Le
chômage a encore crû de 15.400 postes !
Plus de 3,5 millions en catégorie A (les
chômeurs-plein-temps), cap sur les 6,5 millions toutes catégories confondues
sur l’ensemble du territoire politique du pays de
« Gauloisie-socialiste »…
Sans tricherie ni maquillage des variations saisonnières :
Ce qui n’augure rien de bon pour la rentrée, car les jeunes en fin de formation
se retrouveront d’un bloc sur le marché du boulot en septembre prochain.
Pour résumer de ce qu’en disaient hier nos
« trisomiques-nationaux », la croissance du chômage (la dérivée
première) augmenterait désormais moins vite (dérivée seconde, la
« tendance ») : Félicitation pour tous ces efforts !
En bref, malgré les milliards distribués au titre du
CICE (en plus de celui du crédit-impôt « Recherche & Développement)
plus les quelques aides à l’exportation (essentiellement en zone euro : Merci
le dollar ?), l’économie ne crée toujours pas d’emploi mais persiste à en
détruire !
Simple conséquence des mesures fiscales du début du
quinquennat, me direz-vous ! Et vous auriez raison : Si j’en donne 46
milliards aux entreprises, c’est après en avoir piqué 136 globalement aux
ménages, salariés, retraités, rentiers, malades & invalides, étudiants,
etc.
Or, souvenez-vous, même si vous taxez le pet des
vaches, et c’est pareil pour une entreprise, elles ne paieront rien directement :
C’est le « consommateur-kon-tribuable » qui est toujours le payeur
final !
D’ailleurs, avec quoi les gens vivent ?
Avec des salaires et des pensions bloqués, et, pour le solde de ces
saignées-fiscales, c’est autant de moins qui manque dans les comptes d’activité
de la Nation !
Alors, pour donner le change et dans le même élan, on
nous sort un rapport d’un optimisme rare : L’emploi va profiter des
départs massifs en retraite !
On croise les doigts, bien sûr…
Ce que « Transe Stratégie » et la Dares en
disent sur « Les métiers en 2022 », c’est que le vieillissement de la population
constituera à cet horizon le principal atout du pays sur le front de l’emploi.
Ça, on savait depuis le livre blanc de
« Roro-card » des années 80 – et même 30 ans avant si on avait écouté
« Michou-Deux-Braies » quand il nous racontait qu’il fallait faire
des gosses…
C’était dans un autre millénaire désormais dépassé,
puisqu’il était prévu une pénurie de main-d’œuvre autour des années 2012/2015
et jusqu’au moins 2035…
Tiens donc, les « traces » des cycles-longs
de Kondratiev qui nous reviennent comme d’un boomerang : 1794/1824 (l’Europe
détruite par les guerres napoléoniennes issues de la Révolution) ;
1824/1854 (le second empire et l’ère industrielle et ses promesses) ;
1854/1884 (la IIIème République et l’ère colonialiste) ;
1884/1914 (la « belle époque » enfin radieuse du colonialisme) ;
1914/1944 (l’Europe, le monde, se déchire) ; 1944/1974 (les
« trente glorieuses ») ; 1974/2004 (les chocs pétroliers et les
bulles) ; 2004/2034 (la reprise attendue et avortée) et ainsi de suite jusqu’en
2064 qui aurait dû clôturer une ère de mutations difficiles, alternant les
périodes de croissance avec les périodes de récession.
Ne vous y trompez pas, c’est juste une question de
démographie : Rien de magique là-dedans.
D’autant que « le métronome » a finalement été
perturbé par le 11 septembre 2001, qui s’est traduit par la crise de 2008/2009,
loupant le redémarrage des économies prévu en 2004.
En lisant ces rapports sur l’état de l’emploi futur,
on se dit aussi que ce sont les régimes de retraite qui vont souffrir, n’est-ce
pas.
Mais à-que-donc pourquoi on ne réduit pas l’âge du
départ à la retraite pour faire de la place aux jeunes ?
C’est marche ou crève : Parce que ça va coûter un
max de tunes…
Déjà qu’à doses homéopathiques les régimes sont en
déficit alarmant, ce serait un coup à faire péter tous les compteurs.
