Adoption
à venir et en première lecture des « boîtes-noires » de la DCRI.
Il faut doter mon pays de « Gauloisie-des-Libertés »
des moyens de renseignement nécessaires pour lutter contre le terrorisme.
Il n’y a aucun débat là-dessus ! Quel que soit le
parti-politique.
C’est même la seule grande et vraie victoire du
terrorisme ambiant de l’époque.
Comment voulez-vous que je ne broie pas du noir à
voire ainsi sacrifier des pans entier de nos libertés publiques pour quelques
fantasmes sécuritaires ?
Parce que l’enjeu est là : Plus de sécurité, même
si elle est illusoire, contre moins de Liberté d’expression, pour une
police-politique anti-déviant !
Aux USA, ils ont même mis au point un logiciel capable
de « cibler » des contrôles policiers sur des « passants-qui-passent »,
rien qu’à leurs attitudes réputées suspectes dans les rues ou les halls d’aérogare sous
l’œil des caméras de surveillance : Un froncement de sourcil, un air « un
peu vague », une démarche hésitante, et vous êtes déjà suspect.
Alors imaginez si vous vous mettez à courir sans raison
détectée par la machine (l’histoire d’aller au pipitier en urgence : Y’en a
150 qui sont restés plantés dans les alpes à cause de ça !), et
vous vous prenez 8
balles dans le dos sans autre forme de procès…
L’actualité souligne régulièrement l’importance de
la lutte contre le terrorisme, même si celui-ci a changé et qu’il n’est même
pas sûr qu’une loi de plus parviendra à endiguer le phénomène.
Des textes et techniques mis au point depuis fort
longtemps, restés dans les tiroirs de la « haute-administration-autistique »
par défaut d’opportunité, et paf, après quelques rafales sur de pitoyables « Charlie »
et ils fleurissent comme cerisiers-du-japon ou jonquilles dès les premières
lueurs du printemps !
D’abord, vous aurez noté que la NSA, doté de moyens
techniques bien supérieurs et depuis de nombreuses années, n’aurait évité
depuis les premières années du IIIème millénaire, et selon une
enquête de leur Sénat, que deux, peut-être, peut-être seulement, ou trois
attentats…
Depuis, les forces de l’ordre de leur propre pays prennent
le relais avec régularité, quand ce ne sont pas des gamins qui rafalent dans
leurs ékoles !
Ensuite, parce que vous aurez noté qu’il n’y a pas de « kul-ture »
de l’attentat-suicide chez nous, pas encore.
Mais bien des actes de guerre-urbaine.
Ce qui reste assez curieux, parce quand on en sera à
bourrer les candidats-suicidaires d’hallucinogènes pour qu’ils se fassent péter
le caisson devant les entrées des grands-magasins un jour de solde, ils vont
être nombreux à rejoindre le paradis aux 70 vierges, parmi leurs
victimes-martyres…
Boîtes noires autorisées ou non !
Passons.
D’autant qu’on se fout de votre tronche dans les
grandes largeurs. Selon des informations du Monde, c’est depuis 2007 que tourne
en toute illégalité un système de surveillance massive.
La plate-forme nationale de cryptage et de décryptement
(PNCD), installée dans les bâtiments du siège de la Direction générale de la
sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dispose des plus puissants calculateurs de « Gauloisie-dictatoriale »
et intercepte, puis stocke « des
milliards de données françaises et étrangères ».
Pour un résultat finalement assez peu convaincant…
Pour les espions qui assurent la préservation des
intérêts du pays hors du territoire national (en théorie…), la PNCD est aussi
une source majeure d'informations pour les autres services de renseignement,
tels que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), mais aussi les
services militaires (DPSD et DRM), financiers (Tracfin, contre le blanchiment)
ou encore douaniers (DNRED). Et ce, en dehors de tout contrôle démocratique !
C’est « Le Monde » daté de mardi qui nous en
informe…
« Cette consultation
se fait sans aucun filtre, ni ceux des ministères de tutelle, ni celui de la
Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) ».
