Savez-vous
qu’ils sont trop drôles ?
Les autorités aéroportuaires ont des listes noires de
passagers indésirables. Mais à défaut de « physionomistes » (ils sont
tous cantonnés devant les boîtes de nuit ou les casinos), ça ne sert à rien :
Il suffit de changer d’identité pour pouvoir embarquer.
Quoique, quand vous ressemblez trop fort à « Deux-par-deux »,
l’acteur exilé russe-francophone qui pisse dans les allées des avions, pas sûr
qu’on vous permette de monter à bord…
Perso, je n’ai jamais essayé : Au pire, je pisse
sur moi et le fauteuil. Mais ça ne m’est encore jamais arrivé…
Quoique je sente que ça pourrait venir : Je l’ai
bien fait une fois sur un terre-plein central d’une autoroute bouchée à l’émeri,
quelques camions en feu à quelques kilomètres de là en aval.
Nous étions tous à l’arrêt depuis plus de 2 heures, et
je n’en pouvais plus.
Personne n’a rien dit. Mais qu’est-ce que ça m’a fait
du bien !
À une époque, je voyageais pas mal et j’ai quelques
souvenirs d’arrivées à Moscou, où le gars avec sa poêle-à-frire sur la tête,
monté sur une estrade dissimulée derrière son guichet (ils sont assez chétifs
en Russie, par rapport à mon double-mètre/double-quintal) ne vous en faisait
pas mener large pendant quelques secondes d’éternité à te vous fixer droit dans
les yeux sans rien dire d’intelligible pour un francilien, pendant que son
collègue vérifiait sa « liste noire ».
Je me souviens de mon « Momo », mon
pote-feuj, qui est sorti de cette épreuve-là complètement démonté : « Ô ma mèèère ! J’ai cru que j’allais
mourrrrir ! Une seconde de plus et j'étais mort ! » (avec la diction du sentier sépharade, SVP).
Le même au desk d’enregistrement d’El Al, où tu subis
un interrogatoire en règle pendant plusieurs minutes : « Elle voulait vérifier que j’étais circoncis,
dis donc Infree… Devant ma mèèèère, tu te rends compte ! »
Eux aussi avaient la « liste noire » des
membres de septembre-noir, pas encore Al Qaïda…
Ou encore le même à l’immigration de JFK-Airport. Les
gars y étaient tellement à la pointe de la technologie de l’époque, qu’ils
usaient encore d’un fichier rotatif de petites fiches de leur « liste
noire » pour vérifier que tu n’étais pas « interdit » ou
recherché … Au pays d’IBM mais pas encore de Microsoft et d’Access !
« Momo », il en a eu un malaise et a trébuché
jusqu’à en choir « face contre terre »
que tout le monde a cru qu’il embrassait le sol de l’autre pays de la Liberté,
façon « JP II ».
Un sacré numéro.
J’en reviens à mon pays d’exil qui lui aussi a sa « liste
noire ».
Comme je vous le disais il y a peu, en Italie, ils ont
voté et ont fêté mardi leur République avec un jour férié à eux. Des élections partielles, municipales et régionales dimanche dernier. Sans enjeu politique
réel, sauf un désaveu de la politique du premier ministre local, comme d'un premier avertissement.
Un scrutin marqué par une forte abstention, chez eux
aussi.
Ce qu’il y a de particulier, c’est qu’une commission parlementaire
« anti-mafia », sans pouvoirs coercitifs, avait édicté un code de
bonne conduite où les partis politiques devaient exclure les délinquants des
listes électorales italiennes.
Une « liste noire » de plus…
Une liste qui a fait trembler le landerneau politique
italien : Dix-sept noms de candidats aux élections partielles dont les casiers
judiciaires étaient plutôt chargés.
Cette « liste noire » avait pour objet de
faire respecter ce code de bonne conduite qu'ils avaient tous approuvé en vue d'écarter les candidats dont les casseroles
judiciaires nuisent à l'image de la politique en les listant, les dénonçant.