Passons…
Mais quelle joie pour « François III », qui
fait « capitaine de pédalo à la fraise des bois » dans le
civil : Il va pouvoir se présenter à sa propre succession si enfin le
chômage décroît.
Problème : Ces créations d’emploi, c’est pour
2022, pas pour l’année prochaine.
Pas de chance !
Et elles dépendront étroitement de la politique
économique du gouvernement actuel, perdu et sans cap tel un ramassis d’acéphales
dans le brouillard par une nuit sans lune, de sa capacité à renouer avec la
croissance nous dit le fameux rapport remis, l’encre à peine sèche.
Dans l’hypothèse « médiane », et pour la
période 2012-2022, on va assister à « une sortie progressive de crise »,
avec 1,4 % de
croissance moyenne, et déboucher sur 177.000 créations d’emplois par
an !
Pas assez pour effacer la période antérieure du
quinquennat…
Pas de miracle, hein : Ce niveau serait, même, légèrement
inférieur à celui connu de 1997 à 2012. Le total retombe à 115.000 dans le
scénario d’une reprise plus laborieuse comme actuellement (+ 1,1 % par an) et même avec l’hypothèse d’une reprise
plus nette (+ 1,8 %), on reste
bien loin du dynamisme connu de 1997 à 2001 et de
2005 à 2008, quand plus de 300.000 emplois étaient créés par
an.
Avec un taux de chômage déjà délirant.
Pas près de se représenter, finalement, le capitaine
de pédalo qui pédale dans la tempête ?
Mais si tiens donc, puisque la « dérivée
seconde » repasserait en positif…
Où l’art de prendre des gens pour encore plus kon que
leurs dirigeants politiques…
Pour autant, rassure le rapport, « quel que soit le volume des créations nettes
d’emplois […], de nombreux postes seront à pourvoir en
raison de l’arrivée en fin de vie active des générations du
baby-boom », entrées dans la vie
active dans les années 1970 (l’après « mai 68 »). Déjà à l’œuvre depuis
une grosse décennie mais amoindri par les dernières réformes des
retraites, ce phénomène de sortie massive du marché du travail
atteindrait son apogée au tournant des années 2020.
Le rapport table ainsi sur 619.000 fins de carrières
par an sur la période 2012-2022, contre 565.000 entre 2005 et 2012. Cela
devrait amener quelque 800.000 postes à pourvoir sur le marché par an, un
volume alors suffisant pour assurer un recul du chômage…
Le père-Noël existerait-il vraiment ?
Parce que bon, on comptait 800.000 naissances depuis
quelques années… Alors 20 ans plus tard, il faudra caser tout le monde si on ne
veut pas avoir des armées de loqueteux défoncés à la mauvaise herbe (qui sera légalisée entre-temps) sur les boulevards devenus « no-go-zone ».
Dans le scénario « médian », le taux de chômage
retomberait ainsi à 8 % en 2022, et même à 7 % dans le scénario
optimiste. Dans le scénario sombre, il ne ferait « que » se maintenir
autour de 10 %. Si de
nombreux départs en retraite sont en vue, une hausse « rapide » de la
population active est aussi attendue : Portée en bonne partie par la hausse du travail des seniors
sous l’effet des réformes des
retraites, elle gagnerait 1,2 million de personnes, pour atteindre 29,5
millions en 2022, dont 49 % de femmes.
Je viens de vous le dire, il a été né presque 800.000
« petits-d’hommes » par an dans l’intervalle : Elles aiment ça,
nos femmes.
Ça va se tarir, ne vous en faites pas : D’abord,
je n’ai plus 20 ans, je ne fournis plus « comme avant », parce que « ça,
c’était avant », et ensuite les politiques natalistes vont se tarir, faute
de budget.
Ces vents favorables ne doivent, toutefois, pas amener
l’État, nous en dit-on, ni les partenaires sociaux, à relâcher l’effort. Au
contraire, pointe le rapport, avec les lourdes transformations en cours des
métiers, la capacité à renouer avec la croissance dépendra en bonne partie de
leur capacité à « favoriser l’appariement
sur le marché du travail ».
