Où
sont les climato-sceptiques ?
C’est un fait incontestable, on ne les entend plus, on ne les lit plus, notamment
en « Gauloisie-du-COP21 ».
Ils ont manifestement disparu des médias alors que dans le monde
anglo-saxon ce courant de pensée reste bien structuré et influent.
Curieux, non ?
Le réchauffement climatique, dont parlent à présent tous les principaux
chefs d’État, et l’approche de la COP 21 censée adopter des mesures pour le contenir
en deçà de 2°C ont fait fondre le
climato-scepticisme comme neige au soleil !
Merveilleux, n’est-ce pas ?
Et pas sans raison, mais qui n’ont rien de « scientifiques »
(qui restent sans avancées significatives).
En tout cas, c’est l’impression que l’on pourrait avoir en « Gauloisie-climatique »
où les vrais-faux duels savamment mis en scène entre « pro » et « anti » font de moins en moins la couverture des magazines.
Une situation qui pourrait tenir pour beaucoup au fait que le géophysicien et ancien ministre de « les
Duc-à-Sion » nationale « Cloclo Allège », de loin le plus
médiatique et le plus flamboyant des climato-sceptiques tricolores, a quasi
disparu de la circulation depuis l’accident cardiaque dont il a été victime
début 2013.
À moins que, me diriez-vous, tous ceux-ci se soient rangés aux thèses de l’aggravation
du « global warning » porté par le prix Nobel-GIEC et que l’on en vient,
petit-à-petit à un consensus tout autant global qui vise à « taxer »
les citoyens des pays riches en faveur des pays en voie de développement, pour
mieux leur imposer, après les pillages de leurs ressources naturelles, des
interdictions nouvelles pour les empêcher d’accéder à un développement souhaité
par eux-mêmes.
C’est d’ailleurs ce qui est en voie de se passer à l’occasion des 70 ans
de l’ONU, avec déplacements des deux François, le papal « François Ier »
et, « François III », amiral du pédalo à la fraise des bois dans le
civil, le week-end dernier.
En effet, à New York, ce vendredi 25 septembre, les dirigeants du monde
entier se sont réunis afin d’adopter officiellement 17 objectifs de
développement durable.
Ce sommet spécial est suivi de la 70ème Assemblée générale
ordinaire des Nations unies, qui a commencé avant-hier, où il sera question des
progrès réalisés dans ce domaine et des propositions pour les années à venir.
Après le bilan du plan « objectifs
du millénaire pour le développement » de 2000-2015 plutôt « mitigé »,
place aux ambitions pour les années 2015-2030 et aux « objectifs de développement durable », les ODD, le nouvel acronyme à
la mode chez les « écololo-bobos ».
Les 193 membres de l’ONU ont décidé de 17 nouveaux objectifs de
développement durable, qui font suite aux 8 précédents, lancés en 2000.
Ce nouveau programme est prévu afin d’éradiquer l’extrême pauvreté (pas la pauvreté tout-court,ni même la « moyenne », rassurez-vous !), de
promouvoir la santé et l’éducation et, éventuellement, de maîtriser le
réchauffement climatique : Transformer le monde d’ici à 2030, en somme !
Rien de moins.
Ne vous y trompez pas, le défi colossal de ce plan sera de trouver les fonds
nécessaires, estimés entre 3.500 et 5.000 milliards de dollars chaque année,
pendant 15 ans qu’on viendra vous piquer jusque dans le fond de votre poche, de
gré ou de force.
Notez qu’à titre de comparaison, le PIB de la « Gauloisie-triomphante »
s’élève à 2.806 milliards de dollars. Quand à celle de l’humanité toute entière,
elle serait de 572.000 milliards de dollars en 2015.
Les financements à fournir seraient donc inférieur à 1 % de tous les PIB,
moins que les dépenses militaires mondiales…
L’ONU prévoit ainsi d’instaurer quelques 300 indicateurs afin de juger des
progrès accomplis par chaque pays. Le projet est lancé, celui d’un avenir plus
serein dans ce monde « transformé »
avec des progrès affichés, comme l’a encore montré récemment le chiffre des 17
millions de vies sauvées publié par le Fonds mondial.
