Rencontres à Montréal
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit
de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Tu es fou d’aller là-bas ! Tu ne vas quand même pas aller te venger de
la mort de ton père tout seul : tu vaux mieux que ça Paul ! », s’exclame
Charlotte, furieuse et inquiète sur le trottoir. « Ou alors laisse-moi
t’accompagner ! »
Sûrement pas ! Elle ne sera d’aucune utilité et il ne compte pas « se
venger », juste secouer le cocotier. « Après et seulement après, on passera aux
actes si nécessaire. La juge à l’air suffisamment déterminée pour aller au
bout. Et je ne vois pas le pouvoir politique l’en empêcher d’aucune manière. Ou
alors on se plante lourdement.
Raconte-moi plutôt votre visite de la clinique normande… »
Rien à en dire : une belle bâtisse en cœur de faubourgs de la ville. Ça y
travaille sec.
« On a été reçues par un directeur en place depuis à peine deux ans. Il
nous a confirmé que quelques greffes d’organe se pratiquent encore à
l’occasion, à peine une ou deux par an, depuis des années. »
En fait depuis le départ de l’ancien chirurgien-directeur, pour la Canada.
« Tout semble normal. Il nous a expliqué en long et en large les
procédures applicables dans ces cas-là et pour ne pas éveiller les soupçons, on
l’a laissé expliquer la stratégie vers l’activité
gynécologie-obstétrique-maternité de leur clinique, pour éviter la fermeture.
Il compte à ce qu’on fasse un papier là-dessus. C’est la raison pour laquelle
il nous a reçues si facilement. »
Des recherches sur les cellules-souches ou les embryons ?
« Ils font des FIV et il nous a montré un beau plateau technique de
laboratoire de biologie. Mais on ne l’a pas vu « tourner ». En sous-activité.
En revanche, le plateau IRM fait le plein des consultations, semble-t-il. »
Donc, choux-blanc…
À Londres, c’est confirmé : Paul de Bréveuil va à Montréal. Il faut déplacer
la petite Shirley et lui fournir l’intendance sur place pour qu’elle ne lâche
plus sa cible. Car il faut filer le train au cinglé qui fait des Z-machine dans
les douves de son château, on ne sait jamais entre quelles mains il peut tomber
: la police-montée n’a rien à refuser aux SIS de sa Majesté, mais plusieurs
précautions valent mieux qu’une seule.
Mieux encore, on suggère à Sir McShiant de voyager depuis Paris, dans le
même avion que De Bréveuil. Le vieux monsieur n’en voit pas trop l’intérêt mais
y consent quand on lui explique que des agents de sécurité seront à bord pour
veiller à ce qu’ils ne leur arrivent rien de désagréable. « D’une pierre deux
coups. Ça nous évite de mobiliser deux équipes. »
À Montréal, le colonel Frank finit les préparatifs de la plateforme et
fignole les détails concernant l’arrivée de Paul.
Priscilla se réjouit de ce « Conseil de transition », qui aura lieu dans
le Palais des congrès de la ville : il est question d’introniser deux
impétrants nouveaux, dont son beau-frère. Celui-là, il ne restera pas longtemps
à la gêner.
Tout se déroule selon le plan prévu.
La seule ombre au tableau, ce sont les mauvaises nouvelles rapportées par
le Colonel.
Les flics ont arrêté son fournisseur de véhicules, mais il en a d’autres.
Quatre sur le territoire.
Elle, elle en sait tout le danger, puisqu’il s’agit des Liamone. Or,
Liamone, c’est aussi De Bréveuil, le juge. Donc le fils survivant est forcément derrière
tout ça.
Mais Frank ne sait pas. Pour lui, ce n’est pas une grande perte pour la
suite des opérations, mais c’est inquiétant parce qu’il ne sait pas par quel
biais ils se sont faits arrêtés et il reconnaît que l’initiative de
Mademoiselle de suspendre l’opération en cours tombe plutôt bien.
Quant aux toubibs qui s’occupent de son père, ils indiquent qu’il restera
transportable jusqu’à l’automne, mais qu’il ne passera probablement pas
l’hiver. Il est plus qu’urgent de lui trouver un organe à transplanter avant
que celui en préparation d’autogreffe ne soit en état de le remplacer dans un
deuxième temps !
