C’est
se foutre du monde !
Pendant que le monde entier s’entre-tue avec allégresse à
propos de « petits-dessins » de Charlie (et ses paradoxes en notant
que m’avait complétement échappé qu’ils n’ont qu’un très lointain rapport avec
la tuerie antisémite de la porte de Vincennes), que la BCE s’apprêtait à chambouler
sans surprises « les marchés », la mairie de Paris, non contente de
relancer « sa tour-triangle » – alors que les élus n’en ont pas voulu
– et la préfecture de police n’ont rien trouvé de mieux pour « reprendre
la main », lundi dernier, en tirant un « bilan très positif » de la réduction à 70 km/h de la vitesse
maximale sur le périphérique !
C’est assez lamentable : Ils mettent en exergue une
baisse de 15 % du nombre d'accidents constatés, et, surprise, une hausse de
l'allure moyenne, prétendent-ils (j’y étais encore et j’avoue qu’on ne roulait
pas mieux, mais qu’en plus les accès, via l’A1, l’A3, l’A4, l’A6, l’A13 et l’A15,
étaient devenus « impossibles » : Les 20 derniers kilomètres, au
lieu des 15, toujours embouteillés !).
En 2014, le nombre d'accidents a en effet diminué de 15,5 %
par rapport à 2013 (627 contre 742), pour s'établir « à son plus bas niveau depuis 10 ans ». De quoi motiver un communiqué
commun d'autosatisfaction délirant, « stratosphérique », de la mairie
et de la PP.
Félicitons-les bruyamment, SVP ! Standing ovation,
please !
Résultat, ils nous en disent qu’il faut continuer à abaisser
la vitesse maximale autorisée.
Certes, on réduira mécaniquement les accidents sur le périph’
quand le périph’ sera interdit aux véhicules, camions et autocars, soyez-en
sûrs !
C’est tellement logique !
Car on n’est pas non plus à un paradoxe près dans ce
monde qui exulte : Si le nombre de blessés a nettement diminué (776 contre
908), ce bon bilan est entaché par un autre chiffre que les responsables
parisiens se sont bien gardés de mettre en lumière.
Le nombre des tués est, hélas, à contre-courant puisqu'il
s'élève à 7 victimes contre 4 l'année précédente.
Dans l'absolu, le chiffre n'est pas très élevé compte tenu
des centaines de milliers de véhicules qui y circulent chaque semaine, mais
comme les promoteurs souhaitent étayer le bien-fondé de leur mesure, ils
passent sous silence le fait que le nombre de tués a augmenté de… 75 % !
Ça, c’est comme pour les vélos : Les chiffres ne sont
même plus publiés !
Extraordinaire lorsqu'il s'agit de justifier la logique
d'une baisse de 80 à 70 km/h, allure que « l'adjoint-verdoyant » à la
circulation à la mairie de Paris souhaiterait porter désormais à… 50 km/h, la
nuit seulement, paraît-il : Sûr que là, ça va être fluide quand plus
personne n’empruntera ce bout de bitume… La nuit pour commencer (ce qui
est déjà le cas) !
J’ai dit zéro, ou alors comme en Angleterre au début du XIXème
siècle, avec un piéton devant le véhicule agitant un drapeau rouge, SVP.
En revanche, les commentateurs mettent l’accent et en
comparaison sur l'augmentation de 5,1 % des accidents dans l'ensemble de l'Île-de-France,
comme si le périphérique parisien était comparable au réseau général !
Paradoxe encore : Alors que c'est la vitesse que les
élus souhaitent constamment abaisser, ils se louent désormais que l'allure
moyenne augmente…
Allez savoir pour quelle raison ?
Aux heures de pointe du matin, la vitesse moyenne de
circulation est ainsi passée de 32,6 km/h en 2013 à 38,4 km/h en 2014, soit une
progression de 18 %.
Le soir, elle est passée de 30,3 km/h à 33,9 km/h, soit une
hausse de 12 %.
« La vitesse
rendue plus régulière entraîne une réduction de l'effet accordéon et facilite
l'insertion des véhicules sur le boulevard périphérique. Les automobilistes
bénéficient aussi d'un gain de temps de parcours d'environ 15 % le matin et de
5 % le soir », qu’ils en disent en s’auto-congratulant avec vigueur.
Aucun de ces « sachants » n’a perçu qu’ils sont
nombreux à avoir changé leur itinéraire habituel afin d'éviter, à tort ou à
raison, le périphérique et que de toute façon ils n’ont fait que reporter le
problème en amont.
Le trafic est plus fluide parce qu’ils sont moins nombreux à
rouler sur ces tronçons bourrés de radars automatiques : Pas moins de 16
en fonction, nuit et jour, 7 jours sur 7.