Une avancée significative grâce au soutien apporté aux différents
programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et encore le paludisme.
Notez qu’on crève encore moins de faim et des effets des guerres…
C’est dire les urgences.
Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas. Outre-Atlantique, où le
climato-scepticisme ne repose pas sur une poignée de scientifiques volontiers
non-conformistes, la partie est loin d’être gagnée. « Le climato-scepticisme
que nous connaissons ici n’a
rien à
voir avec celui du monde anglo-saxon, qui est beaucoup plus virulent, beaucoup
mieux organisé et surtout extrêmement politisé, voire idéologisé », note le climatologue et membre de l’Académie des sciences Hervé Le Treut.
L’an dernier, un sondage réalisé aux États-Unis par le « Pew Research Center » avait révélé que
80 % des sondés s’affichant comme démocrates reconnaissaient l’origine anthropique du changement climatique
actuel, contre seulement 10 % des républicains.
C’est dire le clivage politique…
Il faut dire également le climato-scepticisme ne rencontre pourtant – et
depuis longtemps – plus aucun écho dans la communauté scientifique directement
concernée, celle des climatologues.
En 2013, une méta-étude publiée dans les « Environmental Research
Letters » a consisté à passer au crible près de 12.000 résumés de recherches menées par plus de 29.000
chercheurs entre 1991 et 2011. Résultat : parmi les 3.896 articles qui
prenaient position sur les causes du réchauffement climatique des cinquante dernières années, 97,1 % appuyaient le consensus selon lequel celui-ci était dû à l’activité humaine.
Quelques années plus tôt, une autre étude réalisée par deux chercheurs de
l’université de l’Illinois avait montré que les doutes ne venaient pas, pour
l’essentiel, des climatologues eux-mêmes, mais des spécialistes d’autres
disciplines connexes, comme la géologie. Ce qui est bien le cas du ministre
gaulois « dégraisseur de mammouth », mais aussi du climato-sceptique
le plus bruyant à l’Académie des sciences gauloises, le géophysicien Vincent
Courtillot, ou encore du thermodynamicien François Gervais, lequel a récemment
publié aux éditions Albin Michel un ouvrage au titre éloquent, « L’Innocence du carbone ».
Résumée à gros traits, la thèse de Vincent Courtillot est que le
réchauffement constaté peut très bien s’expliquer par la variabilité naturelle
du climat, et notamment les fluctuations d’activité du soleil, sans qu’on ait
besoin de mettre en cause l’accumulation dans l’atmosphère terrestre du CO2
et du méthane, les deux principaux gaz à effet de serre, en partie produits par
l’activité humaine.
Et dois-je rappeler que le méthane file à haute altitude alors que le CO2,
nettement plus lourd que l’air, plonge rapidement dans les océans et sur le plancher des
vaches, hors celui des avions qui met plus de temps : Environ 125 g/km passager pour une voiture
au diesel, 300 g/km passager pour un avion volant à 10.000 m d’altitude…
Pas du tout les mêmes « effets de serre » : Passons !
Les climatologues ne remettent évidemment pas en cause l’impact du soleil
sur le climat de la Terre – ce serait parfaitement absurde ! – mais soulignent, avec le
GIEC, que les différents cycles de notre
étoile (le cycle de base étant de onze ans) ne peuvent venir que moduler
faiblement, à la hausse comme à la baisse, l’effet de serre produit par le CO2
et le méthane, mais nullement se substituer à celui-ci pour expliquer le
réchauffement.
« Aujourd’hui », explique Hervé Le Treut, « les gaz à effet de serre émis par l’homme
sont tels que leur impact sur le climat mondial est d’une force équivalente à
celle de l’ensemble des facteurs naturels de variabilité climatique, qu’il
s’agisse des mouvements des océans et de l’atmosphère ou des cycles solaires.
C’est ce qui rend la situation actuelle si délicate à analyser correctement. »
Alors pourquoi autant de certitudes affichées, oserai-je demander ?
La science du climat est éminemment complexe et ses conclusions, rarement
simples, peuvent prêter à confusion, que ce soit de bonne foi ou pour alimenter
la machine à fournir des argumentaires des climato-sceptiques anglo-saxons,
comme la désormais fameuse histoire du « Groenland vert », présenté comme d'un paradis tropical d'il y a quelques millénaires.