Paul est ravi de reconnaître son hôte écossais du week-end de mariage à
Norwich dans la salle d’embarquement et fait des pieds et des mains pour
obtenir que leurs fauteuils soient côte-à-côte.
« Vous n’avez pas de fauteuils pour fumeur, tant qu’on y est ? »
On ne fume pas dans les avions.
« Ça tombe bien, moi non plus ! » fait-il à l’hôtesse de comptoir.
Mais le vieillard, s’il reste toujours disert sur ses travaux en cours, il se
fatigue vite.
« Vous ne voyagez sur les avions de votre compagnie nationale, C’est
curieux pour un pair de votre royaume, non ? »
Il n’y avait plus de place et le champagne est meilleur sur la compagnie
française…
Ils parlent aussi volontiers de la Fondation E. Risle.
« Un type très bien, dont je dois à ses équipes d’avoir bénéficié d’un
rein qui m’évite les longues séances de drainage en clinique. C’était épuisant.
Et j’ai plus de temps à me consacrer à mes travaux. » Et il repart sur les
progrès de sa Z-machine… Pas fameux, il faut dire : la dernière nouvelle, c’est
que sa machine a « dysfonctionné » bêtement. Une histoire d’engrenages
mécaniques.
« Je pense qu’il faudrait que je simplifie encore les mécanismes et
réduise la taille des éclateurs de Marx. Elle devrait qu’en mieux marcher,
finalement. »
Paul suggère qu’il y jette un œil à la rentrée : « La mécanique, je
connais un peu ! »
« C’est grâce à vous que je rentre dans cette fondation. Mais savez-vous
que mon frère était le mari de la fille du professeur Risle. Priscilla. Vous la
connaissez ? »
Oui, il sait aussi le malheur qui a frappé sa famille, il y a peu.
« Une femme courageuse que de reprendre les travaux de son père en plein
commencement de veuvage. Je sais, j’ai vécu cet épisode de grande détresse ! Et
en première ligne, en plus ! En plein commencement de deuil, je crois que votre
présence à ses côtés est bénie des dieux. »
« Surtout qu’elle est mignonne », fait-il avec un clin d’œil appuyé à
l’adresse de Paul.
« N’exagérons rien ! Vos petites-filles ne laissent pas non plus
indifférent. »
Marivaudages entrecoupés de « siestes » impromptues pour le plus âgé…
La surprise est double à l’arrivée. Westonsmith et son bouc est là pour
saluer les arrivants.
« Sir Philips, je suis ravi de constater que votre voyage se soit bien
passé. Vous ne semblez pas trop fatigué. C’est parfait. »
« J’étais en excellente compagnie. Un ami de ma petite-fille, Paul De
Bréveuil. »
On se connaît. « Vous étiez accompagnés par nos agents. Ils resteront
discrets mais assurent votre sécurité rapprochée, si vous n’y voyez pas
d’inconvénients, Sir Philips. »
Un homme si âgé mérite-t-il autant d’égard ?
« Je peux vous parler seul-à-seul un instant, Commandant De Bréveuil ? »
Commandant ? Encore une mission à la con en perspective ?
De quoi s’agit-il ?
« Vous n’allez pas aimer. Je voulais vous avertir que Miss Shirley vous
attend à votre hôtel. Nous n’avons pas pu l’empêcher de venir vous importuner
jusqu’ici, bien qu’elle soit encore mineure pour encore quelques jours » ment-il partiellement.
Qu’est-ce qu’il fait ? Il repart par le vol de retour ou le premier avion
à destination de l’Europe ?
« Le mieux serait de ne pas faire de scandale ici. Les autorités sont
bienveillantes, mais n’aiment pas du tout le scandale. Je ne vous force à rien,
mais vous pourriez laisser entendre qu’il s’agit de votre secrétaire
personnelle, par exemple : elle pourrait se tenir sage, dans ces conditions ! »
Et les capotes sont fournies par le gouvernement fédéral ou par
l’ambassade ?
« Elle est très jeune, vous pourrez lui faire comprendre… »
Tu parles ! Faire comprendre quoi à une tête de linotte ?
Pas un cadeau, là !
« Vous ne pourriez pas la ramener chez ses parents, là, juste pour me
rendre service ? »
Non. « Tout ce qu’on aimerait bien, c’est qu’elle ne fasse pas de scandale
pour une raison idiote. Ça pourrait nuire à la réunion à laquelle participe un
pair d’Angleterre. C’est la précaution que je suis chargé de vous transmettre.
