Et « mon boss » ne verra pas ça.
Le brave homme n’aura pas profité d’avoir cotisé aux
régimes de retraite toute sa vie : Il s’est éteint d’une rupture d’anévrisme
sur un terrain de tennis, le pôvre !
On a les décès que l’on peut.
Pour ma part, ça fait bien longtemps que je ne tape
plus dans une balle même avec une raquette : Un jeu débile !
Juste un jeu…
Pas de quoi d’y risquer sa santé.
Il n’aura pas vu non plus l’arrivée de « Chrichri-la-Garde-meurt-mais-ne-se-rend-pas »,
celle du « Je t’aime,
je te vénère » à la tête de la BCE.
Ça mène loin d’être « servile »…
Ce qui est curieux c’est que tout comme son prédécesseur
au FMI (« Déesse-Khâ ») et l’actuel patron de la Réserve fédérale des
États-Unis (Fed), elle n'est pas économiste, mais juriste.
Comme quoi, le droit ça mène à tout… à condition d’en
sortir !
Une tendance grandissante à désigner des
non-spécialistes fait naître des préoccupations sur leur capacité à gérer la
prochaine crise, et surtout à résister aux pressions politiques.
Surtout elle.
Les tractations se sont paraît-il fait dans la douleur.
Elle succédera à « Mariole Drague-hi », qui quittera ses fonctions le
31 octobre, et deviendra la première femme présidente de l’institution
monétaire. Sa nomination n’en reste pas moins une surprise.
Le changement majeur est que Francfort n’aura plus d’économiste
à sa tête. Ce qui veut dire que la politique monétaire est considérée comme un
champ particulièrement complexe et surtout technique, un scientifique ou une
personne avec une expérience des banques centrales est par coutume choisie pour
occuper le poste. La condition est d’ailleurs inscrite dans les traités
européens.
Mais pas elle : C’est un tournant !
Notez que piloter le FMI est probablement une bonne
ékole.
Et puis les Européens ne sont pas les seuls à rompre
avec cet usage : « McDo-Trompe » a bien choisi de nommer, fin
2017, un juriste à la tête de la Federal Reserve (Fed) au lieu de renouveler le
mandat de Janet Yellen, pourtant une économiste de bonne renommée.
Certes, il est difficile de savoir avec précision
quelle est la sensibilité de « La-Garde-Meurt-mais-ne-se-rend-pas »
sur les questions de politique monétaire, tant elle les a peu abordées
publiquement dans sa carrière. Néanmoins, elle s’est déjà prononcée pour l’usage
d’outils non-conventionnels et a soutenu le lancement du programme d’achat d’actifs,
le fameux quantitative easing (QE) dans le jargon financier, initié en 2015.
Les marchés la classent ainsi du côté des « colombes » en faveur d’une
politique monétaire plus souple.
Elle devrait donc s’inscrire, au moins dans les
premiers temps, dans la lignée du « rital » qui lui a d’ailleurs
préparé le terrain lors de son discours à Sintra, en ouvrant la voie à une
prochaine baisse des taux directeurs.
En revanche, à plus long terme, le manque de maîtrise
approfondie en économie monétaire pourrait s’avérer délicat.
Quoique…
Considérant que les blessures infligées par la crise
de 2008 à l’économie américaine étaient plus profondes qu’on ne le pensait,
Janet Yellen avait mis en place une stratégie de la « high pressure
economy », repoussant au maximum la remontée des taux malgré un chômage
bas. Résultat, l’inflation n’a pas explosé et l’historique période d’expansion
américain se poursuit encore.
Idem pour « La-Garde-meurt-mais-ne-se-rend-pas »,
qui doit assumer l’héritage pesant de « Mariole » et son fameux « nous
ferons tout ce qui est nécessaire » pour sauver la zone euro. Pour
faire face à la crise de 2010, souvenez-vous que le rital est complètement
sorti du cadre habituel de la BCE, en baissant les taux et en lançant lui aussi
son programme d’achat d’actifs.
Avec les conséquences que l’on commence à découvrir :
On va y revenir.