Déjà qu’il y a 400.000 postes non-pourvus en
déshérence…
Outre un soutien marqué à l’innovation, pour enrichir
en volume et en qualité l’emploi de demain, l’État est appelé à poursuivre les
efforts en faveur de la formation tout au long de la vie et de la mobilité.
Chez les jeunes, l’horizon devrait s’éclaircir pour
les bac + 4/5, mais certains besoins en bac + 2 se tarissent et l’emploi peu
qualifié se transforme vite.
Pour assurer l’adéquation entre formation des jeunes
et besoins du marché, le rapport salue (la brosse à reluire indispensable pour
la main qui paye) la volonté de l’exécutif de développer l’apprentissage. Mais
il pointe la nécessité de le développer dans les métiers dynamiques où il reste
rare, comme les nounous, les aides-soignants ou encore les agents de sécurité.
Les « hautes-formations » que voilà…
C’est vous dire s’il y a de quoi rire : Et qui va
payer tout ça ?
Le rapport attend « une forte dynamique des métiers du commerce et des services de soin et
d'aide aux personnes, qui ferait plus que compenser le repli des emplois administratifs
de la fonction publique et des emplois de secrétaires ».
Ça existe encore, ce luxe que d’avoir un
secrétariat cohabitant avec Windows ?
Quant aux métiers industriels, en chute libre depuis
plus d'une décennie, ils devraient « se
stabiliser », sauf en cas de crise prolongée.
Les métiers agricoles, eux, « poursuivraient leur repli ».
Dans le même temps, les « métiers très qualifiés » seraient en « forte progression (…) principalement les métiers de cadres »,
au détriment des « ouvriers et des
employés qualifiés ».
La situation serait plus contrastée pour les moins
qualifiés, « les créations d'emplois
dans les métiers d'aide à la personne et de services » compensant
« les destructions d'emplois
d'ouvriers peu qualifiés ».
Formidables mutations en vue, non ?
La première préconisation : « Maintenir l'effort pour insérer les jeunes
décrocheurs (…) L'évolution du marché
de l'emploi va être plutôt favorable aux jeunes, à condition qu'ils soient
qualifiés ».
Autre priorité : Mettre l'accent sur le « maintien dans l'emploi des seniors »,
qui représenteront « 30 % de la
population active en 2022 »…
Enfin, il faudra être très attentif aux disparités
régionales : Il est à craindre des « fragilité » dans les espaces ruraux, les petites villes et des
villes moyennes, ces territoires concentrant déjà les « métiers fragiles ».
Donc « services
aux personnes et aux citoyens » d'abord, avec 766.000 créations
d’emplois anticipées sur la période 2012-2022 dans la santé, l’action sociale,
l’éducation, la culture et le sport, dont 350.000 aides à domiciles,
aides-soignants et infirmiers. L’appel d’air sera d’autant plus fort que dans
ces métiers, un salarié sur trois a aujourd’hui plus de 50 ans.
Je vous l’ai toujours dit : Un très gros tiers
d’emploi dit de « proximité ».
Surtout si on y inclut les services-publics … au
public !
Mais aussi les « services aux entreprises » avec 644.000 créations nettes
d’emplois attendues, en particulier dans le conseil et sous l’impact de
l’externalisation croissante des services de R&D et de gestion
administrative.
L’autre tiers, mobile, qui peut se délocaliser
rapidement.
Une « tertiarisation » de l’économie qui profitera avant tout aux cadres, dont le
marché de l’emploi devrait croître deux fois plus vite que le
marché global…
Je demande à voir quand la plupart seront remplacés
par des robots ou des logiciels butineurs-intelligents sur le
« big-data »…
Et l’avantage d’un robot-butineur, c’est qu’il ne
s’arrête jamais, même pas le 1er mai !
Les ingénieurs et informaticiens ne bénéficieront pas
de départs massifs à la retraite mais le dynamisme de leurs métiers, portés par
l’essor des nouvelles technologies et de l’aéronautique, devrait assurer « de nombreuses créations d’emploi ».