»
Effectivement, « Shirley la tâche de rousseur » est en stand-by à la
réception de l’hôtel où les deux hommes prennent leurs quartiers.
« Je vous laisse », fait le lord écossais.
Et Paul d’affronter la furie, « dingue de son corps ».
« Hello darling ! » commence d’emblée la jeunette toute rayonnante de
plaisir.
« Attend, attend un peu : je vais t’expliquer ce qui se passe, Chérie. Tu
es en grand danger ici ! Je ne sais pas encore comment, ni quand, ni qui, ni
pourquoi, mais pour une raison que j’ignore, les services secrets de ton pays
aimeraient bien qu’on reste ensemble. Tu joues le rôle de ma secrétaire
particulière et tout le monde sait que je ne couche pas avec mon personnel,
encore moins avec mes secrétaires ou n’importe quelle autre soubrette. Donc, ne
te fais aucune illusion sur le sujet tant que je n’aurai pas compris de quoi il
retourne, ok ? »
Elle ne comprend pas. Il répète son laïus.
« Tout ce qu’on m’a demandé, c’est de ne pas te quitter des yeux ! J’en
suis ravie ! »
Tiens donc ?
Paul qui croyait qu’elle était là pour coucher avec lui… C’est nouveau,
ça.
Qui lui a demandé ça ?
« Le monsieur avec le bouc ! C’est un vrai agent secret… »
chuchote-t-elle.
Justement, quand un agent secret ne l’est plus, ça devient très dangereux.
« Je sais ce que tu attends de moi. Alors je te promets une chose, c’est que si
tu sais patienter suffisamment, je t’offre une croisière en méditerranée, tous
les deux, où tu pourras tenter de l’avoir. Mais pas ici. Je te répète, je suis,
donc désormais, nous sommes désormais en danger si tu ne me lâches pas la grappe,
en danger imminent.
Il conviendrait réellement que tu t’effaces de mon sillage et l’idéal
serait que tu fasses tes valises et retournes chez tes parents. »
Pas question : elle est là rien que pour lui et elle reste.
Une emmerdeuse, que ce n’est pas possible.
« Tu dors où espèce d’inconsciente ? »
« Dans ton lit ! »
Dans la chambre, « pas dans mon lit ».
Très vite, il décide de lui fausser compagnie… Un coup de fil de Priscilla
lui en donne l’occasion immédiatement après sa douche !
Elle l’attend pour un dîner en tête-à-tête en bas de l’hôtel, dans sa
limousine…
« Je reviens. Prend une douche et installe-toi. Je serai au bar avec Sir
Philips. Tu nous y retrouves dès que tu peux ! » fait-il à Shirley en quittant
la chambre.
Yes, honey !
C’est comme ça que Paul tombe de Charybde et Scylla. Une nymphette
gourmande et inconsciente contre la fille du responsable de l’assassinat de son
père !
La belle affaire.
Mais il ne perd pas au change : la vue sur le bassin près du quartier de
l’Horloge où elle a son appartement n’est pas mal, dans la lumière de la fin
d’après-midi.
« Je te remercie vivement d’être venu, Paul. Il faut que je te briefe un
peu sur les travaux de notre fondation et que je te dise ce que j’attends de
toi. Tu as quelques minutes avant de retourner à ton hôtel. »
Plus que ça, si elle veut. « Je ne voudrais quand même pas abuser de
l’hospitalité de ma belle-sœur seconde. Mais ça m’arrangerait bien de ne pas
rentrer à l’hôtel ! »
Elle n’en attend pas autant.
Qu’est-ce qui se passe ?
« Je ne sais pas pourquoi, mais les services de sécurité anglais m’ont
collé entre les pattes une nymphomane qui espère que je la tringle avec mission
de ne pas me quitter des yeux ! »
Les services secrets ? Inquiétant. Elle se ressaisit immédiatement pour en
rire à gorge déployée : « Une nymphomane ? Les anglais ? Mais pourquoi ? »
Il ne sait pas : « Je n’y comprends rien, je crois que c’est simplement
qu’ils veulent avoir l’œil sur l’un de tes administrateurs, Sir Philips, avec
qui j’ai fait le voyage. Et le bonhomme semble avoir de la valeur à leurs yeux,
alors ils le couvent, sans doute ! »
L’explication lui convient.