Ces dernières années, des carottages très profonds ont été réalisés en
Antarctique pour « lire » le climat du lointain
passé de la Terre, la glace de
la banquise pouvant être vue comme une sorte
de réfrigérateur conservant en l’état les échantillons d’atmosphère de toutes les époques. Certaines de ces études ont donné du grain à moudre aux
climato-sceptiques militants : Ceux-ci se sont en effet emparés du fait –
avéré – que les carottages montraient que l’élévation de température précédait
de quelques centaines d’années une hausse de la teneur en CO2, d’où
ils ont conclu que celle-ci ne pouvait être la cause de celle-là, mais bien
plus une conséquence.
Pour eux, c’est l’évaporation atmosphérique causée par le réchauffement
qui fait augmenter le CO2 et non l’inverse.
Or, sur le temps long de la géologie, la première cause des changements
climatiques est l’évolution des paramètres astronomiques – la façon dont la
Terre tourne autour du Soleil et sur elle-même, son inclinaison par rapport à
l’écliptique, etc. Mais ces « forçages » astronomiques n’agissent pas seuls ; à leurs effets s’ajoutent des rétroactions de toutes sortes. Ainsi, il
est tout à fait possible d’imaginer qu’un changement dans l’inclinaison de la Terre ait, à une époque donnée, davantage exposé l’un de ses pôles aux rayons du soleil.
Le réchauffement de cette région et l’évaporation consécutive augmentent la
teneur en CO2 de cet hémisphère. Mais ce gaz circule et gagne
l’autre hémisphère, qu’il réchauffe à son tour, par effet de serre cette fois :
Il y a eu rétroaction.
D’un autre côté, les « raccourcis simplificateurs » et tendancieux
des climato-sceptiques exaspèrent les climatologues orthodoxes : « J’en veux aux climato-sceptiques et aux médias d’avoir confisqué le
mot de “sceptique” à leur seul usage, » regrette Hervé Le Treut.
« Tout chercheur digne de ce
nom devrait s’afficher comme “sceptique’’, puisque le doute est l’essence même
de la démarche scientifique. Mais pour autant, nous ne pouvons passer notre
temps à ressasser des débats techniques qui ont été tranchés depuis longtemps et
sont désormais enseignés en masters. Que nous débattions, oui !
Mais à
condition que ce soit sur les vraies questions. »
En clair, circulez, il n’y a plus rien à débattre !
Hormis peut-être sur les enjeux (économiques, sociaux, politiques…) du réchauffement et les
mesures à prendre pour éventuellement parvenir à le limiter.
Personnellement je dirai, « s’adapter » à la nouvelle donne
climatique qui va émerger.
Or, la COP 21 ne sera même pas l’occasion de le faire : Pour les
instances mondiales, il s’agit de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à
1990.
Et on en serait déjà à 0,85°C pour une élévation généralisée du niveau
des mers de 3,3 millimètres/an…
Précis les mesures, n’est-ce pas !
Et dites-moi donc pourquoi 2°C ou 1,99°C et pas zéro, SVP ?
On renoncerait déjà à la « performance » ?
Parce qu’elle est impossible à atteindre, mais n’empêche nullement les « deux
François », le nôtre surtout, de faire le guignol aux frais du
kontribuable dans la perspective des élections régionales des 6 et 13 décembre
prochains, pour une réunion « mondiale » au Bourget qui se tient du
30 novembre au 11 décembre.
Pari audacieux : Deux déculottées la même semaine, « Gras-nul-laid »
entrerait en campagne électorale présidentielle (23 avril et 7 mai 2017) avec
un lourd handicap à faire oublier.
Mais une seule (dans les urnes) pourrait être effacée par un succès au
Bourget : C’est d’ailleurs ce que l’on va nous en dire à longueur d’onde.
Ce sera forcément une « grande avancée » pour le sort de l’humanité.
Alors qu’il s’est joué, au moins pour partie à New-York le week-end
dernier.
Ah, au fait : Avec la « pensée unique » et son bras armé qu'est la « police politique », vous n’en avez pas marre qu’on nous
prenne pour des andouilles, vous ?
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