De toute façon la « Gauloisienne » pourra s’appuyer
sur « des pointures », notamment le chef économiste Philip Lane et le
chef des opérations de marché, un compatriote, Benoît Cœuré. Ce dernier s’est
forgé une stature importante dans l’équipe de « Mariole », mais son
mandat se termine à la fin de l’année : À suivre sa succession.
En ne nommant plus d’économistes à leur tête, le grand
danger est surtout d’affaiblir l’indépendance des banques centrales.
Habituellement, lorsqu’il entre en fonction, le président des États-Unis
choisit de renouveler le mandat du patron de la Fed, une garantie du maintien
de l’indépendance de l’institution vis-à-vis du politique.
Ce n’est plus le cas aux USA. Depuis, le locataire de
la Maison-Blanche ne cesse de lui mettre la pression pour que le patron de la
Fed baisse les taux.
Notez qu’avant la nomination de « Chrichri »,
l’Espagnol Luis de Guindos, ancien ministre de l’Économie de « Mariano Rabat-joie »,
a été nommé vice-président de la BCE.
« La préoccupation grandissante est que les
politiques ont compris que la BCE est une institution puissante et ils veulent que
ce pouvoir soit occupé par des personnes qui sont plus sensibles à leurs
pressions » en dit-on.
« L’indépendance de la BCE est probablement
moins à risque que celle de la Fed ou de la Banque d’Angleterre, notamment
parce qu’elle est inscrite dans les traités », tempère-t-on par
ailleurs. Et puis la nouvelle patronne « a suffisamment d’expérience,
elle est capable d’affronter Angela Merkel et Emmanuel Macron » et son
« en même temps »…
« Bizarrement, la remise en question de l’indépendance
des banques centrales ne semble pas inquiéter les investisseurs », s’étonne-t-on
chez les banquiers de métier. « C’est surprenant. On a complètement
oublié les effets néfastes sur la période 1930-1960 de l’intrusion du politique
dans la gestion de la politique monétaire. »
Eh oui les amis : Les générations passent et les
leçons du passé s’estompent dans les mémoires.
Et puis le monde change.
On ne peut pourtant pas nier que la BCE fait face à
des nominations politiques. « On est sur une reprise en main par le
politique, en zone euro, aux États-Unis, en Inde, etc. C’est une dérive qui
reste dangereuse. Tôt ou tard, le marché pourrait s’en rendre compte et mal
réagir. »
Je ne suis pas trop inquiet : Les dangers du
marché, ils sont ailleurs.
On y revient…
Car la nouvelle patronne de la BCE est d’abord une « keynésienne ».
Et aujourd’hui, les keynésiens sont aux anges : La nouvelle théorie
monétaire en vogue des deux côtés de l’Atlantique veut que tant qu’il y a de l’argent
à profusion, et qu’on peut en imprimer encore et encore sans limite, c’est bon
pour tout le monde.
Sauf que, assez stupidement, cet argent prêté (qui ne
sera probablement jamais remboursé à qui que ce soit, puisqu’il appartient à
tous…) génère des phénomènes assez inattendus.
D’abord, pas d’inflation : Ça, c’est complètement
contradictoire avec ce qu’une comptabilité de caisse vous apprend en première
année de probatoire de comptabilité…
Notez qu’on commence à comprendre où va cet argent :
Il est détruit dans la hausse des marchés.
C’est pour l’heure invisible et ne provoque pas de
faillite retentissante (puisque les banques centrales refinancent les fins de
mois difficiles), mais il reste assez étonnant que des « licornes »,
qui n’ont jamais fait le moindre bénéfice, qui perdent tout ce qu’elles veulent
depuis leur origine, soient introduites en bourse avec des valorisations à
milliards !
Et que les premiers servis fassent ensuite des
plus-values les jours qui suivent.
Ça, ça inquiétait mon « ex-boss ».
Mais pas son successeur (son gendre, le mari de l’héritière),
qui lui trade, trade trade et spécule comme jamais : Tellement fort qu’il
en a acheté une Maserati pour consoler son épouse d’être désormais orpheline…
Un autre monde, vous dis-je… Elle va finir par se tuer
dans un virage, avec ce monstre-là…
Et à mon « feu-boss », moâ j’attirais son
attention sur les « zombies ».