Au nom de l'intégration, les services de renseignement intéressés ont même
installé des agents directement au siège de la DGSE pour mieux piocher dans les
millions de téraoctets d'informations stockées, et déchiffrées par les
calculateurs lorsqu'elles sont protégées.
Les services étrangers se servent eux aussi
allègrement dans les données volées par mon pays à ses citoyens et aux
internautes étrangers.
L'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et son
homologue britannique, le GCHQ, s'adressent régulièrement à la DGSE pour
récupérer des « blocs » concernant des régions du monde
particulièrement surveillées par mon pays, dont notamment le Sahel. Ces blocs,
qui contiennent parfois plusieurs mois d'archives pour des régions entières,
sont échangés contre des informations sur les ennemis de mon pays (que j’aime
tant…).
Ces pratiques peuvent aussi alimenter des cyber-guerres
entre alliés, comme on l'a vu lorsque la Grande-Bretagne a piraté l'opérateur
belge Belgacom afin de voler les données des institutions européennes de
Bruxelles pour les transmettre à Washington.
Alors si la loi est effectivement nécessaire pour
donner un cadre légal à certaines habitudes aujourd'hui clandestines mais
vitales pour la sécurité et la préservation des intérêts de la nation, elle ne
traite absolument pas de la PNCD et n'y changera strictement rien.
En l'état du texte, cette plate-forme restera
clandestine et sans contrôle démocratique, pas même a posteriori.
Alors, est-ce vraiment se foutre de votre tronche ?
Parce qu’ils clament tous haut & fort avoir juré que
non, on ne surveille pas – et ne surveillera pas avec l'adoption de cette loi –
les citoyens de façon massive. Soit ils ignorent la vérité, et c'est une
terrible faille pour la démocratie, soit ils se moquent de votre opinion, de votre
vie, vous qui les payez.
À quoi cela sert-il donc d’avoir un cadre légal pour
des pratiques clandestines, qui du coup tombe à l'eau, puisqu'il restera un
monstre caché dans l'ombre : La PNCD, sachant qu’on ne peut pas « réguler »
quelque chose qui n’existe légalement pas ?
Enfin, parce qu’ils n’auraient été seulement que quelques
dizaines à manifester, dont « Besace-now », l’ex-petit-facteur
de « Neuilly-sur-la-Seine » pas très loin de l’AN, contre cette loi jugée
liberticide, puisque sans contrôle judiciaire pour son aspect « légal »
au pays de la séparation des pouvoirs… qui va tuer, détruire, à peu près assez
sûrement des dizaines de milliers d’emplois dans les industries du « cloud ».
De quoi s’agit-il ?
Le projet de loi adopté sur le renseignement pose
problème, car en voulant être capable de capter en permanence toutes les
données personnelles des utilisateurs des « NITC », notamment par le
biais de « boîtes noires », s’il est liberticide et antiéconomique, il sera
probablement, pour l’essentiel, totalement inefficace par rapport à son
objectif.
D’abord, ça n’empêche aucunement des « islamistes »
présumés de pirater « TV5 », sites et centrales de diffusion, telle
que le black-out a été complet plusieurs heures : J’imagine la tête des
meks devant leurs écrans noirs…
Attention du peu, là, il s’agit d’autoriser les
écoutes de « tout ce qui bouge » en matière d’électronique à travers
une petite-mallette, forcément mobile et discrète, dotée les éléments
indispensables et de quelques antennes et qui se comporte comme d’un relais
hertzien dans toutes les longueurs d’onde : Une vraie antenne GMS.
Avant, « ils » savaient déjà faire, mais ça
c’était avant et ça n’a rien empêché à rien : Maintenant, on les encourage
et autorise malgré tout et avec empressement !
