L’Autriche
va voter pour quitter l’UE !
La culture de la neutralité autrichienne poussera-t-elle
les Autrichiens, déçus de l’Europe, à en sortir ?
L’initiative populaire (hors parti politique) est le
moyen le plus puissant de la démocratie directe encore aux mains de la
population autrichienne et ils vont pouvoir en user.
Dans un premier temps, le ministère et la Cour
constitutionnelle refusèrent les presque dix mille signatures dûment validées
demandant ce vote.
Dans un second temps (à nouveau dix mille signatures,
donc en tout vingt mille signatures) ils ne purent plus refuser.
Ainsi, pendant 8 jours, entre le 24 juin et le 1er
juillet 2015, les Autrichiens pourront s’inscrire sur les listes officielles
dans leur commune ou mairie pour exprimer officiellement, par leur signature,
leur volonté de quitter l’UE.
Extrait du texte officiel de l’initiative en faveur de
la sortie de l’UE :
« Presque
toutes les promesses faites avant l’adhésion à l’UE il y a 20 ans et ayant mené
au « oui » à l’adhésion n’ont pas été tenues :
– Au lieu
de la croissance, nous avons assisté à une détérioration dans presque tous les
domaines : chômage, surendettement, pouvoir d’achat pour la grande majorité de
la population.
– Le
taux de criminalité a progressé (au lieu d’apporter plus de bonheur aux peuples).
– Les
petites exploitations agricoles continuent de disparaître.
– L’environnement
s’est détérioré.
– Les
décisions prises au niveau de l’UE sont très souvent dictées par les
entreprises internationales de la pharmaceutique, de l’énergie nucléaire et du
génie génétique, ainsi que des multinationales agro-alimentaires qui ne
laissent aucune chance à un approvisionnement local et régional favorable aux
classes moyennes.
– La
politique de paix est particulièrement mise en danger suite à notre
appartenance à l’UE.
– Le
droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est de plus en plus contrarié, or il
est le fondement de la paix et la liberté.
– La
participation aux sanctions économiques contre la Russie est incompatible avec
la neutralité perpétuelle ancrée dans la législation autrichienne. »
Voilà qui fleurent bon le populisme, mais qui est
quand même mieux argumenté que les diatribes frontistes auxquelles nous a habitué
« Marinella-tchi-tchi ».
Eux au moins, ils n’ont pas besoin de planquer leurs
rapines en Suisse ou aux Bahamas !
Ils restent des « patriotes », peut-être
jusqu’à l’extrême d’ailleurs, teint de constats de « bon sens ».
Mais ce n’est pas tout :
« Nous voulons
de nouveau vivre dans un pays libre et neutre sans être une « colonie » de
Bruxelles et de Washington. Nous ne voulons surtout pas être entraînés dans des
conflits à l’étranger qui ne nous regardent en rien et représentent un réel
danger pour la paix. Stoppons de telles exigences dès le début, sinon il sera
trop tard » ajoute le texte.
« – Seul le
fait de quitter l’UE nous permettra d’échapper aux fameux accords
transatlantiques de libre-échange entre l’UE et les États-Unis (TTIP) et le
Canada (CETA).
– L’Autriche
ne récupère qu’une petite part des milliards d’euros annuels servant à la « promotion
» de l’UE. Du fait de ces paiements annuels dus à l’UE, nous sommes un
contributeur net depuis 20 ans.
– L’Autriche
n’a même pas le « droit » de codécision pour l’utilisation de cet argent.
– En
fin de compte, le fait d’être membre de l’UE est depuis 20 ans une affaire à
perte pour l’Autriche pour avoir entraîné la diminution des prestations
sociales et des investissements étatiques en faveur de la population.
– En
cas de sortie de l’UE, l’Autriche n’économiserait pas seulement ses paiements
annuels en tant que contributeur net mais également les paiements pour les
divers « fonds de sauvetage pour l’euro ».
– Les
obligations de dépôts à hauteur de milliards pour le Mécanisme européen de
stabilité (MES) et les énormes garanties pour le Fonds européen de stabilité
financière (FESF) seraient supprimées.
– L’Autriche
pourrait réintroduire sa propre monnaie et mener une politique monétaire servant
tout d’abord son économie nationale. »
L’objectif de cette initiative populaire est parfaitement
démocratique, personne n’a de raisons de s’y soustraire, et « le retrait de la République autrichienne de
l’Union européenne évitera davantage de dommage à la population ».