Un bonhomme de grande valeur, en effet confirme Priscilla. « Pour nous
aussi. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine de cette réunion au Canada où
nous avons nos bases internationales. Je te ferai visiter nos installations
demain, avant notre Conseil, si tu veux bien. »
Volontiers : il aime bien les visites guidées.
« Tu restes cette nuit avec moi. Nous aurons une nuit douce, ainsi. »
Nous ?
« Je suis en manque de tendresse depuis la disparition de Jacques. Une
petite compensation à mon hospitalité, par exemple ? » fait-elle en
s’approchant langoureusement de Paul.
Un paiement en nature, oui ! Même que l’idée de la violer comme d’une
revanche sur son père, lui traverse l’esprit…
Car, ce que femme veut, décidément, Dieu le veut !
(Aparté n° 9)
Le lendemain, ils arrivent ensemble sur le trottoir de la clinique de la
fondation : « Shirley la tâche de rousseur » est là à les attendre.
« Je te présente ma secrétaire, Priscilla ! Tu sais, la fille dont je t’ai
parlé hier soir… »
« Mignone ! Ils ont bon goût dans les services… Elle nous accompagne ?
Elle pourra prendre des notes ! »
Puis se retournant vers elle : « Vous aussi, vous avez un goût sûr pour
les hommes ! Un bon coup, vous verrez quand je vous le rendrai ! »
Shirley en rougit, offusquée : que peut-elle contre le « charme de la
maturité » ?
« Paul, tu lui as fait quoi pour qu’elle te course ainsi partout à travers
le monde ? »
Rien encore : « Elle veut simplement que je la dépucelle ! »
Nouvel éclat de rire de la Miss, pendant que l’autre se sent totalement
ridicule de voir ses « petits secrets » et fantasmes dérouler sur les trottoirs
d’une ville qu’elle ne connaît même pas.
« Je t’avais promis, je ne sais plus quand, un petit cours sur nos travaux
sur l’histocompatibilité. Tu es au cœur d’un dispositif unique au monde où on
en fait l’étude complète.
En fait, l’histocompatibilité se résume à seulement deux types de
molécules.
Les « CMH I » et « CMH II », autrement dit le « complexe majeur
d'histocompatibilité » (CMH) qui désigne, en immunologie un système de
reconnaissance du « soi » présent chez la plupart des vertébrés. Chez l'être
humain, on parle de « HLA ».
Le mécanisme a été découvert par Jean Dausset en 1958, prix Nobel de
médecine en 1980.
Il a fait la première description de ces antigènes à la surface des
globules blancs sanguins, les leucocytes, à partir de l'analyse de réactions
d'agglutination obtenues avec des sérums de sujets immunisés à l'occasion de
transfusions sanguines.
Génétiquement, le système « HLA » est un ensemble complexe de gènes, qui
ne peut être identique chez deux individus, sauf éventuellement entre de vrais
jumeaux, étant donné le nombre d'allèles et de configurations possibles. »
Ils déambulent dans les corridors, du rez-de-chaussée aux étages
supérieurs du bâtiment.
« Au niveau moléculaire, cette information génétique est exprimée
notamment en protéines de surface.
Les molécules de « CHM I » sont présentes sur toutes les cellules de
l’organisme, à l’exception des neurones, des hématies, les globules rouges, et
de certains tissus comme la cornée ou les glandes salivaires. »
« Elles présentent l'antigène aux lymphocytes T cytotoxiques, les TCD8, et
servent avec les molécules de classe I non classiques, de marqueur du « soi »,
les cellules faisant partie de l'organisme, pour les cellules Natural Killer. »
Le « CMH II » quant à lui, permet à certains globules blancs de présenter
des parties des corps intrus pour déclencher une réponse immunitaire.
« Ces complexes participent aux réponses immunitaires et c'est la clef de
l'immunité cellulaire, de la communication entre les cellules qui travaillent à
la protection de l'organisme contre des agressions d'organismes pathogènes.
Dans de rares cas, les peptides du CMH peuvent d’ailleurs devenir, à leur
tour, responsables de maladies auto-immunes indépendamment de l'immunité
cellulaire. »
Les cellules présentatrices d'antigènes, dite « CPA », expriment à leurs
surface des structures polypeptidiques, soit le « CMH I », soit les « CMH I »
et « CMH II », de classe I et de classe II.