En faisait partie Vincenzo De Luca (PD) qui brigue la
présidence de la Campanie.
Condamné pour abus de pouvoir, il est sur la « liste
noire », mais il a reçu l'onction de la primaire organisée par le PD et surtout
le soutien de Matteo Renzi, le PM-local, en prime.
Mais aussi Giovanni Copertino accusé de corruption,
Fabio Ladisa d'escroquerie et de tentative d'extorsion, Enzo Palmisano de
corruption, d'association de délinquants et d'escroquerie, Massimiliano Oggiato
d'association mafieuse et de corruption électorale.
La liste des délits dont sont accusés les autres
suspects va du harcèlement moral à l'agression sexuelle en passant par tous les
degrés de corruption et l'apologie du fascisme. Aucun des « imprésentables »
n'a toutefois été l'objet d'une sentence définitive et ils conservent, au
regard de la législation italienne, leurs droits civiques jusqu'au jugement de
la Cour de cassation.
Cette « liste noire » a finalement été rendue
publique le … vendredi 29 mai, c'est-à-dire lorsque la campagne électorale était
terminée.
Un chapitre tout particulier concernait la Campanie,
la région de Naples, qui concentre à elle seule 13 des 17 candidats sur
lesquels se penche la commission anti-mafia. Outre ces candidatures suspectes, Vincenzo
De Luca le favori des sondages, a la particularité d’avoir été condamné de
façon définitive pour abus de pouvoir lorsqu'il était maire de Salerno.
S'il est élu gouverneur, son élection sera invalidée.
« Tout le
système mafieux de Gomorrah est représenté dans les listes de De Luca »,
a déclaré Roberto Saviano, auteur du best-seller sur la criminalité à Naples.
Une aubaine pour le Mouvement 5 étoiles de Beppe
Grillo (M5S) qui surfe sur son image de parti antisystème et abordait ce
scrutin en invoquant le modèle de Podemos, victorieux en Espagne.
Vous imaginez si demain on s’amusait à destituer, ou
seulement interdire de candidature tous les « trisomiques » de « Gauloisie-éclairée »
qui ont pu être accusés de quoique ce soit ?
Il a fallu combien de temps au juste pour que le « phobique
administratif » soit enfin inquiété pour ses fraudes fiscales passées par
le parquet ?
Et je ne dis pas tous les autres : Ce serait une
hécatombe…
Alors quand « Poux-tine » dresse de son côté
une « liste noire » de 89 noms, permettez-moi d’en rigoler très
fort !
Même si l'Union européenne ainsi que plusieurs de ses
pays membres comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne l’ont vertement critiqué,
outrés par le procédé … qu’ils ont eux-mêmes appliqué contre les russes
depuis des mois et des mois.
On a même un navire-militaire, payé rubis sur l’ongle
qui rouille à quai, dois-je rappeler.
La Russie interdisant à des personnalités européennes
d'entrer sur son territoire en riposte aux sanctions et à une mesure similaire
de l'UE, concerne d'anciens chefs de gouvernement, de hauts responsables de la
défense et de parlementaires, détracteurs de la politique de la Russie, qui figurent
sur cette liste moscovite transmise vendredi dernier à leurs ambassades respectives.
Il y a des hommes et des femmes politiques polonais,
suédois, allemands, tchèques, néerlandais, finlandais et belges, dont le
président du groupe libéral au Parlement européen et ancien Premier ministre
belge Guy Verhofstadt, ainsi que l'ex-président du Parlement européen et ancien
chef du gouvernement polonais Jerzy Buzek. Tous devenus indésirables…
Idem pour le président du Sénat polonais, l'ancien
opposant Bogdan Borusewicz (dont le parti a perdu les élections de la semaine dernière).
Et les outrecuidants de s’offusquer : « Nous n'avons aucune information sur la base
légale, les critères (retenus) et le
processus (qui a conduit à la prise) de
cette décision », a réagi samedi dernier un porte-la-parole de la
diplomatie européenne.