À moindre échelle, les
métiers de l’information/communication et des arts/spectacles devraient offrir
de belles perspectives grâce à l’essor du multimédia, ma pincée « à haute
valeur-ajoutée », internationalisée, globalisée, qui s’exporte par
internet interposé, sans même se délocaliser…
Je sens que je vais faire « saltimbanque »,
finalement, plutôt qu'« ingénieur-juriste/financier »…
La fonction publique, ça ne serait plus l’eldorado de
nos « technocrates-autistes » : Les départs à la retraite y seront
nombreux mais comme pour les militaires, pompiers et policiers, la tendance est
à y détruire des emplois par contrainte budgétaire.
Le retour obligé du « un pour deux » de
« Bling-bling » ? Il va passer pour un voyant-extra-lucide,
bientôt…
Traditionnel gros pourvoyeur d’emplois, le commerce et
l’hôtellerie-restauration auront le vent en poupe. Le premier bénéficierait de
« l’élargissement des horaires d’ouverture » et de l’appétence retrouvée des
consommateurs pour les commerces de proximité, la seconde « des nouveaux modes de consommation privilégiant le bien-être
et les loisirs ».
Un bémol toutefois dans le commerce : Sous l’impulsion des
caisses automatiques, l’offre de poste de caissier se contenterait de stagner.
Ah bon ? Elle va plutôt décroître drastiquement
avec les technologies du « traçage » et de l’identification
automatique : Tu passes le portique avec un produit pas remis en rayon, ton
compte sera immédiatement débité avec remise de fidélité…
Déjà, ta banque a viré la caissière parce que
manipuler des espèces (appelées à disparaître) c’est dangereux, pour la
remplacer par des « espaces à robots » blindés-inviolables qui
bossent même le dimanche…
Les perspectives du BTP, où le poids des normes
environnementales ouvrira des opportunités aux architectes, agents de maîtrise
et aux ouvriers les plus qualifiés, d’autant qu’une part importante d’ouvriers
du second-œuvre (électricien, peintre, menuisier, etc.) approchent de leur fin
de carrière. L’industrie recréera elle aussi des emplois, mais de manière
limitée et avant tout sur les postes très qualifiés. Les autres fileront hors
les frontières, c’est bien connu…
Enfin, le rapport pointe qu’en dépit de créations
nettes d’emplois attendues nulles ou en recul, les moyennes d’âge élevées des
enseignants, des agents d’entretiens et des conducteurs de véhicule devraient
engendrer des volumes importants de postes à pourvoir.
Là encore, je demande à voir : Quand on annonce
les robots opérationnels pour faire le ménage des chambres d’hôtel en 2030,
quand on voit le développement massif de « l’e-learning » et demain
les véhicules automatiques et autonomes…
Enfin, passons là encore.
Par ailleurs, ces rapports notent une forte
concentration de cadres dans les très grandes métropoles. Les cadres attirant
les cadres. Normal, parfois ils vont même jusqu’à coïter ensemble.
« Cela
concerne les informaticiens et les professions de la communication qui
demeurent très condensés dans l’aire urbaine parisienne ». Toutefois,
ces dernières années, un petit mouvement de déconcentration vers les grandes
métropoles de province s’est effectué.
Selon une étude de l’Apec publiée en mars 2015, 58 %
des 2,9 millions de cadres du privé se concentrent dans 17 zones d’emploi
seulement.
Dans cet abécédaire on trouve par ordre décroissant :
Paris, Lyon, Saclay, Toulouse, Marseille-Aubagne, Lille, Bordeaux, Nantes,
Grenoble, Roissy,… Chacune de ces villes ont attiré plus de 25.000 cadres.
En tout cas, vous voilà prévenu, à la fois de l’échec
de « François III » – pas de chance – (même s’il finira par avoir
raison… plus tard quand il ne sera plus là pour le dire, quoique… il faille aussi
et sans doute se préparer à une économie du « temps-libre intégral » pour
tous aussi, ce que personne ne semble entrevoir) et des mutations en cours pour
aborder les crises globales de l’ère 2034/2064 – si on parvient à sortir de l’ornière
avant – en espérant que personne ne vienne tout casser entre-temps.
Parce que bien sûr, toutes les prévisions sont toujours
toutes fausses, et dans les grandes largeurs, en plus.
Ça se passera comme d’habitude, c’est-à-dire comme il
n’est pas dit, un point c’est tout.
Il n’en reste pas moins qu’il faut être optimiste :
Le « monde d’après » émerge lentement, c’est une certitude.
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