La
sonde arrive enfin au large de Pluton !
Après bientôt neuf années de voyage dans l'espace, quelques
« rebonds-gravitationnels » sur les planètes géantes de notre système
solaire, la sonde américaine « New Horizon » entre, ce mois-ci au
cœur de sa mission d'exploration.
Sortie d'hibernation en pleine forme le 6 décembre dernier,
elle commencera dès la fin de cette semaine à mitrailler Pluton, l'ex-neuvième
planète du système solaire, plus petite que notre Lune, rétrogradée au rang de
planète-naine.
Une naine glacée qu'aucun engin terrestre n'a jamais visitée
auparavant et qui forme, avec le plus gros de ses satellites, Charon, un
système planétaire binaire de deux corps orbitant autour d'un même point qui
tourne lui-même, lentement, autour du Soleil (qui lui est lancé à vive
allure avec ses étoiles voisines dans une course folle autour du noyau de notre
galaxie, qui elle-même se jette au sein de l’amas local dans un tourbillon
invraisemblable qui le rapproche notamment de la galaxie la plus proche…) !
Une particularité intéressante pour des calculs d’orbite…
Comme quoi, dans l’absolu, même en tournant sur place,
personne, rien ne passe deux fois au même endroit, finalement.
Certes, pour l'heure, Pluton situé à environ 210 millions de
kilomètres de la sonde, ne ressemblera guère à autre chose qu'à un petit pois
blanc.
Mais la Nasa compte se servir de ces premiers clichés pour
affiner la trajectoire de sa sonde qui doit frôler Pluton, à moins de 10.000
kilomètres de distance, vers la mi-juillet 2015.
C’est dire la précision des équations : Fabuleux !
Outre son caractère historique – première exploration de
Pluton, première exploration d'une planète de type naine glacée, plus grande
distance parcourue pour atteindre un objectif premier –, la mission spatiale « New
Horizon » poursuit des enjeux scientifiques de premier plan comme celui de
permettre de mieux comprendre la formation et l'évolution du système solaire.
C'est que Pluton et son compagnon Charon se trouvent au-delà
de l'orbite de Neptune, dans une zone périphérique du système solaire appelée
ceinture de Kuiper.
Celle-là même d'où proviennent de nombreuses comètes
périodiques dont la révolution est inférieure à 200 ans, comme la désormais
célèbre 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, alias « Tchouri »,
qu'escortent actuellement « Philae » et « Rosetta » dans sa
course vers le soleil (qui lui-même se précipite…, etc.).
Cette ceinture s'étendant dans une bande située entre 4,5
milliards et 8,2 milliards de kilomètres du Soleil serait constituée de
fragments du disque de gaz et de poussières qui entourait initialement notre
étoile, et à partir duquel la Terre, la Lune, toutes les autres planètes et
leurs satellites se sont formés.
Soit rien de moins que des restes du matériau d'origine de
notre système solaire !
Pour servir ses objectifs scientifiques, la sonde « New
Horizon » est armée de sept instruments, dont deux caméras, différents
spectromètres et un détecteur de poussières spatiales.
Ceux-ci doivent notamment lui permettre d'établir une carte
de la composition et des températures à la surface de Pluton et de Charon, de
caractériser la géologie et la morphologie de Pluton, de dire si Charon possède
une atmosphère et d'étudier celle de Pluton – la manière dont elle s'échappe et
celle dont les particules de vents solaires l'affectent.
Une somme considérable de données sera donc collectée, en
particulier en juillet quand la sonde sera au plus près de Pluton et jusqu'en
avril 2016.
Après quoi, la Nasa a prévu d'envoyer sa sonde vers un ou
deux autres objets de la ceinture de Kuiper.
Le voyage de « New Horizon » vers les confins du
système solaire sera sans retour.
D’ailleurs elle emporte aussi avec elle les cendres de
l'astronome américain Clyde William Tombaugh, découvreur de Pluton en 1930,
décédé en 1997, qui souhaitait reposer à jamais dans l'espace…
Tout un programme qui méritait d’être signalé jusqu’ici,
« le piti-blog-de-rien ».
Le début d’une aventure qui nous amène aux confins du système solaire dans un monde à part, qui peut être très menaçant si nous n’y prenons garde !...
RépondreSupprimerC’est ce que j’explique dans le billet :
http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/2014/08/d%C3%A9mocratie-directe-et-s%C3%A9curit%C3%A9-ext%C3%A9rieure-iii.html
EXTRAIT :
C’est Edmund Halley qui a identifié la première comète périodique par ses passages en 1531, 1607 et 1682, puis prédit l’apparition suivante de 1758.
Il a fallu attendre 1950 pour que l’astronome Jan Oort émette l’hypothèse que les comètes viendraient d’un gigantesque « nuage » composé de milliards de noyaux cométaires éloignés à plus de 40.000 unités astronomiques du soleil (une UA représente 150 millions de km), soit à plus d’une année-lumière.
Le « nuage de Oort » est maintenant l’hypothèse privilégiée pour expliquer l’origine des comètes.
Les milliards de noyaux cométaires du « nuage d’Oort » sont dispersés dans une sphère de près de 1,5 année-lumière de rayon où ils sont très faiblement retenus par l’attraction du Soleil.
Ce « nuage » a été créé il y a 4 milliards d’années en même temps que le système solaire et la température qui y règne est de – 269° C (le zéro absolu est - 273°C).
Les perturbations gravitationnelles provoquées par le passage d’une étoile à 1 ou 2 années-lumière de notre système solaire - ce qui se produit régulièrement lors de son déplacement dans la galaxie - peuvent accélérer ces noyaux cométaires ou bien les ralentir très faiblement sur leur orbite.
En cas d’accélération, ces corps acquièrent une vitesse suffisante pour échapper à l’influence du Soleil et partent à l’aventure dans les espaces interstellaires et, parfois, peuvent être attirés par l’attraction gravitationnelle d’une étoile et devenir une comète dans un autre système solaire…
Amusant…
Ou alors le freinage d’un noyau provoque la lente modification de son orbite et, dans un laps de temps de
plusieurs millions d’années, il plonge très lentement vers le centre du Système solaire pour filer parfois directement dans la fournaise solaire.
Mais, de nombreuses comètes qui plongent vers le soleil parcourent une trajectoire elliptique plus ou moins allongées définissant la périodicité à laquelle elle va revenir.
Dans un cas extrême, l’orbite de la comète est parabolique et celle-ci va échapper à l’attraction gravitationnelle du Soleil et s’éloigner définitivement pour se perdre au milieu des milliards d’étoiles de la Voie Lactée, notre galaxie.
Les comètes ont été classées en fonction de leur période - c’est-à-dire du temps qui s’écoule entre deux passages au périhélie (au plus près du Soleil).
En dessous de 200 ans, on parle de comètes à courte période, au-dessus, de comètes à longue période.
Un vrai puits de science, notre "Ami-râle" !
SupprimerParce que c'est exactement ça.
Et à la différence des comètes, les planètes ont une très faible excentricité (mais en ont une quand même) : Elles tournent plus "rond" et non pas en une ellipse "allongée".
Du coup, leur périodicité est connue à la seconde près. Pour la Terre, c'est 365,25 jours et quelques minutes. (Plus des "pouillèmes" de secondes).
Et jusque-là, Pluton était considérée comme une planète, malgré son orbite un peu particulière et sa masse très faible.
Qu'on se rappelle aussi qu'elle a été "calculée" avant d'avoir été découverte derrière un télescope.
Calculée à partir des "anomalies" d'orbite de Neptune et d'Uranus : Géniale l'astronomie spatiale !
Bien à vous !
I-Cube