« Dura lex,
sed lex » : Imposer aux hébergeurs nationaux d’accepter une
captation en temps réel des données de connexion et la mise en place de «
boîtes noires » aux contours flous dans leurs infrastructures, c'est donner aux
services de renseignement gaulois (et autre) un accès et une visibilité sur
toutes les données transitant sur les réseaux.
Cet accès illimité insinuera le doute auprès des
clients des hébergeurs sur l'utilisation de ces « boîtes noires » et la
protection de leurs données personnelles.
Les entreprises et les particuliers choisissent un
hébergeur sur des critères de confiance et de transparence, qu'il ne sera plus
possible de respecter car seuls les services de l'État auront, directement ou
indirectement, le contrôle et la connaissance de ces données.
L’algorithme placé à l’intérieur serait validé,
souvent a posteriori, par une
commission, composée de juristes et de parlementaires (députés et sénateurs) et
d'un, oui d’un seul expert technique nommé par l'Arcep…
Sans vouloir être offensant pour la représentation
nationale, tout le monde en dit que les entreprises de l’Internet ont de
nombreux experts en algorithmique, qui si elles ne prétendent pas être capables
de contrôler cette boîte noire, elles ne pensent pas que nos représentants élus
le puissent mieux…
Obliger la mise en place de boîtes noires et permettre
la captation de données directement sur le réseau des opérateurs est alors la
porte ouverte à un risque de nombreuses dérives dont Le Monde s’est fait l’écho
en début de semaine, qui feraient entrer ce pays (qui est aussi le mien, que j’aime
tant et qui ne mérite décidément pas tout ça…) dans une surveillance de masse telle
que nous ne l’avons encore jamais connue.
Comment une commission consultative de 9 membres,
pouvant décider avec la présence de quatre d’entre eux, pourrait être rassurante
sur ce point ?
Malgré ce que certains dans les « services » peuvent
expliquer, il ne s’agit pas de mesures techniques, mais bien d’une question
démocratique majeure dont nos élus doivent se saisir !
Et ils s’en sont dessaisis promptement et prestement…
30 % de croissance annuelle, c’est le score des
hébergeurs gaulois qui se développent, créent des milliers d'emplois directs et
indirects, et investissent des centaines de millions d’euros tous les ans dans
tout le pays.
Et pourtant, par le biais du projet de loi
renseignement en procédure accélérée, le gouvernement les contraindra à l'exil !
Pourquoi ?
Mais parce qu’au-delà de la question de fond,
l’efficacité de ce dispositif de « boîtes noires » semble plus que douteux car
il concerne un maximum de moins de 5.000 personnes « à suivre ».
Une organisation terroriste bien structurée saura
échapper à ces mesures.
Un « loup solitaire » sera noyé dans la masse des
informations colossales et donc difficilement détectable.
Quand bien même, les moyens techniques et financiers
des services gaulois ne sont de toute façon pas proportionnés pour traiter la
masse totale des données qu’il va résulter de cette « pêche au chalut »,
car c’est de harpons dont ils ont besoin.
Le renseignement de « Gauloisie des grandes
oreilles », puisque c'est de cela dont il s'agit, est l'un des meilleurs
au monde puisqu'il se base sur le savoir-faire humain. Nous ne sommes pas les États-Unis,
nous n'avons pas de NSA, dont les activités de
surveillance opaques ont poussé nombre d'entreprises et de particuliers du
monde entier à devenir clients en Europe : Des démocraties plus transparentes
et respectueuses des droits de ses citoyens y sont encore plantées, mais pour
combien de temps, finalement ?
Ce projet n'atteindra pas son objectif, mais mettra
potentiellement chaque citoyen honnête sous surveillance et détruira ainsi un
pan majeur de l’activité économique de notre pays, basé sur la confiance.
En effet, les hébergeurs sont des acteurs centraux de
l’économie numérique.
C’est dans leurs usines (les centres de données ou
Datacenters), que les informations des entreprises et des particuliers sont
stockées et traitées pour de nombreux usages : Données médicales, administrations,
données bancaires et financières, données clients, secrets industriels, photos
de vacances, e-mails, etc.
