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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 26 juillet 2019

Chapitre VI – L’époque de l’Okhrana

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
L’Okhrana est instaurée par une ordonnance prise le 14 août 1881 par l’empereur Alexandre III et prenant la suite de la « Troisième section » du ministère de l’Intérieur abolie en 1880. L’organisation fut créée afin de faire face à la menace révolutionnaire et anarchiste croissante, marquée par la recrudescence d’attentats politiques, et notamment par celui du 1er mars 1881 organisé à Saint-Pétersbourg par l’organisation terroriste Narodnaïa Volia (« la Volonté du Peuple ») et ayant pris pour cible l’empereur Alexandre II qui en est mort.
Les méthodes de noyautage et de « provocation » de l’Okhrana allaient créer une situation de confusion généralisée, avec la multiplication des agents doubles, autant au sein de la police politique que de ses adversaires.
 
Ces nouveaux services sont organisés en quatre départements : le premier département s’occupe de la répression politique. Le second département s’occupe des sectes dissidentes telles que le Raskol ou les Khlysts, du faux-monnayage, de la gestion des forteresses Pierre-et-Paul et Chlisselbourg ainsi que de la répartition des effectifs et des responsabilités entre les départements.
Le troisième département surveille les étrangers résidents en Russie, la situation politique, les partis révolutionnaires ainsi que les organisations de pays étrangers. Et le quatrième département s’occupe des paysans, du commerce et des foires, de la surveillance des frontières ainsi que la corruption des fonctionnaires.
Un cinquième département est créé par la suite : il est chargé de la censure, qu’elle soit littéraire ou des pièces de théâtre.
C’est ce département qui est chargé de surveiller les artistes russes comme Pouchkine et les autres intellectuels comme Tchernychevski.
 
Si cette nouvelle administration est extrêmement centralisée, pour la première fois dans l’histoire de l’Empire, des agences se trouvent toutefois sur tout le territoire de l’Empire. Ce maillage en réseau lui permet de surveiller l’ensemble du territoire afin de mieux encadrer les trois principales menaces désignées dans le rapport de Benckendorff.
La triade qui pouvait faire tomber le tsarisme se présente ainsi : la jeunesse noble et les intellectuels imprégnés des idées révolutionnaires (la plus grande menace du régime), les paysans rattachés à leurs maîtres et à la terre qui formaient 85 % de la population, et le mouvement ouvrier naissant.
Une stratégie adaptée est choisie pour contrôler les trois menaces.
 
Afin d’empêcher la progression des idées révolutionnaires dans la noblesse, un embargo sur tous les ouvrages étrangers considérés comme révolutionnaires est mis en place et soigneusement appliqué.
Le mouvement ouvrier devient quant à lui un laboratoire d’essais pour la stratégie de lutte préventive.
Sous l’influence de Benckendorff les premières lois qui régissaient le travail dans les usines sont publiées en 1835 et une commission pour l’étude de la question ouvrière est créé.
Une approche systémique usant à la fois de la prévention, de la surveillance de masse et d’une répression extrêmement brutale est progressivement mise en place par Benckendorff.
La proximité des services secrets avec le chef de l’État et l’omniprésence des agents dans toutes les autres administrations leur donne la possibilité d’influencer véritablement toute la politique du pays.
 
La nouvelle doctrine vise à couper à la racine toute contestation possible de l’absolutisme des Romanov, même si cette racine se trouve en dehors du sol russe. Une importante émigration russe, composée surtout des nobles, est dispersée sur tout le territoire européen. Souvent, les critiques les plus actifs du régime tsariste se trouvent à l’étranger.
Ils poursuivent leur opposition depuis l’Europe entière, à travers la publication de pamphlets et de journaux révolutionnaires.
Afin de mieux surveiller ces opposants une coopération avec des pays comme l’Autriche et la Prusse est établie, notamment pour surveiller les révolutionnaires polonais.
Ces accords restent bien évidement secrets.
Non contente de surveiller l’immigration politique russe, la Chancellerie commence également à s’intéresser à la situation politique en Europe afin d’aider les partis et mouvements politiques pro-russes.
Toutes ces méthodes permettent à la Russie d’éviter les révolutions et les contestations qui secouent l’Europe de 1830 à 1848.
 
Progressivement, les points faibles de ce dispositif se manifestent à la deuxième moitié du XIXème siècle. La surveillance de masse de la population devient de plus en plus compliquée et certains excès sont commis. La surveillance des ministres et des membres de la famille royale n’apporte rien à la sécurité de l’État.
Une surveillance de telle ampleur crée inévitablement une énorme quantité de documentation que l’administration réduite (70 personnes environ) n’est pas en mesure de contrôler et de traiter de manière efficace (30.000 dossiers actifs en 1869). Cette documentation non-traitée et mal classée pose un véritable problème de sécurité.
Ainsi, un certain Kletochnikov, membre de l’organisation révolutionnaire « Narodnaya Volya » peut passer trois ans au sein de la chancellerie en tant qu’employé, ce qui lui permet de saboter le travail des forces de l’ordre à maintes reprises.
Noyée par l’information, la Chancellerie n’est plus en mesure d’empêcher les nombreuses tentatives d’assassiner le tsar Alexandre II. Malgré les réformes annoncées par le pouvoir, la bataille pour l’opinion publique ne peut être gagnée.
L’assassinat du tsar Alexandre II met définitivement fin aux réformes.
 