« Nous
considérons cette mesure comme étant totalement arbitraire et injustifiée,
surtout en l'absence de clarification ultérieure et de transparence »,
a-t-il ajouté dans un communiqué.
La démarche de Moscou a été condamnée par le Premier
ministre néerlandais Mark Rutte, d'après lequel la liste russe « n'est pas fondée sur le droit international,
n'est pas transparente et il est impossible de la contester » devant
un tribunal, tandis que les autorités belges ont demandé aux Russes de revoir
cette interdiction.
« C'est un
comportement (…) qui n'améliore pas
malheureusement l'image de la Russie », a déclaré la ministre suédoise
des Affaires étrangères Margot Wallström.
Eh, fallait pas commencer, non plus !
Un point de vue que partage le ministère britannique
des Affaires étrangères pour lequel « cette
liste n'a absolument aucune justification et les autorités russes n'ont aucune
base juridique pour la légitimer ».
Bé si, me dis-je à moi-même : Le fait du prince, tout
simplement et incontestablement !
Signe d’autocratie avérée de « l’Asperger »…
« La
moindre des choses aurait été que l'on fasse connaître aux personnes concernées
les réserves qui les concernent réellement, ou au moins que l'on rende ces
listes publiques », s'est de son côté indigné le ministre allemand des
Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. « À un moment où nous nous efforçons de désamorcer un conflit âpre et
dangereux au cœur de l'Europe, cela n'aide pas », a-t-il poursuivi.
« Personne
n'y a été placé par hasard », avait pour sa part affirmé la semaine
dernière l'ambassadeur de Russie auprès de l'UE, Vladimir Tchijov.
Ce serait même presqu’un honneur d’être ainsi « distingué »
par « Poux-tine ».
Je suis déçu, j’ai vérifié, je n’y suis pas, même si je ne comptais pas trop voyager au pays du bouleau… (Normal pour un « Corsu », me direz-vous !).
« Vlad ! Et moi et moi ? S’il te plait… »
Pour le finlandais Timo Soini, il est inutile de « trop dramatiser » cette affaire.
« C'est une
réaction attendue à l'interdiction faite (par l'Union européenne) à des citoyens russes de voyager (sur le
territoire de l'UE). Ce n'est pas une
grande surprise », a-t-il écrit sur un blog.
Il faut dire qu’au fil de la crise en Ukraine, l'UE a
allongé sa propre « liste noire », qui compte désormais quelque 150
noms et une quarantaine d'entités, et pris des mesures plus sévères contre la
Russie, visant des pans entiers de l'économie.
Déjà qu’elle ne va pas trop bien, leur économie, qu’ils
en ferment même des banques d’autorité avant qu’elles ne fassent faillite
officiellement…
Alors quoi, 89 noms contre 190, « Poux-tine »
à une large longueur de retard.
Mais il a commencé plus tard aussi, reconnaissons-le…
Et ce n’est pas une idée à lui.
Dans le même temps, samedi dernier, plusieurs hommes
politiques européens se sont dits fiers d'avoir été inclus sur la « liste
noire » de la Russie.
« Lorsque
j'ai vu les autres noms (sur la liste),
j'ai (aussitôt) pensé que je faisais
partie d'un club très honorable », a par exemple affirmé l'ancien
ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, connu pour ses
critiques de la politique de Moscou à l'égard de l'Ukraine.
« Je considère
cela comme une récompense », a plaidé ce député.
Bé oui, il a le droit.
Mais le plus drôle n’est pas là : Neuf
Britanniques figurent, selon une source proche du dossier, sur cette « liste
noire ».
Parmi eux, le patron du renseignement MI5, Andrew
Parker, le chef d'état-major de l'armée, Nicholas Houghton, l'ancien
vice-Premier ministre Nick Clegg, et l'ancien ministre des Affaires étrangères
Malcolm Rifkind, la secrétaire d'État allemande à la Défense Katrin Suder et du
général Karl Müllner, haut responsable de l'armée de l'air allemande, d'après
le journal Bild.