C’est sur ces centres de données que se construisent
de nombreux secteurs d’activité comme l’Internet des objets, le Big Data, la
voiture autonome ou la ville intelligente, le pilotage de nos centrales
nucléaires, du trafic aérien et des trains.
L’avenir industriel du pays passe par des centres de
données, et donc par ces fameux hébergeurs. Des startups se créent et de «
grands industriels » innovent en s’appuyant sur des hébergements Gaulois.
Il n’y a ni « French-tech », ni « plans
industriels numériques » sans hébergeurs de qualité et fiables.
De plus, les hébergeurs « patriotes-Gaulois »
n’hébergent pas que des clients gaulois : ils accueillent des clients étrangers
qui viennent s’y faire héberger. L'Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Espagne, la
Pologne, les États-Unis, le Brésil, etc. en tout 30 à 40 % du chiffre d’affaire
de nos hébergeurs est réalisé par ce biais.
Ces clients viennent parce qu’il n’y avait pas de « Patriot
Act » au pays, que la protection des données des entreprises et des
personnes est considérée comme importante pour qu'un juge, une simple juge même dédié, puisse en juger.
Si cela n’est plus le cas demain en raison de ces
fameuses « boîtes noires », il leur faudra entre 10 minutes et quelques jours
pour quitter leurs hébergeurs nationaux. Résultat sans appel : Il faudra
déménager les infrastructures, les investissements et les salariés là où les
clients voudront travailler sous une législation plus respectueuse de chacun.
Perso, j’ai même déménagé ce blog depuis Toulouse pour
Dublin (ou ses alentours, je ne sais pas trop : Peu importe).
Mieux, mes re-routages passent désormais par la Suisse
depuis qu’on se servait de ma machine personnelle et monégasque pour en saturer
sa puissance de calcul jusqu’à 99 %.
Elle qui tourne à 20/25 % selon le nombre de fenêtres
ouvertes sur l’univers et sous le clavier.
Reims, Rennes, Roubaix, Paris, Brest, Toulouse, Rodez,
Figeac, Grenoble, Montceau les Mines, Strasbourg et Gravelines sont autant de
villes où seront supprimés des emplois au lieu d’en créer des centaines dans
les années qui viennent.
Ce sont des milliers d’emplois induits par le Cloud
Computing, le Big Data, les objets connectés ou la ville intelligente que les
startups et les grandes entreprises iront aussi créer ailleurs !
En l'état le projet de loi renseignement empêchera de
réussir le renouveau économique de notre pays, détruisant un des rares
avantages compétitifs majeurs encore possédé – le soin apporté à la protection
des données personnelles – et fera passer l’ensemble des acteurs à côté de la
valeur économique et des emplois qui auraient pu être créés dans le numérique.
Les entreprises du cloud la capteront, mais pas la « Gauloisie-numérique »
(après l’échec du « plan calcul » et quelques autres avatars du même
calibre).
Comme quoi, sans jamais parvenir à ses objectifs
affichés, la loi en revanche ne manque pas de sel et le coche pour atteindre
ses objectifs inavoués : Vous fliquer jusque dans votre vie personnelle
(et l’achat de vos lunettes sans ordonnance), ce que recherche tous les
terroristes du monde : Que vous soyez terrorisés par vos propres autorités
(qui feront le boulot pour eux), jusqu’à ce que vous jetiez l’eau du bain avec
le bébé !
Comment voulez-vous que je ne persiste pas à broyer du
noir, SVP ?
J’en ai fait un billet intitulé « Durcissement de notre totalitarisme mafieux » :
RépondreSupprimerhttp://www.alerte-ethique.fr/news/durcissement-de-notre-totalitarisme-mafieux-i/
Bonne journée à vous !...
J'ai vu ça !
SupprimerMais en plus, vous remettez en perspective...
Très bien et merci !
Demain, on continue à broyer du noir...