Soulignons que l’Okhrana a parfois suivi des intrigues compliquées qui démontre son savoir-faire historique. Par exemple, elle a toléré les activités de Lénine alors présent clandestinement en Russie et en Finlande en 1906-1907, se refusant à l’arrêter alors qu'elle savait parfaitement qui il était et où le trouver.
Fin 1907, la pression policière se renforce et Lénine repart en exil avant d’être arrêté.
Le bureau parisien de l’Okhrana est à l’origine de la rédaction et de la diffusion des « Protocoles des Sages de Sion », le faux antisémite largement réutilisé par la suite et jusqu’à nos jours.
L’utilisation d’agents provocateurs, c’est-à-dire le recrutement par l’Okhrana de militants révolutionnaires chargés de la renseigner au sein même des organisations révolutionnaires, prend une ampleur considérable à partir de la révolution de 1905. On mentionne la découverte au siège de l’Okhrana de Saint-Pétersbourg d’une armoire à fiches contenant 35.000 noms de personnes ayant travaillé pour la police au sein de toutes les organisations anti-tsaristes, socialistes-révolutionnaires, bolcheviks, menchéviks, anarchistes, etc.
Les officiers chargés du recrutement et du suivi de ces agents disposaient de véritables manuels de bonnes pratiques.
 
Le principe de la provocation consistait à laisser se développer un mouvement de manière à le liquider plus complètement par la suite. Il convenait d’approcher les révolutionnaires de caractère faible, vivant dans la misère ou bien encore blessés dans leur amour-propre par les querelles intestines des partis.
L’officier recruteur devait alors alterner la psychologie et la menace de manière à faire basculer sa recrue potentielle. Le nouveau collaborateur de l’Okhrana touchait ensuite régulièrement de l’argent, en fonction de l’importance des renseignements qu’il pouvait apporter. Il ne devait en rien changer son mode de vie et à ses activités pour ne pas attirer l’attention de ses camarades.
La police s’efforçait de le préserver lors des vagues d’arrestations, veillant à toujours laisser en liberté, en même temps que ses agents provocateurs, quelques militants authentiques pour ne pas donner l’alarme.
Pourtant, afin de faire monter un agent dans une organisation, la police ne s’interdisait pas d’arrêter un militant placé juste au-dessus de lui.
 
L’Okhrana parvient ainsi à faire plusieurs recrues de choix, notamment le membre du comité central et député bolchevik à la Douma Roman Malinovsky ou l’imprimeur clandestin du Bund, Yisrael Kaplinsky en place durant onze années.
Au sein du parti socialiste révolutionnaire, à l’époque où il procédait à des attentats terroristes contre les hauts-fonctionnaires et les ministres tsaristes, le chef de l’organisation de combat lui-même, Evno Azev, travaillait pour la police.
Pour ne pas dévoiler son agent, l’Okhrana laisse faire délibérément plusieurs assassinats, dont ceux du ministre Viatcheslav Plehve et du grand-duc Serge.
Autre collaborateur de l’Okhrana démasqué puis exécuté par les SR (les membres du parti socialiste révolutionnaire), le pope Gapon, l’une des figures marquantes de la première phase de la révolution de 1905.
Si certains agents provocateurs ne furent démasqués qu’après la révolution de 1917, la suspicion empoisonna la vie des organisations révolutionnaires pendant des années et des militants furent soupçonnés à tort d’être vendus à la police pour leur plus grand malheur.
Inversement, certains révolutionnaires tentèrent d’infiltrer l’Okhrana en se faisant délibérément recruter comme agents provocateurs.
Sans grand succès.
 
Face à la vague d’attentats révolutionnaires, certains cadres dirigeants de la « Troisième Chancellerie » comprennent alors qu’il est impossible de gagner la guerre contre les terroristes par la force. Néanmoins leur proposition de campagne de « contre-propagande » royaliste dans les milieux ouvriers et la création d’associations pro-tsaristes est rejetée au profit d’une augmentation des effectifs d’agents « infiltrateurs ».
Une tactique qui s’avère inefficace face à une structure hautement décentralisée en réseau des organisations révolutionnaires russes.
Ce mauvais choix tactique va précipiter les événements révolutionnaires de 1905 et de 1917.
Et le pays plonge alors dans une nouvelle ère.

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