour quelle raison ils ont mis tant de temps à se
décider : Ça aurait dû être d’une facilité enfantine.
Peut-être devaient-ils nous donner le change pour ne pas paraître trop
inféodés aux diktats de Washington.
Personnellement, je ne regrette qu’une chose : L’éviction de « Barre-niée »,
un héritier gaulliste d’excellente facture.
Mais ça aurait été probablement trop gros à avaler par l’administration US
qui garde toujours une dent contre le Général et ses héritiers depuis la dernière
guerre mondiale.
Comme quoi, votre bulletin aura pesé bien peu de chose, finalement…
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