Je vais te dire, qu’est-ce donc qu’iraient faire en
Russie tous ces augustes personnages sinon œuvrer dans une autre équipe que la leur ?
Ou prendre des risques insensés pour leur fragile
santé…
« Poux-tine » a bien raison de vouloir les
protéger de la sorte, même contre eux-mêmes !
Et puis le pompon d’hilarité : On y retrouve le
nom de l'ancien eurodéputé écologiste franco-allemand « Dany-le-rouge »,
dit aussi « Konne-benne-dites ».
Trop fort, « Vlad » !
Et en quel honneur, STP ?
Notez qu’il rejoint De Gaulle qui l’avait fait
expulser : Bien vu !
Et dire que l’autre, il veut désormais la nationalité « Gauloise »
pour venir polluer les trottoirs du « Boul’Mich » de ses cendres
quand il se fera incinérer…
Je te demande un peu, STP !
Soyons un peu sérieux : Ces histoires de « listes
noires », c’est particulièrement invraisemblable.
Pour l’Italie, ça ne sert à rien.
Pour les aéroports non plus.
Pour les boat-peoples libyens, pas plus.
Idem pour les mêmes mais birmans.
En revanche, ça gène une si faible minorité agissante,
qu’elle en trouvera bien les moyens de faire autrement ce dont on l’empêche
directement.
Certaines de ces personnalités jugent en revanche que
tout cela est une preuve de l'efficacité de leur action en faveur de l'Ukraine.
Ce qui n’est pas faux.
C’est même un aveu : « Poux-tine »
aurait pu en rester à choisir de ne pas répliquer pour rester loin au-dessus de
tous ces procédés d’un autre âge (que l’occident se réserve d’appliquer de son
côté à défaut d’autres choses).
« Être sur
cette liste ne change pas mon engagement envers le peuple de l'Ukraine »,
a ainsi écrit sur son compte Twister l'eurodéputée suédoise Anna Maria Corazza
Bildt, connue pour ses critiques à l'encontre du président russe. « Je me sens davantage fière que je n'en ai
peur (…). La liste de Poutine
confirme que je fais bien les choses en tant que parlementaire »,
a-t-elle poursuivi, tandis qu'un de ses collègues tchèques au Parlement
européen, Jaromir Stetina, s'est dit « très
fier de figurer sur la liste ».
Et moi, je le redis, très déçu de ne pas y être.
« Poux-tine » aurait dû fermer ses
frontières à tous les ressortissants européens et étatsuniens, au moins, ça n’aurait
pas fait de jaloux.
Parce que là, je lui en veux et je ne suis pas le
seul.
Quoique, d’un autre côté, être mis dans la même élite
que « Konne-benne-dites » ou de quelques généraux belliqueux, moi l’exilé-pacifiste-patriote-Corsu,
ça aurait pu me vexer finalement, ose-je me consoler ainsi…
Enfin bref, j’ai encore bien ri le week-end dernier et
je partage ces « bons moments » partageables, comme d’habitude.
Ah! Ah! Ah! Un Corsu interdit d'aller au pays du boul(ot)eau! Impayable ...
RépondreSupprimerPoutine a fait une connerie. A sa place, je serais parti de l'hypothèse qu'un Russe vaut deux Occidentaux et que, par conséquent, pour 150 Russes interdits de séjour en Occident, il faut au moins trois cents Occidentaux interdits de séjour en Russie ...
En outre, je ferais fabriquer des roubles spéciaux pour Occidentaux et forcerais le taux de change à un rouble "spécial" contre un euro ou un dollar ...
Voilà qui n'est pas idiot...
RépondreSupprimerMais pour être un "asperger", autrement dit un "autiste léger" diagnostiqué par la CIA, il n'est pas sûr qu'il y ait pensé.
La preuve par les faits, peut-on en dire !
Bonne journée à vous !