Faut dire que pour passer de Pontoise à Rungis, ou de
Compiègne à Évry, venir se frotter au périphérique parigot, c’est peut-être
plus court en kilomètres, mais ça reste plus long en temps passé, parce qu’il y
a d’autres chemins…
D’ailleurs, en dépit de l'augmentation de la vitesse
moyenne, les « sachants » ne s'étonnent pas non plus d'une baisse des
nuisances sonores (– 1,2 dB la nuit, et – 0,5 dB le jour), plutôt
contradictoire (puisque soi-disant c’est la vitesse qui crée les nuisances
sonores), et ils n'hésitent pas à pronostiquer une autre baisse, celle des
émissions polluantes.
Si tel était le cas, ce serait à mettre au crédit de
l'évolution technologique des véhicules… Passons.
Car là, c’est moins sûr : Un moteur diesel en
sous-régime, ça pollue « sévère » au kilomètre parcouru.
S’ils peuvent se réjouir, c’est que de toute façon, à
fluidité supérieure, c’est carton plein pour une multiplication par 3,5 (461.596)
du nombre des infractions constatées par les radars automatiques.
Comme on vient de le dire, le nombre de radars installés sur
le périphérique est passé de 7 à 16 entre le 1er janvier 2013 et le
31 décembre 2014.
De quoi fournir de la « recette de poche »
(environ 16 M€ inespérés) supplémentaire et bienvenue aux autorités… Et ils ne devraient pas se gêner
pour alourdir encore le racket en baissant toujours plus les limitations de
vitesse, soyez-en sûr, jusqu’au plafond des 50 km/h !
Ce n’est quand même pas croyable l’autisme ambiant :
On, vous avez payé suffisamment d’impôts et de taxes, pour imperméabiliser
définitivement assez d’hectares de terrains constructibles afin de mieux
circuler d’un point à un autre du territoire avec vos propres moyens de
locomotion, à défaut de transports publics (également payés avec vos impôts,
taxes et cotisations) commodes et pratiques, qui ne vont de toute façon pas
assez loin.
Ce n’est pas assez : Vous êtes nés pour être rackettés
toujours plus, jusqu’à ce que vous restiez chez vous à vivre de la
« charité-pue-blique » sous forme de diverses allocations et
indemnisations « gratuites » d’inactivité.
Comment voulez-vous que ce pays (qui est aussi le mien et
que j’aime tant…) s’en sorte avec de telles politiques « déclinistes » ?
Bon, perso, je m’en contre-cogne le coquillard et même tout
le reste : Je ne suis plus là, même si je vous plains bien !
Globalement, pour rentrer chez moi en semaine, désormais je
prends deux ascenseurs et marche à pied moins de 5 minutes : C’est assez
sympa !
Même pas le temps d’être mouillé quand il pleut…
Les lundis matin, je me tamponne 27 km en voiture par des
chemins impossibles : Je mets 45 minutes, quel que soit mon trajet, à
moins de me pointer avant 7 heures.
Ça tombe bien, je suis un lève-tôt et en plus je suis motivé
par de fortes rémunérations qui ne supportent qu’un impôt forfaitaire assez
faible alors qu’un parking sous-terrain attend ma voiture de fonction.
En revanche, les vendredis et dimanches, quand je rejoins
Piombino ou en reviens dans l’après-midi, je fais 450 bornes sous le soleil
(pas toujours quand même), un Paris-Lyon, en 3 heures 30 à plus ou moins une
heure de route, en fonction des embouteillages autour de Gênes et de Savonne,
pour attraper le dernier ferry de 20 h 30, parfois celui qui précède, qui
m’emmène à Portoferraio rejoindre mon carré.
Notez au passage que si le réseau autoroutier est limité à
130 km/h sur une bonne partie de mon trajet, passé Rome et jusqu’à Naples, sur
les portions à trois voies, il n’y a plus de limitation de vitesse :
Le ministère des Transports italien
justifie cette mesure en expliquant que « ce n'est pas la vitesse, mais la perte de vigilance qui est la première
cause d'accident sur autoroute »…
Et plus vite on est arrivé, moins on somnole, il faut dire.
Sur le chemin de Monaco, les dimanches, je pars quand je
veux en fin de journée : De toute façon, je dors à Vintimille, dans un
hôtel assez sympa et surveille le déroulement des travaux du futur port de
plaisance (qui n’avancent pas du tout… une particularité italo-locale comme il
y en a beaucoup dans le coin, due aux activités de la mafia qui rackette l’apport
des rochers…).
Finalement bien content de ne plus être pris pour un
« kouillon de payeur » et de devoir en plus dire « merci »
aux autorités qui pensent votre bonheur à votre place.
Le pire, c’est que vous votez pour eux : C’est dire
votre niveau de « soumission ».
Presque mûrs pour passer au statut de « serf » (ou
de « servile ») aboli avec l’Ancien Régime, avant que de ne redevenir
esclave-consentant et bêlant.
Bonne journée quand même à toutes et à tous !
I3
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