Celle-ci la ressent comme un instrument centralisé,
paralysant, mettant le pays sous tutelle, « présentant des aspects toujours plus dictatoriaux, et nullement
prometteurs. »
« Les
petits pays indépendants offrent beaucoup plus de chances pour une économie et
une vie respectueuse de la nature et durable qui profitera aux générations
futures. »
C’est sûr : J’aime bien Monaco, mais il y a d’autres,
comme la Principauté
de Seborga, en Ligurie italienne, perchée sur une crête montagneuse
accessible par plusieurs routes « tordues » telle qu’elle m’a fait
penser à la commune de Sant-Antonino,
en « Corisca-Bella-Tchi-tchi », quand j’y suis allé pour avec « mon
boss » chercher un « paradis fiscal » à portée de main encore
plus « hard » que son Rocher habituel, pour ses meilleurs clients.
On peut aussi citer la principauté d’Andorre, le Lichtenstein,
même si ces deux-là sont un peu trop loin de la mer pour moi…
Et puis quelques « micros-nations »
du meilleur effet…
Ce texte a été remis personnellement au ministère de
l’Intérieur à Vienne le 17 décembre 2014.
Et de rappeler que la sortie de l’UE est prévue et garantie
par l’article 50 du Traité de l’Union Européenne :
« 1 – Tout État
membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se
retirer de l’Union.
2 – L’État
membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la
lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec
cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du
cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié
conformément à l’article 218, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de
l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à
la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
3 – Les
traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date
d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la
notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec
l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai. »
Les peuples auraient-ils quelque chose à dire quant au
sort que leur réserve l’eurocratie-bruxelloise ?
Sans aucun doute et ça a toujours été prévu comme ça.
En revanche, je reste surpris : Je pensais
intimement que c’étaient les allemands qui devaient « sortir » les
premiers de l’UE, à force de râler sur tous les autres, voire d’en ruiner
quelques-uns au passage (Chypre, la Grèce, demain Malte, puis le « Club-Med »).
Les italiens ne sont pas mal non plus, mais « ma-non-troppo », pour d’autres
raisons, notamment les contraintes de l’espace Schengen qui les laisse tout
seuls en première ligne à régler l’invasion venue du continent africain, situé juste
à quelques brasses de Lampedusa.
Eh bien pas du tout : Les autrichiens renâclent
silencieusement depuis deux décennies sans que personne ne les écoute et
commencent à perdre réellement patience.
Vu de loin, deux déclencheurs, semble-t-il :
– La politique atlantiste de la majeure partie de l’UE,
également membre de l’OTAN.
D’ailleurs les sièges de l’UE et de l’OTAN restent
posés à Bruxelles…
Plus qu’un symbole. Et le Parlement européen a failli
les suivre.
Les autrichiens n’adhèrent pas à la « partie de
Go » (ce jeu où il faut encercler les « libertés » d’un
territoire occupé par l’adversaire, le « Go-Ban ») mondiale qui se
joue actuellement sous nos yeux (Chine contre reste du monde ; Russie et Europe)
à l’initiative des USA.
Eux savent vivre « encerclés », après avoir
été un empire-continental éclaté, au moins autant que « l’Helvétie-enclavée ».
– Les MES et FESF leur font peur par les engagements à
payer à la place d’autres des dettes d’un montant aussi indéterminé que
gigantesque, nous, pas du tout : On sait vivre sans une tune.
Et ça fait des décennies qu’on a appris à le faire.
Au moins tout autant que le TTIP qui va formater les
échanges financiers entre nations à travers le filtre d’un « droit coutumier »
exclusivement anglo-saxon.
Tout le monde pressent, à tort ou à raison, que les
pays de « droit écrit » (celui du Code civil Napoléonien décliné un
temps sur tout l’Empire) ne sont pas coutumiers de tous ses ressorts.
J’avoue d’ailleurs ne pas bien comprendre les
américains sur le sujet : Comment peut-on négocier avec l’UE sous condition
d’une approbation unanime de tous ses membres ?
L’UE n’est pas encore un État souverain en tant que
tel…
Ça ne sert strictement à rien, sinon enflammer les
esprits retors qui se heurtent au « secret-exigé » des termes des
négociations… qui paraît dès lors des plus suspects à tout le monde, sauf aux quelques
négociateurs !
À moins que la stratégie américaine consiste à faire
voler en éclat l’UE, justement, pour mieux imposer ses diktats.
Ça devient de plus en plus probable, même si ça reste
un peu contradictoire avec la stratégie de l’OTAN qui se sert de l’Europe comme
d’un glacis éloigné et d’une base avancée à cerner la Russie…
Dans tous les cas, que ces manœuvres échouent ou
réussissent, on pourra en imputer les causes au « déficit-démocratique »
des eurocrates : À force d’imposer au lieu de « servir » et conduire
seulement, autistes à la souffrance des électeurs (ils n’en ont pas…), les
améliorations à attendre d’une Union qui vaudra vraiment le détour quand elle
sera achevée, ils sont tout simplement en train de la détruire.
Fabuleux de « trisomie-politique-appliquée ».
Dommage, dommage.
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