Ce qui l’inquiétait tout autant…
Alors que, c’est bien le défi que « Chrichri »
devra entretenir.
La zombification de l’économie a commencé au Japon
dans les années 90.
Globalement une « entreprise zombie », d’après
la Banque des règlements internationaux (BRI), c’est une « entreprise
cotée en bourse, existante depuis plus de 10 ans et dont le ratio entre l’EBIT
(le bénéfice avant paiement des intérêts et impôts) et la charge des intérêts
qu’elle supporte est inférieur à un. »
Autrement dit, une « entreprise zombie » est
incapable de payer ne serait-ce que de payer les intérêts sur sa dette à partir
des résultats générés par son activité.
Simple : Elle est déjà morte, mais personne ne
veut le savoir et surtout pas ses banquiers.
Hein, tant qu’ils disposent de la planche à billet,
pourquoi se gêner ?
Elles sont en faillite mais maintenues
artificiellement en vie par les banques qui acceptent de continuer à leur
prêter de l’argent afin qu’elles puissent payer les intérêts sur les emprunts
déjà existants.
Quand elles y arrivent : C’est du « revolving »
permanent.
Parfois même pas garanti par des actifs tangibles…
Le problème c’est que d’une part le phénomène devient
mondial et que même avec des taux d’intérêt historiquement bas que nous
connaissons aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises sont incapables de
financer le paiement des intérêts sur leurs dettes à partir des bénéfices
générés par leurs activités…
D’après la BRI, leur part aurait doublé entre 2007 et
2015, atteignant près de 10 % des entreprises cotées en bourse.
Et de façon contre-intuitive, le nombre d’entreprises
zombies a eu tendance à augmenter au fur et à mesure que les taux d’intérêt se
sont réduits.
« En utilisant les données financières des
entreprises cotées en bourse dans 14 pays développés différents, nous avons pu
montrer que la prévalence d’entreprises zombies avait progressivement augmenté
depuis la fin des années 80.
Notre analyse suggère que cette augmentation est liée
à un allégement du niveau de pression financière, réduction qui semble refléter
en partie les effets de la réduction des taux d’intérêt.
Nous avons également découvert que les entreprises
zombies pèsent sur les performances économiques d’un pays étant donné qu’elles
présentent un niveau de productivité plus faible, mais aussi parce que leur
présence semble avoir provoqué une réduction des emplois et des investissements
dans les entreprises plus productives. »
Double-effet donc : Les « zombies »
bouffent de la valeur ajoutée tous les jours, mais en plus elles siphonnent des
financements à des entreprises nettement plus productives… qui n’en ont pas
besoin.
Et ceci pourrait s’expliquer en partie par le fait que
des taux d’intérêt bas indiquent une faiblesse du système bancaire : Les
banques peuvent être réticentes à laisser une entreprise cliente faire faillite
– même s’il y a peu d’espoir qu’elles ne soient jamais remboursées à terme –,
car un défaut immédiat sur la totalité des emprunts déjà accordés à cette
entreprise pourrait représenter une perte trop lourde à supporter.
Et, bien sûr, l’environnement de taux d’intérêt
ultra-bas créé par les banques centrales au travers de leurs politiques
monétaires non-conventionnelles depuis 2008 a permis de maintenir le coût du
service de la dette à un niveau extrêmement bas.
Mais c’est plus complexe que ça : « Au final,
un taux d’entreprise zombies de 10,5 % signifie que 89,5 % des entreprises ne
sont pas des zombies. Mais une telle analyse serait trop complaisante. D’après
les agences Moody’s et Standard & Poor’s, la capacité de remboursement des
entreprises s’est globalement affaiblie malgré des taux d’intérêt ultra-bas et
une abondance de liquidités.
De plus, la BRI n’analyse que les entreprises cotées
en bourse, mais plus de 90 % des entreprises dans les pays de l’OCDE
appartiennent à la catégorie des TPE-PME, or une large part de ces entreprises
de plus petite taille et non cotées perdent de l’argent.