« L'association des deux permet de présenter le code peptidique d'un
l'antigène du « non-soi », qui sera reconnu par la suite par les lymphocytes et
ou des macrophages, ce qui aura pour fonction de les activer en lançant la
réaction immunitaire.
Toutes les cellules possèdent le « CMH I », quelques une possèdent aussi
le « CMH II » comme les cellules dendritiques, les monocytes et macrophages,
les lymphocytes B et les granulocytes éosinophiles et basophiles. »
Du chinois, même pour Paul !
Elle continue : « Quel que soit la classe de CMH, ces molécules ne sont
stables que si elles sont associées au peptide logé dans sa poche.
Des interactions faibles de type liaisons hydrogène et ioniques sont
établies entre les résidus d’acide aminés de la cavité, appelés résidus
d’ancrage, et ceux du peptide antigénique.
Donc pour chaque poche à peptide, seul le peptide antigénique ayant les
résidus d’ancrage capables d’établir de telles liaisons pourra s’y loger.
Mais seuls quelques résidus d’acides aminés interviennent dans l’ancrage,
donc plusieurs types de peptides peuvent se loger dans une molécule de CMH
donnée.
La liaison du CMH au peptide est dite dégénérée. Cette dégénérescence et
l’expression de plusieurs types de molécules du CMH permettent aux cellules de
présenter de nombreux peptides augmentant les chances de présenter un peptide
antigénique aux LT. »
Le « CMH I » est une molécule retrouvée à la surface de toutes les
cellules nucléées de notre organisme. Il est composé d'une chaine alpha et
d'une chaine béta-micro-globuline. Il est exprimé de façon quasi-ubiquitaire.
Sa poche à peptides peut contenir un peptide de 9 acides aminés. Il est
reconnu par les lymphocytes T CD8. Une diminution de son expression à la
surface des cellules déclenche l'activité des Lymphocytes NK, pour Natural
Killer, qui détruisent la cellule. Ceci permet d'éliminer les cellules
tumorales ou infectées qui échappent au système immunitaire « classique » en
diminuant l'expression du « CMH I ».
« Une absence de l'expression des molécules du « CMH I » due à l'absence
de transporteurs « TAP1 » et « TAP2 » est caractérisée par une maladie nommée
le « Bare Lymphocyte Syndrome.
Le « CMH II » est une molécule retrouvée à la surface des cellules
présentatrices de l'antigène « CPA » dites « professionnelles », car elles
n'exercent que ce rôle, telles que les cellules dendritiques, les lymphocytes B
activés, les macrophages.
En résumé, le « CMH de classe I » est composé d'une chaîne alpha, d'une
chaîne bêta-2 micro-globuline et d'une cavité à peptide, alors que le « CMH de
classe II » est composé d'une chaîne alpha, d'une chaîne bêta et d'une cavité à
peptide.
Le « HLA », ou « L-A système » pour l’anglais « Human Leucocyte Antigens
», l’histocompatibilité, est le principal système faisant intervenir des
antigènes, éléments non reconnus par l’organisme, donc considérés comme
étrangers, dont dépend le succès d’une greffe. »
Ils vont venir. « Car c’est ici, derrière ces murs que nous décodons
ces mécanismes pour fabriquer des molécules médicamenteuses adéquates et mettre
au point après les avoir testées les protocoles propres à empêcher les réponses
immunitaires développées par nos patients. »
Paul ne l’écoute déjà plus : ils sont isolés au fil de leur promenade et
viennent en face d’eux trois hommes, dont Paul vient de reconnaître la photo
présentée par la juge Trois-Dom dans son cabinet en milieu de semaine.
La grande stature du « colonel Frank » est en face de lui et s’approche
avec un sourire menaçant et un pas martial qui ne présage rien de bon.
« Désolé chéri. Tu n’en sauras pas plus aujourd'hui ! »
Le cri de Shirley lui fait tourner le dos à la menace : elle est agressée
par trois hommes en blouse blanche qu’ils n’ont pas entendus venir, la
maintenant à respirer un linge qui pue le chloroforme.
Paul reçoit un coup sur la tête, porté par derrière, qui ne l’assomme pas
mais le met à genoux.
Il est saisi lui-même par deux
gorilles et endormi par le même procédé chimique par Frank dans son dos.
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