Dans la Zone euro, la BCE estime qu’autour de 30 % des
TPE-PME sont déficitaires. Ce chiffre est moins important aux Etats-Unis, mais
néanmoins assez similaire, avec un taux d’entreprises déficitaires estimé à
environ 20 %. Concernant le Royaume-Uni, ce taux atteint près de 25 %. »
De plus le niveau d’effet de levier financier des
entreprises a encore augmenté : La dette financière des entreprises est à
présent supérieure au niveau atteint avant la crise de 2008 aux Etats-Unis.
C’est là le défi des banquier centraux que va devoir
assumer « La-Garde-meurt-mais-ne-se-rend-pas » : Les « zombies »
bouffent de l’argent.
Mais quelle que part, cet argent n’est pas perdu pour
tout le monde : Clients, fournisseurs, salariés en sont les bénéficiaires
directs, tant que les banquiers « commerciaux » accepteront de « refinancer »
(c’est-à-dire que les taux d’intérêt restent bas voir négatifs : Tu gagnes
de l’argent si tu ne le récupères pas !) et que les « licornes »
s’arrachent sur les marchés…
En principe, dans une économie de marché, les facteurs
de production sont alloués en fonction des perspectives de rentabilité. Ceci
permet de les orienter dans les domaines où ils sont utilisés le plus
efficacement. Par conséquent, maintenir en vie artificiellement des entreprises
qui sont structurellement déficitaires conduit à une allocation inefficace des
facteurs de production.
Et comme de nombreuses études l’ont confirmé, une
telle politique entraîne un ralentissement global de l’économie, qui pourrait
potentiellement conduire à une longue période de stagnation économique
similaire à la situation vécue par le Japon depuis le début des années 90.
Votre avenir, les jeunes…
Soulignons que les entreprises zombies ne peuvent
survivre que grâce aux taux d’intérêt bas et/ou aux régulations bancaires
laxistes. Mais comme l’ont souligné les grands banquiers qui se sont réunis (en
mai dernier) à Stockholm lors de la conférence annuelle de l’ICMA
(International Capital Markets Association) : « La véritable question est de
savoir si, au regard du niveau actuel de la dette, les banques centrales
peuvent encore se permettre de laisser les taux d’intérêt remonter, sachant que
cela provoquerait une vague de faillites de grande ampleur. »
Réponse claire : Non !
Car les « entreprises zombies » représentent
un problème considérable pour les banques centrales étant donné qu’elles ont
littéralement les mains liées. Il leur est impossible d’augmenter
significativement les taux d’intérêt sans risquer de causer une vague massive
de faillites d’entreprises et son cortège de chômeurs.
Résultat qui dépassait le neurone de « mon boss »,
le monde fait face à un choix cornélien entre une réduction permanente de la
productivité et une croissance économique durablement affaiblie, ou la faillite
d’une part significative de l’économie.
Que crûtes-vous que les banquiers-centraux eussent
choisi : La mort lente !
Plutôt que la catastrophe inopinée : Eux aussi ont
horreur d’être surpris.
Une hantise génétique.
Dit autrement, on noie le poisson dans de l’eau,
autant d’eau qu’il en faudra pour le noyer.
Et ça peut durer comme ça durant des siècles…
Imaginez donc que les entreprises qui s’autofinancent
n’ont pas besoin des banquiers, autrement que pour les opérations courantes,
les montagnes de liquidités disponibles n’ont d’autre choix que de financer les
clients des premières.
On finira même par financer avec « l’hélicoptère-monétaire »
le client final, le prolo derrière sa machine, pour qu’il survive quand les
robots lui auront piquer son boulot.
Un monde paradisiaque est en marche, le rêve marxiste de
la troisième phase du communisme se réalise : À chacun selon ses
besoins, ni plus ni moins, tout au long de la vie.
Un paradis Corsu aussi où sera banni le « moindre
effort », de la naissance à la mort.
Mais un paradis où il sera bon de dire « MERCI »
aux « Maîtres du monde » qui l’auront engendré.
Un paradis où tout le monde sera devenu « inutile »…
Que demander de mieux en ses époques où on vous
explique que vous assassinez la planète ?
J’en reviens à penser que décidément je n’ai plus rien
à faire dans cet univers-là, peut-être seulement à vous distraire avec mes
posts quotidiens, avant qu’on ne me l’interdise pour « déviationnisme-outre-cuidant ».
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